Il y a des noms de fabricants de jouets qui pour moi évoquent instantanément le rêve. PM, Presofusiona Mecanica, en fait partie. Cette firme éphémère est peu connue des collectionneurs. Il semble que sa production n’ait jamais passé les frontières italiennes.
Il a fallu les ouvrages de Paulo Rampini ainsi que quelques photos dans la revue « ma collection » de Michel Sordet pour nous faire découvrir ces joyaux.
PM c’est un univers. Ses concepteurs ont créé autour des véhicules toute une infrastructure : panneaux, barrières, passages à niveaux, pompes à essence tourniquets… et bien d’autres encore.
Tout un ensemble d’accessoires permettant de recréer en miniature un monde virtuel. Le coffret est présenté dans un cartonnage coloré faisant penser aux boîtes que l’on trouvait au moment de Noël dans tous les pays latins (Espagne, Portugal, Italie). Les autos sont des Lancia. L’échelle retenue est environ le 1/41. La disposition des objets à l’intérieur du coffret est attrayante : au centre un îlot couvert abritant une jolie pompe à essence ; devant, sur le coté, un présentoir avec des bidons d’huile ; des panneaux de direction. Le décor est planté, celui d’une petite station service. J’ai acquis ce coffret… en Angleterre. Il provient de chez Mike Richardson qui le vendit sous mes yeux à un autre collectionneur britannique. Je mis longtemps à trouver la pièce qui allait décider ce collectionneur à s’en séparer. Je n’en ai jamais revu un autre. Il y a sûrement eu de nombreux autres coffrets chez ce fabricant.
PM Presofusiona Mecanica
PM Presofusiona Mecanica
PM Presofusiona Mecanica
PM Presofusiona Mecanica
PM Presofusiona Mecanica
PM Presofusiona Mecanica
J’en profite pour vous présenter un autre joli coffret avec trois autos qui devait faire la joie des mécaniciens en herbe : les autos sont à assembler à l’aide du tournevis fourni dans le coffret.
Bien que ces deux coffrets présentent les mêmes voitures, j’ai plus d’attirance pour le premier, « autoservizio »sans doute à cause de la présence de la présence de la station service et d’une présentation globalement très esthétique.
Nous l’avons vu précédemment avec Wiking, après la seconde guerre mondiale, les fabricants Allemands ont tous inscrit des véhicules américains à leur catalogue.
Quel véhicule, mieux que la Jeep pouvait symboliser aux yeux des clients l’Amérique ? Après la guerre, c’était vraiment l’auto à reproduire, symbolise de la liberté retrouvée.
Dinky Toys France ne fit pas exception, et, rue Rebeval, dans le 19ème arrondissement de Paris, la première nouveauté après Guerre fut une jeep aux couleurs de US Army.
En France, de très nombreux petits fabricants s’intéressèrent également à ce sympathique véhicule. Inca, Polichinelle, MV et d’autres petits fabricants restés inconnus se mirent à proposer des reproductions de Jeep. Il serait intéressant de savoir pourquoi, si, pour chaque fabricant, la première mouture de leurs production fut aux couleurs de l’US army, ils ont très vite fait évoluer leur gamme vers des versions sans lien avec l’armée américaine : ainsi Polichinelle proposa des versions « France libre » du Général Leclercq et une série tour de France et Dinky Toys France opta pour une version civile, avec maintien de l’étoile qui était gravée sur le coté gauche.
Pour un jouet, la Jeep de la firme Monex présentée est excessivement fidèle. Caractéristique peu fréquente pour une auto injectée en zamac, elle est entièrement démontable et accompagnée d’un petit livret explicatif. Une petite goupille au centre de l’arbre de transmission retient l’ensemble. Il est surprenant cependant de ne pas trouver sur ce jouet aussi détaillé la reproduction du moteur. Si le pare brise, rabattable, moulé en zamac manque de finesse, l’ensemble reste convaincant. Les modèles produits par cette petite firme sont rarissimes.
Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone
Sur la boîte de la Jeep figure une mention peu fréquente indiquant que l’entreprise est installée dans le « secteur américain » (Amerik sektor) : la firme Monex était bien sûr enclavée dans Berlin. Il est plus courant de voir apparaitre la mention « US Zone »..
Nous connaissons au moins deux autres véhicules de cet éphémère fabricant que nous vous présenterons plus tard.
Cette firme n’est pas mentionnée dans l’ouvrage de Paolo Rampini dont le listing est pourtant très complet, ce qui est un indice de la rareté de cet objet ! Enfin, on peut s’étonner du choix du fabricant de ne pas avoir décoré sa Jeep aux couleurs de l’US army. C’était sans doute se priver d’une vente importante auprès des GI présents sur place. Mais il est possible que pour cette firme Allemande, comme pour les firmes françaises d’ailleurs, passée l’heure de la libération, la présence des alliés soit ressentie comme pesante sur la vie de tous les jours.
