Le personnage semblait sorti tout droit d’un roman de Jane Austen. La romancière aime inclure dans ses histoires des personnages secondaires qui d’un roman à un autre ont de forts points communs.
Notre homme avait la bonhomie provinciale, l’apparence n’était pas sa priorité. C’était un homme bien en chair et carré d’épaules. Sa silhouette volumineuse contrastait avec celle de son épouse, plutôt chétive. Des bonnes joues un peu rouges et un sourire qui avait gardé la malice de l’enfance faisaient qu’on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Continuer la lecture de Le passionné anglais→
Les modèles présentés ce jour ont une place particulière dans l’histoire de Dinky Toys. Nous avons déjà évoqué l’histoire de cette série, qui, au départ n’était qu’une branche de Hornby train, elle-même appartenant au célèbre fabricant de jouets Meccano. Afin de donner plus de vie à ses réseaux ferroviaires, Hornby train proposa à sa clientèle des bâtiments, des figurines et des miniatures automobiles. Ainsi vit-on apparaître la série 22. Au démarrage ces produits étaient estampillés Hornby : la marque apparaissait à l’intérieur des carrosseries ainsi que sur les boîtes de personnages. Pour ses miniatures automobiles, Meccano comprit tout l’intérêt de développer une marque à part entière : Dinky Toys. On peut imaginer que la fameuse firme Britains aurait rencontré un sérieux concurrent si la même démarche avait été adoptée pour la série des personnages en plomb. Cette branche aurait ainsi pu développer des personnages de ferme, d’histoire, du Far-West.
Les dirigeants de Meccano vont choisir un parcours de développement pour la branche de Dinky Toys, en sortant du cadre du simple objet de décor des réseaux de trains. Ainsi, le modèle présenté ce jour peut être considéré comme une des premières Dinky Toys à part entière. En effet, placer une « auto de course » sur un réseau de chemin de fer demande une certaine imagination ! Le petit bolide fut commercialisé en 1934 sous la référence 23. Il est moulé en plomb et existe en six combinaisons de couleurs. Il est assez aisé de reconnaître ce premier modèle. Il n’a pas de pilote et la face avant est large. Il reproduit la MG EX127. Un nouveau moule verra rapidement le jour, adapté à une injection en zamac des miniatures. Il connaitra une très longue carrière de 1936 à 1956. C’est la plus longue pour un modèle Dinky Toys. L’auto reproduite est la MG EX135. La gravure des moules conçus pour les modèles en zamac est beaucoup plus fine que celle du premier moule. La principale variante de moule réside dans l’adjonction du caractéristique pot d’échappement. Outre le fait d’avoir véritablement lancé la marque Dinky Toys, ce modèle a une autre caractéristique : il reproduit une auto ayant existé dans la réalité. Dans le coffret de la série 22, les deux autos et les deux camionnettes sont d’inspiration libre. Notre modèle de ce jour est inspiré de la MG K3 EX 127 de record dite « Magic Midget ».
Il faut avouer qu’à cette époque les compétitions automobiles étaient dominées par les constructeurs allemands et dans une moindre mesure italiens. Pour la firme britannique, il était primordial que Dinky Toys mette en avant une auto anglaise.
Dans la galerie d’images :
Deux premiers moules, mais injection en zamac et l’autre en plomb.
Puis des modèles en plomb.
A gauche modèle en plomb, et à droite, modèle intermédiaire, en zamac mais provenant du premier moule (face avant plus large, pas de pilote, ni de pot d’échappement). Notez un intéressant détail: elle arbore un numéro au pochoir, ce qui est très rare pour un modèle issu du premier moule.
ensemble de MG Record Dinky Toys en plomb
vu du dessus les variantes de moule sur la MG
superbe harmonie de couleur pour cette MG Dinky Toys
MG Record Dinky Toys en plomb
MG Record Dinky Toys en plomb, sans pilote
rare MG Record Dinky Toys avec ce type de numéro
Vu de dessus, les différences sont bien perceptibles entre les deux moules. Notez les mariages de peinture qui seront conservés jusqu’à la guerre. A chaque assemblage de couleur correspond un numéro de course.
Suite, la semaine prochaine : le bonbon le plus rapide du monde !
En matière de miniatures, mon souvenir le plus ancien est celui d’un diorama de chemin de fer. Je ressens encore la fascination qu’exerçaient sur moi ces présentations verdoyantes où les voies de chemin de fer servaient de prétexte au maquettiste pour composer son paysage idéal.
Dans une ignorance totale de la réalité, il s’agissait de déployer sur une surface limitée toutes les situations géographiques imaginables.
J’étais littéralement hypnotisé par le foisonnement des décors et surtout par les petits véhicules qui les sillonnaient. J’étais quelquefois surpris lorsque des paysages typiquement français étaient abandonnés à des véhicules allemands : aucun camion Saviem, Berliet ou Bernard mais pléthore de Mercedes, Man et Magirus.
Quatre couleurs pour le Rivarossi
ensemble de trolleybus
Rivarossi Fiat et Trolleybus
Rivarossi trolleybus
Rivarossi : le bleu et le vert
Rivarossi : le bleu et le vert
Mon étonnement était le même face aux publicités qui ornaient ces véhicules. J’ai compris plus tard que le marché était totalement dominé par les fabricants d’Outre-Rhin. Ces derniers finiront par proposer des versions adaptées à leurs différents marchés, mais au milieu des années soixante, ce n’était pas encore le cas. C’est en admirant ces décors que j’ai été conquis par les trolleybus germaniques de la marque Eheim. Reproduits à l’échelle du 1/87, ils étaient destinés à intégrer ces dioramas. Cependant, l’hégémonie allemande n’a pas été totale. Grâce à Rivarossi, il a fallu compter avec la concurrence italienne.
Je précise qu’il faut bien distinguer, le domaine du train « jouet » de celui du train « maquette ». Jouef et Hornby entre autres étaient, à cette époque à classer dans la catégorie « jouet »
Voici la boîte série 22, celle par laquelle tout a commencé. Les versions bleue et jaune ainsi que la verte et bleue, des deux camions pick-up, figurant sur la fiche 200, sont moins fréquentes.
Sur la fiche 200 une photo illustre le contenu de la seconde boîte de la série 28. Tous ces modèles sont moulés en plomb. Sur la vignette en haut à gauche de la fiche 200, illustration des deux types de marquage : Hornby series puis Dinky Toys.
J’ai souvent coutume de dire qu’il y a autant de types de collections qu’il y a de collectionneurs. Nous exprimons tous des préférences au travers de choix dont les motifs ne sont pas toujours clairement révélés. Ainsi, mon père, très attiré par les véhicules publicitaires, a toujours orienté ses choix de collections sur ce type de reproductions.
Comme beaucoup de collectionneur rigoureux, il établissait des listes de modèles manquants. Et comme beaucoup de collectionneurs, il avait grand plaisir à rayer de la liste le modèle qu’il venait de trouver. Peu de collectionneurs furent aussi assidus que lui dans la recherche, n’hésitant jamais à prendre la voiture pour aller chercher à l’autre bout de la France un véhicule qu’il convoitait depuis longtemps. Il faut avouer aussi que le prix de l’essence et les contraintes en matière de limite de vitesse altéreraient aujourd’hui le plaisir de cette chasse au trésor. Avec quelques autres collectionneurs de sa génération, il a pu constituer des collections généreuses et colorées. Pour lui l’état de conservation du jouet est un critère important, même s’il faut pour certains modèles mesurer ses prétentions. C’est peut être là que réside le secret de chaque collectionneur. Savoir se fabriquer ses propres critères de rareté, afin de savoir à quel moment il acceptable d’acquérir un jouet en état d’usage. Pour cela il faut beaucoup d’expérience, et de bonnes facultés d’analyse. Ces qualités mon père les a, et grâce à cela il a su, patiemment, au fil des ans construire sa collection.
Ainsi, lorsque nous avons commencé à collectionner les productions d’avant-guerre de la firme de Binns Road, notre intérêt s’est immédiatement tourné vers la série 28, celle des fourgonnettes publicitaires. Soucieux de l’état de conservation, nous avons privilégié les modèles en plomb de première série. Il ne faut pas oublier qu’à l’origine, Dinky Toys avait été créé pour produire des miniatures automobiles servant au décor des réseaux de trains Hornby produits par Meccano. Ce n’étaient que des accessoires. Ainsi, les fourgonnettes présentées ce jour sont issues des fameuses séries 22, introduites en 1933. Elles reprennent la base de la référence 22D, modèle réalisé en deux parties, un châssis–cabine et une partie reproduisant un fourgon tôlé. Cette architecture facilite les finitions bicolores.
Elles sont proposées au départ sous le nom de « Modelled Miniatures ». Le nom « Hornby Series » est bien gravé sous le pavillon de la cabine. Très vite, les autos vont prendre une place importante dans le catalogue et en avril 1934 cette série va devenir « Meccano Dinky Toys ».
La série 28, apparue en 1934, est bien une série « Meccano Dinky Toys » même si les premiers modèles de la série 28 sont encore estampillés sous le pavillon « Hornby Series ». Comme souvent chez les industriels, les carrosseries injectées antérieurement aux modifications ne sont pas mises au rebus, mais continuent d’être utilisées.
C’est une réalité qui complique la vie des collectionneurs, qui, bien des années après, essaient de reconstituer l’histoire d’un produit ! Dans le cas présent les collectionneurs ne sont pas au bout de leur peine.
Dinky Toys Série 28 van
Dinky Toys Série 28 camionette Palethorpes
les deux plus rares !
Dinky Toys Série 28 camionette Hornby Trains
Dinky Toys Série 28 camionette Manchester Gardian
Dinky Toys Série 28 camionette Pickfords
En effet, Meccano va proposer deux boîtes de six modèles, référencées 28/1 et 28/2. Ces modèles sont numérotés de 28 A à 28 E pour la première et de 28 F à 28 N pour la seconde. En toute logique, cela conduit à un total de 12 publicités différentes. Ce sera vrai jusqu’en septembre 1934 ! Pour des raisons inexpliquées, la direction va substituer pendant un mois à la version « Ensign Cameras / Lukos », sous la même référence 28E, une autre version aux couleurs de « Firestone »… Cette dernière conservera officiellement, durant ce mois de production la référence 28 E. Cette histoire m’a beaucoup intrigué, d’autant que je n’avais aucun début d’explication. En faisant des recherches, j’ai pu trouver qu’un immeuble Firestone avait été inauguré en grande pompe en août 1934. Une autre piste à envisager est celle d’une grande offensive de la marque Firestone, qui, dans les années 1934-1935 s’était beaucoup impliquée dans les expositions à travers les États-Unis. Nous connaissons ainsi quelques miniatures portant même le logo Firestone sur les boîtages et bien sûr des pneumatiques estampillés du même fabricant. (voir les articles sur les Ford V8). C’est peut-être une piste à suivre que celle d’une commande pour cette compagnie.
Pour les collectionneurs, la treizième voiture est une sorte de modèle fantôme.
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur