Archives de catégorie : France

Dinky Toys Chrysler Airflow France

Dinky Toys Chrysler Airflow France

Une Airflow made in France !

Dinky Toys coffret série 30
Dinky Toys coffret série 30

La série 30, celle à laquelle fut rattachée la Chrysler Airflow se distingue par son caractère disparate. Elle comprend trois autos, une Rolls Royce, une Daimler et une Vauxhall mais aussi un camion dépanneuse et une ambulance provenant de la série 24.

Dans son ouvrage sur les Dinky Toys Mike  and Sue Richardson avaient déjà relevé le manque d’homogénéité de la gamme. Ils n’ont pas non plus d’explication à nous fournir sur le changement de numérotation de la Chrysler Airflow.

Il est possible que Dinky Toys ait envisagé dès 1934 une série de miniatures reproduisant des autos américaines et que la série 32 ait été créée à cette fin.

Le projet ayant été abandonné, la Chrysler est allée rejoindre la série 30 tout juste créée. La présence de l’ambulance venant de la série 24 mais aussi celle de la dépanneuse laissent penser que la série 30 a été l’occasion de regrouper des modèles sans lien entre eux. En 1939, Dinky Toys lancera deux belles séries, homogènes cette fois : la 39 consacrée aux véhicules américains et la série 38 dédiée aux cabriolets anglais.

La Chrysler Airflow semble avoir été pour Meccano un objet de grande fierté, dans la gamme avant guerre. Ma pratique des bourses d’échange de jouets m’a permis de constater qu’on en rencontrait dans tous les pays d’Europe, ce qui prouve qu’elle a été exportée en grand nombre.

Elle est sans aucun doute plus fréquente que les autres modèles des séries 30 ou 24 d’avant-guerre.

La France tient une place à part dans l’histoire de Meccano et de Dinky Toys puisqu’une unité de fabrication a été implantée dans notre pays.

Des exemplaires d’Airflow sont sortis de cette unité. Ces modèles se différencient des modèles anglais par un détail : ils sont équipés de pneus portant la gravure « Dunlop ».

Toute la question est de savoir si l’Airflow a été intégralement fabriquée en France, c’est à dire injectée, peinte puis assemblée ou si seule l’opération d’assemblage s’est faite chez nous.

 

Le fait de collectionner les Dinky Toys anglaises d’avant-guerre permet de proposer une réponse. Il faut observer les couleurs des Chrysler Airflow qui portent les pneus « Dunlop » et qui sont ainsi répertoriées comme françaises. Nul doute, les couleurs sont les même que celles utilisées à Liverpool sur les modèles fabriqués outre-manche. Je n’ai jamais rencontré de Chrysler Airflow brune, ou bleu foncé, comme les couleurs qui habillaient les Peugeot 402. Il paraît donc probable que les carrosseries étaient envoyées peintes en France et que seul l’assemblage s’y faisait. On sait très bien que ces choix sont uniquement dictés par les taxes douanières et les accords commerciaux en vigueur à l’époque La finalité était de favoriser au maximum la main d’œuvre locale.

Pour finir avec ces histoires de taxes d’importation, il est singulier de constater que les choses se passèrent de manière différente dans l’autre sens, c’est à dire de la France vers la Grande-Bretagne. Mais cela sera le sujet du prochain article.

Voir l’article sur la Chrysler Airflow anglaise

Norev qui rit en Autokiri !

Autokiri : coffret de jeu de société comprenant une Peugeot 203, une Peugeot 403, une Simca Trianon, une Ford vedette 54 et une Renault amiral. M. Gillereau, grand collectionneur de Norev m’avait parlé de l’existence de ce coffret il y a 20 ans. Il était à la recherche de cet objet particulièrement rare.

Outre sa rareté, il est exceptionnel de trouver complet ce coffret Autokiri avec les autos encore reliées au socle en carton par une ficelle, ledit socle présentant la règle du jeu. Les autos sont en fait entièrement démontables.

Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev

Le jeu est similaire à celui du cochon qui rit, grand classique des enfants : il faut lancer les dés et faire un 6 pour avoir droit au châssis ou à la carrosserie, puis 2 as pour l’antenne et les rivets (comme la queue du cochon) enfin chaque as permet d’emporter un accessoire : les autos ont donc été produites pour ce coffret sans aucun sertissage (ni pour le châssis, ni pour les accessoires).

Un N.B indique qu’en cas de difficulté, il est souhaitable de s’aider d’un petit tournevis ou d’une lame de couteau pour pouvoir démonter plus facilement les modèles…. On imagine bien la fragilité de l’ensemble… au fil des plusieurs montages, démontages remontage, il manquait des pièces ou bien celles ci étaient cassées. Ce coffret a une petite histoire. Je l’ai repéré dans le catalogue d’une vente aux enchères qui avait lieu à l’étranger… Il n’avait eu droit qu’à une toute petite vignette. J’ai toute de suite compris qu’il s’agissait du fameux coffret de montage et j’ai eu la chance de remporter l’enchère.

Lors de la réception du colis je suis resté admiratif devant la naïveté de ce jouet.

N’ayant pas la place de l’exposer correctement (boîte ouverte), je l’ai proposé à la vente… mais je ne suis pas tombé sur des collectionneurs réceptifs… aux charmes de ce coffret. Peut être était il trop onéreux.. avec le recul, j’avais sans doute fixé un prix excessif qui me donnait une chance de le garder.

Certes, il est mal exposé, mais maintenant qu’il est chez moi, il y restera et j’espère bien faire une partie d’Autokiri quand je serai grand-père!

La station Shell de Briare et son Saviem

Nous sommes en présence de l’ultime évolution du moule du Saviem, utilisé par C-I-J depuis le milieu des années cinquante. Equipée au départ avec la calandre Somua LRS (Latil Renault Somua), la firme de Briare déclinera de nombreuses variantes de la cabine, collant à l’actualité du constructeur (calandre, passage de roue arrondie puis carré de la cabine).

Citerne Saviem Shell C-I-J
Citerne Saviem Shell C-I-J

Il faudra attendre l’ultime calandre pour que C-I-J équipe sa version Shell de la jolie remorque créée pour la version BP. Celle-ci est équilibrée, bien proportionnée et habille élégamment le tracteur.

Personnellement l’ensemble me paraît plus homogène que la première série de Saviem à 3 barres pour laquelle C-I-J avait réutilisé la remorque citerne du Renault 120 cv . Les versions présentées diffèrent entre elles par leurs décorations. L’une arbore le coquillage sur les 3 faces de la remorque, tandis que sur l’autre ce sont les lettres « Shell » en rouge qui décore la citerne. La seconde version, plus réaliste, est beaucoup plus rare. Je ne l’ai rencontré que deux fois.

Nous sommes à la fin de la C-I-J. La firme se débrouille avec ce qu’il lui reste et fait preuve d’un beau sens de l’improvisation
observez les boîtes ; ce sont des réutilisations de l’étui du Saviem S7 bâché avec remorque, sur lesquelles ont été collé des étiquettes en papier, masquant le dessin du Saviem S7 que l’on aperçoit cependant par transparence. Une simple petite étiquette dactylographiée collée sur la languette permet d’identifier le modèle.

Autre exemple de récupération, les roues de la béquille sont des réutilisations de jantes de 4 cv en lieu et place des petites roues en aluminium des premiers modèles. On peut faire la même remarque pour les décalques : le stock de décalques « coquillage » était plus important que celui du logo en toutes lettres

 Et pourtant, malgré ces bricolages de fin de règne, le charme opère : c’est la magie de C-I-J !

les miniatures produites par Clé

les miniatures produites par Clé

La calomnie ou comment y faire face ! ou comment prouver sa passion pour les Clé !

Buvard Clé don de Mr Dufresne
Buvard Clé don de Mr Dufresne

Il a fallu beaucoup de courage aux artistes femmes pour se faire reconnaître par leurs pairs. Que n’ont-elles enduré ! En plus d’avoir du talent elles devaient s’armer de courage pour affronter une partie de leurs homologues masculins toujours prêts à les rabaisser pour garder leur position dominante.

Ainsi Elisabeth Vigée Le Brun montra très tôt un certain talent, au point qu’il était de bon ton de se faire portraiturer par ses soins. Son estime à la cour de Louis XVI était telle que ses confrères masculins l’ont contrainte à se présenter à l’Académie Royale de peinture et de sculpture. En effet, seuls les membres reçus à cette académie pouvaient prétendre vivre de leur art.

Le problème était que l’accès à cette institution était refusé aux femmes au prétexte que ces dernières ne pouvaient étudier et peindre des nus masculins.

Buvard Clé don de Mr Dufresne
Buvard Clé don de Mr Dufresne

Les historiens pensent qu’elle fut soutenue par la reine Marie-Antoinette, dont le peintre avait déjà effectué plusieurs portraits. De là commença une cabale contre elle, le directeur de l’académie, Jean-Baptiste Marie Pierre déclarant de manière fort peu galante « elle vieillira, alors on la mettra à son vrai taux ». Il faut dire qu’en plus d’avoir du talent, Mme Vigée Lebrun était une belle personne. Tout cela attisa bien des jalousies et généra bien des calomnies. C’est d’ailleurs pour faire taire ces calomnies qu’une autre artiste peintre, Adelaïde Labille-Guiard réalisa un fameux tableau. Comme Elisabeth Vigée Le Brun, elle avait été reçue à l’académie. Son talent certain suscita la jalousie de certain qui n’hésitèrent pas à déclarer que ce n’était pas elle qui peignait ses tableaux.

En réponse à cela, elle produisit une œuvre dans laquelle elle se représentait prodiguant des conseils à deux élèves qu’elle formait à l’art de la peinture. Ainsi, elle prouvait non seulement ses talents de peintre mais également sa capacité à enseigner son art. Quelle manière élégante et bien sentie de faire taire la calomnie.

Récemment quelques personnes m’ont soupçonné, lettres à l’appui, de ne pas avoir assez de considération pour les collectionneurs de Norev et autres jouets en plastique. C’est un comble, alors que j’adore ces jouets. Il est vrai que parfois, sur le ton de la plaisanterie, j’ai taquiné les collectionneurs de Norev. J’aurais dû me méfier, certains ont pris tout cela au premier degré et, comme Elisabeth et sa consoeur Adélaïde, je me vois contraint de déjouer la calomnie !
Ma passion des jouets en  plastique est très ancienne.
Je me souviens, enfant, sur la place du marché derrière le magasin de mes parents, quel plaisir j’avais d’aller voir un marchand forain qui avait un grand choix de jouets Clé. Ce qui me plaisait surtout c’était le côté décalé de ces autos.

Au moment où la 604 Peugeot apparaissait dans les rues, pouvoir acquérir une 404 ou une Simca P60 en miniature me paraissait aussi extraordinaire qu’un voyage dans le passé. Et je ne parle pas de la Matra 620 de Clé, véhicule des débuts de l’aventure Matra qu’on trouvait au moment où Matra gagnait enfin au Mans. J’avais bien l’impression de tenir là un vrai trésor.

Pour bien montrer que je ne suis pas rancunier (enfin pas toujours !) je vous propose une page spéciale de Clé. Je les adore et je continue de les rechercher. Je me suis cantonné aux premières séries.

Junior sur deux roues !

Junior sur deux roues !

« Le scooter SOLIDO s’inspire des vrais Scooter français et italiens dont il possède tous les détails et perfectionnements : moteur, fourche de direction mobile, pare-brise, roue de secours, grille d’aération du moteur, têtes des blocs cylindre, plaque de police et lanterne arrière, feu avant et grille d’avertisseur. »

catalogue Solido
catalogue Solido

Comme je l’ai fait moi-même, vous relirez peut-être plusieurs fois ce texte qui figure sur le catalogue Solido fourni aux professionnels, ainsi que sur la notice de montage. La liste descriptive des accessoires reproduits par Solido a de quoi laisser rêveur.

On se demande si l’auteur de ces lignes n’a pas confondu la description d’un vrai Lambretta avec celle de la reproduction offerte par Solido.

Il faut avouer qu’à cette époque, les publicistes n’étaient pas avares en commentaires descriptifs exagérés. Le moindre détail était monté en épingle. Parler de « grille d’aération du moteur » et des « têtes des blocs cylindre » ou de « grille d’avertisseur » pour faire valoir les qualités d’un jouet, il fallait oser. On notera que l’illustrateur s’est arrangé avec la réalité : le modèle dessiné a été amélioré et son allure pataude, due aux contraintes d’assemblage des deux parties, gommée.

Le triporteur est présenté avec un groom tout droit sorti d’un grand hôtel tandis que le scooter est agrémenté d’un fringant jeune homme qui aurait pu être mon père, car ce dernier a effectivement possédé un tel scooter. Et c’est sur cet engin qu’il a emmené, de Compiègne à Romans, dans la Drôme, via la nationale 7, la jeune fille qui allait devenir ma mère.

Solido Lambretta avec orifice pour le passage du mécanisme obstrué
Solido Lambretta avec orifice pour le passage du mécanisme obstrué

Dans la réalité, le même personnage équipera toutes les versions. Curieusement, la notice indique qu’il ne fait pas partie du jouet. Il semble donc que Solido avait envisagé de le vendre à part. Ce ne sera finalement pas le cas.
L’objet a du charme. A juste titre, Bertrand Azéma indique qu’il ne fait pas partie de la gamme Junior. C’est la vocation ludique de l’objet, le fait qu’il soit modulable et démontable qui l’a convaincu de mettre ce scooter dans cette gamme dans son ouvrage. Il peut recevoir un moteur à remontage à clef. Ce dernier provient de la série Baby, il est plus petit que celui équipant un modèle Junior.
Les coffrets sont très réussis, comme toujours avec ce type de produit est-on tenté de dire.

La présentation des accessoires montés et démontés invite l’enfant au jeu. C’est bien ce que recherchait Jean de Vazeilles.

Le coffret le plus tardif, de couleur jaune et contenant le scooter, peint de couleur gris et présenté à plat est beaucoup plus rare que celui qui présente un scooter de couleur vert métallisé.

La version triporteur glacier est tout simplement somptueuse. Elle est peu fréquente, surtout en bon état. Si le modèle ravit désormais les collectionneurs, à l’époque de sa sortie, le succès n’avait pas été au rendez-vous.