Minialuxe et la télévision

Minialuxe et la télévision

400ème

Nous y sommes. Voici le 400ème article publié. Je ne suis pas attaché aux chiffres, mais le tableau qui permet de mettre en ligne les articles est formel : à l’issue de cette dernière mise en ligne le compteur affichera 400 articles publiés.

J’ai pensé qu’il était temps de revenir un peu en arrière. La création de ce « blog » correspondait au besoin de faire partager ma passion pour le monde de la miniature automobile et de faire découvrir aux collectionneurs sous un angle original, des autos qu’ils pensaient parfois bien connaître.
Le démarrage a été laborieux. Je me souviens de la tête de mon épouse lorsque je lui ai demandé de lire et de corriger les premiers textes. Ils étaient manuscrits et copieusement raturés, sans doute illisibles pour tout autre que moi. L’exercice m’a été salutaire. J’ai appris à composer ces textes en me mettant à la place du lecteur. Mon épouse est ma première lectrice. Comme elle n’est pas du tout collectionneuse, elle est exigeante au regard du critère d’intelligibilité.
Il y a deux ans, nous avons dû évoluer : le langage (HTML) servant à mettre en ligne ces écrits était devenu obsolète. Patrick, l’informaticien qui travaille avec moi a dû reformater et remettre en ligne les textes un par un. Aujourd’hui, je dispose d’un outil moderne qui tient le compte des articles en cours d’écriture, de correction ou de relecture. J’ai environ 30 articles d’avance. Certain attendront deux ans ou plus avant d’être publiés, d’autres le seront tout prochainement.

Charbens Caravane de gitan
Charbens Caravane de gitan

J’ai profité de cet événement pour faire un bilan et une sélection de mes trois articles préférés. Je vous invite, sur le portail du site à me communiquer votre préféré. Sur la troisième marche du podium figure « Mon pote le gitan ». Ce texte a été écrit en très peu de temps. Il collait à l’actualité politique. S’agissant des reproductions de caravanes de gitans, j’avais trouvé intéressant sociologiquement de confronter l’approche des fabricants anglais et des fabricants français.

Vient ensuite l’article sur la Porsche 917 de chez Dinky Toys. La première raison est l’attachement que mon père et moi vouons aux bolides de la firme de Züffenhausen. Nous avions commencé la collection de miniatures automobiles en rassemblant des autos de course et notamment des Porsche. Cela perdure et depuis le départ de ma fille de la maison, j’entasse dans sa chambre les nouveautés Spark et Minichamps.

Il faut donc imaginer quelle a été mon émotion lorsqu’au milieu des années quatre-vingt, dans l’étroit couloir d’un appartement parisien, j’ai découvert trônant dans une petite vitrine murale au milieu d’autres prototypes Dinky Toys, cette Porsche 917. C’était l’extase de l’explorateur découvrant un trésor.
Il nous faudra près de trente ans pour acquérir ces pièces. Une fois l’affaire conclue, le propriétaire m’a fait partager ses souvenirs. C’est un scénario qui s’est souvent reproduit lorsque j’ai traité avec des personnes qui avaient travaillé chez Meccano. Triant ses archives Dinky Toys, ce dernier avait trouvé une photo prise durant les essais des 24 heures du Mans 1969 : il était immortalisé avec son frère devant la Porsche 917. Etudiant, sans le sou, tous les moyens étaient bons pour admirer les bolides de près et ils étaient rentrés grâce à la complicité de mécaniciens de chez Matra. (Relire le texte sur la Porsche 917 Dinky Toys). Cette anecdote dota le modèle d’une aura toute particulière.

Enfin, notre article préféré à mon épouse et à moi-même est celui intitulé « La quiche et l’équipe » (relire le texte « La quiche et l’Equipe »). Il fut écrit très vite, sur un sujet qui m’irrite. C’est la tendance de la presse à ne savoir parler que d’argent pour intéresser et captiver le public. Cela touche malheureusement tous les domaines. C’est un angle très réducteur mais c’est aussi celui qui demande au journaliste le moins de travail de recherche. Plusieurs fois, j’ai été approché par des médias. Après une petite discussion, je les ai invités à lire ce texte, cela m’a permis ensuite de mieux cadrer les choses.
Ces reportages ont beaucoup fait pour mon activité, je le reconnais volontiers bien que j’en sois assez détaché. Je n’ai jamais démarché qui que ce soit pour les obtenir et, fait qui surprend toujours, je n’ai jamais voulu voir les documentaires. Je préfère entendre les commentaires des tiers.

