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Le Voyage de Junior en province

Le Voyage de Junior en province.

Il y a quelques jours, alors que j’étais à la bourse d’échange de Mulhouse, un collectionneur amateur de Dinky Toys m’a vertement reproché de favoriser les collectionneurs parisiens qui venaient à la boutique, et même de mépriser les collectionneurs de province au motif que je ne leur proposais pas les pièces vendues à la boutique lors du déballage du mardi.

Il est vrai que certains collectionneurs aiment passer le mardi à la boutique, surtout lorsque que je rentre de voyage, de province ou de l’étranger.

C’est le charme du déballage en boutique. Certaines pièces sont à peine sorties des cartons qu’elles rejoignent une collection sans avoir le temps de séjourner dans les vitrines de l’Auto Jaune.

Je m’astreins cependant à garder de belles pièces à présenter sur le site durant la semaine afin de contenter tout le monde. Mais trouver l’équilibre entre le site et la vente sur place est un exercice difficile.

Le collectionneur est ainsi fait. C’est toujours le modèle qu’il a manqué qui est le plus intéressant, rarement celui qu’il vient d’acquérir. Il l’a déjà oublié.

Je n’ai pas aimé cette réflexion. Je viens de la province, je n’ai pas le sentiment d’être « parisien » ni de discriminer mes clients qui ne le sont pas.
Afin de prouver mon attachement à la grande province, je vais profiter de mon déplacement à la bourse de Toulouse le dimanche 3 avril 2016 pour présenter quelques prototypes Dinky Toys, Solido et Tekno.

Après le Louvre Lens après le centre Beaubourg à Metz il y aura l’espace d’un week-end l’Auto Jaune Junior à Toulouse ! Vive la décentralisation !

A cette occasion, fait exceptionnel, mon épouse et moi avons pris une table pour diffuser des produits provenant du site de l’Auto Jaune Junior.

J’ai acquis spécialement pour cette manifestation une petite vitrine dans laquelle je vais exposer quelques prototypes en bois, en acier et en zamac que peu de gens ont eu l’occasion de voir.

Ces pièces n’ont jamais été exposées à la boutique à Paris. Les amateurs toulousains pourront ainsi découvrir le prototype Tekno de la Chevrolet Corvette au 1/20 ainsi qu’une coque en zamac de cette même Corvette mais au 1/43. On peut encore voir la carotte d’injection qui atteste que le moule a bien été conçu.
Jusqu’à présent, personne n’avait entendu parler de modèles Tekno à l’échelle du 1/25. Nul doute qu’inspiré par le fabricant italien Polistil, Tekno avait envisagé de produire une gamme au 1/25 environ. Deux modèles au moins ont été programmés à cette échelle puisque j’ai également récupéré le capot d’une Camaro SS.

Je vous  présente en photo d’autres prototypes, dont quelques Dinky Toys en bois, qui seront visibles à la bourse Tounefeuille.
Tous à Toulouse !

 

Le voisin du 43.

Le voisin du 43.

C’est l’histoire banale d’une rue du 19 ème arrondissement. Une rue sans histoires. Une rue calme, quasiment sans commerces, ce qui est révélateur à Paris du peu d’intérêt de l’endroit. C’est pourtant dans cette rue, qu’il y a trente deux-ans, en 1984, j’ai choisi d’ouvrir mon magasin au 41. 

C’est la modicité du prix de la boutique qui m’a motivé. Il faut dire que le commerce qu’elle abritait était fermé depuis plus de 20 ans. Le plancher était en piteux état, à travers ses découpes on voyait la cave. A cette époque, la seule boutique de la rue se situait tout en amont, à l’angle du parc. Il s’agissait d’une boutique de jouets qui faisait aussi papeterie et librairie.

A la droite de la boutique, on trouvait un plombier qui était le descendant du peintre Mucha.

J’étais à peine ouvert, quand un couple qui habitait la rue est venu me voir pour me confier que la vue des Dinky Toys éveillait en eux des souvenirs car les deux époux avaient travaillé à l’usine de Bobigny au début de leur vie professionnelle. Il faut dire que Bobigny n’est pas très loin de ma boutique.

Un an après, j’ai rencontré l’homme qui allait me fournir plus de quatre-vingt Dauphine Dinky Toys aux couleurs « bleu Bobigny ». Encore une fois c’est bien le quartier où j’avais élu domicile qui fût à l’origine de cette rencontre. Elle eut d’ailleurs des conséquences tardives. Bien après l’acquisition des Dauphine Bobigny j’ai acquis auprès de la même personne des prototypes en bois et des essais de couleur.

C’est elle également  qui m’a appris que la direction de Meccano s’était installée au début des années soixante-dix, après le départ de Bobigny, avenue Jean Jaurès au lieu dit « Le Belvédère », à 400 mètres de ma boutique.

Puis vint la collection de M. Chaudey. Comme le couple qui était venu me voir à l’ouverture de la boutique, il avait habité le quartier à l’époque où avec son épouse il travaillait à Bobigny. Ce fut la plus belle collection de Dinky Toys qu’il m’a été donné d’acquérir. Elle comprenait plus de trente prototypes ! Finalement, ce petit quartier qui semblait de prime abord sans attrait m’avait comblé de surprises toutes plus agréables les unes que les autres. 

Puis un jour, mes voisins du 43 décidèrent de partir. J’avoue que jusqu’à ce qu’un des deux frères pousse la porte de ma boutique j’avais j’ignoré l’activité du 43. Je ne suis pas curieux de nature. Nous n’avions jamais poussé la conversation au-delà des politesses d’usage. Il m’indiqua qu’il partait parce que les locaux étaient devenus trop exigus pour poursuivre leur activité de mouliste.

Il m’apprit que c’était leur officine qui avait notamment réalisé le moule de la DS présidentielle de Dinky Toys. Selon lui, quelques coques brutes, issues des premiers tests d’injection devaient encore traîner quelque part.

On imagine aisément qu’avant d’être livré à son commanditaire, le moule devait être testé. Il ne retrouva jamais ces coques. Mais bien plus tard, au moment de la rédaction du dernier opus du livre de Jean-Michel Roulet, comme je lui racontais cette anecdote, il se souvint qu’il avait acquis au marché aux puces quelques coques brutes dont certaines avaient encore leurs carottes d’injection. Elles n’avaient pas été perdues pour tout le monde. On peut imaginer que le compagnon qui avait trouvé ces carrosseries les avait cédées à un brocanteur de Saint-Ouen.

Quelques années plus tard, j’allais rendre visite à M. Juge. Ce dernier était le responsable technique de la firme Champion. Il me parla longuement du voisin du 43. Il y était venu très souvent et se rappelait très bien du nom du mouliste qui lui avait réalisé quelques miniatures : André Fétu.

J’appris à cette occasion que ce mouliste réalisait les moules mais également le modèle en amont, c’est à dire le prototype en bois, à une échelle trois fois plus importante que celle du modèle envisagé. Les défauts, les déformations, les asymétries sont bien plus visibles sur un modèle trois fois plus grand.

Je me souviens lui avoir montré les prototypes et les empreintes servant à l’enfonçage chez Tekno. M. Juge admira la finesse et la grande dextérité des Danois, au niveau des micros soudures, technique qu’il n’utilisait visiblement pas. C’est à cette occasion qu’il me céda un ensemble de maquettes en bois ayant été réalisées au 43 rue Cavendish.

Certaines ont connu la série en série, comme la Lola T70, la Ligier JS5 ou la Ferrari 312T. Par contre, la Lancia Stratos, la Mirage Ford de 1967 ou l’Alpine Renault A442 de 1977 n’ont jamais vu le jour. J’avais aussi vu dans son bureau du boulevard Sébastopol, dans les années 90, une Porsche 935 Mugello 1976 qui a disparu. La mise en route d’un modèle nécessite de lourds investissements. Parfois la raison l’a emporté. Par exemple, la Mirage n’a connu qu’une saison et elle a toujours été aux couleurs Gulf. Dans ces conditions, il n’était pas facile de créer des versions différentes. Il en est de même pour la Porsche 935 qui dans sa carrosserie Mugello, phares dans le spoiler et ailes arrières rondes, n’a couru qu’une fois.

A l’opposé, la Lancia Stratos aurait pu être un vrai filon pour les amateurs de variantes. Mais la sortie du modèle Solido a dû tempérer les ardeurs des décideurs chez Champion.

la carte postale appartenant à Mr Raymond
la carte postale appartenant à Mr Raymond

M. Raymond, connu pour sa collection unique au monde de Peugeot 404 habite le quartier, comme son papa, qui lui habite la rue Cavendish. Intéressé par l’histoire du quartier, ce dernier m’a confié une carte postale des plus intéressantes. La vue est prise en bas de la rue Cavendish. En fait c’est l’immeuble du 43 qui est le sujet de la photo et plus précisément, le fameux local décrit ci dessus. Le fronton de l’entrée porte l’inscription « Monnier Modeleur ». Une quinzaine d’ouvriers et d’apprentis posent devant l’entrée. Notre modeleur des années 80 était donc le descendant d’une lignée établie au moins depuis le début du siècle dernier.

Dinky Toys Ford Galaxie police

Dinky Toys Ford Galaxie police

Le gendarme de Bobigny

Lors d’un arrêt dans une station service cet été, j’ai été surpris par la couverture d’un magazine. A la une de ce dernier, on voyait l’animateur de télévision Michel Drucker entouré de policiers en tenue d’intervention, avec ce titre « Ma vie avec les flics ».

 

Pour ma part, j’ai l’impression que Michel Drucker est né avec la télévision. J’ai plus de cinquante ans et je pense l’avoir toujours vu dans la boîte à images. L’article relatait une émission qu’il avait animée au ministère de l’intérieur en l’honneur de la police et de la gendarmerie. J’étais perplexe.

 

Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie
Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie

Au vu de sa carrière interminable n’aurait-il pas été plus judicieux qu’il animât une émission en direct du ministère du travail ou des affaires sociales pour vanter les mérites du report de l’âge légal du départ à la retraite ?

Bref, je n’ai pu m’empêcher de feuilleter le magazine. L’émission se déroulait place Beauvau. Estimant sans doute qu’il était urgent de réconcilier la population et la police, le ministre de l’intérieur officiait en grand prêtre de cette étrange soirée à la gloire des forces de l’ordre. Le procédé, un brin racoleur dans sa volonté de nous faire partager le quotidien difficile de cette profession, est bien dans l’air du temps. Dans les années soixante la série de films « le gendarme de Saint-Tropez » de Jean Girault avait donné une image de la gendarmerie qui avait fait l’unanimité. Ne faudrait-t’il pas refaire un « gendarme version 2015 » pour que la population ait une meilleure image des forces de l’ordre ? On pourrait ainsi envisager « Le gendarme de Bobigny ».

Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police
Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police

Nous pourrions suivre les aventures rocambolesques de notre sympathique gendarme dans les rues du 93 : entre le loustic de banlieue, l’indic de la cité et la course poursuite en mobylette, les rebondissements ne manqueraient pas. Il y a là sans doute la possibilité de dédramatiser des relations qui ne sont pas au beau fixe, et de recréer un peu de proximité.

Afin de promouvoir cet  utopique scénario, restons à Bobigny et regardons ensemble quelques projets de voitures de police de la firme Dinky Toys, qui comme chacun sait, possédait son unité de fabrication avenue Henri Barbusse.

Pour les fabricants de jouets, les voitures de police sont pain bénit. Elles permettent de réutiliser un moule existant sans frais. L’application d’une peinture bicolore, l’adjonction d’un gyrophare et éventuellement d’une antenne suffisent à les différencier des versions de base.

Voici deux véhicules qui n’ont jamais vu le jour en série. Le plus intéressant est la Renault 8. Cette auto a remplacé la Dauphine à la préfecture de Paris. L’idée semblait excellente mais le projet n’a pas abouti. Il reste au moins cet exemplaire qui provient de monsieur Michel Vieville qui travaillait à Bobigny. L’auto est rivetée et finie au pochoir. C’est un excellent modèle au pédigree indiscutable.

Le second modèle que je présente ce jour, la Dinky Toys Ford Galaxie police est d’une autre origine. J’ai eu le loisir d’en acquérir deux en vingt ans. La première a été acquise auprès d’un collectionneur qui s’approvisionnait chez Modelisme, boulevard Sébastopol. Il y a eu d’autres autos issues de cette même veine, une petite série hors commerce, dont le magasin s’était fait une spécialité.

La direction de Dinky Toys était -elle au courant ? Je ne m’engagerai pas avec certitude mais j’en doute fortement. On peut s’interroger sur les personnes à l’origine de ces séries. Il s’agit peut-être d’employés du bureau d’étude qui voyaient là le moyen de diffuser des projets non retenus par la direction.

Ces autos étaient diffusées de manière confidentielle. C’est de cette série que provient la Simca 1500 police. A ce niveau de notre récit il faut relever un point important. Lors de la dispersion des modèles que Dinky Toys stockait rue du Maroc, un exemplaire de la Simca 1500 police a été retrouvé. Ce qui prouve que ce modèle avait été bien soumis à la direction de Meccano. En toute logique, on peut donc penser qu’une Dinky Toys Ford Galaxie police avait également été proposée. J’ajouterai un seul bémol à cette hypothèse. Tout au long de ma vie de collectionneur, j’ai eu du plaisir à retrouver la trace de tous les véhicules à l’échelle 1 qu’avait reproduit Dinky Toys France. Le plus fantastique fut le Berliet Gazelle lance-missile. Ce véhicule a bien existé et même l’immatriculation du drone est exacte. Bref, on peut considérer que tous les véhicules sont la reproduction exacte d’un véhicule à l’échelle 1.

Or, cette Ford Galaxie police aux couleurs pie de la préfecture de Paris me semble hautement improbable ! ()https://autojauneblog.fr/2015/12/06/poetes-vos-papiers-leo-ferre/voir la suite sur ce thème de police en France

Land Rover Dinky Toys promotionnelle

« Grosse bagnole » à la campagne, épisode 2

ou l’histoire de la Land Rover Dinky Toys promotionnelle.

série du commerce et série spéciale
série du commerce et série spéciale

Il n’est point besoin de maîtriser l’anglais parfaitement pour traduire « Land Rover ». On peut aisément traduire cela par « La Rover agricole « . Cette auto conçue en aluminium après-guerre du fait de la pénurie d’acier est le fruit de la réflexion de décideurs anglais qui se sont inspirés de la Jeep américaine. Surtout des nombreuses possibilités qui s’offraient après- guerre a ce type d’engin tout terrain qui n’existaient pas avant la guerre, et que cette dernière avait enfanté.

Nos amis anglais ont donc mis en chantier une auto polyvalente qui pourrait suppléer et compléter les taches agricoles d’un petit tracteur, tout en étant capable de se déplacer facilement sur route.

La prise de force plaçée sur le côté gauche du véhicule est un bon exemple du genre de travaux agricole que pouvait effectuer cette auto. Sans parler des différents accessoires qu’elle pouvait tracter.

 

L’introduction de la reproduction en miniature, chez Dinky Toys dans sa gamme agricole n’est pas le fruit du hasard. Il y a vingt-cinq ans environ, Alan Lee, solide collectionneur anglais fit la découverte d’un surprenant ensemble. Ce dernier mit la main sur un suremballage de six pièces. Jusque-là rien d’extraordinaire.

Par contre ce dernier était accompagné d’une lettre émanant du représentant du Ministère de l’agriculture anglais dans le comté du Warwickshire. De cette lettre j’avais déduit que le ministère avait dans chaque comté un représentant. Cette lettre mettait en évidence le besoin de faire connaître les vertus de la Land Rover dans le milieu rural .

Ce représentant très officiel de l’Etat britannique devait donc faire la promotion de ces machines. On imagine tout un attirail de catalogues, et autres notices explicatives. En plus de cela, l’Etat britannique avait commandé une série de Land Rover à Dinky Toys qui devaient être distribuées lors de ces démonstrations. Pour cela, c’est bien une commande spéciale qui a été faite. L’auto est d’une robe inédite, kaki. Mais ce que l’on remarque en premier c’est la finition « luxueuse » de ces miniatures. Je n’en sais pas plus. Je ne sais comment ont été exécutées ces modifications. Une chose est sûre. J’en ai acquis une à l’époque. Il y en avait cinq autres, toutes neuves en boîtes. Alan Lee avait gardé la lettre d’époque, mais je l’ai eu en main. Je n’ai pas souvenance d’ avoir revu d’autres exemplaires de cette rare version. (voir l’autre article sur la Land Rover)

Dinky Toys Land Rover

Grosse bagnole … épisode 1

Voici une drôle d’histoire qui m’a servi  de prétexte pour vous présenter la Dinky Toys Land Rover pick-up.

nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)
nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)

Il y a déjà fort longtemps que je me déplace dans Paris en vélo. Près de 25 ans, été comme hiver. Je conviens que c’est un choix dangereux. Il faut avouer que dans la capitale, la cohabitation entre les différents moyens de se déplacer est devenue tendue, pour ne pas dire plus. Chacun rejette la faute sur l’autre, et oublie simplement qu’en fonction de l’heure de la journée et du déplacement, il a vocation à passer d’une catégorie à l’autre.

Dernièrement j’ai été pris, dans un gigantesque embouteillage dans le cœur de Paris. Même en vélo, pas moyen de se dégager. Il fallait patienter, mettre pied à terre et attendre une petite brèche où s’infiltrer pour repartir. Devant moi se trouvait un autre cycliste. Ce dernier paraissait bien frêle coincé à côté d’une grosse auto du genre «  tout terrain urbain ».

Arrivé à hauteur du conducteur, il décocha à son encontre cette petite maxime : « grosse bagnole petite quéquette ! ». Je restais pantois devant le côté moqueur et enfantin de l’invective. Dans la jungle urbaine les échanges d’amabilités prennent rarement cette forme.

Notre cycliste n’hésita pas, deux minutes plus loin, à récidiver. L’incongruité de la situation tenait aussi au personnage.   Il s’agissait d’un monsieur d’âge mûr, qu’aucun signe extérieur ne distinguait. Il y avait de l’humour potache dans son comportement. Cette petite scène m’a réjoui et depuis, à chaque embouteillage parisien, à la vue des grosses autos engluées dans la circulation je ne peux m’empêcher de penser à ce cycliste.

Il faut bien dire que les constructeurs proposent des autos de plus en plus volumineuses. Les motos, les scooters mais aussi les poids lourds semblent soumis aux même lois du marché : toujours plus gros. C’est un paradoxe au moment où il y a de moins en moins de place !

Enfant je rêvais de Land Rover. C’était le rêve d’un enfant qui avait lu « Le lion » de Joseph Kessel ou qui regardait les aventures de Daktari à la télévison. Ces autos étaient rares dans le parc automobile français.

A la campagne, quelques professionnels de chez nous utilisaient ces engins, notamment les gardes forestiers de la forêt de Compiègne. Mais de là à imaginer que quarante ans plus tard les versions urbaines de ces engins seraient à la mode, il y avait un monde.

 

Je vous propose donc une petite étude de ce joli modèle que Dinky Toys a créé pour sa série agricole, la série 27. Tracteurs, remorques, accessoires de travaux des champs et même un break Woody constituent cet ensemble fort plaisant. Le succès de cette série ne s’est jamais démenti, au point qu’en bon gestionnaire, la firme de Binns Road les garda fort longtemps au catalogue. Il faut aussi avouer qu’un tracteur ou une remorque d’épandage se démodent moins vite qu’une monoplace ! Comme cette dernière, la série agricole connaitra des jantes en plastique du milieu de années soixante !

Notre Land Rover est donc sortie en 1950 sous la référence 27 D. Elle fut distribuée par boîte de 6. Dès le départ l’auto est disponible en deux teintes primaires qui évolueront chacune au gré de la production.

La première est de dominante orange et la seconde de dominante verte. Commençons par l’orange. La première série est de couleur brique (très différent de l’orange classique). Dans cette finition de carrosserie, les sièges sont peints en bleu marine. Plus tard la couleur de la carrosserie s’éclaircira nettement et l’intérieur sera de couleur vert foncé. En fin de production de cette version apparaitront les jantes en plastique en place de celles en zamac peintes. Enfin, l’auto recevra une robe de couleur rouge avec intérieur de couleur jaune. En toute fin de production, sans doute pour des raisons d’économie, ce dernier ne recevra même plus ce voile de peinture jaune.

La série à dominante verte aura une carrière plus courte. Les premiers exemplaires seront proposés en vert très pâle avec intérieur de couleur crème. Au fil de la production, le vert prendra des tonalités plus franches. A ma connaissance la série de couleur verte ne recevra jamais de jantes en plastique, cette déclinaison de couleur étant arrêtée prématurément. Les amateurs de variantes ont avec cette auto matière à collectionner. Fort logiquement, compte tenu de la durée de production, le moule a subi des retouches et des aménagements, notamment dans les parties échancrées. Les photos permettent d’apprécier l’évolution des pare- chocs avant. C’est un parfait exemple de ce que l’on peut appeler « simplification dans le temps ».