Le voisin du 43.

Le voisin du 43.

C’est l’histoire banale d’une rue du 19 ème arrondissement. Une rue sans histoires. Une rue calme, quasiment sans commerces, ce qui est révélateur à Paris du peu d’intérêt de l’endroit. C’est pourtant dans cette rue, qu’il y a trente deux-ans, en 1984, j’ai choisi d’ouvrir mon magasin au 41. 

C’est la modicité du prix de la boutique qui m’a motivé. Il faut dire que le commerce qu’elle abritait était fermé depuis plus de 20 ans. Le plancher était en piteux état, à travers ses découpes on voyait la cave. A cette époque, la seule boutique de la rue se situait tout en amont, à l’angle du parc. Il s’agissait d’une boutique de jouets qui faisait aussi papeterie et librairie.

A la droite de la boutique, on trouvait un plombier qui était le descendant du peintre Mucha.

J’étais à peine ouvert, quand un couple qui habitait la rue est venu me voir pour me confier que la vue des Dinky Toys éveillait en eux des souvenirs car les deux époux avaient travaillé à l’usine de Bobigny au début de leur vie professionnelle. Il faut dire que Bobigny n’est pas très loin de ma boutique.

Un an après, j’ai rencontré l’homme qui allait me fournir plus de quatre-vingt Dauphine Dinky Toys aux couleurs « bleu Bobigny ». Encore une fois c’est bien le quartier où j’avais élu domicile qui fût à l’origine de cette rencontre. Elle eut d’ailleurs des conséquences tardives. Bien après l’acquisition des Dauphine Bobigny j’ai acquis auprès de la même personne des prototypes en bois et des essais de couleur.

C’est elle également  qui m’a appris que la direction de Meccano s’était installée au début des années soixante-dix, après le départ de Bobigny, avenue Jean Jaurès au lieu dit « Le Belvédère », à 400 mètres de ma boutique.

Puis vint la collection de M. Chaudey. Comme le couple qui était venu me voir à l’ouverture de la boutique, il avait habité le quartier à l’époque où avec son épouse il travaillait à Bobigny. Ce fut la plus belle collection de Dinky Toys qu’il m’a été donné d’acquérir. Elle comprenait plus de trente prototypes ! Finalement, ce petit quartier qui semblait de prime abord sans attrait m’avait comblé de surprises toutes plus agréables les unes que les autres. 

Puis un jour, mes voisins du 43 décidèrent de partir. J’avoue que jusqu’à ce qu’un des deux frères pousse la porte de ma boutique j’avais j’ignoré l’activité du 43. Je ne suis pas curieux de nature. Nous n’avions jamais poussé la conversation au-delà des politesses d’usage. Il m’indiqua qu’il partait parce que les locaux étaient devenus trop exigus pour poursuivre leur activité de mouliste.

Il m’apprit que c’était leur officine qui avait notamment réalisé le moule de la DS présidentielle de Dinky Toys. Selon lui, quelques coques brutes, issues des premiers tests d’injection devaient encore traîner quelque part.

On imagine aisément qu’avant d’être livré à son commanditaire, le moule devait être testé. Il ne retrouva jamais ces coques. Mais bien plus tard, au moment de la rédaction du dernier opus du livre de Jean-Michel Roulet, comme je lui racontais cette anecdote, il se souvint qu’il avait acquis au marché aux puces quelques coques brutes dont certaines avaient encore leurs carottes d’injection. Elles n’avaient pas été perdues pour tout le monde. On peut imaginer que le compagnon qui avait trouvé ces carrosseries les avait cédées à un brocanteur de Saint-Ouen.

Quelques années plus tard, j’allais rendre visite à M. Juge. Ce dernier était le responsable technique de la firme Champion. Il me parla longuement du voisin du 43. Il y était venu très souvent et se rappelait très bien du nom du mouliste qui lui avait réalisé quelques miniatures : André Fétu.

J’appris à cette occasion que ce mouliste réalisait les moules mais également le modèle en amont, c’est à dire le prototype en bois, à une échelle trois fois plus importante que celle du modèle envisagé. Les défauts, les déformations, les asymétries sont bien plus visibles sur un modèle trois fois plus grand.

Je me souviens lui avoir montré les prototypes et les empreintes servant à l’enfonçage chez Tekno. M. Juge admira la finesse et la grande dextérité des Danois, au niveau des micros soudures, technique qu’il n’utilisait visiblement pas. C’est à cette occasion qu’il me céda un ensemble de maquettes en bois ayant été réalisées au 43 rue Cavendish.

Certaines ont connu la série en série, comme la Lola T70, la Ligier JS5 ou la Ferrari 312T. Par contre, la Lancia Stratos, la Mirage Ford de 1967 ou l’Alpine Renault A442 de 1977 n’ont jamais vu le jour. J’avais aussi vu dans son bureau du boulevard Sébastopol, dans les années 90, une Porsche 935 Mugello 1976 qui a disparu. La mise en route d’un modèle nécessite de lourds investissements. Parfois la raison l’a emporté. Par exemple, la Mirage n’a connu qu’une saison et elle a toujours été aux couleurs Gulf. Dans ces conditions, il n’était pas facile de créer des versions différentes. Il en est de même pour la Porsche 935 qui dans sa carrosserie Mugello, phares dans le spoiler et ailes arrières rondes, n’a couru qu’une fois.

A l’opposé, la Lancia Stratos aurait pu être un vrai filon pour les amateurs de variantes. Mais la sortie du modèle Solido a dû tempérer les ardeurs des décideurs chez Champion.

la carte postale appartenant à Mr Raymond
la carte postale appartenant à Mr Raymond

M. Raymond, connu pour sa collection unique au monde de Peugeot 404 habite le quartier, comme son papa, qui lui habite la rue Cavendish. Intéressé par l’histoire du quartier, ce dernier m’a confié une carte postale des plus intéressantes. La vue est prise en bas de la rue Cavendish. En fait c’est l’immeuble du 43 qui est le sujet de la photo et plus précisément, le fameux local décrit ci dessus. Le fronton de l’entrée porte l’inscription « Monnier Modeleur ». Une quinzaine d’ouvriers et d’apprentis posent devant l’entrée. Notre modeleur des années 80 était donc le descendant d’une lignée établie au moins depuis le début du siècle dernier.

Maserati 250F de chez Solido

 

Le Ring 1957

Remontons le temps. Nous sommes le 4 août 1957 pour le Grand Prix d’Allemagne. Choisir une auto qui symbolise le tracé du circuit est une tâche difficile. j’ai choisi la Maserati 250F de chez Solido.

 

 

Au stand ,avant le départ
Au stand ,avant le départ

Il y a déjà trois ans que la Maserati 250F occupe les grilles de départ des Grands Prix de formule 1. Elle a d’ailleurs remporté le premier Grand Prix auquel elle a participé, celui d’Argentine, en 1954. Cette anné-là, la formule 1 est régie par un nouveau règlement (moteur de 2,5 l de cylindrée ).

Avant l’arrivée de Mercedes et de ses importants moyens financiers elle sera la monoplace la plus performante. Par la suite Omer Orsi propriétaire de la marque, aura pour politique de se mettre au service de clients.

Cela a conduit à une dégradation dans la qualité de la préparation des autos. La fiabilité mécanique a fait défaut, les résultats s’en sont ressentis. Sur le plan économique le succès fut cependant au rendez-vous avec près de 30 autos fabriquées.

En fonction des résultats obtenus, certaines équipes ont eu droit à une aide directe de l’usine. Ainsi avant d’être engagé par Mercedes, Stirling Moss, au vu de ses performances a son volant, avait bénéficié de la part de l’usine Maserati de la gratuité de l’entretien du moteur de l’auto qu’il avait acheté en 1954. Plus tard il la louera à d’autres pilotes : Lance Macklin et John Fitch notamment (1955).

 

Dans un article paru dans « Libération » en 1995 inspiré des mémoires de Mike Hawtorn, Lionel Froissart revient sur cette course mythique. A l’époque elle se disputait sur une distance de 500 kms. Avant le départ, Fangio est en tête du championnat du monde avec trois victoires à son actif.

Le journaliste explique qu’il va utiliser une stratégie de course bâtie à l’avance et tenant compte d’un facteur incontournable : ses pneus, des « Pirelli » plus tendres que les « Englebert » qui équipent les Lancia Ferrari, ne peuvent tenir la distance. Il sait qu’il devra les changer.

Il choisit donc de partir avec un réservoir à moitié plein. Son auto plus légère lui permet de prendre la tête au bout de deux tours. Tout se passe comme prévu. Il possède près de trente secondes d’avance quand, à mi-course, il effectue son changement de pneus. Mais celui -ci s ‘éternise du fait d’un écrou de roue récalcitrant. Il repart avec un retard de cinquante secondes, tout est à refaire. Il va prendre des risques importants en battant à chaque tour son propre record. Il déclarera dans ses mémoires : «Je négociais chaque virage sur le rapport supérieur me disant à chaque fois que c’était une folie». Agé de 47 ans il pilote comme un débutant ayant tout à prouver. Avec une prise de risque maximum, il réussira l’impossible, remonter les deux Lancia Ferrari et les dépasser avec insolence, mettant au passage deux roues dans le bas côté, qui projetteront une pluie de gravillons sur le pauvre Collins, pilote d’une des deux Lancia Ferrari, prouvant que Fangio était sûrement dans un état second, car ce dernier n’était pas coutumier du fait. Il s’en excusera d’ailleurs après la course auprès de son ancien équipier chez Ferrari.

A l’arrivée il déclarera : « Je pense que j’étais possédé aujourd’hui. J’ai fait des choses au volant que je n’avais jamais faites et je ne veux plus jamais conduire comme cela. »

Il remporta la course, mais cette victoire, comme le décrit très bien Lionel Froissard dans son article aura des conséquences importantes. Sacré champion du monde pour la cinquième fois, il a pris conscience du danger et de la limite à ne pas dépasser. Il mettra un terme à sa carrière peu de temps après. C’est aussi la marque des très grands que de savoir s’arrêter au sommet de leur art.

Pour cet hommage à Juan-Manuel Fangio, voici un ensemble ayant pour thème la Maserati 250F de chez Solido et ses dérivés. Portant la référence 102, c’est la première des monoplaces de la série 100. C’est donc aussi la première monoplace miniature équipée de suspensions. Les formes sont correctement rendues, même si plus tard Solido maitrisera mieux son sujet. Peut-être est-ce dû aux contraintes liées au positionnement des ressorts de suspension.

La reproduction en deux parties du pot d’échappement est un peu baroque.

Elle connaîtra comme beaucoup de Solido par ailleurs des dérivés en Espagne et ce assez tôt au vu des différents boîtages . Sa carrière en Espagne sera très longue. A la fin, elle recevra même des jantes à rayons provenant de l’Aston Martin et des pneus très modernes à section carrée. Le moule connaîtra une troisième vie au Brésil. On peut s’interroger sur  l’intérêt de mettre une telle auto en 1968 au catalogue. Le prix de location du moule devait être très bas. https://autojauneblog.fr/2015/12/12/le-ring-et-la-maserati-250f/(voir l’autre article consacré à cette Maserati 250F)

Le Ring et la Maserati 250F

Le Ring

La richesse d’une langue peut se mesurer au nombre d’homonymes qu’elle compte.

Par ailleurs, en fonction du contexte, certains mots peuvent prendre des sens bien différents. Prenons le mot Ring. Son origine est anglo-saxonne. Il désigne un anneau. Il est souvent employé pour désigner une voie routière faisant le tour des grandes agglomérations. En Belgique, toutes les grandes cités ont leur Ring : Bruxelles, Anvers, … Pour les sportifs, le ring symbolise le combat de boxe ; il s’agit de l’espace délimité par les cordes où les boxeurs s’affrontent.

Pour ma part, ce mot a longtemps évoqué le circuit du Nürburgring en Allemagne. Peut-être est-ce la prononciation difficile de ce bourg allemand, dominé par le château du Nürburg, qui a fait que les journalistes ont assez vite établi une contraction et utilisé le terme « ring » pour parler de ce majestueux circuit situé dans  les collines de l’Eifel.

Depuis peu, le mot ring a pris une autre résonance pour moi. Anniversaire de la naissance de Richard Wagner oblige (22 mai 1813), j’ai véritablement découvert ce grand compositeur allemand. En 2012, avec un an d’avance sur la célébration, j’ai réservé mes places pour la tétralogie. Ce fut une révélation. Je me suis lancé dans un long processus d’exploration, de visionnage de mises en scène différentes afin de me préparer au mieux à cet événement.

Au fil des semaines, Brünnhilde, Siegfried et Wotan sont devenus des familiers. J’ai commencé à regretter de ne pas avoir fait d’avantage d’efforts à l’école où l’allemand était ma seconde langue vivante.

L’univers est fantastique, quand on y pénètre, on se laisse happer et on espère n’en jamais voir la fin. Sans cesse revisitée, l’œuvre perdure dans le répertoire classique.

Certains sont découragés par la durée : près de 15 heures découpées en quatre épisodes. Signalons que le tour du ring était aussi très long, plus de 22 minutes. Le spectateur devait donc patienter entre deux passages des bolides.

Pour illustrer ces propos, voici des reproductions de Maserati 250F, comme vous l’avez sûrement deviné, en rapport avec le fameux Grand Prix d’Allemagne de 1957. Le prochain article sera donc consacré à cette course du 4 août 1957.

« Poète… vos papiers ! » Léo Ferré

 

« Poète… vos papiers ! » Léo Ferré

« Il faut que ce que l’on appelle la police soit une chose bien terrible disait plaisamment Madame de… puisque les Anglais aiment mieux les voleurs et que les Turcs aiment mieux la peste ». 
(Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, « Maximes et pensées – Caractères et anecdotes »)

Quiralu plaquette avec Simca Ariane
Quiralu plaquette avec Simca Ariane

Le français a un rapport complexe avec les forces de l’ordre. Il me semble que cela a toujours été le cas, tout au moins depuis la révolution. Il n’aurait pas été judicieux sous Louis XIV de railler le maintien de l’ordre. Cela revenait à mettre en cause l’autorité royale, on risquait de se retrouver embastillé. Molière ne s’y est pas risqué.

C’est dans les spectacles de rue, les spectacles de cabarets, que vont apparaître bien plus tard les railleries contre les représentants des forces de l’ordre. Dans Guignol, le gendarme  (Chibroc, Flageolet, La Ramée…) est rarement à son avantage.

Quiralu Simca Versailles
Quiralu Simca Versailles

Depuis près de deux cents ans, la littérature et les arts plastiques raillent la profession, écrivains et artistes acceptent mal l’ordre qu’elle est supposée faire respecter, comme l’indique l’historien Jean-Marc Berlière. Pour ce dernier le malaise s’est accentué depuis le régime de Vichy. C’est ce dernier qui a unifié et étatisé les polices de France, à l’exception de la préfecture de police de Paris, qui conserve aujourd’hui encore un statut particulier.

Vichy a donc conçu une police d’Etat centralisée dont la vocation est plus la protection de l’Etat que celle du citoyen. Il en est résulté une modification des rapports du citoyen et de sa police. Il semble qu’aujourd’hui un fossé important se soit creusé.

Pour ma part, je constate que je n’ai pas le même ressenti en France et à l’étranger devant les représentants des forces de l’ordre. Il m’est arrivé une fois d’être arrêté en Grande-Bretagne pour vitesse excessive sous la pluie. Le policier m’a d’abord demandé si je comprenais la langue de Shakespeare. Logique me direz-vous. Il m’a ensuite sermonné sur le fait que je mettais ma vie en danger et plus grave encore, celle des autres. Il m’a demandé si j’approuvais son discours. J’ai acquiescé. Il m’a autorisé à repartir en me demandant de respecter les consignes de sécurité. Cet épisode m’a beaucoup marqué. En France, on constate que l’Etat a choisi la répression. Le représentant des forces est là pour réprimer toute atteinte à la loi, il n’y a pas d’espace pour la pédagogie. Dans ce contexte, il est alors bien évident que la profession n’est pas appréciée.

Pourtant si l’on se réfère à notre passion de la collection de miniatures automobiles, les fabricants de jouets français ont largement contribué à essayer de donner à l’enfant une image positive de cette profession.

On ne compte plus les reproductions de policiers, gendarmes motorisés en miniature. En plomb, en aluminium, en plastique que ce soit Cofalu, Aludo, Metallix, Starlux, tous ont mis sur le marché des représentants des forces de l’ordre. Il est intéressant de constater que ces reproductions ont eu un grand succès dans les années cinquante à soixante-dix.

Ensuite, les fabrications ont disparu en même temps que les miniatures. Une question me taraude tout de même. Auraient-elles actuellement le même succès auprès des acheteurs de jouets ? Je me souviens bien de la reproduction au milieu des années soixante dix du coffret Solido avec les figurines Starlux et surtout la reproduction du radar et du buisson tous les deux en plastique ! A l’époque cet outil était rare !

Ces personnages décorent agréablement nos vitrines. Je suis sensible aux poses de ces petites figurines : il y a de la poésie dans les attitudes. J’apprécie celle du policier et de sa grande cape au vent. Même l’agent de police dressant un procès  verbal me rebute pas, tant que ce n’est pas moi qui suis concerné ! (voir lhttps://autojauneblog.fr/2015/11/30/dinky-toys-ford-galaxie-police/e « Gendarme à bobigny »)

Dinky Toys Ford Galaxie police

Dinky Toys Ford Galaxie police

Le gendarme de Bobigny

Lors d’un arrêt dans une station service cet été, j’ai été surpris par la couverture d’un magazine. A la une de ce dernier, on voyait l’animateur de télévision Michel Drucker entouré de policiers en tenue d’intervention, avec ce titre « Ma vie avec les flics ».

