Les petits fabricants de jouets de pays lointains proposèrent à leur catalogue des reproductions de monoplaces. Selon la même logique que les firmes bien établies en Europe, ils les conservèrent très longtemps. Compte tenu du prix de l’outillage, ces firmes opéraient un choix et ne reproduisaient qu’une monoplace.
Trois Alfa Romeo 158 produites dans l’hémisphère sud.
Trois Alfa Romeo 158 produites dans l’hémisphère sud.
Alarco Argentine Alfa Romeo 158
Tri-Ang Minic New Zealand Alfa Romeo 158
Tri-Ang Minic New Zealand Alfa Romeo 158
Mighty Miniature Nouvelle -Zélande Alfa Romeo 158
Notre Talbot nationale sera immortalisée en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il faut dire qu’un champion local cumulait les victoires à son volant et c’est donc en toute logique que le fabricant Micro Models l’inscrira à son catalogue. Ce sera « la » voiture de course du catalogue Micro Models. Continuer la lecture de Tri Ang Minic New Zealand Alfa Romeo 158→
Désormais tout va vite. A peine un constructeur automobile a-t-il présenté un nouveau modèle que son restylage est déjà prêt au bureau d’étude !
Ce sont les constructeurs automobiles américains qui sont responsables de cette frénésie.
Afin de doper les ventes, dès les années trente, ils vont proposer des évolutions annuelles de leurs modèles. Durant cette période de croissance, il fallait sans cesse tenter le consommateur et lui donner envie d’avoir le modèle dernier cri.
L’ensemble des monoplaces dans le coffret cadeau
Les fabricants de jouets essaieront de coller au plus près de l’actualité. Ainsi, pour l‘Aronde et la Studebaker, Dinky Toys a dû proposer des versions empruntant les éléments de deux millésimes. Heureusement, il demeurait un domaine où les choses évoluaient bien plus lentement, celui des autos de course qui n’était pas soumis aux mêmes lois de marché. Au contraire, même. Une auto pouvait ainsi traverser les années et passer de propriétaire en propriétaire. Parfois transformée, modifiée, repeinte, elle gardait bien souvent une identité propre qui permettait aux spectateurs de la reconnaître du premier coup d’œil, même sous une autre couleur. L’exercice se révélerait bien périlleux en 2015.
Si la Ferrari de Vettel perdait sa robe rouge et recevait une publicité pour une boisson énergisante, la reconnaitriez-vous facilement ? J’en doute.
Mais à l’époque on ne pouvait pas confondre une Ferrari 500F2 et une Alfa Romeo 158. Les fabricants de jouets vont en profiter pour conserver ces modèles très longtemps dans leurs catalogues. Dinky Toys qui gardera sa série réalisée en 1952 jusqu’en 1964 n’a-t-’il pas été trop loin ?
Dinky Toys Alfa Romeo 158 jantes en zamac
Dinky Toys Alfa Romeo 158 jantes en plastique
Dinky Toys Alfa Romeo 158 jantes en aluminium
les trois variantes de jantes
les trois variantes de jantes
Dinky Toys Alfa Romeo 158 sur le diorama
La révolution opérée par les constructeurs britanniques qui ont fait passer le moteur à l’arrière donnera à ces autos un coup de vieux. Déjà, en 1958-1959 la presse automobile spécialisée qualifiait les Ferrari à moteur avant de « dinosaures ». Qu’en pensaient les enfants lorsqu’ils regardaient les vitrines des magasins de jouets ? Il est vrai qu’ils n’avaient pas les moyens actuels de suivre leurs héros préférés, et le plus important était de rêver devant des bolides, qu’ils soient dépassés ou non. C’est la silhouette de l’Alfa Romeo 158, la présence d’un personnage casqué, de roues dépourvues d’ailes et d’un pot d’échappement latéral qui transportaient les gamins et les faisaient se transformer en petit Fangio ou en Stirling Moss des bacs à sable.
Pour un fabricant de jouets comme Dinky Toys, il était aussi important d’avoir dans son catalogue des autos de course que d’avoir un camion de pompiers ou un char. Voilà comment il faut interpréter la présence de ces autos qui s’éternisaient aux catalogues, sans oublier toutefois le sens de l’économie qui caractérisait Liverpool.
Nous allons nous arrêter sur l’auto qui, après la guerre, ouvrira le palmarès du tout nouveau championnat du monde des conducteurs : L’Alfa Romeo 158 dite Alfetta. Sa conception remonte déjà à 1937. Après la fin de la guerre, c’est en toute logique qu’elle s’imposera dans la course au titre pour les trois premières places du tout nouveau championnat du monde de formule 1. Liverpool en livrera une très belle reproduction. Distribuée dans un premier temps par boîte de six, elle recevra ensuite un étui individuel en carton et connaitra même, vu sa carrière prolongée au catalogue, l’expérimentation des emballages dits « blister » : l’auto reposant sur un socle coloré est coincée dans une bulle en plastique thermoformée. Au cours de sa longue carrière ce sont les jantes qui connaitront le plus de variantes. Le modèle sera d’abord équipé de jantes moulées et peintes de couleur rouge, et ce pendant la plus grande partie de sa production. Puis ces dernières seront remplacées par des jantes en acier chromé concaves avant de connaître, oh sacrilège, le plastique ! Ce sont ces versions que l’on retrouve dans le dernier emballage précité.
