Archives de catégorie : Solido

Vielen Dank !

Vielen Dank !

Ce matin-là, lorsque  la factrice m’a apporté le courrier au magasin, j’ai été intrigué par une grande enveloppe. Les timbres apposés dans l’angle droit représentaient des automobiles et signaient déjà une attention délicate. La lettre avait été postée d’Allemagne. A l’intérieur j’ai trouvé une petite boîte plate et une lettre dont le contenu m’a fait grand plaisir.

 

Un client de Munich, lecteur du blog, M. Hirsch me remerciait pour le plaisir que lui avaient procuré la lecture et les photos du blog sur les camions sahariens Quiralu. Et pour accompagner sur les photos les dromadaires de mes Berliet Quiralu, il m’offrait des petits animaux en bois de chez Erzgebirge.

Au- delà du geste, j’ai énormément apprécié cette petite reconnaissance venant de l’étranger. Ce n’est pas la première fois que des lecteurs non francophones me parlent du plaisir qu’ils ont à lire, et à essayer de comprendre le texte qui accompagne les photos du blog. En Suède, en Grande-Bretagne, plusieurs personnes m’en ont parlé. L’attention m’a beaucoup touché, et c’est avec jubilation que le soir à la maison je montrai cela à mon épouse.

 

C’est donc à M. Hirsch que je dédie la suite des aventures des camions français au Sahara, en n’oubliant pas de placer sur les clichés ses petits animaux en bois.

Nous avons vu précédemment que la France du milieu des années cinquante  avait les yeux tournés vers le Sahara. Et le pétrole du Sahara a retenu l’attention de nos fabricants de jouets nationaux.

Dans ces années, Solido, commençait sérieusement à grignoter des parts de marché avec la série 100, mais aussi avec la série 300 consacrée aux gros porteurs.

Cette série est équipée des mêmes innovations techniques que la série 100 : vitrage, aménagement intérieur, et surtout suspension. Elle est de plus conçue de manière très intelligente puisqu’elle est prévue pour être démontable, avec des éléments interchangeables entre les différentes cabines. En fait elle synthétise le savoir-faire (suspension…) et l’histoire de la firme (jouets ludiques transformables).

Je pense qu’on ne met pas assez en avant ces prouesses techniques. Un ancien employé du bureau d’étude de Meccano me confia récemment toute l’admiration qu’il avait pour le bureau d’étude de chez Solido.

Le camion du jour est tout simplement majestueux. Il ouvre cette série 300. Dans l’ouvrage consacré aux transports dans le Sahara, le Berliet TBO est omniprésent, bien plus fréquent que le GBO vu auparavant (voir le blog sur le Berliet  GBO).

L’idée d’avoir conçu un derrick à assembler comme chargement de la remorque plateau est excellente. En effet, au fil des pages des ouvrages consacrés à ce type de véhicules, une évidence s’impose : tout est simple dans les remorques, chargement, équipement. On doit pouvoir réparer, entretenir et décharger rapidement. Cela a donné des idées à Solido.

En effet, avec quelques boulons, la remorque plateau se transforme en remorque ridelles ou en remorque équipée de glissières où sont fixées latéralement des cuves.

Sur notre TBO, ce sont de simples ranchers en plastique qui sont censés maintenir en place le derrick.

Les premiers exemplaires sont équipés de superbes jantes en acier, et reçoivent une finition tricolore du plus bel effet .Le pavillon du tracteur est peint de couleur blanche. Les éléments en plastique (filtre, treuil, et ranchers) sont injectés en plastique de couleur verte. La boîte reçoit une mention « 200cv ».

Plus tard, c’est la mention « 300cv » qui apparaitra sans autres changements que la peinture devenant bicolore (plus d’ailes avant peintes de couleur noire). Le châssis du tracteur pouvant être de couleur gris ou sable. Fort logiquement, en rapport avec la réalité, les éléments en plastique sont désormais injectés de couleur noire.

 

J’ai trouvé une version intéressante où la remorque plateau équipée du derrick a fait place à celle équipée des ridelles.  Cette variante est peut-être due à une rupture momentanée du stock de derricks en plastique. La remorque est rivetée.

Le derrick a également été vendu séparément en boîte transparente. Pour l’occasion il est plus important et possède un phare à positionner à son sommet (très rare accessoire).

Parallèlement Solido produira des coffrets « Sahara » où l’on retrouve le bungalow, le derrick et les cuves en plastique. Là aussi, ces coffrets sont difficiles à se procurer.

Ce camion demeure un émouvant témoignage de cette période. C’est à mes yeux la plus belle réussite de la série Sahara.

Mise à mort

Mise à mort

« L’attelage entra par le pont tournant des Tuileries. Dehors, le peuple avait choisi le silence pour marquer son mépris et sa colère. Un vaste silence. La lourde berline allemande roulait, funèbre ». Ces phrases sont extraites de l’émission de Karine Le Bail diffusée sur France Musique le dimanche 2 juillet 2017 et consacrée  au silence.

Elle décrivait ainsi le retour de Louis XVI à Paris après sa fuite avortée à Varennes, parlait d’excommunication du silence,  de mise à mort cérémonielle de la monarchie.

Le retour du roi aurait pu s’accompagner de vociférations et  de cris de colère. C’est tout le contraire qui se produisit.

 

Je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec une autre mise à mort, celle des miniatures  automobiles qui étaient apparues dans les années vingt et qui reproduisaient des véhicules réalistes.

Le silence résultant du roulement des roues en plastique montées sur des axes aiguilles a révolutionné le paysage des miniatures automobiles. Revenons en arrière. En 1967, Mattel, un des leaders mondiaux de la fabrication de jouets lance une branche dénommée « Hot Wheels ». Les autos sont reproduites à une échelle inférieure au 1/43, elles sont environ au 1/70. Mais ce n’est pas là que réside l’innovation. La première résulte du choix des véhicules. Nous sommes en pleine révolution culturelle et idéologique. Les premières miniatures reproduisent des autos sportives américaines, que l’on appelle familièrement « muscle car » : Corvette et Mustang figurent au catalogue. Au milieu des années soixante, la Californie voit l’apparition des beatniks et de leurs drôles de véhicules qui cherchent à se démarquer de l’idéologie bien pensante. Hot Wheels s’affirme alors comme une entreprise californienne décomplexée et lance une série de miniatures reproduisant des véhicules provocants.

Le paysage routier est bouleversé :  jeunes et moins jeunes transforment leurs motos en chopper, les autos d’avant-guerre en « hot rod » ou les décorent avec des fleurs et les messages pacifiques des Kombi Volkswagen. Hot Wheels va surfer sur cette transformation du parc automobile californien.

La seconde innovation c’est l’utilisation de ces fameux axes aiguilles et l’emploi de roues monobloc en plastique qui assurent aux miniatures un roulement sans friction et des vitesses de déplacement jamais vues. Le succès est immédiat. Très bien implantées aux Etats-Unis, Matchbox et Corgi Toys observent la chute de leurs ventes et comprennent  très rapidement le changement qui s’opère.  Elles réagissent plus vite que les autres firmes européennes, moins ancrées au pays de l’oncle Sam. Elles adapteront dans un premier temps leurs modèles aux axes aiguilles. Le mouvement est irréversible. Il va s’accélérer. Une petite analyse montre que les fabricants de jouets, outre l’obligation de s’adapter à la demande, ont tout intérêt à aller dans ce type de fabrication. Les miniatures sont plus économiques à fabriquer. Finie la course aux gadgets. Finis les modèles avec toutes les parties ouvrantes, finies les innovations coûteuses comme la direction au volant et l’éclairage intérieur. Les fabricants  ont  également tout intérêt à opter pour une standardisation des roues.

On peut même dire que c’est de manière inespérée  qu’ils voient le marché se transformer.  Les gamins des années soixante-dix  réclament des couleurs métallisées criardes, des roues en plastique monobloc, des chromes exubérants, des moteurs simplistes et apparents. Bref,  même  dans le domaine de la miniature automobile nous assistons  à une vraie révolution culturelle ! Pour ma part je n’ai jamais réussi à m’adapter ! Cela reste même du domaine de l’incompréhension. Comment trouver du charme à ces objets ? Encore aujourd’hui, je regarde cela avec étonnement.

Comment le mauvais goût a-t-il pu s’imposer à ce point alors que les fabricants nous régalaient de miniatures de plus en plus attrayantes. Fallait-il faire table rase du passé ?  Casser ce que l’on avait adoré ?

Certaines firmes vont résister et refuser la facilité. Encore une fois, Solido peut sortir grandi de cet épisode. Ici, la méfiance qu’avait M. De Vazeilles pour le marché américain a peut-être joué. Bref, en 1969, Solido continue son bonhomme de chemin, imperturbable. La Porsche 908 L produite cette année-là est donc équipée de jantes en zamac, fidèles à celle de l’auto, et de pneus rapportés. On note la présence de coussinets  en nylon  au niveau des moyeux des roues pour parfaire le roulement …Les portes ouvrantes (ingénieux système d’ouverture) et l’aileron stabilisateur sont les deux « plus » que Solido  offre à ses petits clients.

Fin 1968,  Solido avait déjà pensé à reproduire cette auto. La décoration prévue sur l’affichette ne fait aucun doute. Elle est aussi listée  ainsi sur le catalogue .  C’est la version vue  à Montlhéry et vainqueur de ces mêmes 1000 km de Paris 1968, numéro 12, avec Stommelen et Hermann.

Puis fut prévue la version des 24 heures du Mans 1968. Le catalogue Solido l’atteste.  Cette version sortira en fin de production sous la marque  Top 43 dans les années 1980.

Mais finalement l’arrivée spectaculaire des 24 Heures du Mans 1969 a dû précipiter le choix de cette version . L’auto y sera battue sur le fil par la Ford GT40 de Jacky Ickx. Aujourd’hui encore la course continue de marquer les esprits.(voir la video de l’arrivée des 24 heures du mans 1969) .

C’est aussi dans cette course qu’est apparue la nouvelle Porsche, la 917 qui a laissé son empreinte dans l’histoire (voir le blog consacré à la Porsche 917 Dinky Toys).

Jean de Vazeilles a dû regretter d’avoir trop attendu : la 908 est sortie un peu tard, alors que l’avenir appartenait désormais à la 917 ! Solido proposera la  version courte qui remporta l’édition  1970.  La firme d’Ivry -la-Bataille  aura été plus réactive et proposera une reproduction de toute beauté. Du très grand Solido. Deux superbes Porsche en peu de temps.

La décoration de la 908L (« L » pour Lang Heck – longue queue) est exacte. Elle doit être finalisée à l’aide d’une planche complémentaire.

La miniature finira sa carrière, assez brève, au Brésil. Elle ne semble pas avoir été produite chez Dalia en Espagne dans une décoration différente de celle vue en France.

Solido a résisté à la déferlante roues rapides tandis que Matchbox, Corgi Toys puis Politoys, Mebetoys et même Märklin   succombaient à cette mode basée sur la simplification. Et Dinky Toys ? Les Anglais sont déjà très mal en point, ils vont suivre bien sûr.

Et Dinky Toys France ? Ne manquez pas le blog de la semaine prochaine pour savoir ce qui s’est passé à Bobigny. Une surprise, de taille vous attend. Vous pouvez en attendant  revoir le blog sur la Ferrari 312 P  de chez Dinky Toys France ,miniature contemporaine à la Porsche 908 du jour.

(voir article  suivant  et la surprise de Bobigny)

La Solido Ford Thunderbird au camping

La Solido Ford Thunderbird au camping

S’il est un trait qui caractérise bien Jean de Vazeilles, c’est d’être fidèle à ses convictions. Et c’est dans cet esprit qu’il reprend les rênes de Solido, l’entreprise familiale.

Ludiques. Les autos doivent être ludiques. Pour cela, son père avait conçu des jouets démontables. Et jusqu’à la cession de son entreprise au milieu des années soixante-dix, contre vents et marées, Jean de Vazeilles restera attaché à ce principe et veillera à ce qu’on propose des coffrets contenant des modèles à assembler. C’est ce qui avait fait la renommée de Solido dès le début des années trente.

Les axes aiguille, les couleurs flashy, les parties ouvrantes, les roues en nylon, rien ne viendra contrarier la certitude de Jean de Vazeilles selon laquelle les enfants ont plaisir à démonter leurs miniatures puis à les remonter. Certitude vérifiée, j’ai personnellement beaucoup utilisé la petite clef Solido. Cela fonctionnait si bien que l’on se prenait à rêver, on était le roi de la mécanique.

Nous avons vu il y a quelques temps comment la Ford Thunderbrid cabriolet avait servi de transition entre la série Junior et la série 100 (voir l’article sur la Ford Thunderbird cabriolet). L’histoire bégaie, et c’est sa descendante, la Ford Thunderbird coupé 1963 (voir l’article sur la Ford Thunderbird coupé référence 128) qui va inaugurer les nouveaux coffrets démontables succédant, dans l’esprit, aux coffrets Junior des années cinquante.

Il est bien difficile de savoir si cela est dû au lien avec la maison Ford, au hasard, ou tout simplement au besoin pour Solido d’amortir le moule de cette Ford Thunderbird coupé. N’oublions pas que Jean de Vazeilles était un bon gestionnaire. Le moule, coûteux, devait être rentabilisé au plus vite. Il aurait fallu lui poser la question.

Solido lancera donc deux coffrets : Week-End 1 et Week-End 2. Dans le premier c’est une Alfa Romeo 2600 qui est fournie. Dans le second c’est la Ford Thunderbird qui doit tracter la caravane.
L’Alfa Romeo avait précédé l’américaine au catalogue (référence 125) et possédait aussi les portes ouvrantes. La différence entre les deux coffrets consiste en la fourniture d’un hors-bord, d’une tente de camping et de personnages de la marque Starlux.

D’accord pour le hors-bord, mais quand on a ce type d’auto on va à l’hôtel et pas au camping !

Le coffret Week-end 2 connaîtra une très longue carrière. Encore une manière d’amortir au mieux l’outillage. Il sera rebaptisé « Caravaning » et la Thunderbird s’y verra finalement supplantée par une Renault 30 ou une Citroën CX plus en phase avec les années 80.

L’illustration du couvercle du coffret sera remaniée deux fois ! La dernière coïncide avec nos débuts de collectionneurs, au milieu des années soixante-dix ! C’était hier.

Avez-vous la référence 160 de chez Solido ?

Avez-vous la référence 160 de chez Solido ?

J’entends parfois des collectionneurs me dire qu’ils ont enfin fini la série 100. Cela me fait toujours un peu sourire, car cette série peut se décliner à l’infini.

La série 100 comprend les modèles référencés du numéro 100 au numéro 199. Tous les numéros compris entre ces deux chiffres ont été programmés.

Mais certains projets n’ont jamais vu le jour. Le plus connu est  celui de  la Ferrari 500 Superfast référencé 155. Mais le numéro 160 vous dit-il quelque chose ? Il ne reste de ce projet daté de novembre 1966 qu’une esquisse faite par Jean Blanche pour illustrer le catalogue.

Cette référence est précédée de deux coffrets qui ont été intégrés à la série 100, à savoir le  numéro 158 (Alfa Romeo Giulietta spider avec caravane Nottin) et le 159 (Citroën Ami 6 break avec remorque et canot).

La référence 160 devait être celle d’une  Ford Thunderbird  coupé 1963 à laquelle était attelée  une caravane Tekno Sprite Musketeer. On sait que des accords commerciaux avaient rapproché Tekno et Solido depuis longtemps : des accords d’échange et de location de moules mais aussi de distribution. Sur le papier, le choix de cette association est excellent. Cependant j’émets quelques doutes.

Solido Ford Thunderbirds avec caravane Tekno et remorque avec canot
Solido Ford Thunderbirds avec caravane Tekno et remorque avec canot

Le premier est tout simple. Compte tenu de la largeur de la caravane, Solido aurait été contraint de réaliser un nouveau boîtage.  Le boîtage existant est commun à trois références : Aux deux attelages décrits plus haut mais aussi  à la référence  215, comprenant le Renault 4×4 bâché gendarmerie avec la moto BSA et les deux figurines. Pour la petite histoire, ce coffret en plastique composé d’un socle ajouré en plastique de couleur argent avec un couvercle transparent fut fabriqué à Monaco  chez Monovac. Il ne faut jamais oublier que pour un industriel le boîtage du produit et l’emballage pour les expéditions doivent être standardisés.

Un autre doute et non des moindres tient au système d’accrochage de la caravane Tekno. Une adaptation était certes envisageable.

Mais un point ne peut échapper aux amateurs de Solido. C’est la fragilité, le talon d’Achille pourrait-on dire de cette miniature, à savoir, sa suspension arrière. Or, la caravane scandinave fait un certain poids. Pas besoin d’accrocher  une caravane pour la rendre défectueuse. La forme conique du ressort est mal adaptée.

Ces deux points ont certainement joué en défaveur de ce projet dont il reste ce superbe et exceptionnel dessin de Jean Blanche que j’ai eu le plaisir de récupérer auprès de  Mme Azéma.

 

Ford et Solido: une longue complicité

Ford et Solido: une longue complicité

Avez-vous déjà compté le nombre de miniatures arborant le logo Ford dans la fameuse série 100 de chez Solido ? Il y en a huit, ce qui place le fabricant de Detroit au troisième rang des marques automobiles les plus représentées dans cette série. Ferrari détient le record avec 14 modèles. La seconde marche du podium est occupée par la firme allemande Porsche, avec neuf unités, juste devant Ford et ses huit modèles. Les trois marques représentent presque le tiers de la série 100. A travers ces chiffres, un constat s’impose. Celui de l’attachement et de la fidélité de Solido envers certaines firmes automobiles.

 

Pourquoi? M. De Vazeilles s’est exprimé sur le sujet en expliquant que certaines firmes comme Mercedes fournissaient les plans très facilement. D’autres entreprises comme Ferrari laissaient faire sans demander de contrepartie financière, comme c’est désormais le cas.
Il semble aussi qu’il y ait eu des affinités plus fortes avec certaines marques.

Ainsi, Ford a toujours bénéficié d’un traitement de faveur. Solido visait peut-être une ouverture sur le marché américain. On constate la volonté de proposer les déclinaisons et les évolutions d’un même modèle au fil des ans.

Par exemple, quand en 1956 Solido décide d’incorporer une version pick-up à sa gamme Junior, c’est une Ford qu’elle choisit. Près de quinze ans plus tard, dans sa série Major ressuscitée ce sera également une Ford, d’un millésime contemporain au coffret, qui remplira cette mission dans le coffret Major IV. Cette continuité montre bien les liens entre Solido et certaines firmes automobiles. Il aurait été intéressant que Bertrand Azéma questionne M. De Vazeilles sur ce sujet. Pouvait-il y avoir un contrat entre Ford et Solido ?

Dans la même logique, lorsque le cabriolet Ford Thunderbird a perdu son intérêt, il a été remplacé l’année de son éviction du catalogue, en 1963, par une autre version de la Thunderbird, plus moderne.

Solido ayant lancé en 1961 ses fameuses portes ouvrantes, elle choisit pour la nouvelle mouture de la Thunderbird la version coupé, avec portes ouvrantes bien entendu. Cela permettra au bureau d’étude de montrer l’étendue de son talent. Il est aussi très intéressant de constater que plus de vingt-cinq ans plus tard, quand Solido dans sa série Age d’or, se tourne vers les autos américaines de la période dite des « fifties » et des « sixties » très en vue dans les années quatre-vingt, c’est encore une Ford Thunderbird qu’elle propose. Ultime clin d’œil au passé, ce sera une version cabriolet du modèle 1961 ! Cette fois c’est le capot moteur qui est ouvrant.

Je me souviens très bien comment Bertrand Azéma m’a dévoilé la sortie prochaine de cette Age d’or avec des yeux gourmands. Nul doute qu’il avait conseillé le bureau d’étude dans ce choix.

Cette référence 128 va connaitre une très longue carrière. Lorsque l’on a commencé à chercher les variantes de couleurs au milieu des années 70, sa cote était basse du fait qu’elle était encore disponible dans les coffrets Caravaning. Cette ultime version était disponible en vert pomme. Quelle drôle d’idée !

Désormais c’est une auto prisée. Les nombreuses variantes de teintes excitent la convoitise des collectionneurs. Il y a pourtant à mes yeux de fausses raretés. Les versions bicolores, spectaculaires, ne sont pas rares. J’en ai vu bien plus souvent que des versions de couleur jaune, bleu métallisé ou rouge métallisé.

L’auto sera d’abord produite avec des phares moulés, peints de couleur or. Le châssis est généralement peint de couleur grise. Il faut toujours se méfier avec une firme comme Solido, des versions intermédiaires ne sont jamais à exclure.

En 1965, Solido voudra donner un coup de fouet à sa gamme en lançant la série « luxe 65 ». Il lui faudra créer et mouler une plaque minéralogique sous le pare-chocs avant pour apposer l’immatriculation en papier fournie avec chaque auto. L’entreprise profitera de cette modification pour équiper son modèle de phares translucides.

Il est intéressant de constater que Solido continuera d’employer certaines teintes après avoir effectué cette modification, ce qui tend à prouver une certaine rigueur dans le choix de ces teintes et surtout la programmation de ces dernières dans le temps.

(voir l’article sur la Ford Thunderbird cabriolet 113B)