Qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?

Qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?

Les collectionneurs qui s’intéressent aux plombs américains sont vite confrontés à un problème : celui de l’authentification des modèles. Connaître l’origine d’un modèle est souvent plus difficile que de savoir si la peinture est ou non d’origine.
Le collectionneur est ainsi fait : il aime comprendre, analyser, classer et dater. Qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?

C’est une des raisons qui m’ont poussé à lancer ce blog il y a déjà quelques années. Outre le plaisir de partager des anecdotes, il y a un intérêt à diffuser l’histoire des miniatures. Le but semble atteint.

J’ai eu beaucoup de retours qui m’ont notamment permis de corriger certaines inexactitudes. L’intérêt de la démarche, c’est qu’elle conduit à la vérité.

Moi aussi, j’ai été confronté à l’identification des plombs américains et je le suis encore. Il n’y a pas d’ouvrage spécifique consacré à ce thème. Pourtant, des collectionneurs ont écrit des ouvrages sur la production des jouets américains. Ainsi, les modèles promotionnels, les « Rubber » (caoutchouc), les Hubley et les Tootsietoys ont leur ouvrage de référence. Il est intéressant de constater que certains auteurs comme Dave Leopard ont édité une seconde mouture de leur ouvrage qu’ils ont été amenés à compléter à la suite des informations recueillies après la publication du premier volume. Le supplément d’informations et les rectifications apportées incitent à acheter le second ouvrage. Il en est ainsi du livre sur les Tootsietoys qui a connu trois éditions.

Malheureusement les plombs dits « Slush » n’ont pas eu cet honneur. Pourtant je connaissais « le spécialiste » du sujet, Ferdinand Zegel de Washington. Sa maison était un incroyable capharnaüm : il y avait des jouets partout, jusque dans la salle de bain.

Ferdinand étant célibataire, cela ne gênait pas sa femme. Victime d’un petit accident de la route alors qu’il se rendait à une bourse aux USA, il est mort peu de temps après. Il nous reste sa participation à une série d’ouvrages recensant les fabricants de jouets et donnant les cotes de ces jouets. Je parle de série d’ouvrages, car des éditions révisées sont régulièrement publiées. Il faut alors naviguer dans ces pavés qui comptent des centaines de pages. Cela demande du temps car le classement aléatoire ne facilite pas les recherches. Il faut s’aider des clichés en noir et blanc. Un autre ouvrage parle de ces plombs, c’est celui de Paolo Rampini. Une fois n’est pas coutume, je ne louerai pas cet ouvrage qui contient beaucoup d’erreurs. Il faut reconnaitre que si l’on ne va pas régulièrement sur place, il est difficile de référencer ces jouets.

Je vais donc revenir à plusieurs reprises sur ces plombs. (voir:https://autojauneblog.fr/2016/04/10/investissement/). J’ai choisi de les classer par thème. Cette semaine vous découvrirez des ambulances, des autos de police, des semi-remorques et des véhicules de travaux publics.

Ces derniers ont énormément de charme. Ils symbolisent bien l’essor industriel du pays. A la même époque, ce thème est assez peu fréquent en Europe. C’est le sort des utilitaires qui n’ont jamais vraiment suscité l’intérêt des fabricants européens dans les fabrications avant-guerre. (voir aussi : https://autojauneblog.fr/2014/08/30/camions-du-futur/ )

J’accordera une mention particulière pour cette superbe ambulance Metal cast. Je n’en ai rencontré qu’une seule. Le modèle est rare, c’est certain. !

(sur le même sujet: https://autojauneblog.fr/2011/06/22/sur-l-ovale-d-indianapolis/https://autojauneblog.fr/2011/06/20/y-a-cent-ans-lovale-dindianapolis/ )

Investissement ?

 

Investissement ?

En attendant mon vol retour pour la France, je déambule dans les couloirs de l’aéroport de Newark. Mon œil est attiré par la une d’un magazine. Il s’agit d’une peinture dans laquelle dominent le vert et le bleu.

Barclay torpédo
Barclay torpédo

Plus que la couleur ou le thème, c’est la technique qui m’attire. On devine les touches rapprochées, à la façon des pointillistes ou des divisionnistes italiens. J’aime énormément ces œuvres où les peintres ont mis en œuvre des traités scientifiques sur la perception de l’œil humain. Seurat, Signac, Delaunay plus tard furent emblématiques de ce mouvement.

Je m’approche donc du magazine et je demeure consterné par le titre : « Comment faire un investissement fructueux ? » Je n’ai même plus envie de regarder car je comprends que le sujet du magazine est centré sur l’investissement et le rapport au profit.

Des clients m’ont parfois posé ce type de question : « Est-ce un bon investissement que l’achat de ce produit ? » En toute franchise, j’avoue être incapable de répondre. C’est une question que je ne me pose jamais. Mon père ou moi n’avons jamais poursuivi cet objectif.
Parfois, nous avons été déraisonnables. C’est bien ce qui caractérise un collectionneur. Où est la raison ?
Cependant, réunir une collection de qualité est autant une question de moyens que d’opportunités. L’argent ne fait pas tout, loin de là. Je sais qu’en écrivant cela je vais déclencher des railleries.

Bien connaître les miniatures et l’histoire des fabricants permet de saisir les bonnes affaires au bon moment. Cet opportunisme est à mes yeux la clef d’une collection réussie : il faut savoir s’intéresser avant les autres à un produit. Beaucoup de collectionneurs ne font que prendre le train en marche.

La hausse de la demande par rapport à un produit qui n’est plus commercialisé entraîne mécaniquement une hausse des tarifs. Depuis plus de trente ans que j’exerce mon métier j’ai bien souvent essayé de conseiller mes clients, parfois de les lancer sur de nouveaux thèmes. Je ne suis pas toujours suivi dans mes conseils. De très nombreuses pièces qu’on n’a pas su saisir ne sont jamais repassées, ou alors à des tarifs fort différents.

Il y a quelque temps, un client m’a interpellé sur un point. Il trouvait que je ne mettais que très peu de mentions « rare » dans le descriptif de mes annonces. Il avait cherché dans tout le site les quelques mentions rares et avait alors acheté les produits pensant faire un investissement.

A ce niveau de réflexion, j’ai dû lui expliquer que rareté ne coïncide pas forcément avec un prix élevé. Un modèle peut être rare mais n’intéresser que très peu de collectionneurs. C’est la rencontre du facteur rare et d’un nombre important de gens cherchant cet objet qui fait que les prix vont alors s’envoler. Je n’ai rien inventé, c’est la simple notion de marché que l’on apprend en seconde.

Je vais donc vous présenter un échantillon de pièces peu fréquentes, C’est un ensemble de plombs américains. Certains modèles présentés ce jour, je ne les ai vus qu’une fois. D’autres sont plus fréquents mais peu souvent dans cet état de conservation.
Placement ? je ne les définis pas comme tel. Cela vous inciterait peut-être à les collectionner et à faire s’envoler les prix ! Où serait alors le plaisir d’acquérir des pièces intéressantes sans casser sa tirelire ?

La passion selon Dinky

La passion selon Dinky ou le chemin de croix du collectionneur de Dinky Toys Simca Cargo.

Pour toute une génération, en France, le terme Dinky Toys sert à qualifier une petite auto en métal reproduite à l’échelle du 1/43. C’est devenu un terme générique comme le « Bic » pour qualifier un stylo bille ou le « Frigidaire » pour une armoire réfrigérante. Il est donc fort logique qu’en France la marque soit chérie des collectionneurs. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’amateurs d’autres marques.

Ainsi, à titre personnel, comme j’ai beaucoup d’autres centres d’intérêt, je ne me considère pas comme un collectionneur de Dinky Toys.

L’engouement pour la marque Dinky Toys est ancien. Dans ses catalogues, Meccano prévenait déjà ses clients du retrait de certaines références et les incitait à compléter au plus vite leur collection. Dinky Toys a toujours été une référence.

Ainsi pour les enfants nés entre les années trente et les années soixante, il a existé une ligne de partage entre ceux qui avaient eu des Dinky Toys et ceux qui, souvent faute de moyens, n’en avaient pas eu.

Dans les années quatre-vingt, les prix ont commencé à atteindre des sommets. Cela est dû à l’arrivée de spéculateurs. Il s’agit d’une catégorie de collectionneurs qui ont cherché à faire des placements, le rendement primant sur l’intérêt de l’objet. Le processus s’est inversé : c’est son prix qui fait l’intérêt de l’objet. Cela a conduit à d’importantes dérives.

A l’inverse, au fil des années, la collection de Dinky Toys a fédéré de fins connaisseurs, des gens allant très loin dans les variantes, à un point totalement inimaginable il y a encore 20 ans.

L’ouvrage de Jean-Michel Roulet était déjà très complet. Certains sont allés encore plus loin. Ainsi, M. Claude Wagner a consacré un ouvrage aux moules Dinky Toys d’avant guerre et à leurs dérivés après guerre. C’est un projet ambitieux et un sujet complexe dont l’auteur s’est admirablement sorti, grâce à de patientes et minutieuses recherches. Ceci l’a conduit à élaborer des planches colorées représentant toutes les possibilités de variantes des productions de cette époque. Son travail a été récompensé par un beau succès en terme de ventes.

D’autres amateurs ont une approche que je qualifierai de philatélique. Il traquent la moindre variante, cherchent à la comprendre, à l’analyser et à la classifier. M. Gougeon appartient à cette catégorie de collectionneurs dont la quête est quasiment scientifique.

Prenons par exemple la référence 25 D, la Citroën 2cv camionnette de pompiers. Saviez-vous que la porte arrière, une fois ouverte peut comporter trois variantes ? Elle peut être lisse, porter le numéro un ou le numéro deux.

Il faudra combiner cette variante avec les variantes de jantes, notamment les jantes concaves, puis les variantes de pneus. Ainsi, les pneus en nylon gravés « Dunlop » qui équipent les jantes en aluminium peuvent avoir un dessin lisse ou cranté au niveau de la bande de roulement.

Pour ma part je m’arrête bien avant ces variantes. Je me contente des variantes de teintes, et de type de jantes et de moules. C’est en cela que je ne me considère pas comme un collectionneur de Dinky Toys.

Lorsqu’on consulte Le Robert, la première définition de « passion » est celle de la passion du Christ, de la souffrance, du chemin de croix. La passion est également une vive inclination vers un objet que l’on poursuit.

Enfin, passion peut aussi être employé dans un sens extrême, celui du fanatisme : « Affectivité violente qui nuit au jugement, déchaîne les passions ». Avec ce petit mot, je crois que nous avons cerné les liens qui unissent les collectionneurs aux Dinky Toys !

Pour illustrer ces propos, voici quelques variantes de Dinky Toys. Un modèle sans histoire, le Simca Cargo miroitier. Le modèle est classique. Pourtant avec les variantes de marchepied en creux ou en relief, les jantes en zamac convexes puis en acier concaves, les plateaux vissés puis rivetés, les versions pour l’exportation sans marquage publicitaire il est facile de remplir les vitrines. La plus rare à mes yeux est celle peinte de couleur jaune et équipée de jantes concaves.

Le Voyage de Junior en province

Le Voyage de Junior en province.

Il y a quelques jours, alors que j’étais à la bourse d’échange de Mulhouse, un collectionneur amateur de Dinky Toys m’a vertement reproché de favoriser les collectionneurs parisiens qui venaient à la boutique, et même de mépriser les collectionneurs de province au motif que je ne leur proposais pas les pièces vendues à la boutique lors du déballage du mardi.

Il est vrai que certains collectionneurs aiment passer le mardi à la boutique, surtout lorsque que je rentre de voyage, de province ou de l’étranger.

C’est le charme du déballage en boutique. Certaines pièces sont à peine sorties des cartons qu’elles rejoignent une collection sans avoir le temps de séjourner dans les vitrines de l’Auto Jaune.

Je m’astreins cependant à garder de belles pièces à présenter sur le site durant la semaine afin de contenter tout le monde. Mais trouver l’équilibre entre le site et la vente sur place est un exercice difficile.

Le collectionneur est ainsi fait. C’est toujours le modèle qu’il a manqué qui est le plus intéressant, rarement celui qu’il vient d’acquérir. Il l’a déjà oublié.

Je n’ai pas aimé cette réflexion. Je viens de la province, je n’ai pas le sentiment d’être « parisien » ni de discriminer mes clients qui ne le sont pas.
Afin de prouver mon attachement à la grande province, je vais profiter de mon déplacement à la bourse de Toulouse le dimanche 3 avril 2016 pour présenter quelques prototypes Dinky Toys, Solido et Tekno.

Après le Louvre Lens après le centre Beaubourg à Metz il y aura l’espace d’un week-end l’Auto Jaune Junior à Toulouse ! Vive la décentralisation !

A cette occasion, fait exceptionnel, mon épouse et moi avons pris une table pour diffuser des produits provenant du site de l’Auto Jaune Junior.

J’ai acquis spécialement pour cette manifestation une petite vitrine dans laquelle je vais exposer quelques prototypes en bois, en acier et en zamac que peu de gens ont eu l’occasion de voir.

Ces pièces n’ont jamais été exposées à la boutique à Paris. Les amateurs toulousains pourront ainsi découvrir le prototype Tekno de la Chevrolet Corvette au 1/20 ainsi qu’une coque en zamac de cette même Corvette mais au 1/43. On peut encore voir la carotte d’injection qui atteste que le moule a bien été conçu.
Jusqu’à présent, personne n’avait entendu parler de modèles Tekno à l’échelle du 1/25. Nul doute qu’inspiré par le fabricant italien Polistil, Tekno avait envisagé de produire une gamme au 1/25 environ. Deux modèles au moins ont été programmés à cette échelle puisque j’ai également récupéré le capot d’une Camaro SS.

Je vous  présente en photo d’autres prototypes, dont quelques Dinky Toys en bois, qui seront visibles à la bourse Tounefeuille.
Tous à Toulouse !

 

Des Junior de belle taille

Des Junior de belles tailles.

Pour faire suite à l’article de la semaine dernière, voici d’autres coffrets Solido Junior de taille respectable. Encore du rêve.

La diffusion fut sans doute restreinte et la vente assurément difficile. Cela explique la présence des exemplaires ici photographiés.

Ils sont demeurés intacts malgré les années car il n’ont sûrement pas trouvé d’acquéreur à l’époque.

Ces coffrets avaient dû attirer les regards et susciter les convoitises lorsqu’ils étaient en vitrine durant les fêtes de fin d’année. Ils avaient sans douté été à l’origine de déceptions.

Ils font aujourd’hui le bonheur des collectionneurs qui apprécient les belles pièces et qui ont la place pour stocker de tels coffrets.