Monex Christian A. Lassen KG Berlin metallwerk Neukölln n° 103
La Lancia Flaminia de chez Solido était un des modèles favoris de Bertrand Azéma. Dans son ouvrage, il souligne l’affection qu’il porte à la dernière variante, celle équipée de jantes standard et de phares rapportés.
Pendant longtemps la Lancia Flaminia n’a été pour moi qu’une auto parmi les autres de la série 100. Et comme pour les autres références de cette série, nous avons essayé de rassembler les différentes teintes. Bien souvent, le collectionneur commence ainsi. L’appétit vient en mangeant, il se met ensuite à collectionner les variantes de jantes, de moules, de couleur d’intérieur. Là, il s’arrête car sa maison est trop petite.
Nous avons commencé cette collection bien avant la sortie du premier livre. C’est d’ailleurs dans le cadre de ce livre que nous avons rencontré Bertrand Azéma. En effet, il avait entendu parler de mon père qui était collectionneur Solido et l’avait contacté en vue de la publication de son premier ouvrage.
Lors de sa sortie nous étions restés sur notre faim. Alors que nous recherchions les variantes de couleurs, les listes qui les répertoriaient nous semblaient confuses : en effet, Bertrand avait répertorié les couleurs au fur et à mesure, sans s’équiper d’un nuancier permettant une identification rigoureuse. Il faut reconnaître que la tâche était bien plus ardue qu’elle ne l’aurait été chez la plupart des autres fabricants.
Solido Lancia Flaminia couleur rare
Solido Lancia Flaminia (rare couleur)
Solido Lancia Flaminia (rare couleur)
Solido Lancia Flaminia (rare couleur)
Il aurait sans doute été judicieux de chercher dans les archives les teintes utilisées chaque année, de les répertorier, puis de croiser cela avec les modèles fabriqués durant ces mêmes années. On pouvait ainsi retracer l’évolution des couleurs disponibles pour chaque modèle. Prenons justement l’exemple de la Lancia Flaminia de couleur vert pâle. Cette teinte est rare sur ce modèle.
Elle est similaire à celle appliquée sur la Porsche Formule 2 qui, de cette couleur, est aussi beaucoup moins fréquente que dans la couleur argent. On comprend dans cet exemple comment Solido a profité de l’application de cette teinte sur la monoplace pour la tester sur la Lancia. Le résultat ne dut pas convaincre et Solido passa à une autre teinte. L’histoire des miniatures Solido est emplie de cas similaires.
C’est pourquoi la rédaction d’un ouvrage sur cette firme si attachante est des plus compliquée. Bertrand Azéma avait bien du courage de s’attaquer à pareille tâche.
Pour rendre hommage à son travail je vais essayer de décrire mes Lancia Flaminia de manière chronologique. Je n’ai cependant pas été aussi loin que lui dans la recherche. Je pense d’ailleurs que les collectionneurs de Solido ne sont pas aussi intéressés que ceux de Dinky Toys par la subtilité des variantes. Cependant, le jour où j’ai pris conscience de l’importance de cette auto, j’ai étudié le sujet de manière plus approfondie.
On distingue quatre étapes majeures.
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à trois branches
Solido Lancia Flaminia avec et sans inscriptions portières bts SGDG
L’auto possède d’abord des phares moulés, des jantes en acier et un volant à trois branches. Pour les amateurs pointus, signalons que dans les premiers exemplaires le châssis ne comporte pas de mention concernant la licence des portes ouvrantes.
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à deux branches
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à deux branches
La version suivante est identique mais le volant passe à deux branches.
Solido Lancia Flaminia avec phares strass et jantes en acier
Solido Lancia Flaminia Facom
Les modifications de la troisième version sont plus conséquentes. Les phares deviennent rapportés. Cette variante ainsi équipée n’est pas la plus fréquente.
Solido Lancia Flaminia avec phares strass et jantes moulées
Solido Lancia Flaminia jantes moulées et jantes en acier
Enfin, sur la quatrième, les jantes équipant le modèle sont du type « standard » (appellation brevetée Bertrand Azéma et acceptée par tous). Ce sont de belles jantes injectées en zamac brut. L’aspect visuel est des plus heureux. Elles annoncent un événement futur. Bientôt Solido se servira de cette technique maîtrisée pour proposer pour chaque nouveauté une reproduction fidèle des jantes. Ces jantes « standard » correspondent chez Solido à l’appellation « série luxe » lancée en 1965.
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à trois branches
Solido Lancia Flaminia avec phares moulés, jantes en acier et volant à deux branches
Solido Lancia Flaminia avec phares strass et jantes en acier
Solido Lancia Flaminia avec phares strass et jantes moulées
Si l’on ajoute les combinaisons de couleur d’intérieur, le collectionneur peut vite arriver à 30 exemplaires. C’est là qu’il envisage de repousser les murs de sa maison.
Autokiri : coffret de jeu de société comprenant une Peugeot 203, une Peugeot 403, une Simca Trianon, une Ford vedette 54 et une Renault amiral. M. Gillereau, grand collectionneur de Norev m’avait parlé de l’existence de ce coffret il y a 20 ans. Il était à la recherche de cet objet particulièrement rare.
Autokiri avec 4 modèles
Outre sa rareté, il est exceptionnel de trouver complet ce coffret Autokiri avec les autos encore reliées au socle en carton par une ficelle, ledit socle présentant la règle du jeu. Les autos sont en fait entièrement démontables.
Le jeu est similaire à celui du cochon qui rit, grand classique des enfants : il faut lancer les dés et faire un 6 pour avoir droit au châssis ou à la carrosserie, puis 2 as pour l’antenne et les rivets (comme la queue du cochon) enfin chaque as permet d’emporter un accessoire : les autos ont donc été produites pour ce coffret sans aucun sertissage (ni pour le châssis, ni pour les accessoires).
Un N.B indique qu’en cas de difficulté, il est souhaitable de s’aider d’un petit tournevis ou d’une lame de couteau pour pouvoir démonter plus facilement les modèles…. On imagine bien la fragilité de l’ensemble… au fil des plusieurs montages, démontages remontage, il manquait des pièces ou bien celles ci étaient cassées. Ce coffret a une petite histoire. Je l’ai repéré dans le catalogue d’une vente aux enchères qui avait lieu à l’étranger… Il n’avait eu droit qu’à une toute petite vignette. J’ai toute de suite compris qu’il s’agissait du fameux coffret de montage et j’ai eu la chance de remporter l’enchère.
Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev
Coffret Autokiri Norev : modèle non serti
Lors de la réception du colis je suis resté admiratif devant la naïveté de ce jouet.
N’ayant pas la place de l’exposer correctement (boîte ouverte), je l’ai proposé à la vente… mais je ne suis pas tombé sur des collectionneurs réceptifs… aux charmes de ce coffret. Peut être était il trop onéreux.. avec le recul, j’avais sans doute fixé un prix excessif qui me donnait une chance de le garder.
Certes, il est mal exposé, mais maintenant qu’il est chez moi, il y restera et j’espère bien faire une partie d’Autokiri quand je serai grand-père!
Une Chevrolet Lego en plastique injecté avec calandre en tôle rapportée et pincée. Nous avons déjà évoqué dans cet article (12), consacrée aux Mecline, les restrictions d’importation imposées par le Gouvernement Norvégien au sortir de la seconde guerre mondiale.
Comme Tekno, Lego, autre grande firme danoise contourna l’embargo en créant une unité de fabrication en Norvège. Il y eu sans doute des liens étroits entre ces deux firmes, sûrement au niveau de la distribution sur place, car Mecline proposa un VW van avec une publicité Lego !
Lego est surtout connu pour ses petites briques qui supplanteront rapidement cette belle série de Chevrolet qui est l’objet de notre étude.
Lego commença sa production de jouets par des jouets en bois de grande qualité. Les formes étaient simples et rehaussées de superbes peintures laquées. J’ouvre une parenthèse pour signaler que Tekno fut aussi un concurrent de Lego pour ce type de jouets. Lego possédait un grand savoir-faire avec ce matériau. L’apparition du plastique a nécessité chez cette firme de grandes capacités d’adaptation et un changement radical dans sa conception du jouet.
Chevrolet Lego
Chevrolet Lego
Chevrolet Lego
Chevrolet Lego
Chevrolet Lego
Chevrolet Lego
Le trait commun de ces Chevrolet Lego est l’interchangeabilité de leurs composants. Un ingénieux et pourtant très simple bouton pression au milieu du châssis permet de changer d’accessoires en un clip. Ainsi, vous pouvez passer d’un camion citerne semi remorque à un camion charbonnier ! Il est évident que Lego destinait ces objets à une clientèle d’enfants âgés de 5 à 7ans. Il y a un côté ludique évident et une très grande simplicité de maniement : c’est déjà l’esprit de la brique Lego, démontable, transformable et laissant parler l’imagination de chaque petit constructeur
Il a fallu attendre le milieu des années 90 pour découvrir longtemps l’existence de cette unité de fabrication de la firme danoise en Norvège. C’est la découverte il y a quelques années d’un catalogue Norvégien qui a permis aux amateurs de lego de connaître cette activité de la firme et de découvrir des modèles inédits par rapport à la production Danoise. Ainsi, une camionnette Chevrolet arborant la publicité pour Coca-Cola, un camion grande-échelle et notre dépanneuse ont été réalisés uniquement en Norvège. Une des explications pourrait être que Lego Norvège profitant d’une faible concurrence avait décidé d’étoffer sa gamme.
La création de modèles transformables est parfaitement cohérente avec la volonté de proposer une plus grande variété.
Je n’ai jamais revu un autre exemplaire !
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur