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à la conquête de l’Ouest en camion Mack

Les collectionneurs ont toujours un œil sur le passé. Pour ma part, j’ai toujours du plaisir à m’intéresser aux conditions de fabrication d’un type de jouet, ou à l’histoire de l’entreprise qui l’a produit. Avec mon père, très tôt, nous avons eu envie de rassembler ce que les pionniers de la collection appellent « les avant-guerre » par opposition aux « après-guerre ».

Le classement des modèles selon qu’ils ont été produits avant ou après la seconde guerre mondiale a le mérite de la clarté. Après avoir posé cette ligne de partage, il faut rajouter une troisième catégorie, celle des modèles produits pendant la guerre, période courte, mais assez importante.

Camion Mack
Camion Mack

La chose se complique avec les productions américaines. J’ai mis un temps certain à réaliser que l’Amérique était entrée dans le conflit beaucoup plus tard que l’Europe. En conséquence de cela, les collectionneurs américains classent les productions de 1941 dans les modèles d’avant-guerre. Pour les fabricants de jouets américains, l’entrée dans le conflit armé de leur pays a eu de fortes répercussions. Ce n’est pas le conflit lui-même qui en est la cause, mais l’accélération de l’industrialisation rendue nécessaire par son imminence. La fabrication de masse impose une constance dans la qualité de production. Le plastique et le zamac sont des matières qui répondent à ce critère. Les petites unités de fabrication qui produisent des jouets en plomb injecté (slush) vont toutes disparaître durant cette période. Lorsque la firme Barclay se met à utiliser le zamac, il est déjà trop tard pour qu’elle puisse concurrencer les firmes comme Tootsietoys ou Hubley qui ont su anticiper leur reconversion et utilisent cette nouvelle matière depuis un certain temps. Ainsi, la fin du conflit sera aussi celle des jouets en tôle, en cast iron et en plomb. Ces matériaux ne répondent plus aux nouvelles exigences industrielles. Pour les jouets en tôle la disparition se fera progressivement jusque dans les années 70, pour les jouets en plomb et en cast iron l’arrêt sera brutal.

A travers un camion qui nous est familier, le Mack, je vais essayer de vous faire découvrir l’univers complexe des fabricants de jouets en plomb américains. La silhouette du Mack nous renvoie aux clichés en noir et blanc pris durant le premier conflit mondial.

Le fabricant de miniatures en plomb soufflé le plus représentatif et le plus diffusé se nomme Barclay, à tel point que pour beaucoup de vendeurs de jouets miniatures aux Etats-Unis, toutes les autos en plomb soufflé sont automatiquement dénommées « Barclay ». C’est le nom générique identifiant ce type de production.

S’il est exact que Barclay a dominé le marché du jouet en plomb, il ne faut pas méconnaître ses concurrents. Dans l’état du Kansas, trois firmes, C-A-W Novelty, Mid West Novelty et Kansas Toys, la bien nommée, ont également produit des jouets en plomb soufflé. A l’automne dernier, j’ai rencontré un collectionneur originaire de cet Etat très fier de ces anciennes productions locales. Il faut dire que le Kansas était plus connu à l’époque du Far West et des Pawnees qu’il ne l’est maintenant.

Les trois firmes étaient situées précisément dans le nord du Kansas, entre les villes de Clay Center et de Clifton. C’est un dénommé C-E Stevenson qui est à l’origine de la création de cet ensemble industriel. Il commence par créer sa société, Mid West Novelty, en 1923. C’est un homme d’affaires déjà investi dans d’autres secteurs économiques qui voit là une opportunité d’étendre son activité à la miniature automobile. Dès 1925, il absorbe Kansas Toy qui vient de démarrer son activité. Selon Ferd Zegel, éminent spécialiste de ce type de jouets aujourd’hui décédé, C-E Stevenson préserve deux entités distinctes, mais fortement liées : Mid West Novelty fabrique et fournit à Kansas Toys les moules de ses nouveaux modèles. L’entreprise connaît un grand succès, grâce à l’intervention de Clayton D. Young, entreprenant commercial, qui n’hésite pas à contacter les grands magasins new-yorkais et leurs succursales (Sears, Kress, Kresge) afin d’assurer la diffusion de ces jouets. Kansas Toy deviendra après Barclay le plus important fabricant de jouets en plomb soufflé.

La crise de 1929 stoppera son extension. C-E Stevenson réussit ensuite à s’introduire chez C-A-W Novelty en devenant le fournisseur des roues en plomb et autres accessoires. La suite est facile à deviner, petit à petit il va devenir actionnaire principal de cette dernière. On retrouve enfin la trace de C-E Stevenson chez Lincoln White metal works, en tant que fournisseur de moules de miniatures automobiles.

C’est ainsi, que pour nous collectionneurs, il est bien difficile de se repérer entre ces quatre firmes. Les moules, les roues et les autres accessoires ayant joyeusement circulé entre ces entités qui n’ont jamais frappé les modèles de leur marque.

Prenons nos camions Mack de ce jour. La version équipée de ridelles hautes ajourées et d’un conducteur détouré semble être de chez Kansas Toys.

La version qui possède une cabine pleine est de chez Mid West Novelty : c’est un des traits de fabrication de ce dernier que d’injecter les modèles sans détourer l’intérieur des cabines. Ainsi des copies de Tootsietoys verront le jour chez Mid West Novelty, affublées de cabines pleines et de stries verticales.

Il semble que notre Mack de ce jour ait également été inspiré par celui de Tootsietoys. Je présente une version publicitaire ; il est probable que d’autres versions existent.

J’ai souhaité vous présenter également ce Mack camion semi- remorque porte-autos qui a été produit par Barclay. Son intérêt réside dans le choix du fabricant d’avoir proposé une cabine torpédo. Il semble que ce genre de carrosserie était réservée au transport des autos à l’intérieur d’une unité de fabrication. On peut facilement imaginer les modèles finis en bout de chaîne de montage et convoyés vers un lieu d’expédition ferroviaire. C’est un modèle attrayant. Nul doute que Barclay s’est inspiré lui aussi du modèle produit par Tootsietoys.

Les versions équipées d’une pelle en butte, de bennes sont également l’œuvre de Barclay. Soulignons les progrès du fabricant du New-Jersey avec le moulage en deux parties de ses camions bennes ce qui donne de la mobilité à l’objet.

Nous reviendrons prochainement sur ce sujet pour vous faire découvrir d’autres modèles en slush intéressants.

C-I-J Renault 5T engrais Dior

C-I-J Renault 5T engrais Dior

Dior j’adore !

Dior j'adore ! comment faire autrement !
Dior j’adore ! comment faire autrement !

A Noël, à Pâques, lors des réunions familiales, le collectionneur de miniatures automobiles est souvent sollicité par les siens pour organiser une visite commentée de son univers. Il faut dire qu’il est plus joyeux qu’une collection de tire-bouchons, plus accessible qu’une collection de missels et plus varié qu’une collection de clef à molette.

Pour peu que la belle-sœur ait lu dans le Figaro un article expliquant que ces petits bijoux pouvaient atteindre des sommes rondelettes, vous ne pourrez échapper à la visite.

CIJ Renault 5T engrais Dior
CIJ Renault 5T engrais Dior

Une réflexion revient souvent lors de ces visites. Les profanes sont émerveillés devant les phares en strass des miniatures. Ces phares sont apparus au milieu des années soixante. Comme le dit le proverbe, tout ce qui brille n’est pas or. Tout ce qui brille n’est pas non plus toujours de bon goût.

Ce n’est sûrement pas un hasard si la nouvelle marque « Minialuxe » (made in China) a équipé certains de ses modèles, en édition limitée s’il vous plaît, de phares produits par le verrier Swaroski. Effet garanti, la belle-sœur n’en revient pas, vous sortez de la catégorie « adolescent attardé » pour entrer dans le cercle des gens de bon goût.

 

J’ai pourtant trouvé mieux pour épater la famille. Le camion Dior ! Et, désormais, je peux reprendre à mon compte le slogan utilisé par la firme de luxe lors du lancement de l’un de ses parfums : « Dior, j’adore ! »
Tout cela mérite quelques explications. En effet, on s’attendrait à voir le nom Dior apposé sur une auto luxueuse, haut de gamme, et non sur un vulgaire petit camion Renault 5T. Il nous faut remonter le temps.

Christian Dior, grand couturier français (1905-1957) est un des descendants de Louis Jean Dior qui avait créé une société d’engrais chimiques « L. Dior ». Un des produits les plus fameux de cette firme est la lessive Saint-Marc.

Firme importante, spécialisée dans les engrais chimiques avant la seconde guerre, cette entreprise se rapprochera de la C-I-J afin de faire réaliser des objets publicitaires à son effigie, notamment un camion Renault 5T en tôle, reproduit à l’échelle 1/20 environ, équipé d’un chargement de sacs d’engrais et d’accessoires dont un quai de déchargement. On comprend que ce luxueux ensemble ne fut produit qu’en peu d’exemplaires.

Parallèlement, Dior demanda à la C-I-J de réaliser une version à ses couleurs sur la base de son modèle en plastiline réduit à l’échelle du 1/50 environ. Le tour de passe-passe fut des plus ingénieux. La firme de Briare avait à son catalogue une version charbonnier. Il suffit à C-I-J de repeindre les sacs de charbon en blanc afin de symboliser les sacs d’engrais et d’apposer au pochoir le nom de Dior sur le pavillon.
Ce petit modèle est finalement aussi rare que celui de grande taille. Il est fragile, très peu d’exemplaires ont survécu.

J’ai profité de l’occasion pour faire figurer un autre modèle lié aux engrais, toujours produit par la firme de Briare mais après guerre. Ce fut également un promotionnel. Il est aux couleurs des Potasses d’Alsace, concurrent des engrais Dior. Sa période de fabrication fut assez longue.

On distingue deux versions, ce qui confirme la production d’une certaine quantité et surtout un étalement dans le temps. Le dernier modèle équipé de jantes de couleur argent est simplifié au niveau des pochoirs. La boîte est plus rare que le modèle !

Les Potasses d’Alsace feront également fabriquer chez Vapé-Bourbon une série de Peugeot D3A à leurs couleurs et avec le nom des produits à promouvoir. (voir l’article sur les Peugeot D3A de chez Vapé-Bourbon)

Un écureuil dans votre moteur !

Les collectionneurs ont parfois des attirances qui peuvent paraître étranges. Pour ma part, je dois confesser une faiblesse pour les stations-services. Ainsi, lors de mes nombreux voyages à l’étranger, j’essaie toujours de privilégier les marques d’essence qui sont propres au pays où je me trouve et qui ont un rapport avec ma collection.

Esso
Esso

Aux USA, j’ai beaucoup de plaisir à faire le plein chez Phillips 66 ou chez Sunoco. Ces compagnies ont gardé un lien avec leur passé au niveau des logos et des couleurs.

Tel un touriste japonais devant la Joconde, je n’hésite pas à sortir mon appareil photo afin d’immortaliser ces stations, provocant un regard, au mieux interrogateur, au pire soupçonneux, du pompiste.

Si je lui demande de surcroît s’il n’a pas un petit sticker que je pourrais joindre à mes miniatures en vitrine, je sais que je le laisse pour la journée dans une grande perplexité ! J’aime surtout faire le plein dans des stations représentatives. Au milieu du mois d’octobre, je me suis rendu en Allemagne. Aral, l’enseigne locale, y est aussi connue que Total chez nous. Je m’interroge cependant sur un point. Certes, ces marques que je viens de citer dominent leur marché national, mais il y a des pétroliers que vous retrouvez aux quatre coins du monde : Esso, Shell, BP. Il est intéressant de voir comment ces firmes ont réussi à pénétrer la plupart des marchés, bien avant la mondialisation actuelle.

Prenons le cas d’Esso. Les collectionneurs français que vous êtes ont déjà remarqué que cette enseigne se retrouve sur un très grand nombre de jouets des années 50-60, notamment les garages Depreux, les boîtes Starlux et vos Dinky Toys. Bien avant l’apparition de « l’enfant prescripteur » ces firmes cherchaient déjà à conditionner les plus petits. Le logo avec le tigre fait partie de cette démarche.

Ainsi, sur le marché allemand, Esso fut aussi très actif, et c’est le sujet de notre rubrique. Gama fut un des partenaires de la firme américaine et ce durant de nombreuses années. Un des modèles les plus fameux est la reproduction au 1/30 environ de la bonne vieille BMW 1800. Sous des allures de berline familiale, un décalque sur la malle arrière conseille de mettre un tigre dans le moteur (dans la langue de Goethe, évidemment !).

Un ingénieux mécanisme permet à la malle arrière de pivoter et faire apparaitre le terrible félin en plastique qui ressemble en l’occurrence fortement à un gros chat… succès garanti auprès des enfants…

J’avoue que chaque fois que je rencontre ce jouet en Allemagne, je ne peux m’empêcher d’actionner le mécanisme, au prétexte de vérifier simplement, en tant qu’acheteur éventuel, le bon fonctionnement du modèle !

Gama prolongea jusque dans les années 80 son partenariat avec Esso. Siku partagea sa production entre la compagnie nationale Aral, et Esso. Le modèle de camion citerne Esso que je vous présente est particulier.

Il ne s’agit pas du modèle de série, qui est rouge, mais d’une version promotionnelle très peu fréquente et plus tardive. La cabine est dénommée Struver par Siku. Il s’agit d’une mécanique Man et d’une cabine Henschel. Ce modèle était uniquement disponible dans le réseau Esso comme l’autre modèle de la photo, issu de chez Riegel. La cabine est celle du Man. Le texte sur la boîte vante la capacité de la citerne. La reproduction de la miniature est au 1/60, comme les Siku. Pour le détail, observez le logo « Esso » gravé dans la calandre. Enfin, ce fabricant peu connu n’a pas hésité à donner la référence « 1003 » ce qui laisserait présumer une fabrication antérieure importante!

A voir le sourire du pompiste Esso sur la publicité présentée, on se plait à imaginer qu’il vient d’offrir à un bambin une petite reproduction miniature du semi-remorque, comme celle que je vous montre. Epoque bénie, où il y avait encore des pompistes …. En 2010, Esso a automatisé sa distribution, et de pompiste il n’y en plus…. comme de cadeaux d’ailleurs, et même, en ce mois d’octobre, d’essence !

Devant les files d’attente qui créent des bouchons à l’entrée des stations services, on pense avec un sourire nostalgique à Jacques Brel, « emmerdeur » splendide qui préfère tomber en panne d’essence plutôt que de faire le plein dans une station service qui ne distribue pas les cadeaux collectionnés par son neveu…..

La station Shell de Saint Lupicin

Cette chronique s’articule autour d’un thème commun, l’entreprise pétrolière Shell, décliné autour de la production d’un fabricant français… c’est en fait l’histoire de 2 petites firmes française Vapé et Bourbon.

Les modèles présentés sont généralement identifiés dans les ouvrages sous le label Bourbon. Ce point mérite d’être éclairci

Shell
Shell

A l’origine ces véhicules sont produits sous le label Vapé. Cette firme n’a produit en réalité qu’ un Peugeot D3A et un Berliet GLR porteur équipé en citerne. Ces véhicules sont facilement identifiables. Au niveau du marche pied avant gauche, figure aussi bien sur le fourgon que sur la citerne, en lettres déliées, le logo Vapé. A priori, cette firme, spécialisée dans la plasturgie n’a réalisé que ces 2 moules de miniature automobile parmi la grande quantité d’objets divers et variés en plastique produits,notamment des ustensile de cuisine

Ces miniatures ont été conçues dans le cadre de campagnes publicitaires. Le plastique permettait de proposer des séries de véhicules promotionnels à des prix bien inférieurs à ceux des véhicules en zamac. De plus, il est facile d’imaginer la souplesse de production, tant au niveau des couleurs que de l’application des publicités (décalque mais aussi ,plus économique, gravure à chaud ).

Notre Berliet est intéressant. Cette variante de publicité, Shell, n’est pas trés connue sur ce type de véhicule. Il possède une particularité qui mérite une explication. Le logo avec le coquillage ne figure que sur le flanc gauche, et n’a jamais figuré que sur ce côté : la publicité étant gravée dans le plastique, nous sommes certains qu’elle n’a pu disparaître. La raison de cette asymétrie est assez simple. Des commerciaux de chez Vapé avaient prospecté les stations services dans le but de proposer aux gérants de ces relais de faire apparaître leur raison sociale sur le flanc droit du petit camion.

C’est pourquoi vous avez dû croiser ces petits utilitaires avec le nom de stations implantées aux quatre coins du pays. On peut penser que les commandes pouvaient porter sur de petites quantités.

Le même principe a été utilisé aux Etats- Unis, mais sur un autre support publicitaire : des pompes à essence, reprenant fidélement le design caractérisant chaque compagnie pétrolière. J’ai constitué, lors de mes voyages outre Atlantique une petite collection de ces pompes à essence. Au dos de chacune d’elles figure, comme pour nos petits Berliet le nom du relais, de l’état, ainsi que le numéro de la route sur laquelle se situe le relais… la particularité de ces pompes est qu’elles font office de salière et de poivrière !

Le cas du Peugeot est plus énigmatique. Il s’agit certainement d’un cadeau distribué par Shell… ce qui est intriguant car pour un pétrolier, une citerne aurait constitué un vecteur publicitaire plus attendu. Mais il ne s’agit pas d’un cas unique, puisque C-I-J a produit un modèle équivalent, sur la base d’un Renault 1000 kg à l’effigie de la marque Shell.

Ces fourgons étaient utilisé pour entretenir les pompes du réseau. Le fourgon présenté est estampillé Vapé. Comme le Berliet, il est équipé d’un poussif moteur à friction. Les modèles portant le logo Vapé sont plus anciens et moins fréquents que les modèles Bourbon. Il est assez logique de penser que Vapé a cédé son outillage à Bourbon… ou que Bourbon ait absorbé Vapé… je ne sais dire… j’avais entretenu une correspondance avec la firme Bourbon, dans les années 80. J’ai ressorti ces documents qui contiennent finalement peu d’informations sur l’histoire de ces 2 firmes car le personnel qui avait connu la période qui nous intéresse n’était plus là.

Pour l’histoire l’entreprise était bassé à Saint Lupicin dans le Jura. Mes correspondants avaient cependant eu la gentillesse de me faire parvenir un petit colis avec une dizaine de modèles, qui trainaient dans un coin !

Le Berliet Tak est un un produit Bourbon. Il est équipé d’un moteur à friction. Bourbon fut le seul, avec JRD à proposer une reproduction de ce véhicule pourtant assez répandu. L’ensemble est fort réussi à mes yeux. C’est certainement la variante la plus difficile à se procurer parmi les autres modèles faisant la promotion des compagnies pétrolières (Elf, Esso, Total…).

Bourbon a également réalisé un porteur Gak en citerne, mais je n’ai jamais vu une version arborant le logo Shell.

La station Shell de Rumilly et son Berliet

Voici l’histoire peu commune d’un camion Berliet que l’on peut attribuer à deux fabricants Mont-Blanc et Miniature  Je ne connais pas d’autre situation de cette nature. Ce  jouet est le fruit d’une association de 2 firmes ayant comme point commun la localisation dans les Alpes.

Mont-Blanc basé à Rumilly (74) produisit un superbe Berliet GLR à une échelle supérieure à celle du modèle présenté. Berliet fut séduit par cette superbe reproduction

Citerne Shell
Citerne Shell

Il est fort possible que la firme Lyonnaise s’adressa à Mont-Blanc pour étudier la réalisation d’un modèle similaire, mais de taille inférieure, pour d’évidentes raisons de coûts de fabrication.

Le choix se porta sur une association de 2 matériaux le plastique et la tôle. le plastique utilisé pour la cabine et le châssis facile d’utilisation permet de reproduire fidèlement les lignes particulières (courbures délicates) de ce superbe camion. La tôle lithographiée, technique fort utilisée avant la guerre montre ici ses limites : s’il est possible de réaliser une benne avec un résultat satisfaisant, la citerne qui nécessite des pliages plus complexes est moins convaincante.

Pour des raisons que j’ignore, Mont-Blanc s’adressa à Minialuxe pour fournir les parties injectés en plastique ce qui est paradoxal puisque Mont-Blanc deviendra, quelques années plus tard un spécialiste de l’injection en plastique, reconnus par les professionnels de l’automobile (Citroën notamment).

Minialuxe, localisé à Oyonnax, produisit l’ensemble cabine et châssis. Le plastique utilisé n’est pas d’une très grande qualité. Il est cassant. La gravure est bonne mais pas exceptionnelle comparé avec ce que Wiking proposait en Allemagne à la même époque pour le même type d’objets. Il est possible, comme très souvent à cette époque que ces véhicules aient été assemblés à domicile, par des personnes payés à la pièce.

La finition laisse à désirer : souvent, des traces de colle apparaissent sur la cabine. La reproduction est agréable de prime abord. Un regard critique conduit cependant à relever le manque d’homogénéité entre les matériaux entrant dans la composition de ce jouet.

On voit clairement que le véhicule provient de deux unités de fabrication différentes, voire de deux conceptions différentes. Au final, demeure un superbe camion en harmonie avec sa livrée Shell.

Ces firmes proposèrent aussi une version ridelles et une autre en benne (il s’agit en fait la même pièce articulée à l’extrémité du châssis). Une version pour Berliet, arbore la célèbre locomotive sur les flancs et à l’intérieur de la benne.

Signalons pour finir la dernière particularité de ces modèles : sur les boîtes figure d’un côté au niveau de la languette le nom Minialuxe, et sur la languette opposée le nom de Mont-Blanc