Selon moi, cette autre version promotionnelle de la Ford A est encore plus intéressante que les versions présentées précédemment. Elle a pour origine une autre grande manufacture américaine, Barclay. Elle est aussi en plomb. La technique d’injection est différente de celle utilisée par Tootsietoys et de ce fait, la gravure est moins fine, la finition plus rustique. C’est aussi un moulage monobloc. Le résultat est satisfaisant.
Comme pour les Tootsietoys décrites plus haut, toute la rareté de l’objet réside dans sa boîte. Je dois confesser que ce fut une découverte pour moi car je n’avais auparavant jamais eu l’occasion de rencontrer un boîtage pour une Barclay.
Barclay Ford A en boîte
Barclay Ford A en boîte
Barclay Ford A en boîte
Barclay Ford A en boîte
Comme pour les miniatures du géant de Chicago, le conditionnement se faisait en cartons assortis. Nul doute que là encore , Ford a mis la main à la poche pour la création de ces étuis. Il est intéressant de constater que la firme de Détroit a fait appel à deux firmes pour réaliser une auto similaire.
On notera la concordance des couleurs entre le modèle réduit et le boîtage. Barclay a également produit une version limousine avec 6 vitres. Il est fort possible que cette version ait aussi reçu un étui individuel.
Barclay Cord en boîte
Barclay Cord en boîte
Barclay Cord en boîte
Barclay Cord en boîte
Barclay Cord en boîte
Barclay Cord en boîte
Pour finir, je n’ai pu résister au plaisir de vous montrer une autre Barclay que je ne connaissais pas avant la mise en vente de cette collection. Outre l’aspect visuel de cette intéressante auto à traction avant, c’est surtout la boîte individuelle qui retient mon attention. On sent que Barclay a fait un réel effort pour proposer une auto ressemblante.
C’est indubitablement une auto promotionnelle et un produit qu’on peut qualifier de rare.
J’ai trouvé ce coffret aux Etats-Unis lors d’une bourse d’échange à Allenntown. Il y a toujours un grand plaisir à découvrir un modèle que vous ne connaissez pas. Mais là, une auto française, une Peugeot 203 perdue aux fins fonds des Etats-Unis, le plaisir était décuplé !
Tout de suite, les amateurs que vous êtes auront vite fait de reconnaitre dans le modèle Bayshore, une copie d’un modèle produit en France par Cofalu : la Peugeot 203 radio télévision, voiture suiveuse du tour de France cycliste.
Peugeot 203 Safari Bayshore
Le modèle est réduit à l’échelle du 1/32 environ (13 cm pour l’auto, 14 cm avec la plateforme). Quelques détails diffèrent entre les deux modèles. Chez Bayshore, le couvre capote enroulé sur le pare brise a disparu, de même que la plaque au dessus du pare choc avant. La copie se veut plus polyvalente, par la suppression des 2 supports horizontaux maintenant la plateforme. En fait Bayshore a transformé son modèle en cabriolet, en créant au niveau de la malle arrière un disgracieux système de maintien de la plateforme à l’aide d’un bouchon en plastique de couleur orange : on peut douter de l’efficacité du système de rotation de la plateforme ! Les roues ne sont plus en plastique monobloc mais avec des pneus en caoutchouc rapportés sur des jantes en plastique de couleur noire; il a fallu bien de l’imagination à Bayshore pour faire passer cette Peugeot 203, des routes ensoleillées du Tour de France, à celles défoncées des pistes africaines !
A travers la composition de ce coffret, il est évident que la clientèle visée est celle d’enfants en bas âge… la présence des animaux féroces devaient plus les attirer que celle de cette 203… inconnue aux Amériques !
Peugeot 203 Safari Bayshore
Peugeot 203 Tour de France
Peugeot 203 Tour de France
Peugeot 203 Tour de France
Peugeot 203 Safari Bayshore
Peugeot 203 Safari Bayshore
D’ailleurs, je me souviens qu’un jour, à Chicago, un marchand américain m’a demandé de mettre un nom sur cette mystérieuse européenne…
Il faut quand même revenir sur la composition de ce coffret qui a autant d’intérêt que l’auto elle-même. Les figurines sont toutes à des échelles différentes. On observe un chasseur blanc présenté maladroitement en train de viser un fier guerrier africain, lui-même de taille équivalente à la girafe. Le lion chétif et le tigre (curieuse cohabitation) sont de taille équivalente au… daim… plus familier des pays continentaux !… peu importe, le charme opère, et ce coffret est une rareté.
Il ne doit pas être contemporain du modèle Cofalu, mais bien plus tardif. Observez le dessin du carton… on voit apparaître en haut à droite une Lincoln Continental du début des années 60.
Un client Canadien m’a indiqué une autre variante de couleur pour cette auto.
Vous avez aimé les Airflow en caoutchouc made in USA? Vous adorerez les dérivés scandinaves.
J’ai souvent eu l’occasion de raconter mes voyages en Scandinavie. Sans vouloir remonter aux Vikings, qui auraient vraisemblablement découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb, force est de constater que la Scandinavie entretient avec le nouveau monde une relation privilégiée. Au fil de mes voyages et des bourses d’échanges de miniatures, c’est devenu une évidence. Je l’ai compris en discutant avec les collectionneurs. Nombre d’entre eux ont de la famille outre-Atlantique. Cette évidence s’est renforcée au constat du nombre important de miniatures représentant des automobiles américaines qu’on trouve sur les étals des vendeurs, ce qui prouve bien l’attachement des Scandinaves à la culture américaine.
En fait, il n’est pas nécessaire d’aller sur place pour constater cela. La simple lecture des listes de miniatures produites par les firmes scandinaves l’atteste. Tekno, Vilmer, Lego, Birk, et d’autres encore ont privilégié les reproductions de véhicules américains. C’est particulièrement vrai pour la période qui s’étend de l’avant-guerre aux années soixante.
On constate aussi que les jouets scandinaves (Tekno, Vilmer et autres Lego) ont été importés en masse outre-Atlantique et se sont trouvés offerts à la vente au même titre que les Corgi Toys et les Dinky Toys. Ceci confirme les liens commerciaux étroits entre ces pays.
Afin d’étayer mes propos, j’ai choisi une auto qui sera le fil conducteur de plusieurs articles. Il s’agit de la Chrysler Airflow et de son dérivé, la De Soto Airflow. Les fabricants scandinaves nous ont offert rien moins que quatre versions différentes de Chrysler et une De Soto.
La copie de Dinky Toys en plomb
Made in Denmark copie Dinky Toys
Made in Denmark copie Dinky Toys
Made in Denmark copie Dinky Toys
Made in Denmark copie Dinky Toys
Made in Denmark copie Dinky Toys
J’ai classé les modèles dans l’ordre de leur acquisition. Le premier que j’ai trouvé est des plus intéressant. Nous avons profité de nos voyages en Scandinavie pour compléter notre collection de Tekno et pour élargir notre recherche aux modèles d’avant-guerre. Un soir, alors que nous étions conviés au domicile d’un brocanteur qui devait nous vendre des Tekno, j’ai été surpris par la vue, au coin d’une étagère, de cette reproduction de Chrysler.
Made in Denmark copie Dinky Toys
Le moulage était monobloc en plomb. Les passages de roues étaient fermés et peints de couleur or. Ils étaient perforés de part en part afin de recevoir les axes de roues.
comparaison avec le modèle Dinky Toys
comparaison avec le modèle Dinky Toys
comparaison avec le modèle Dinky Toys
La similitude avec le modèle produit par Dinky Toys est évidente.
Ce fut une très belle découverte. A la fin de la transaction, le brocanteur nous l’a offert en prime à l’achat des Tekno ! Curieusement, les Tekno acquises ce soir là ne me sont pas restées en mémoire, contrairement à la Chrysler.
Plus tard j’en ai trouvé une seconde dans une autre teinte. Je l’ai mise en vente. Le prix demandé a dissuadé les acheteurs. J’ai donc décidé de la garder et de la placer dans mes vitrines à côté de sa consoeur. Avec le recul, je réalise qu’il y avait dans la fixation de ce prix un acte manqué. Au fond de moi je ne voulais sûrement pas la vendre.
La copie en caoutchouc
Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave
Bien avant que je découvre aux Etats-Unis les reproductions en caoutchouc décrites précédemment dans le blog (voir l’article sur les « rubber made in USA) j’ai trouvé ce modèle au Danemark. C’est ensuite que j’ai fait le lien avec les modèles américains, qui, à mon humble avis, sont antérieurs. En effet, le modèle produit aux Etats-Unis, dont on ignore malheureusement le fabricant, a servi pour le lancement publicitaire de l’auto à l’échelle 1. De ce fait, la sortie du modèle réduit doit avoir été simultanée à celui de la vraie auto.
Rubber Chrysler Airflow Made in scandinavie
Rubber Chrysler Airflow Made in scandinavie
Rubber Chrysler Airflow Made in scandinavie
Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave
Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave
Mais revenons au modèle danois. On pourrait croire à une simple copie du modèle produit outre-Atlantique. Et pourtant, en comparant la gravure et surtout le dessin des parties vitrées, on constate que le modèle scandinave est traité de manière plus anguleuse. Les parties courbes ont été remplacées par des lignes droites. La gravure, logiquement, est plus épaisse. Même les ailes arrière sont légèrement différentes. Les roues sont maintenues d’origine avec des écrous. L’exemplaire que je possède est jaune. Du plus bel effet. (à suivre).
16,5 cm ; roues en caoutchouc monobloc de couleur noir. Carrosserie monobloc ; les camions benne ont toujours attirés les collectionneurs …
Certainement des souvenirs d’enfance… Les bons moments passés au bac à sable à emplir et vider sans relâche le contenu de la benne.
Ce camion benne Euclid présenté est un modèle publicitaire pour la firme Euclid produit chez National Toys aux Etats Unis. Cette firme travailla, à ma connaissance, uniquement pour les constructeurs automobiles. Les reproductions de véhicules utilitaires à usage publicitaire étaient moins fréquentes que dans celui de la voiture particulière. Mais une brèche s’est ouverte suite à l’importance du marché des véhicules de travaux publics. Il faut bien avouer qu’il s’agit d’un important marché, et on peut imaginer que parfois, après d’âpres négociations, la distribution de petites miniatures pouvait détendre l’atmosphère !
Ces véhicules sont reproduits dans un alliage très chargé en plomb, qui leurs confère un poids certain. Ils devaient, sur un bureau, servir de presse papier, vide poche, ou même, je l’ai déjà vu, de cendrier !
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Camion benne Euclid
Souvent, ces véhicules arboraient des finitions couleur laiton, qui étaient en vogue à l’époque… N’oublions pas que nous sommes en présence de modèles publicitaires.
J’avoue ne pas être attiré par ce genre de finition. Les versions peintes sont extrêmement rares…
Cette expression française désigne un couple mal assorti, une union impossible comme le serait celle d’un poisson et d’un mammifère. Elle trouve son origine dans la réflexion qu’inspirait à la noblesse l’union d’un noble et d’une roturière. Nous sommes bien loin de nos petites autos. Pourtant c’est bien la réflexion que je me suis faite après avoir acquis les deux autos présentées ce jour, lors d’un séjour aux Etats-Unis.
Quels points communs entre l’Oldsmobile de chez Auburn, de couleur grise portant un marquage sur le pavillon et cette auto, reproduisant un bolide, croissement de voiture de record et de monoplace type Indianapolis produite chez Hubley ?
Auburn et Hubley: quel point commun?
A priori rien ! Ni l’échelle de reproduction, l’Oldsmobile est au 1/38 et la Hubley au 1/50, ni le matériau, rubber pour l’une et zamac pour l’autre. Ce n’est pas non plus la couleur. Non, c’est bien ailleurs qu’il faut chercher.
Le premier point commun, vous ne pouviez le deviner. Je les ai acquises chez le même marchand, en même temps. Ce fut d’ailleurs le point de départ de ma réflexion.
Ce marchand est spécialisé dans les modèles en rubber. Il propose toujours un large choix à la vente. J’ai découvert chez lui nombre de variantes. Depuis quelque temps, la mode porte à collectionner les marquages promotionnels. Aux USA, cette caractéristique confère à l’objet une valeur qui peut tripler, voire quadrupler par rapport à un modèle qui en est dépourvu.
Auburn Oldsmobile « Turner Convention »
Auburn Oldsmobile « Turner Convention »
Auburn Oldsmobile « Turner Convention »
Auburn Oldsmobile « Turner Convention »
Auburn Oldsmobile « Turner Convention »
C’est bien sûr le marquage de cette belle auto qui m’attira. En demandant son prix, je m’attendais à un chiffre élevé. A ma grande surprise, il n’en fut rien. Il fallait juste compter un léger surcoût, qui à mes yeux était déjà justifié par la couleur grise, peu fréquente, de cette miniature.
Je demandai ensuite au marchand s’il savait ce qu’était cette « National Turner Convention, Detroit 1938 ». Il avait fait des recherches et put me fournir l’explication suivante. Les « American Turners » étaient une organisation fondée en 1848 par des immigrants allemands, avec pour devise : « un esprit sain dans un corps sain ». Elle prônait l’activité physique et mentale, pour tous les âges. Se voulant apolitique, elle changea d’ailleurs son nom d' »American Turnerbund » en « American Turners » en 1938, lors de sa convention annuelle, pour éviter toute confusion avec le Bund germano-américain pro-nazi.
En fait, le prix réclamé était raisonnable car le marquage présentait peu d’intérêt dans le contexte de la miniature. Aux Etats-Unis, ce sont surtout les publicités pour les concessions, les garages, et le monde de l’automobile en général qui réunissent les suffrages des collectionneurs.
Hubley auto de course et épinglette Vanderbilt
Hubley auto de course et épinglette Vanderbilt
Hubley auto de course et épinglette Vanderbilt
Connaissant mon goût pour les choses atypiques, le marchand, attira ensuite mon attention sur un autre modèle, une auto de course Hubley. A voir mon regard, il comprit que ce modèle faisait déjà partie de ma collection. Cette auto, je l’avais acquise il y a fort longtemps, et même avec quelques déclinaisons : en aluminium, en zamac et même en cast iron.
Il insista cependant : « Regardez-bien », me dit il, « c’est très intéressant. Il y a une épinglette, jamais détachée depuis l’origine, aux couleurs d’un événement, qui a eu lieu aux Etats-Unis en 1937, la coupe Vanderbilt sur le circuit Roosevelt ».
Effectivement, je n’avais pas compris que le modèle était lié à une médaille placée dans la vitrine devant lui. Ce modèle avait fort probablement été vendu comme souvenir lors de cet évènement.
La Coupe Vanderbilt, qui avait vu le jour en 1904, fut disputée annuellement jusqu’en 1917 où elle s’interrompit pour cause de conflit mondial. Créée et richement dotée par le milliardaire américain William Kissam Vanderbilt, elle sombra ensuite dans l’oubli avant d’être relancée en 1936 par le neveu du fondateur, George Washington Vanderbilt. L’épreuve fut remportée l’année suivante par l’Auto Union de Bernd Rosemeyer. Les Allemands qui avaient monopolisé, avec Alfa Romeo, les deux premières lignes de la grille de départ, s’adjugèrent les 1re, 2e et 4e places à l’arrivée . La première auto américaine classée fut une Miller, au septième rang.
médaille commémorative de la course
Je dis les Allemands mais en fait je devrais dire les nazis. En effet, c’est bien sous leurs couleurs que les autos étaient engagées.La petite médaille que le propriétaire n’a pas détachée est sans équivoque : c’est bien le drapeau du parti nazi qui y figure.
Pour mémoire, le programme des 24 heures du Mans durant ces années, c’est à dire juste avant le début de la seconde guerre mondiale arbore aussi ce drapeau, sauf en 1936, la course ayant été annulée pour cause de front populaire. Les monoplaces ont aussi arboré le drapeau nazi. On notera d’ailleurs que si les Mercedes s’en sont très rapidement parées, les dirigeants d’Auto Union montrèrent moins de zèle à le faire. Ce petit modèle de rien est en fait des plus intéressants sur le plan historique.
Voilà comment, en quelques minutes, j’ai acquis aux Etats-Unis deux modèles de production américaine ayant pour lien l’Allemagne des années trente. J’avoue que le lien était troublant. Je n’aurais pas pensé à le faire si je ne les avais pas trouvés ensemble. Cela valait semble-t-il la peine d’être raconté.
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur