Archives de catégorie : Dinky Toys

Dinky Toys Citroën DS présidentielle

Le projet ressuscité de DS présidentielle

Je me suis replongé dans l’article de la revue « Modelisme » où figurait cette DS présidentielle. Le numéro 51 était consacré à la seconde exposition de miniatures organisée par le Mini Auto Club dans les locaux de Simca, sur les Champs-Élysées.

Modelisme DS présidentielle
Modelisme DS présidentielle

A en croire Jacques Greilsamer, alors à la tête de Modélisme, revue et boutique, la manifestation a eu un grand succès. C’est grâce à de telles initiatives, qui ont permis la rencontre des grands noms du modélisme, que la passion du modèle réduit s’est développée.

Il faut ici rendre hommage à Jacques Greilsamer qui savait si bien mélanger les genres. On pouvait voir des vitrines consacrées à de belles maquettes en plastique de voitures américaines en cotoyer une autre retraçant l’histoire de l’automobile, puis plus loin un espace autour du thème des autos de rallye, sans oublier une unité consacrée aux jouets anciens. Le panorama était complet.

Parmi les célébrités présentes figurait un certain Claude Thibivilliers. La revue indique à son sujet qu’il « présentait ses remarquables transformations : Mercedes 600 du Pape, 204 Peugeot coupé Ducarme, Rolls-Royce Phantom V de la reine d’Angleterre, Bugatti Royale cabriolet Esders, Renault 8 Gordini type Tour de Corse et le majestueux cortège des DS présidentielles, à partir des Citroën Dinky Toys de série qui obtint un vif succès ». Ce reportage est particulièrement intéressant puisqu’on voit se dessiner des projets dont certains vont aboutir chez Meccano, comme la Gordini. Meccano va également exploiter le thème des autos des grandes personnalités.

Citroên DS Présidentielle prototype et boîte bleue
Citroên DS Présidentielle

Le projet de la DS présidentielle sur la base de la berline référence 530 ne verra pas le jour, mais nous savons ce qu’il adviendra avec la superbe DS spéciale créée en 1970. Il y a fort à parier que ce genre d’exposition a permis à Meccano de déterminer ses futurs choix. Lorsqu’on lit le reportage et qu’on regarde les photos qui l’agrémentent, on comprend très bien le succès remporté par le cortège présidentiel et l’empressement de Meccano à reproduire par la suite les toutes nouvelles voitures de l’Elysée. La 204 coupé sera, elle, abandonnée.

Je pense, sans pouvoir l’affirmer, que Claude Thibivilliers rentrera chez Meccano avec ses projets juste après l’exposition. Les productions du personnage sont difficiles à appréhender. En effet, ce dernier était, comme nous venons de le voir, un collectionneur habile et passionné. La frontière entre ses productions personnelles et celles qu’il a réalisées pour Meccano en tant que salarié est assez floue.

La DS présidentielle que je présente ce jour vient du bureau d’étude de Meccano. Elle a donc été réalisée par les soins de Claude Thibivilliers, en tant que salarié. La miniature est dûment rivetée. Cependant, lorsqu’on regarde la photo du magasine Modélisme, on relève des différences entre les deux modèles, notamment la baguette latérale et les phares supplémentaires. L’exemplaire que je vous présente ne comporte aucune trace de colle. On peut penser que Claude Thibivilliers devenu salarié chez Meccano a repris certaines idées qu’il venait d’expérimenter à titre de collectionneur. Il proposa peut-être aussi le coupé Peugeot 204. Un détail vient étayer cette thèse. Je vous ai dit que l’exemplaire récupéré était riveté. J’ai trouvé, par une autre source un autre modèle qui peut être relié à cette auto présidentielle. Il s’agit d’une berline DS, portant la référence 530, arborant une finition noire avec pavillon ivoire. La finition de cette dernière est identique à un modèle de série.

Mon idée est que Meccano a réalisé une série de Citroën DS 19 noires, afin de fournir des bases à Claude Thibivilliers pour exécuter un autre cortège par exemple, dont le seul exemplaire qui nous serait parvenu serait l’exemplaire présenté ce jour. A cette occasion, sachant que la fabrication d’une teinte spéciale doit se faire en un certain nombre d’exemplaires d’autres mariages de couleurs auraient été envisagés, dont cet exemplaire noir et ivoire.

Dinky Toys Citroën DS présidentielle (2)

Le Général a disparu de la DS Présidentielle

Le 29 mai 1968, le général de Gaulle est introuvable. Même son Premier ministre, Georges Pompidou, ignore où il se trouve. Il a pris l’initiative de reporter le conseil des ministres du mercredi au jeudi en prétextant que le Général avait besoin de se reposer à Colombey-les-Deux-Eglises.

Citroên DS Présidentielle
Citroên DS Présidentielle

Mais Bernard Tricot, le secrétaire général de la Présidence qui a cherché à joindre le Président sait qu’il n’est pas parti à Colombey-Les-Deux-Eglises.

Durant plusieurs heures, personne ne saura où est le Général de Gaulle. Il est en fait parti en hélicoptère à Baden-Baden. Ce que les collectionneurs de miniatures ignorent, c’est que cette situation va se reproduire. Pour cela je vous propose un petit retour dans le passé.

L’histoire débute au milieu des années 80. J’ai déjà eu l’occasion, avec la présentation des Peugeot D3A de vous raconter comment, dans une petite bourse d’échange aux jouets en région parisienne, j’ai eu la chance de rencontrer un ancien salarié de la maison Meccano. Ce dernier m’avait invité à venir chez lui afin de concrétiser quelques achats de Dinky Toys. Cette rencontre restera gravée à tout jamais dans ma mémoire, au regard notamment des pièces inédites exposées dans une petite vitrine murale.

Vous en saurez davantage à l’occasion de la publication du prochain livre de Jean-Michel Roulet. Dans le cadre des recherches entreprises pour cet ouvrage, je l’ai mis en contact avec cet ancien de Meccano au bénéfice des collectionneurs de Dinky Toys. Je me souviens parfaitement de l’emplacement de la Citroën DS 19 du chef de l’Etat dans la petite vitrine. Très rapidement, j’ai fait le lien avec une photo que j’avais vue dans un numéro de « Modélisme », revue destinée aux passionnés de la miniature. Après quelques recherches j’ai retrouvé le numéro concerné : il s’agissait du numéro 51, paru en février 1967.

Le modèle que j’ai eu sous les yeux avait subi les outrages du temps. Mon hôte m’expliqua comment les modèles avaient été stockés lors du déménagement de Bobigny. Pour diverses raisons, le déménagement avait été opéré en urgence et les modèles empilés dans de grands bacs. Ils avaient été stockés rue du Maroc, dans le 19ème arrondissement, dans un local où quelques salariés assemblaient à longueur d’année des constructions Meccano destinées à être présentées dans les grands magasins. C’est aussi là que furent stockés les moules de Bobigny. C’est dans ces conditions que le Général de Gaulle va disparaître une seconde fois. Doit-on y voir l’œuvre d’un admirateur voulant se l’approprier ou d’un détracteur souhaitant effacer jusqu’à son image ? Toujours est-il que la figurine a été désolidarisée de l’habitacle. Seule demeure la trace de colle. Peut-être a-t-il été simplement oublié au fond de la caisse.

Rendez-vous la semaine prochaine pour la fin de l’histoire, avec notre nouveau président !

Dinky Toys série 28

De 13 à 15

Mon père et moi avons fini par disposer de cette série de 13 véhicules. Pourtant, en 1975, c’est un objectif qui nous paraissait bien difficile à atteindre. Nous avions d’ailleurs mis cette série de côté, optant pour d’autres priorités plus à notre portée car il n’y avait quasiment pas de séries 28 sur le marché.

Gravures Hornby ou Dinky Toys
Gravures Hornby ou Dinky Toys

C’est en Suède que j’ai eu l’opportunité d’acquérir la première, la version « Crawford’s biscuit » au milieu des années 80. Elle était en excellent état et j’ai sauté sur l’occasion. La série était lancée. Dans la mesure du possible, nous avons essayé d’acquérir des pièces en bon état. Nous avons agi sans précipitation mais avec opportunisme, qualité essentielle du collectionneur. Nous avons fini par rassembler toute la série jusqu’à buter, en toute logique, sur la « Firestone ».

Durant les années 90, j’avais rencontré un collectionneur anglais qui avait placé la barre très haut et qui cherchait toutes les variantes possibles concernant la série 28 : les variantes de gravure sous le pavillon, « Hornby series » ou « Dinky Toys », mais aussi toutes les couleurs de roues.

En effet, toutes les versions sont sorties avec des roues en plomb moulées et peintes de couleur acidulée (bleu, rose, vert, violet). La collection des variantes multipliait ainsi le nombre de modèles à acquérir, alors que nous avions déjà du mal à nous procurer un exemplaire de chaque publicité ! Nous n’avons donc jamais cherché les couleurs de roues différentes sur cette série et l’on pourrait considérer que la série a été finie le jour où nous avons enfin déniché celle arborant la marque « Firestone ». Pourtant, et nous venons d’en avoir confirmation, cette série n’est pas finie. Une récente découverte a fait apparaître l’existence d’un modèle promotionnel sur la base de cette camionnette moulée en plomb et qui arbore les couleurs «W.E. Boyce » (verte et rouge).

C’est alors que nous avons eu connaissance de l’existence d’une quinzième version révélée lors de la vente exceptionnelle de la collection de M. Poulet chez Christie’s. L’existence de ce modèle avait été envisagée dans le livre de Mike Richardson sur les Dinky Toys anglais. Il évoquait la possibilité, logique, que le premier modèle publicitaire soit en fait établi sur la base de la série 22, la camionnette de livraison, cette dernière conservant les couleurs d’origine de la série, c’est à dire l’orange et le bleu. Pour faire simple, Meccano aurait appliqué sa première publicité, bien sûr à ses couleurs, Meccano, en utilisant simplement des modèles de la série 22. C’est donc une série 28 avant l’heure. Le jour de la vente, un journaliste du journal « the Times » avait écrit un article sur cette vente d’exception.

A la question, si vous deviez conserver un seul modèle lequel choisiriez vous ? M. Poulet avait répondu sans hésitation que son choix irait à cette camionnette 22 arborant la publicité Meccano. Il était d’ailleurs photographié avec l’objet dans les mains. Ce jour là, j’ai eu l’opportunité de l’acquérir. Je n’en ai jamais revu.

Cela m’amène à une conclusion réjouissante. Ces quelques exemples permettent de dire, qu’une collection n’est jamais finie, tout simplement parce que tout est loin d’être répertorié. Les 13 camionnettes que nous cherchions au départ, se sont transformées en 15 modèles…et nous n’en avons, heureusement que 14…Il faudra bien du temps pour trouver la quinzième. Et nul doute que d’autres existent … !

Série 22

Voici la boîte série 22, celle par laquelle tout a commencé. Les versions bleue et jaune ainsi que la verte et bleue, des deux camions pick-up, figurant sur la fiche 200, sont moins fréquentes.

Sur la fiche 200 une photo illustre le contenu de la seconde boîte de la série 28. Tous ces modèles sont moulés en plomb. Sur la vignette en haut à gauche de la fiche 200, illustration des deux types de marquage : Hornby series puis Dinky Toys.

Dinky Toys Série 28 van

Numéro 13

J’ai souvent coutume de dire qu’il y a autant de types de collections qu’il y a de collectionneurs. Nous exprimons tous des préférences au travers de choix dont les motifs ne sont pas toujours clairement révélés. Ainsi, mon père, très attiré par les véhicules publicitaires, a toujours orienté ses choix de collections sur ce type de reproductions.

Dinky Toys Série 28  van
Dinky Toys Série 28 van

Comme beaucoup de collectionneur rigoureux, il établissait des listes de modèles manquants. Et comme beaucoup de collectionneurs, il avait grand plaisir à rayer de la liste le modèle qu’il venait de trouver. Peu de collectionneurs furent aussi assidus que lui dans la recherche, n’hésitant jamais à prendre la voiture pour aller chercher à l’autre bout de la France un véhicule qu’il convoitait depuis longtemps. Il faut avouer aussi que le prix de l’essence et les contraintes en matière de limite de vitesse altéreraient aujourd’hui le plaisir de cette chasse au trésor. Avec quelques autres collectionneurs de sa génération, il a pu constituer des collections généreuses et colorées. Pour lui l’état de conservation du jouet est un critère important, même s’il faut pour certains modèles mesurer ses prétentions. C’est peut être là que réside le secret de chaque collectionneur. Savoir se fabriquer ses propres critères de rareté, afin de savoir à quel moment il acceptable d’acquérir un jouet en état d’usage. Pour cela il faut beaucoup d’expérience, et de bonnes facultés d’analyse. Ces qualités mon père les a, et grâce à cela il a su, patiemment, au fil des ans construire sa collection.

Ainsi, lorsque nous avons commencé à collectionner les productions d’avant-guerre de la firme de Binns Road, notre intérêt s’est immédiatement tourné vers la série 28, celle des fourgonnettes publicitaires. Soucieux de l’état de conservation, nous avons privilégié les modèles en plomb de première série. Il ne faut pas oublier qu’à l’origine, Dinky Toys avait été créé pour produire des miniatures automobiles servant au décor des réseaux de trains Hornby produits par Meccano. Ce n’étaient que des accessoires. Ainsi, les fourgonnettes présentées ce jour sont issues des fameuses séries 22, introduites en 1933. Elles reprennent la base de la référence 22D, modèle réalisé en deux parties, un châssis–cabine et une partie reproduisant un fourgon tôlé. Cette architecture facilite les finitions bicolores.

Elles sont proposées au départ sous le nom de « Modelled Miniatures ». Le nom « Hornby Series » est bien gravé sous le pavillon de la cabine. Très vite, les autos vont prendre une place importante dans le catalogue et en avril 1934 cette série va devenir « Meccano Dinky Toys ».

La série 28, apparue en 1934, est bien une série « Meccano Dinky Toys » même si les premiers modèles de la série 28 sont encore estampillés sous le pavillon « Hornby Series ». Comme souvent chez les industriels, les carrosseries injectées antérieurement aux modifications ne sont pas mises au rebus, mais continuent d’être utilisées.

C’est une réalité qui complique la vie des collectionneurs, qui, bien des années après, essaient de reconstituer l’histoire d’un produit ! Dans le cas présent les collectionneurs ne sont pas au bout de leur peine.

En effet, Meccano va proposer deux boîtes de six modèles, référencées 28/1 et 28/2. Ces modèles sont numérotés de 28 A à 28 E pour la première et de 28 F à 28 N pour la seconde. En toute logique, cela conduit à un total de 12 publicités différentes. Ce sera vrai jusqu’en septembre 1934 ! Pour des raisons inexpliquées, la direction va substituer pendant un mois à la version « Ensign Cameras / Lukos », sous la même référence 28E, une autre version aux couleurs de « Firestone »… Cette dernière conservera officiellement, durant ce mois de production la référence 28 E. Cette histoire m’a beaucoup intrigué, d’autant que je n’avais aucun début d’explication. En faisant des recherches, j’ai pu trouver qu’un immeuble Firestone avait été inauguré en grande pompe en août 1934. Une autre piste à envisager est celle d’une grande offensive de la marque Firestone, qui, dans les années 1934-1935 s’était beaucoup impliquée dans les expositions à travers les États-Unis. Nous connaissons ainsi quelques miniatures portant même le logo Firestone sur les boîtages et bien sûr des pneumatiques estampillés du même fabricant. (voir les articles sur les Ford V8). C’est peut-être une piste à suivre que celle d’une commande pour cette compagnie.

Pour les collectionneurs, la treizième voiture est une sorte de modèle fantôme.