L’ensemble des monoplaces sur le diorama
Au début des années soixante, dans un sursaut désespéré, Meccano essaiera de relancer ces autos en créant un superbe diorama représentant l’ensemble des monoplaces disponibles au catalogue. Les autos sont disposées dans un arc de cercle coloré figurant la courbe rapide d’un circuit virtuel. Il est vrai que l’ajout des jantes en plastique coloré donne à ces autos un aspect anachronique. Continuer la lecture de Alfa Romeo 158 de chez Dinky Toys→
Je me souviens dans les années 70 de ces concours dans les magazines pour jeunes où le premier prix consistait à passer une journée avec son idole du music hall.
Moi, j’aurais bien tenté ma chance si la récompense avait été la rencontre avec un des as du volant des années 70 ! Au lieu de cela mon seul titre de gloire aura été d’être le passager d’une Lola T290 conduite par un pilote amateur sur un tour du circuit de Croix-en -Ternois …oui c’est moins glorieux que de rencontrer Jacky Stewart et l’équipe Tyrrell à Monaco !
Dans le film « Week-end of a champion », Roman Polanski et Frank Simon ont eu la superbe idée de faire accompagner par leurs caméras le grand champion écossais Jackie Stewart Continuer la lecture de Week-end avec un champion !→
C’est au Grand Prix de Belgique 1968 que pour la première fois des ailerons ont été installés sur des monoplaces. Ce sont les écuries Ferrari et Brabham qui ont les premières équipé leurs monoplaces. On ne sut jamais laquelle des deux équipes avait été la première à le faire, l’une et l’autre s’accusant mutuellement de s’être copiées.
Dinky Toys Ferrari F 1
En fait, la première apparition d’un aileron semble remonter à 1956. L’ingénieur Michel May en avait fait installer un sur un spider Porsche. Il dût le démonter aussitôt. C’est l’arrivée des constructeurs européens sur l’ovale d’Indianapolis, qui va faire découvrir aux Américains l’importance de l’aérodynamisme dans les performances et le comportement des monoplaces. De son côté, Jim Hall, le génial créateur des Chaparral installera des ailerons Continuer la lecture de 1968 : révolution sur les circuits de F 1→
Un constat amusant s’impose à la vue des catalogues Dinky Toys et Solido, celui du mimétisme. En fait, depuis le milieu des années 60, la direction de Meccano semble avoir compris que sa jeune clientèle est bien plus attirée par les coupés, les monoplaces et les bolides que par les berlines familiales.
Dinky Toys Ferrari F 1
Dès 1967, Meccano offre une bonne reproduction de la Porsche Carrera 6. Celle ci est proposée en version stradale, certes crédible, mais nous avons l’impression que la direction n’ose pas sauter le pas et proposer une version course. Solido reproduira aussi la Porsche Carrera 6, sans capots ouvrants, plus juste dans la ligne générale que la Dinky Toys, et dans une livrée compétition.
A la Matra MS 10 V12 de 1968 de Bobigny, Solido répliquera avec la Matra MS 80 qui sera championne du monde en 1969. Ensuite Bobigny proposera une superbe Ferrari 312 P barquette, et Solido ne pourra s’empêcher de répliquer avec une autre version de la 312 P, en carrosserie berlinette.
les variantes de pot d’échappement et de bras de suspension.
version jamais produite. Celle de Liverpool.
les deux modèles.
gravure de la version « made in France »
preuve incontestable de l’origine du modèle !
Jusque là, les deux fabricant avaient réussi à ne pas proposer un vrai doublon. Pourtant, cela va se produire avec la Ferrari 312 monoplace, dans la même livrée, celle du Grand Prix de France 1968. Je ne peux m’empêcher de penser que M. de Vazeilles chercha à répliquer à la soudaine offensive de Meccano sur « son » marché, celui de la voiture de course. Ainsi, lorsqu’il sut que Meccano préparait une monoplace Ferrari 312, il demanda à son bureau d’étude de réaménager le moule de la version 1967 sans aileron, que Solido venait de sortir en ce début 1968. Pour être objectif, la version de Meccano me semble supérieure. Ce qui peut s’expliquer par le fait que Meccano partait d’une feuille blanche. De plus, la décoration est complète. On peut ainsi observer que dans le numéro 26 le deux et le six sont, comme dans la réalité d’un graphisme différent. C’est un beau souci du détail, et à travers cela c’est bien l’esprit maquette qui prédomine. Ces autos ne connurent pas un succès énorme.
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur