Archives par mot-clé : berline

Ma che molto bello Rivarossi

Ma che molto bello Rivarossi

En prenant les modèles de trolleybus Rivarossi de mes vitrines, je n’ai pu résister au plaisir de vous faire partager ces quelques autres modèles de la firme de Côme. Vous aurez reconnu deux Fiat de chez Rivarossi. La Fiat 500 surnommée en Italie « Topolino » et la 1100 tôlée. Elles sont réalisées en bakélite comme le trolleybus.

Le tramway est lui en zamac. Les couleurs sont celles du réseau napolitain. (voir l’autre article sur Rivarossi)

Enfin, lors de mes recherches, ,j’ai découvert cette vidéo joliment filmée. Le collectionneur, dont je n’ai malheureusement pas trouvé le nom a dû s’armer de patience pour réaliser ce montage. J’en suis resté admiratif.

Vilmer Volvo PV444

Une Volvo PV444 à l’épreuve du temps

Au début des années 80, lors de mes premiers voyages à Göteborg, j’avais été surpris de voir dans les rues de très nombreuses Volvo PV544. Ces modèles semblaient hors du temps dans le flux de la circulation et illustraient la réputation de solidité du constructeur Suédois.

Vilmer Volvo PV444
Vilmer Volvo PV444

Curieusement, elles étaient bien plus nombreuses que le modèle qui avait suivi chez Volvo, le modèle Amazon. C’est la version break, dit duett qui me plaît le plus. Je me souviens avoir également vu des versions pick-up. Au bout d’une dizaine d’années, au milieu des années 90, comme par magie, elles ont disparu du paysage automobile. Il y a fort à parier qu’elles ont été victimes de nouvelles normes techniques. Nous assisterons chez nous au même phénomène, d’abord avec les véhicules industriels, puis avec les véhicules particuliers. Ainsi, si dans mes premiers voyages je croisais des autos des années soixante, il n’y avait déjà plus de camions de cette époque. Les normes techniques qui arriveront plus tard chez nous avaient déjà écarté ces véhicules de la circulation. La sécurité routière a toujours été un cheval de bataille du gouvernement suédois.

Des amis suédois m’ont expliqué qu’il était logique de trouver des autos bien conservées malgré le fait qu’elles circulent depuis plus de 30 ans. En fait, sans vouloir minimiser les mérites du constructeur suédois, le bon état de ces véhicules trouve son origine dans une autre cause.

Pour acquérir une bonne auto « ancienne », il suffisait de partir dans le nord de la Suède, là où les routes sont enneigées une grande partie de l’hiver et où les propriétaires laissent facilement tout l’hiver l’auto au garage, préférant les transports en commun. Ainsi les carrosseries ne subissent pas la corrosion due à la neige et au sel.

Inversement les citadines qui circulent dans les agglomérations dont les voies sont dégagées et salées en hiver affichent des bas de caisses en dentelle. C’est pourquoi les amateurs de voitures anciennes mettent le cap au grand nord pour récupérer des autos en bon état.

Pour illustrer ce souvenir, j’ai choisi de vous présenter une Volvo PV peu fréquente :  Volvo PV444, qui se singularise par son pare-brise en deux parties. Tekno ne produira que des PV544, avec pare-brise panoramique. Ce sont ces dernières que je croisais dans les rues de Göteborg. Vilmer est une firme atypique. Discrète, elle a beaucoup exporté aux USA. Il n’est pas rare de croiser des productions Vilmer, notamment des reproductions de Chevrolet et de Dodge de l’autre côté de l’Atlantique. Devant le petit succès commercial de ses camions, Vilmer voulut sans aucun doute concurrencer son rival danois, Tekno. Vilmer se lança alors dans la reproduction de berlines. Le succès n’a pas été au rendez-vous. L’échelle de reproduction est légèrement inférieure au 1/43. Je ne connais que quatre couleurs. Lors d’un récent voyage en Scandinavie, j’ai pu acquérir une curieuse miniature. J’ai tout de suite vu dans cette reproduction le modèle qui avait inspiré cette reproduction en plastique: le modèle Vilmer. En raison de la nationalité du vendeur, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une copie finlandaise. Comme je l’interrogeais sur le sujet, il m’a indiqué qu’il était d’origine hongroise et que c’est en Hongrie qu’il avait trouvé ces modèles. Il m’a encore expliqué qu’à l’instar de ce qui s’était passé dans l’ex-Allemagne de l’Est, tous les magasins de jouets avaient été dévalisés par les collectionneurs occidentaux, avides de stocker des miniatures disparues de la circulation. La Hongrie a la particularité d’avoir eu des unités de fabrication de Matchbox et de Siku. Les moules de ces fabricants connaissaient une seconde vie de l’autre côté du rideau de fer.

Les quatre Ford rubber de 1935

L’histoire de ces autos est assez mystérieuse. Dans l’article précédent, nous avons fait connaissance avec la firme « The Perfect Rubber Company ».

Ford V8 Rubber V8
Ford V8 Rubber V8

La démarche de cette dernière consistait à contacter les concessions automobiles des marques Chrysler, Pontiac et De Soto afin que ces dernières commandent des miniatures estampillées du nom de leur garage. Dans l’histoire présentée ce jour, c’est la firme Ford qui est à la manœuvre. C’est une démarche opposée à celle de « The Perfect Rubber Company ».

Le géant de Detroit doit faire face à une rude concurrence. Fini le modèle unique. Pour garder sa clientèle il faut, comme General Motors, proposer très régulièrement un nouveau modèle. La publicité a fait son entrée dans ce marché énorme. Tous les supports sont les bienvenus. En 1935, le bureau de la publicité a l’idée de promouvoir le lancement de son modèle V8 par l’édition de sa reproduction en miniature. Il faut un matériau bon marché car les quantités souhaitées sont très importantes : nous sommes aux Etats-Unis, le potentiel est à l’échelle de ce pays.

C’est alors que l’idée de faire mouler ces jouets en « rubber » fait son apparition. Nous avons vu précédemment que ce matériau était déjà utilisé dans le monde du jouet, mais pas encore dans celui de la reproduction de miniatures automobiles.

Il est vraisemblable que la proximité des petites fabriques de jouets en caoutchouc avec celles des fabricants de pneumatiques automobiles ait été un élément déclencheur de la décision. Aux USA, les centres d’importation du caoutchouc étaient centralisés et les firmes travaillant ce matériau se trouvaient sur place.

La décision fut donc prise de commander des miniatures de Ford V8 berline. La décision a entrainé des conséquences inattendues. Aucune firme de jouets travaillant le caoutchouc ne pouvait répondre à une telle commande. Aucune n’avait les capacités de produire de telles quantités dans le laps de temps requis. Il semblerait que plusieurs d’entre elles, jouant de leur proximité se soient alliées afin de répondre à la demande du géant de Detroit. Comment expliquer en effet que, 80 ans après, nous soyons en présence de quatre reproductions portant quatre noms de fabricants différents alors que ces quatre autos sont identiques en tous points ? Cette auto fut aussi déclinée en jouet en versions coupé, fourgon et camion ridelles. La berline est sortie des quatre unités de fabrication. Le coupé n’a été produit que par trois d’entre elles, comme le camion ridelles. Quant au fourgon dit « panel van », il n’a été proposé que par deux fabricants. C’est mon préféré, car il est très représentatif de cette période (ici, sur la photo en version ambulance).

Sur une des images de la galerie trois exemples de modèles vendus comme souvenir lors de différentes foires expositions durant la période 1935-1936, représentant également une Ford V8 1935. Ils sont équipés de pneus Firestone, au contraire de la De Soto de la fiche 190, qui est équipée de pneus Goodyear. Le logo Firestone apparait aussi très clairement sur les boîtages.

The Perfect Rubber Ford V8

Le mystère V8 1935

L’histoire de ce jour est, je pense, un cas unique dans l’histoire de l’industrie de la miniature automobile. De nombreux collectionneurs américains s’y sont intéressés et n’ont pas réussi à s’accorder sur la réalité des faits. Je vais donc vous proposer ma version.

The Perfect Rubber Company : à gauche De Soto et à droite la Chrysler
The Perfect Rubber Company : à gauche De Soto et à droite la Chrysler

Nous sommes en 1935-1936. Dans l’industrie du jouet automobile, un nouveau matériau vient de faire son apparition, le caoutchouc dit « rubber ». Il n’est pas utilisé ici comme accessoire, pour reproduire les pneumatiques des miniatures, mais bien comme matière première dans l’injection monobloc des jouets automobiles.

C’est à la crise de 1929 que le caoutchouc, doit son succès. Il était devenu absolument nécessaire de réduire les coûts de fabrication. C’est ainsi que sont apparus en 1935 les premiers jouets automobiles « rubber » qui disparaitront en 1955.

Il est bien évident que leur fabrication était moins onéreuse que celle des modèles en zamac. Non seulement la matière première était bon marché, mais en plus, la réalisation du moule posait peu de contraintes. Ces deux facteurs permettaient un prix de revient modéré. En fait, pour être rigoureux, cette matière était déjà utilisée dans le monde du jouet, mais cantonnée à la reproduction de soldats, de poupées et figurines. Auburn, le leader dans ce domaine a commencé par mouler des pneus pour des firmes de cast-iron. Ce sera sa principale activité à compter de 1910. Puis vont apparaître des figurines, des soldats et des reproductions d’animaux ! Au milieu des années 30, le directeur d’Auburn, Monsieur Murray, entreprend un voyage en Europe. Il va ramener dans ses valises de nombreux jouets. C’est à la suite de ce voyage qu’il décide, en 1936 de créer des automobiles. Je suis persuadé qu’il a dû être inspiré par nos modèles C-I-J et JRD moulés en plastiline. Bien que le matériau diffère, il y a une grande similitude dans la conception de ces jouets. Il est pertinent de souligner qu’Auburn était installée à Akron, haut lieu de l’industrie du caoutchouc et où l’on trouve le siège GoodYear.

Cette information m’a conforté. Durant mes premiers voyages aux Etats-Unis, j’avais été très attiré par les jouets en rubber, car j’y voyais un lien de parenté avec les modèles C-I-J et JRD en plastiline. Lorsqu’au cours de mes recherches j’ai découvert l’existence du voyage en Europe de Monsieur Murray, cela n’a fait que confirmer ce que j’avais pressenti devant ces jouets. Lors de la prochaine fiche, je vous promets d’autres révélations sur ces rubber !

Pour illustrer cet article j’ai choisi de vous présenter des modèles provenant de la firme « The Perfect Rubber Company ». Cette firme de Mansfield dans l’Ohio, produisit sur une très courte période quelques modèles en caoutchouc.

Dotés d’une bonne finition, ces jouets étaient la reproduction fidèle de modèles Pontiac, Chrysler et De Soto du millésime 1935. Cette petite firme avait entrepris de contacter tous les points de vente et garages des modèles reproduits afin de leur proposer d’appliquer leurs noms et adresses sur le pavillon des miniatures. Des collectionneurs américains ont ainsi retrouvé quelques exemplaires de Pontiac encore emballés dans une petite boîte qui servait d’emballage de livraison. Une notice expliquait la démarche de la société, avec les tarifs et les conditions de vente. Les amateurs de ce type de jouets pensent qu’il en fut de même avec les Chrysler et De Soto Airflow. On peut sans doute en déduire que les quelques d’exemplaires retrouvés sans marquage, sont ceux qui avaient été envoyés aux quatre coins des Etats-Unis afin de présenter ce type de produit.

Dinky Toys Simca 1500

La Simca de M. Hulot

Il y a toujours eu des gens en avance sur leur époque. Cela est particulièrement vrai dans le domaine artistique : beaucoup de peintres incompris de leurs contemporains n’ont eu aucun succès de leur vivant. La reconnaissance sera posthume. Il me semble que le film de Jacques Tati, « Playtime », réalisé en 1976 fait partie de ces œuvres trop en avance sur leur époque.

Play Time de Jacques Tati
Play Time de Jacques Tati

Jacques Tati, pour qui j’ai une grande admiration, était allé aux États-Unis au début des années soixante. Son film est librement inspiré des impressions laissées par ce voyage. Le titre du film est un clin d’œil. Il avait d’abord opté pour un titre en français, mais il a finalement souhaité, à travers un anglicisme, se moquer d’une mode qui commençait à poindre et qui consistait par snobisme à glisser dans les phrases des termes anglais. Il a su dès le départ que son film n’était pas fait pour le marché européen. Il espérait le vendre aux Américains. Malheureusement, en l’absence de toute vedette de premier plan au générique, ils refusèrent de l’acheter. Cela plongea Jacques Tati dans d’insolubles problèmes financiers. Avec son architecture futuriste, ses rues sans âme, ses angles et ses lignes droites, « Playtime » semble bien être une caricature de ce qu’il avait découvert outre-Atlantique. La petite marchande de fleurs photographiée à tout bout de champ est incongrue dans cette modernité.

La modernité, Jacques Tati n’est pas contre. Il déclarera cependant à la sortie du film « Que signifient la réussite, le confort, le progrès si personne ne connaît plus personne ? ». On voit poindre l’individualisme et la solitude modernes.

Si vous avez la chance de visionner le film, observez le traitement que Jacques Tati réserve aux autos. Il n’y a au volant des voitures que des conducteurs solitaires. L’auto n’est plus partagée. Seul le bus semble être un lieu de sociabilité ; cependant il est bondé et les usagers comme des robots se pressent au rythme saccadé de l’ouverture et de la fermeture des portes.

Le détail qui m’a donné prétexte à ces quelques lignes, c’est l’omniprésence d’une auto, plus particulièrement d’une marque, Simca. Dans les embouteillages, sur les parkings, ce ne sont que des Simca 1300, 1500 break ! Les alignements sont impressionnants. Les couleurs sont monotones, comme pour fustiger un certain conformisme de la part des consommateurs. Les autos se déplacent lentement, comme insérées dans un flux continu. Tout cela est terriblement contemporain et l’on comprend que ce film visionnaire ne déclencha pas l’enthousiasme des spectateurs à sa sortie.

La suite la semaine prochaine.