C’est au Grand Prix de Belgique 1968 que pour la première fois des ailerons ont été installés sur des monoplaces. Ce sont les écuries Ferrari et Brabham qui ont les premières équipé leurs monoplaces. On ne sut jamais laquelle des deux équipes avait été la première à le faire, l’une et l’autre s’accusant mutuellement de s’être copiées.
En fait, la première apparition d’un aileron semble remonter à 1956. L’ingénieur Michel May en avait fait installer un sur un spider Porsche. Il dût le démonter aussitôt. C’est l’arrivée des constructeurs européens sur l’ovale d’Indianapolis, qui va faire découvrir aux Américains l’importance de l’aérodynamisme dans les performances et le comportement des monoplaces. De son côté, Jim Hall, le génial créateur des Chaparral installera des ailerons sur ses autos dès le milieu des années 60 : sur la 2C en 1965 puis, bien évidemment sur la fameuse 2F en 1967 dont l’aileron mobile avait une fonction stabilisatrice. En Europe, dès 1967 les Brabham BT24 bénéficient de divers appendices aérodynamiques comme les déflecteurs et les becquets. Mais en ce 9 juin 1968, c’est un véritable aileron qui est fixé au châssis. La taille est encore modeste. Un mois plus tard, pour le Grand Prix de France disputé le 7 Juillet sur le circuit de Rouen, Lotus va plus loin, plus haut, en montant sur la 49 B un aileron d’une surface bien plus importante fixé cette fois sur les éléments de suspension. Ce sera alors l’escalade. Déjà, lors de ce même Grand Prix, la seconde Lotus pilotée par Jackie Oliver effectue une sévère sortie de route en pleine ligne droite, due semble-t-il à une rupture du support d’aileron. En fait, l’augmentation de la charge aérodynamique fragilisait les supports. Leur suppression sera entérinée entre les deux séances d’essai du Grand Prix de Monaco en 1969.
Revenons en arrière. La Scuderia Ferrari a bien du mal à redresser la barre depuis le sacre de John Surtees en 1964. La lutte contre Ford et les efforts consentis pour remporter la victoire du Mans vont laisser des traces. Une suite de maladresses et d’évènements malheureux retardent le retour au premier plan des bolides rouges. En 1966, c’est le divorce entre la Scuderia et John Surtees et le changement de fabricant de pneumatiques en cours de saison, Firestone remplaçant Dunlop, qui hypothèquent la saison. 1967 est une année noire. Elle est marquée par l’accident mortel de Lorenzo Bandini. Son remplaçant, Chris Amon joue de malchance et ne récolte que des places d’honneur. Puis c’est Mike Parkes qui se blesse grièvement à Spa. Pourtant, la monoplace dont le moteur a subi une cure de jouvence est désormais une auto compétitive. À la fin de la saison, « le commendatore» laissera échapper Jackie Stewart qu’il convoitait pourtant. Celui-ci fera une pige sur la Ferrari 330P4 spider à Brand-Hatch, dernière course de la saison. Selon certaines sources (proches de Ferrari) ce sont les exigences salariales de l’Ecossais qui sont en cause. Selon d’autres sources (proches de Jacky Stewart) c’est le contrat lui-même qui prévoyait que la nouvelle recrue, Jacky Ickx, serait le premier pilote, et l’écossais le second. Car en effet, le grand espoir du sport automobile belge vient d’être enrôlé par Maranello. Il semble que Jacky Ickx ait su profiter de la situation pour négocier son contrat : la monoplace du champion arbore deux bandes jaunes rappelant ses origines belges.Le « commendatore » la mort dans l’âme dû accepter cette exigence. La saison 1968 débute. Cela commence mal. Le troisième pilote, Andrea De Adamich se blesse sérieusement. Chris Amon, le second pilote fait étalage de son talent aux essais en réalisant 3 pôle positions. Une collection d’ennuis durant les courses le prive de tout résultat significatif. Nous voici au milieu de la saison, à Rouen, pour le sixième Grand Prix de la saison. En ce début juillet, il fait un temps exécrable sur la Normandie. C’est donc la troisième apparition de l’aileron sur la Ferrari. Il est désormais placé en position centrale, juste derrière l’arceau de sécurité Les pneus Firestone mixtes vont jouer un grand rôle, et, conjugués au talent du jeune Belge, toujours très adroit dans des conditions de course délicates, vont offrir la victoire à la Scuderia. Ce sera la première pour Jacky Ickx. Dans des conditions similaires, il terminera second sur le terrible Nürburgring, en Allemagne derrière Jacky Stewart sur Matra, qui selon les spécialistes y réalisera la course de sa vie. (Mes sources proviennent du livre « la montée en puissance 1966-1982 » de José Rosinski, ouvrage fort agréable à lire).
C’est cette version que Meccano choisira de reproduire avec beaucoup de réalisme.
J’ai profité de ces quelques lignes pour vous présenter cette fameuse présérie sortie à Liverpool à partir de l’outillage français. Nul doute que d’autres exemplaires ont été produits. nul doutes que d’autres exemplaires ont été produits. Où sont ils ?