En souvenir de ces bons moments et puisque nous parlons télé, je me suis rappelé que nous avions acquis un original présentoir Minialuxe qui n’avait jamais été utilisé par la boutique à laquelle il avait été offert.

notice du présentoir
notice du présentoir

En effet, nous l’avions trouvé dans son carton d’origine, jamais déballé, avec sa notice d’utilisation. Cette dernière stipule qu’il est formellement interdit de placer des miniatures autres que les Minialuxe sur les côtés du présentoir.

Comme vous pouvez le voir il reproduit un poste de télévision, luxe suprême dans les années cinquante. Ne reculant devant rien, Minialuxe avait demandé à la société prestataire de concevoir ce présentoir de manière à ce que l’écran puisse s’éclairer. J’ai un souvenir particulier lié à la prise électrique de ce dernier, celui d’avoir fait sauter les plombs de la maison.

C’est peut être la raison pour laquelle le propriétaire du magasin laissa l’objet dans sa boîte, à moins que ce dernier n’ait rompu toute activité commerciale avec Minialuxe au regard de la qualité perfectible des produits diffusés. Avouons que ces modèles avaient cependant un certain charme et qu’ils étaient originaux. Ces qualités font cruellement défaut aux modèles sortis sous le même nom il y a quelques années et fabriqués en Chine.

Tootsietoys Ford A

Tootsietoys Ford A

« La même que papa »

Lorsque nous avons commencé avec mon père, au milieu des années soixante-dix, la boîte avait peu d’importance. Mon père disait souvent que ce qui importait c’était l’état du jouet. Il ne voulait d’ailleurs que des objets en parfait état de conservation. Par voie de conséquence, nous avons eu beaucoup de choses en boîte. Cependant, il est vrai que l’absence de boîte ne l’a jamais empêché d’acheter un jouet. Moi non plus d’ailleurs.

Tootsietoys Ford A
Tootsietoys Ford A

Il n’est qu’un domaine où la boîte a toute son importance, c’est celui des modèles promotionnels. Elle véhicule souvent un message publicitaire et fait partie intégrante de l’objet.

J’ai beaucoup d’attirance pour les firmes de jouets américaines. Elle est due notamment à l’approche commerciale de ces firmes, très différente de celle des fabricants européens. Prenons l’exemple de Tootsietoys. Très rapidement, dans une logique de rentabilité l’entreprise a diffusé sa production à grande échelle, ce qui a permis de réduire les coûts.

Il faut dire que nous étions en période de croissance et que le marché, de taille conséquente, pouvait absorber cette production.

Quand, en Europe, le conditionnement des modèles se faisait par six, chez Tootsietoys il se faisait par boites de 12, voire plus ! L’étui individuel était tout simplement impensable car trop cher. On peut voir dans cet exemple parmi d’autres (uniformisation des accessoires, des couleurs, …) une similitude avec les techniques de fabrication mises en œuvre par l’industrie américaine au début du siècle dernier, notamment chez Ford.

Tootsietoys et Barclay Ford A en étuis individuels
Tootsietoys et Barclay Ford A en étuis individuels

Dernièrement, une importante collection a été mise sur le marché. Parmi de nombreux trésors, j’ai pu acquérir un ensemble de trois Ford A de chez Tootsietoys des plus intéressant. La Ford A de chez Tootsietoys a été réalisée en un très grand nombre d’exemplaires. Elle est injectée en plomb et munie d’une jolie calandre rapportée. Elle est assez fréquente.

Les trois exemplaires que je vous présente sont pourtant rares et doivent leur rareté aux étuis en carton annonçant « The new Ford ». Cet étui les distingue des modèles de base. Nul doute qu’elles furent distribuées chez Ford telles quelles. Il est possible que Tootsietoys les ait également distribuées avec leur étui en magasin.

Si tel est bien le cas, je pense que Ford a mis la main à la poche pour avoir le droit d’appliquer son slogan publicitaire et pour financer le surcoût de l’étui individuel.

La couleur de la carrosserie est assortie à celle de la boîte. J’imagine bien les vendeurs dans les concessions en 1928 offrir ces produits de grande consommation aux enfants dont les parents étaient venus admirer la nouvelle Ford.

J’imagine également ces enfants repartir à la maison avec la reproduction de la voiture que papa venait de commander.

Un dernier commentaire concernant la version « US Mail ». Dans tous les ouvrages consacrés à Tootsietoys, cette version est décrite comme ayant été diffusée uniquement dans les coffrets cadeaux. En clair cette auto n’aurait pas été vendue séparément. La découverte de ces étuis atteste du contraire. Il y a toujours à découvrir !

 

Solido Porsche Formule 2

Solido Porsche Formule 2

Porsche « made in France »

Solido Porsche F2 avec premier type de boîte et pins "Stirling Moss" je drive à la Stirling Moss !
Solido Porsche F2 avec premier type de boîte et pins « Stirling Moss » je drive à la Stirling Moss !

Dans le blog précédent nous avons pu voir dans quelles conditions la maison Porsche avait participé au championnat du monde de Formule 1.

C’est également par opportunité que de nombreux fabricants de miniatures ont inscrit la reproduction de cette 718 monoplace à leur catalogue.
En analysant l’histoire des fabricants de miniatures un constat s’impose. Les fabricants de jouets ont reproduit à des périodes distinctes une partie du plateau des monoplaces de Grand Prix.

Quand au milieu des années cinquante Dinky Toys propose sa série « 23 », Crescent Toys, Charbens et Corgi Toys agissent par mimétisme et reproduisent aussi des monoplaces.

Le passage du moteur à l’arrière entraine une nouvelle vague de reproductions. C’est à cette époque qu’apparaît notre Porsche. Elle sera intégrée dans les gammes des fabricants de jouets de la seconde vague. Au début des années soixante, Politoys, Ingap, Clé, Solido, et quelques autres fabrications de Hong Kong font partie des fabricants désireux de proposer à leur jeune clientèle des formule 1.

En fait, ce phénomène doit davantage au besoin des fabricants d’étoffer leur catalogue qu’au succès de l’auto sur les circuits !

Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes
Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes

En 1957 Solido est à l’origine de la seconde vague de reproductions de monoplaces et de voitures de course. Sans chauvinisme aucun, force est de constater qu’aucun fabricant de miniatures durant cette période ne sera capable d’offrir aux enfants et aux collectionneurs des bolides de cette qualité.

 La Ferrari 156, parue peu de temps après la Porsche, et la Ford GT40 constituent deux modèles pour lesquels Solido est passé complètement à côté de son sujet

Mais revenons à la Porsche 718 de chez Solido. Elle est superbe. Elle possède des formes justes et la gravure est de belle qualité.

On apprécie les deux grilles moteur et surtout le travail effectué par le mouliste pour restituer le pot d’échappement bien particulier de cette auto.

Elle connaitra comme toutes les monoplaces Solido une carrière assez longue au cours de laquelle elle sera équipée de jantes en acier puis en 1965, des fameuses jantes en zamac moulées dites « Standard ».
La version finie dans la couleur argent est fréquente. Dans cette déclinaison, les deux grilles moteur sont peintes de couleur noire ou rouge. Les modèles arborant la couleur verte ou noire sont moins fréquents. En 1965, Solido a éprouvé le besoin de redynamiser sa gamme. L’opération s’est concrétisée par l’apparition d’une « série luxe » dans laquelle les modèles sont équipés des fameuses jantes « Standart » et reçoivent chacun une décalcomanie particulière.

Ainsi la Porsche est ornée d’une bande tricolore (rouge, noir et jaune) symbolisant les couleurs allemandes. Il est surprenant de constater que lors d’une seconde édition de ce décalcomanie la couleur jaune de la bande est remplacée par la couleur blanche.

Hasard ou volonté de ne pas afficher les couleurs allemandes ? Je me souviens avoir entendu dans mon enfance des remarques de mes parents et grands-parents montrant que les plaies de la dernière guerre n’étaient toujours pas refermées.

Signalons que ce même décalcomanie servait aussi sur l’autre Porsche disponible à la l’époque, la GT 8 cylindres.
Enfin, un petit papier imprimé « série luxe » accolé sur une face de la boîte finit de convaincre l’acheteur qu’il vient de faire une acquisition de qualité.

Cette auto connut bien entendu une très longue carrière en Espagne, à Barcelone, chez Dalia. Je vous laisse découvrir les couleurs, ou tout du moins celles que je connais, car chez Dalia, il est toujours difficile de lister ces dernières sans en oublier.

(voir l’autre article consacré à la Porsche F2)

Porsche F2

Porsche F2

La belle opportuniste

La firme Porsche est née juste après la seconde guerre mondiale. Dans cette période troublée, le pari consistant à proposer des autos à vocation sportive pouvait paraître risqué. Le succès ne s’est pourtant pas fait attendre. La firme de Züffenhausen a bien évidemment choisi le vecteur de la compétition automobile pour promouvoir ses produits. La 356 s’est très rapidement forgé un palmarès qui mettait en lumière ses qualités routières.

cendrier humoristique BP avec Porsche 718
cendrier humoristique BP avec Porsche 718

Porsche a donc inscrit son coupé dans les grandes compétitions automobiles de l’époque. La direction avait compris que ce choix constituait le moyen le plus efficace pour faire connaître ses produits auprès du grand public. A l’origine l’usine préparait des 356 allégées qui remportèrent de beaux succès dans la catégorie où elles étaient engagées, notamment aux 24 heures du Mans.
Puis, très vite, la firme de Stuttgart s’est enhardie et a développé un modèle destiné à la compétition, la 550 (voir blog précédent).

Dans le domaine de la compétition automobile, Porsche  a su faire preuve d’un bel opportunisme.

En 1956, les règlements de la commission sportive internationale (CSI) ont instauré pour la formule 2 des moteurs de 1,5l de cylindrée. Porsche y a vu l’occasion de concourir dans une nouvelle catégorie à peu de frais. Elle a donc engagé dans la catégorie » Sport », avec ce type de motorisation, le modèle 718.

Pour les courses de Formule 2, le règlement de l’époque autorisait encore les monoplaces avec des carrosseries couvrant les roues, comme les voitures de sport dont le modèle 718 faisait parti.

Il suffisait donc aux ingénieurs de supprimer un des deux baquets, d’installer la colonne direction au centre et le tour était joué.

Ces autos s’illustrèrent surtout sur le circuit de l’Avus à Berlin. A partir de 1958, ce type de carrosserie couvrant fut interdit. Qu’à cela ne tienne, Porsche adapta son nouveau châssis de 718 millésime 1958 à la Formule 2. L’empattement fut conservé, identique à celui du modèle sport. Pour réaliser cette monoplace, il a suffi à Porsche d’installer le poste de conduite au centre et de réduire la voie. On fabriqua ensuite une vraie carrosserie de monoplace répondant aux nouveaux règlements, avec les roues découvertes.

La Porsche 718 monoplace n’est donc qu’un dérivé d’un modèle « Sport » et non une monoplace conçue à partir d’une feuille blanche comme les Cooper ou Lotus. Cela se ressentira dans les performances.(voir l’histoire des Cooper).

Les règlements internationaux évoluèrent. Ainsi une formule 2 année 1959 (monoplace équipée d’un moteur de 1,5l ) devient en 1961 rien moins qu’une Formule 1 ! En effet pour la catégorie reine des monoplaces, la CSI n’admit que des moteurs de 1,5l. Notre Porsche 718 concourut ainsi en Formule 1. Mais le quatre cylindres devenait vraiment trop juste pour pouvoir lutter avec les autres modèles.

Commence alors une escalade à la puissance. Porsche se décide à créer un 8 cylindres et l’adapte aux modèles « Sport”, en faisant passer la cylindrée à deux litres.

De l’opportunisme du départ qui avait consisté à transformer son modèle « Sport « , Porsche s’est trouvé entrainé dans une course à la dépense, afin de rester compétitif dans un domaine où Ferrari et les Anglais possédaient une bien meilleure expérience. Dans son livre « Les années Clark » qui m’a servi de support pour étayer mes propos, Gérard Crombac explique que durant la saison 1961,Porsche a dépensé dans ce cadre 3% de son chiffre d’affaires, une somme élevée et bien supérieure à celle des autres écuries. Le succès n’a pas couronné cet effort financier, et Porsche a jeté l’éponge.

Pour illustrer cette première partie, voici des reproductions qui sont contemporaines de l’engagement de cette auto en compétition. Cette partie première est consacrée aux firmes Clé, Ingap, Politoys et à d’autres firmes de Hong Kong. Dans une seconde partie nous verrons la reproduction offerte par Solido et ses dérivés.

Dinky Toys Chrysler Airflow France

Dinky Toys Chrysler Airflow France

Une Airflow made in France !

Dinky Toys coffret série 30
Dinky Toys coffret série 30

La série 30, celle à laquelle fut rattachée la Chrysler Airflow se distingue par son caractère disparate. Elle comprend trois autos, une Rolls Royce, une Daimler et une Vauxhall mais aussi un camion dépanneuse et une ambulance provenant de la série 24.

Dans son ouvrage sur les Dinky Toys Mike  and Sue Richardson avaient déjà relevé le manque d’homogénéité de la gamme. Ils n’ont pas non plus d’explication à nous fournir sur le changement de numérotation de la Chrysler Airflow.

Il est possible que Dinky Toys ait envisagé dès 1934 une série de miniatures reproduisant des autos américaines et que la série 32 ait été créée à cette fin.

Le projet ayant été abandonné, la Chrysler est allée rejoindre la série 30 tout juste créée. La présence de l’ambulance venant de la série 24 mais aussi celle de la dépanneuse laissent penser que la série 30 a été l’occasion de regrouper des modèles sans lien entre eux. En 1939, Dinky Toys lancera deux belles séries, homogènes cette fois : la 39 consacrée aux véhicules américains et la série 38 dédiée aux cabriolets anglais.

La Chrysler Airflow semble avoir été pour Meccano un objet de grande fierté, dans la gamme avant guerre. Ma pratique des bourses d’échange de jouets m’a permis de constater qu’on en rencontrait dans tous les pays d’Europe, ce qui prouve qu’elle a été exportée en grand nombre.

Elle est sans aucun doute plus fréquente que les autres modèles des séries 30 ou 24 d’avant-guerre.

La France tient une place à part dans l’histoire de Meccano et de Dinky Toys puisqu’une unité de fabrication a été implantée dans notre pays.

Des exemplaires d’Airflow sont sortis de cette unité. Ces modèles se différencient des modèles anglais par un détail : ils sont équipés de pneus portant la gravure « Dunlop ».

Toute la question est de savoir si l’Airflow a été intégralement fabriquée en France, c’est à dire injectée, peinte puis assemblée ou si seule l’opération d’assemblage s’est faite chez nous.

 

Le fait de collectionner les Dinky Toys anglaises d’avant-guerre permet de proposer une réponse. Il faut observer les couleurs des Chrysler Airflow qui portent les pneus « Dunlop » et qui sont ainsi répertoriées comme françaises. Nul doute, les couleurs sont les même que celles utilisées à Liverpool sur les modèles fabriqués outre-manche. Je n’ai jamais rencontré de Chrysler Airflow brune, ou bleu foncé, comme les couleurs qui habillaient les Peugeot 402. Il paraît donc probable que les carrosseries étaient envoyées peintes en France et que seul l’assemblage s’y faisait. On sait très bien que ces choix sont uniquement dictés par les taxes douanières et les accords commerciaux en vigueur à l’époque La finalité était de favoriser au maximum la main d’œuvre locale.

Pour finir avec ces histoires de taxes d’importation, il est singulier de constater que les choses se passèrent de manière différente dans l’autre sens, c’est à dire de la France vers la Grande-Bretagne. Mais cela sera le sujet du prochain article.

Voir l’article sur la Chrysler Airflow anglaise