Plymouth Belvédère Dinky Toys

Plymouth Belvédère Dinky Toys … vanille caramel

  • Plymouth Belvédère Dinky Toys référence 24 D
  • modèle de présérie, avec jantes en acier chromé

Il s’agit sans aucun doute d’un des premiers modèles issu de ce moule ; le pavillon est encore entièrement lisse : il sera quadrillé sur les modèles de série, puis très rapidement renforcé par une croix en X ; Dinky Toys a toujours utilisé ses premiers tests issus d’un nouveau moule pour faire des essais de couleurs.

Il s’agit d’une logique d’industriel : avant de lancer une production, la firme s’assure qu’il n’y a pas de défaut.

Cependant, regardez la grille avant, de part et d’autre de la partie centrale, les cavités sont asymétriques. Dinky toys a certainement modifié son moule. La version définitive de la calandre qu’on trouve sur les modèles de série est beaucoup plus nette. Autre détail, la finition en argent est appliquée au pinceau : on peut penser que les pochoirs n’étaient pas encore réalisés. Il est vraisemblable que Dinky toys a fait réaliser un certain nombre d’essais de couleurs avec ces premiers moulages.

Les variantes de moule, comme ce pavillon non quadrillé, sont à mes yeux, les essais les plus intéressants.

Banale, la Lancia Flamina Solido ?

Banale, la Lancia Flamina Solido ?

C’est l’interview de Jean de Vazeilles patron de Solido, qui m’a ouvert les yeux il y a une vingtaine d’années. Lorsque le journaliste lui a demandé quel était son modèle Solido favori, il a répondu sans l’ombre d’un doute, la Lancia Flaminia.

Moi, la Lancia Flaminia ce n’était pas mon modèle favori, elle venait après bien d’autres modèles. Il faut dire que la série 100 comporte un très grand nombre de miniatures exceptionnelles parmi lesquelles il est bien difficile de faire un choix.

Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à trois branches
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à trois branches

Monsieur De Vazeilles expliqua son choix par la fierté qu’il éprouvait d’ avoir été le premier fabricant de modèles réduits au monde à proposer une miniature avec des portes ouvrantes. Parmi toutes les innovations techniques de Solido, notamment celles relatives à la suspension et aux chenilles moulées, c’est celle-ci qui lui procurait le plus de fierté.

Depuis ce jour, je n’ai plus regardé cette miniature de la même façon.

Récemment Jean-Michel Roulet est venu à la boutique afin de tourner une petite séquence pour une chaîne de télévision. Il devait donner son avis sur la valeur marchande de quelques miniatures qui passaient aux enchères. Peu avant le tournage, lors de la découverte du lot, je n’ai pu m’empêcher à la vue d’une Lancia Flaminia de chez Solido de lui dire toute l’importance que j’accordais désormais à cette miniature, et surtout à cette innovation. Quelques minutes plus tard, lors du tournage il est revenu sur ce détail.

Solido Lancia Flaminia avec et sans inscriptions portières bts SGDG
Solido Lancia Flaminia avec et sans inscriptions portières bts SGDG

Comme le raconte Bertrand Azéma, le secret avait été bien gardé. Sur le catalogue qui annonce sa sortie il n’y a aucune spécification sur ce point. Solido avait pris toutes les précautions pour ne rien dévoiler avant la présentation du modèle. Ainsi, sur les premiers modèles la mention « portes ouvrantes SGDG » n’est pas gravée sur le châssis.

Il semble que Solido ait déposé le brevet au dernier moment afin de ne pas éveiller les soupçons de la concurrence. La surprise dut être de taille.

Les premiers exemplaires sont de couleur rouge métallisé ou bronze. Avec des nuances plus ou moins marquées, ces teintes jalonneront la carrière de l’auto. Les premières séries sont également reconnaissables au volant à trois branches. Elles possèdent des phares moulés.

Solido Lancia Flaminia avec phares strass et phares moulés
Solido Lancia Flaminia avec phares strass et phares moulés

Améliorant sans cesse ses produits, Solido proposera ensuite des phares rapportés du plus bel effet.

Bertrand Azéma avait une affection particulière pour la dernière version qu’il trouvait fort réussie. Les jantes moulées en zamac brut qui remplacent les jantes en acier concaves l’habillent de manière élégante. Dans cette configuration plus tardive, le châssis est peint en noir et non plus en gris comme en début de production. Parmi les couleurs habillant les dernières versions la couleur crème est peu fréquente.

 Seule la version verte mérite cependant le qualificatif de « rare ». J’ai eu l’occasion de récupérer un essai de couleur parme chez Bertrand Azéma, essai qui n’a pas été retenu en production.

Signalons enfin que Facom commanda une série de véhicules destinés à être offerts , sur le châssis desquels son logo était apposé en décalcomanie. Les carrosseries semblent être toujours de couleur bordeaux. Je possède aussi une Mercedes 220SE avec la décoration Facom et les mêmes spécificités techniques, ce qui prouve bien qu’elles furent produites durant la même période.

Arrivé à un certain point le collectionneur de Solido ne trouve plus rien. Une fois épuisées les variantes de couleurs, et elles sont fort nombreuses, je me suis intéressé aux couleurs d’intérieur. Trois couleurs ont existé : ivoire, beige et rouge. Solido a panaché les couleurs de carrosserie et d’intérieur, surtout au début de la production de cette auto. Je suis ainsi arrivé à 27 Lancia Flaminia, sans compter les productions étrangères. Signalons enfin que La Lancia est une miniature des plus abordables.

(voir l’article précédent sur la Lancia Flaminia)

(voir l’article sur la Lancia Flaminia Dalia Solido)

Noël à Milan avec PM Presofusiona Mecanica

Il y a des noms de fabricants de jouets qui pour moi évoquent instantanément le rêve. PM, Presofusiona Mecanica, en fait partie. Cette firme éphémère est peu connue des collectionneurs. Il semble que sa production n’ait jamais passé les frontières italiennes.

Il a fallu les ouvrages de Paulo Rampini ainsi que quelques photos dans la revue « ma collection » de Michel Sordet pour nous faire découvrir ces joyaux.

PM c’est un univers. Ses concepteurs ont créé autour des véhicules toute une infrastructure : panneaux, barrières, passages à niveaux, pompes à essence tourniquets… et bien d’autres encore.

Tout un ensemble d’accessoires permettant de recréer en miniature un monde virtuel. Le coffret est présenté dans un cartonnage coloré faisant penser aux boîtes que l’on trouvait au moment de Noël dans tous les pays latins (Espagne, Portugal, Italie). Les autos sont des Lancia. L’échelle retenue est environ le 1/41. La disposition des objets à l’intérieur du coffret est attrayante : au centre un îlot couvert abritant une jolie pompe à essence ; devant, sur le coté, un présentoir avec des bidons d’huile ; des panneaux de direction. Le décor est planté, celui d’une petite station service. J’ai acquis ce coffret… en Angleterre. Il provient de chez Mike Richardson qui le vendit sous mes yeux à un autre collectionneur britannique. Je mis longtemps à trouver la pièce qui allait décider ce collectionneur à s’en séparer. Je n’en ai jamais revu un autre. Il y a sûrement eu de nombreux autres coffrets chez ce fabricant.

J’en profite pour vous présenter un autre joli coffret avec trois autos qui devait faire la joie des mécaniciens en herbe : les autos sont à assembler à l’aide du tournevis fourni dans le coffret.

Bien que ces deux coffrets présentent les mêmes voitures, j’ai plus d’attirance pour le premier, « autoservizio »sans doute à cause de la présence de la présence de la station service et d’une présentation globalement très esthétique.

Bonne à tout faire

Bonne à tout faire

Cela pourrait être le surnom de cette miniature. Dans le domaine de la publicité, les américains ne manquent jamais d’imagination. Créatifs, inventifs, ne doutant de rien, ils savent pour les besoins de la publicité débusquer les moindres qualités d’une paisible miniature qu’on trouverait un rien rustique.

Une partie des modèles présentés dans l’excellent ouvrage de Steve Butler « Promotional Cars and Trucks 1934-1983 – Dealership Vehicles in Miniature » s’est retrouvée dernièrement en vente. Je reviendrai prochainement sur des modèles issus de cette collection. Dans ce cadre, alors que je rassemblais depuis un certain temps de la documentation sur les Chrysler et De Soto Airflow, j’ai voulu vérifier une information et j’ai retrouvé l’article que ce dernier avait consacré à ces objets.

Comme le souligne l’auteur, le plus intéressant est la publicité du fabricant de jouets ayant reproduit la De Soto. Je dis fabricant de jouets car nous ne connaissons pas  son identité.

publicité De Soto afin de promouvoir le jouet
publicité De Soto afin de promouvoir le jouet

Cette publicité incite les concessionnaires De Soto à commander des modèles réduits et à faire graver le nom de leur concession, leur adresse et leur téléphone sur le pavillon de la miniature. En préambule, le garagiste est prévenu :

« vous aimerez cette ressemblance ». Le publiciste veut bien sûr parler de l’exactitude de la reproduction. A la vue de la miniature, on comprend la nécessité de marteler cette affirmation.
L’agence de publicité propose trois usages aux futurs bénéficiaires de ce cadeau publicitaire : objet décoratif au dessus de la cheminée, presse-papier sur un bureau ou jouet pour la progéniture.

Rubber Chrysler Airflow et sa calandre bestiale
Rubber Chrysler Airflow et sa calandre bestiale

Ces miniatures sont reproduites à l’échelle du 1/40 environ. La De Soto Airflow semble mieux reproduite que la Chrysler dont le fabricant a nettement accentué le côté bestial : c’est la calandre qui prédomine, le fabricant en a exagéré la taille. La miniature ressemble plus à une caricature qu’à une reproduction fidèle de l’auto. Cependant, je ne doute pas un instant des capacités du bureau d’étude à reproduire avec exactitude cette auto. C’est volontairement je pense que le parti a été pris de lui donner ces formes.

Rubber De Soto Airflow
Rubber De Soto Airflow

La De Seto, qui dans la réalité possédait une calandre plus modeste est reproduite de façon plus fidèle. J’ai eu la chance de récupérer dernièrement, trois Airflow que j’avais repérées depuis longtemps dans le livre de Steve Butler et dans celui de Dave Leopard. Le précédent propriétaire avait confié des clichés aux deux auteurs pour chacun de leurs ouvrages.

 

La première est une Chrysler Airflow qui  porte le marquage « Dulaney-Miller ». Il se peut que soit un concessionnaire qui ait succombé aux charmes de la publicité présentée plus haut.

 

Sur la seconde, une De Soto, c’est l’inscription  sous le châssis qui  est des plus intéressantes: « Entièrement en caoutchouc. Sans danger pour les meubles et boiseries ». Voilà bien le slogan qui devait rassurer la mère de famille.

Enfin la dernière est une splendide De Soto taxi réalisée pour une compagnie de taxi « Black and White Taxi ». Ce sont de superbes et rares objets promotionnels.

Pour rester dans ce thème, j’ai également glissé la photo d’une autre reproduction de Chrysler Airflow, en caoutchouc. Cette dernière, très fidèle, est reproduite à l’échelle du 1/43. Le fabricant est inconnu mais vraisemblablement de la région d’Akron. Il a livré une des plus belles reproductions d’Airflow jamais réalisée.

The Perfect Rubber Company
Rubber : Chrysler Airflow, très peu fréquente version

Ce modèle est rare. Sachant que je possédais cette miniature, un collectionneur de la Nouvelle Orleans, Edward Comeaux, avait cherché à me l’échanger. Son entreprise est demeurée sans succès.

Je vous proposerai d’autres articles sur cette auto qui me tient à cœur, et qui a eu l’honneur d’être reproduite par de nombreux fabricants. Mais pour cela, nous partirons en Scandinavie.

 

 

Monex: Une Jeep à Checkpoint Charlie

Monex: Une Jeep à Checkpoint Charlie

Nous l’avons vu précédemment avec Wiking, après la seconde guerre mondiale, les fabricants Allemands ont tous inscrit des véhicules américains à leur catalogue.

Quel véhicule, mieux que la Jeep pouvait symboliser aux yeux des clients l’Amérique ? Après la guerre, c’était vraiment l’auto à reproduire, symbolise de la liberté retrouvée.

Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone

Dinky Toys France ne fit pas exception, et, rue Rebeval, dans le 19ème arrondissement de Paris, la première nouveauté après Guerre fut une jeep aux couleurs de US Army.

En France, de très nombreux petits fabricants s’intéressèrent également à ce sympathique véhicule. Inca, Polichinelle, MV et d’autres petits fabricants restés inconnus se mirent à proposer des reproductions de Jeep. Il serait intéressant de savoir pourquoi, si, pour chaque fabricant, la première mouture de leurs production fut aux couleurs de l’US army, ils ont très vite fait évoluer leur gamme vers des versions sans lien avec l’armée américaine : ainsi Polichinelle proposa des versions « France libre » du Général Leclercq et une série tour de France et Dinky Toys France opta pour une version civile, avec maintien de l’étoile qui était gravée sur le coté gauche.

Pour un jouet, la Jeep de la firme Monex présentée est excessivement fidèle. Caractéristique peu fréquente pour une auto injectée en zamac, elle est entièrement démontable et accompagnée d’un petit livret explicatif. Une petite goupille au centre de l’arbre de transmission retient l’ensemble. Il est surprenant cependant de ne pas trouver sur ce jouet aussi détaillé la reproduction du moteur. Si le pare brise, rabattable, moulé en zamac manque de finesse, l’ensemble reste convaincant. Les modèles produits par cette petite firme sont rarissimes.

Sur la boîte de la Jeep figure une mention peu fréquente indiquant que l’entreprise est installée dans le « secteur américain » (Amerik sektor) : la firme Monex était bien sûr enclavée dans Berlin. Il est plus courant de voir apparaitre la mention « US Zone »..

Nous connaissons au moins deux autres véhicules de cet éphémère fabricant que nous vous présenterons plus tard.

Cette firme n’est pas mentionnée dans l’ouvrage de Paolo Rampini dont le listing est pourtant très complet, ce qui est un indice de la rareté de cet objet ! Enfin, on peut s’étonner du choix du fabricant de ne pas avoir décoré sa Jeep aux couleurs de l’US army. C’était sans doute se priver d’une vente importante auprès des GI présents sur place. Mais il est possible que pour cette firme Allemande, comme pour les firmes françaises d’ailleurs, passée l’heure de la libération, la présence des alliés soit ressentie comme pesante sur la vie de tous les jours.

Monex Christian A. Lassen KG Berlin metallwerk Neukölln n° 103