- Fabricant: Mercury
- Modèle : Alfa Romeo Giulietta Sprint
- réf. : 3
- 1954 : chassis argent
- 1959 : chassis chromé
Un Mack pompier dans les rues de Londres
Il est parfois des logiques industrielles qui échappent au premier abord. Le cas de ce camion Mack pompier semi-remorque grande échelle en est une. C’est en effet le fabricant britannique Moore qui est l’auteur de cette reproduction.
Que peut bien faire ce beau camion Mack d’origine américaine dans les rues de Londres ? Le Royaume uni s’est toujours singularisé avec des véhicules que l’on ne rencontre nulle part ailleurs à l’exemple de ses autobus et de ses taxis. Les véhicules d’incendie ne font pas exception à la règle.
Les Merryweather et les Dennis, constructeurs britanniques de véhicules spéciaux, dont bien évidemment des véhicules d’incendie, ont produit des véhicules aux formes typiques que l’on ne croise que dans les pays du Commonwealth.
Remontons le temps. Tootsietoys, firme qui vit le jour dans les années 20, à Chicago, avait implanté une unité de fabrication en Grande-Bretagne. Ce fait est peu connu. Il y a une vingtaine d’années, dans une bourse à Londres, nous avons acquis un coffret Tootsietoys composé de camions Mack bulldog. La présentation du coffret ainsi que l’étiquette était identique aux coffrets américains. Mais un examen minutieux révéla une surprise : la présence de la mention Made in England. Plus tard, lors de nos voyages outre-atlantique, nous avons eu l’occasion de converser avec de grands amateurs de Tootsietoys. Nous leur avons signalé cette variante étrange et nous nous sommes aperçu que peu d’entre eux avait eu connaissance de cette branche anglaise. Nous avons découvert ensuite bien d’autres Tootsietoys « made in England » : Ford A, Ford T, Yellow cab… et un splendide coffret ayant pour thème la poste aérienne et comprenant des avions trimoteurs et des camions Mack qui avaient troqué la livrée US air mail pour celle du royal air mail !
Après quelques recherches auprès de gens compétents nous apprîmes que Jo Hill co, en parallèle à sa propre production, avait fabriqué sous licence ces Tootsietoys. On peut penser que Tootsietoys avait expédié en Grande-Bretagne des moules utilisés pour la production de modèles qui n’étaient plus à son catalogue. Le moulage, en plomb est plus grossier, plus empâté, que les modèles américains. Nous aurons le plaisir de vous présenter plus tard ces coffrets. Il y a donc bien eu une tentative d’implantation de production en Europe. Enfin, en Grande Bretagne pour être précis. Il est clair que Tootsietoys USA essaya par le biais d’importateurs de diffuser ses produits « made in USA » en Belgique, Suisse, Suède et même en Angleterre par l’intermédiaire de l’entreprise Moore.
Il est assez fréquent de rencontrer des jouets provenant de Chicago dans ces contrées, mais en aucun cas des Jo hill co, qui n’ont jamais été exportées. L’histoire se répétera, mais dans l’autre sens, avec une série de Lone star exploitée outre atlantique par Tootsietoys
Concernant ce camion Mack, nous possédons très peu d’éléments. Au premier regard on peut penser à un modèle où la seule différence serait le boîtage. C’est d’ailleurs la présence de cette étrange boîte qui nous a attiré. Un examen comparatif avec la version américaine nous amène à conclure que de nombreux détails ont été retouchés. Nous vous laissons constater sur les clichés.
Le fabricant Moore n’est pas listé par Paolo Rampini. D’ailleurs est-ce un fabricant ? … en fait, Moore était l’importateur officiel de Tootsietoys en Grande-Bretagne. Avant la Guerre, il a donc vendu, parallèlement aux modèles Jo Hill co fabriqués en Angleterre des modèles made in USA. Après guerre, il s’est aventuré dans la production comme Jo Hill co en retouchant ce camion Mack : ce fut un essai unique et malheureux.
C’était il y a cent ans… Ernst Plank
C’était il y a cent ans… Ernst Plank
Voici le troisième épisode de l’histoire des jouets Ernst Plank, après les épisodes 66 et 67. Celui ci concerne les utilitaires avec carrosserie spéciale.
Vous reconnaitrez
- un camion de déménagement
- un camion fourgon
- un camion balayeuse
- un camion postal.
La suite au prochain numéro…
Quand le Willeme devint le camion Bernard …
Tous les collectionneurs de longue date ont souvent été confrontés à cette question : maintenant que vous avez tout, qu’est ce que vous pourriez encore chercher ? Le problème, c’est qu’un collectionneur qui ne cherche plus n’est plus tout à fait un collectionneur !
En fait, le collectionneur n’est jamais rassasié.
Quel que soit son domaine de prédilection, plus il avance dans sa collection et plus il comprend la complexité et l’étendue de ce domaine. Au final, le collectionneur est rassuré par le sentiment d’infini.
L’anecdote du camion Bernard illustre à merveille cette vérité. Lors du salon 2010 de l’auto ancienne de Reims qui est, soit dit en passant, un salon d’envergure internationale bien plus convivial que nos salons parisiens, au détour d’un stand, j’ai repéré ce camion dans une vitrine. Ma curiosité de collectionneur m’a poussé à l’examiner de plus près.
Ce modèle est normalement issu des coffrets de montage Sahara, PL2 ou PL4 ; ils résultent de l’assemblage par vis des composants : cabine, vitrage, châssis …
Ces coffrets permettaient à leurs propriétaires d’assembler à l’infini les cabines de Berliet, Bernard, Willeme et Unic. Le côté ludique lié au montage-démontage était prédominant.
Mais dans le cas du camion Bernard présenté ci-dessous, l’unité de couleur entre la cabine et la remorque, inhabituelle dans les coffrets, m’interpella. Après l’avoir pris en main ma surprise fut grande de m’apercevoir que le camion et la remorque étaient rivetés. Ce camion Bernard n’était donc pas un assemblage provenant d’un coffret, mais bien un modèle proposé tel quel par Solido. Pour des raisons que nous ignorons, il a remplacé, sur une période excessivement courte le Willeme. On peut imaginer par exemple que le moule de celui-ci était en maintenance. La rareté de ce modèle, qui n’est mentionnée dans aucun livre est évidente.
Preuve que même lorsqu’on ne cherche plus rien, on peut encore espérer trouver quelque chose : ce sont les heureuses surprises de la vie des collectionneurs.
Ernst Plank et le jouet devint vivant – 1
Il y a une quinzaine d’années alors que nous étions chez Monsieur Scherpereel, pionnier et grand marchand parisien, nous sommes tombés en arrêt devant deux objets : un petit hangar en tôle et la limousine qu’il abritait. Nous avons tout de suite été séduits par la qualité d’exécution de ces jouets et leur poésie, et nous avons souhaité avoir davantage d’informations sur ces jouets Ernst Plank de provenance germanique.
Nous avons interrogé différents marchands allemands. A l’évocation du nom du fabricant, venait immanquablement la même réponse : nos interlocuteurs citaient le même collectionneur, Rolf Naskret, qui acquérait tous modèles de la marque, sans même leur donner une chance d’être proposés sur le marché. Il avait à cette fin tissé un réseau de marchands et de collectionneurs.
De mémoire, nous n’avions jamais vu un collectionneur tenir un secteur du marché de la miniature comme le faisait Rolf Naskret.
Pour plus d’efficacité, il passait des encarts publicitaires dans différentes revues spécialisée sur le jouet ancien. Rolf Naskret était tombé littéralement amoureux de cette firme : il ne se contentait pas d’acquérir des modèles, mais faisait des recherches avec des catalogues d’époque afin d’établir ou de tenter d’établir une liste de la production. Nous sommes donc entrés en contact avec lui. Il avait accumulé un nombre important de doublons qu’il présentait dans les bourses d’échange à seule fin de faire découvrir ces modèles aux collectionneurs et de faire partager sa passion. Il ne les vendait pas, bien entendu. Il arrive cependant un moment où l’acquisition du quatrième exemplaire d’un modèle similaire doit logiquement conduire à une forme d’interrogation. Il est du principe même de la collection de s’enrichir régulièrement de nouveaux spécimens. Il est parfois important de savoir élargir son domaine de prédilection, afin de ne pas sombrer dans la monotonie. Bien sûr, chaque collectionneur trouve son équilibre personnel entre la contemplation des modèles déjà acquis et l’excitation des acquisitions projetées. C’est une alchimie mystérieuse.
Bref, notre ami d’outre Rhin commençait à tourner en rond. Il s’était décidé à nous céder, au compte goutte, quelques doubles. Survint alors un élément imprévisible. A l’aube, lors d’un déballage à Bruchsal en Allemagne, nous trouvâmes un très beau tracteur agricole. Comme nous avions bien retenu les leçons de M. Naskret, nous avons reconnu sans peine la patte du fabricant Allemand : il s’est trouvé que ce fameux petit tracteur était en fait un des derniers modèles que M. Naskret cherchait encore. Il en connaissait l’existence pour l’avoir vu sur un catalogue, mais ne l’avait jamais rencontré en vrai. Il nous proposa un échange assez avantageux.
Notre logique de collectionneur nous incita cependant à le conserver et il accepta de bonne grâce notre choix malgré une ultime surenchère. Quelques mois plus tard, il nous contacta pour nous céder l’intégralité de sa collection. Sans doute le fait de savoir que nous la conserverions intégralement dû peser dans son choix.
Nous récupérâmes également la documentation, les personnages, les trains et autres aéronefs et dirigeables. Nous y reviendrons plus tard.