 

Pour ma part, j’ai l’impression que Michel Drucker est né avec la télévision. J’ai plus de cinquante ans et je pense l’avoir toujours vu dans la boîte à images. L’article relatait une émission qu’il avait animée au ministère de l’intérieur en l’honneur de la police et de la gendarmerie. J’étais perplexe.

 

Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie
Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie

Au vu de sa carrière interminable n’aurait-il pas été plus judicieux qu’il animât une émission en direct du ministère du travail ou des affaires sociales pour vanter les mérites du report de l’âge légal du départ à la retraite ?

Bref, je n’ai pu m’empêcher de feuilleter le magazine. L’émission se déroulait place Beauvau. Estimant sans doute qu’il était urgent de réconcilier la population et la police, le ministre de l’intérieur officiait en grand prêtre de cette étrange soirée à la gloire des forces de l’ordre. Le procédé, un brin racoleur dans sa volonté de nous faire partager le quotidien difficile de cette profession, est bien dans l’air du temps. Dans les années soixante la série de films « le gendarme de Saint-Tropez » de Jean Girault avait donné une image de la gendarmerie qui avait fait l’unanimité. Ne faudrait-t’il pas refaire un « gendarme version 2015 » pour que la population ait une meilleure image des forces de l’ordre ? On pourrait ainsi envisager « Le gendarme de Bobigny ».

Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police
Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police

Nous pourrions suivre les aventures rocambolesques de notre sympathique gendarme dans les rues du 93 : entre le loustic de banlieue, l’indic de la cité et la course poursuite en mobylette, les rebondissements ne manqueraient pas. Il y a là sans doute la possibilité de dédramatiser des relations qui ne sont pas au beau fixe, et de recréer un peu de proximité.

Afin de promouvoir cet  utopique scénario, restons à Bobigny et regardons ensemble quelques projets de voitures de police de la firme Dinky Toys, qui comme chacun sait, possédait son unité de fabrication avenue Henri Barbusse.

Pour les fabricants de jouets, les voitures de police sont pain bénit. Elles permettent de réutiliser un moule existant sans frais. L’application d’une peinture bicolore, l’adjonction d’un gyrophare et éventuellement d’une antenne suffisent à les différencier des versions de base.

Voici deux véhicules qui n’ont jamais vu le jour en série. Le plus intéressant est la Renault 8. Cette auto a remplacé la Dauphine à la préfecture de Paris. L’idée semblait excellente mais le projet n’a pas abouti. Il reste au moins cet exemplaire qui provient de monsieur Michel Vieville qui travaillait à Bobigny. L’auto est rivetée et finie au pochoir. C’est un excellent modèle au pédigree indiscutable.

Le second modèle que je présente ce jour, la Dinky Toys Ford Galaxie police est d’une autre origine. J’ai eu le loisir d’en acquérir deux en vingt ans. La première a été acquise auprès d’un collectionneur qui s’approvisionnait chez Modelisme, boulevard Sébastopol. Il y a eu d’autres autos issues de cette même veine, une petite série hors commerce, dont le magasin s’était fait une spécialité.

La direction de Dinky Toys était -elle au courant ? Je ne m’engagerai pas avec certitude mais j’en doute fortement. On peut s’interroger sur les personnes à l’origine de ces séries. Il s’agit peut-être d’employés du bureau d’étude qui voyaient là le moyen de diffuser des projets non retenus par la direction.

Ces autos étaient diffusées de manière confidentielle. C’est de cette série que provient la Simca 1500 police. A ce niveau de notre récit il faut relever un point important. Lors de la dispersion des modèles que Dinky Toys stockait rue du Maroc, un exemplaire de la Simca 1500 police a été retrouvé. Ce qui prouve que ce modèle avait été bien soumis à la direction de Meccano. En toute logique, on peut donc penser qu’une Dinky Toys Ford Galaxie police avait également été proposée. J’ajouterai un seul bémol à cette hypothèse. Tout au long de ma vie de collectionneur, j’ai eu du plaisir à retrouver la trace de tous les véhicules à l’échelle 1 qu’avait reproduit Dinky Toys France. Le plus fantastique fut le Berliet Gazelle lance-missile. Ce véhicule a bien existé et même l’immatriculation du drone est exacte. Bref, on peut considérer que tous les véhicules sont la reproduction exacte d’un véhicule à l’échelle 1.

Or, cette Ford Galaxie police aux couleurs pie de la préfecture de Paris me semble hautement improbable ! ()https://autojauneblog.fr/2015/12/06/poetes-vos-papiers-leo-ferre/voir la suite sur ce thème de police en France