Dinky Toys Ford Galaxie police

Dinky Toys Ford Galaxie police

Le gendarme de Bobigny

Lors d’un arrêt dans une station service cet été, j’ai été surpris par la couverture d’un magazine. A la une de ce dernier, on voyait l’animateur de télévision Michel Drucker entouré de policiers en tenue d’intervention, avec ce titre « Ma vie avec les flics ».

 

Pour ma part, j’ai l’impression que Michel Drucker est né avec la télévision. J’ai plus de cinquante ans et je pense l’avoir toujours vu dans la boîte à images. L’article relatait une émission qu’il avait animée au ministère de l’intérieur en l’honneur de la police et de la gendarmerie. J’étais perplexe.

 

Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie
Dinky Toys Renault 8 police et Ford galaxie

Au vu de sa carrière interminable n’aurait-il pas été plus judicieux qu’il animât une émission en direct du ministère du travail ou des affaires sociales pour vanter les mérites du report de l’âge légal du départ à la retraite ?

Bref, je n’ai pu m’empêcher de feuilleter le magazine. L’émission se déroulait place Beauvau. Estimant sans doute qu’il était urgent de réconcilier la population et la police, le ministre de l’intérieur officiait en grand prêtre de cette étrange soirée à la gloire des forces de l’ordre. Le procédé, un brin racoleur dans sa volonté de nous faire partager le quotidien difficile de cette profession, est bien dans l’air du temps. Dans les années soixante la série de films « le gendarme de Saint-Tropez » de Jean Girault avait donné une image de la gendarmerie qui avait fait l’unanimité. Ne faudrait-t’il pas refaire un « gendarme version 2015 » pour que la population ait une meilleure image des forces de l’ordre ? On pourrait ainsi envisager « Le gendarme de Bobigny ».

Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police
Dinky Toys Renault 8 et Ford Galaxie police

Nous pourrions suivre les aventures rocambolesques de notre sympathique gendarme dans les rues du 93 : entre le loustic de banlieue, l’indic de la cité et la course poursuite en mobylette, les rebondissements ne manqueraient pas. Il y a là sans doute la possibilité de dédramatiser des relations qui ne sont pas au beau fixe, et de recréer un peu de proximité.

Afin de promouvoir cet  utopique scénario, restons à Bobigny et regardons ensemble quelques projets de voitures de police de la firme Dinky Toys, qui comme chacun sait, possédait son unité de fabrication avenue Henri Barbusse.

Pour les fabricants de jouets, les voitures de police sont pain bénit. Elles permettent de réutiliser un moule existant sans frais. L’application d’une peinture bicolore, l’adjonction d’un gyrophare et éventuellement d’une antenne suffisent à les différencier des versions de base.

Voici deux véhicules qui n’ont jamais vu le jour en série. Le plus intéressant est la Renault 8. Cette auto a remplacé la Dauphine à la préfecture de Paris. L’idée semblait excellente mais le projet n’a pas abouti. Il reste au moins cet exemplaire qui provient de monsieur Michel Vieville qui travaillait à Bobigny. L’auto est rivetée et finie au pochoir. C’est un excellent modèle au pédigree indiscutable.

Le second modèle que je présente ce jour, la Dinky Toys Ford Galaxie police est d’une autre origine. J’ai eu le loisir d’en acquérir deux en vingt ans. La première a été acquise auprès d’un collectionneur qui s’approvisionnait chez Modelisme, boulevard Sébastopol. Il y a eu d’autres autos issues de cette même veine, une petite série hors commerce, dont le magasin s’était fait une spécialité.

La direction de Dinky Toys était -elle au courant ? Je ne m’engagerai pas avec certitude mais j’en doute fortement. On peut s’interroger sur les personnes à l’origine de ces séries. Il s’agit peut-être d’employés du bureau d’étude qui voyaient là le moyen de diffuser des projets non retenus par la direction.

Ces autos étaient diffusées de manière confidentielle. C’est de cette série que provient la Simca 1500 police. A ce niveau de notre récit il faut relever un point important. Lors de la dispersion des modèles que Dinky Toys stockait rue du Maroc, un exemplaire de la Simca 1500 police a été retrouvé. Ce qui prouve que ce modèle avait été bien soumis à la direction de Meccano. En toute logique, on peut donc penser qu’une Dinky Toys Ford Galaxie police avait également été proposée. J’ajouterai un seul bémol à cette hypothèse. Tout au long de ma vie de collectionneur, j’ai eu du plaisir à retrouver la trace de tous les véhicules à l’échelle 1 qu’avait reproduit Dinky Toys France. Le plus fantastique fut le Berliet Gazelle lance-missile. Ce véhicule a bien existé et même l’immatriculation du drone est exacte. Bref, on peut considérer que tous les véhicules sont la reproduction exacte d’un véhicule à l’échelle 1.

Or, cette Ford Galaxie police aux couleurs pie de la préfecture de Paris me semble hautement improbable ! ()https://autojauneblog.fr/2015/12/06/poetes-vos-papiers-leo-ferre/voir la suite sur ce thème de police en France

Mercury Willys station wagon

La Mercury Willys station wagon ou comment transformer une auto tout terrain en un objet chic et de bon goût !

Mon père a toujours eu un faible pour la firme Mercury. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer, cela tient notamment au talent déployé par la firme turinoise dans le mélange des couleurs.

Mes parents avaient une activité liée à la mode, je les ai fréquemment entendus louer les Italiens pour leur sens des couleurs et leur habileté à les marier.

Mercury est un peu passé de mode en Italie. Il y a trente ans c’était la marque préférée des collectionneurs. La roue a tourné. Les générations qui ont joué avec des Mebetoys et des Edil Toys sont désormais en âge de collectionner. Elles n’ont connu que la fin de Mercury, qui ne fut pas une période heureuse pour la firme de Turin. Pour ces collectionneurs, ce sont les Mebetoys, Politoys, ICIS ou Edil Toys qui comptent.

Pour moi, l’Italie reste et restera attachée pour toujours à Mercury.

couleurs de Mercury Willys
couleurs de Mercury Willys

Je suis particulièrement intéressé par la période qui s’étale de l’après-guerre aux années soixante. Bien que je n’aie pas joué avec ces autos, je suis sensible à la poésie qui s’en dégage. De plus, elles sont très bien fabriquées, peut-être trop bien : ce sont davantage des maquettes que des jouets. En effet, au milieu des années soixante la demande imposait ce type de fabrication sophistiquée.
La gamme Mercury invite à se plonger dans la production automobile italienne. Aucune  auto populaire produite dans la péninsule vers le milieu des années cinquante ne manque. Lancia, Fiat, Alfa Romeo ou Innocenti, elles ont toutes été reproduites. L’échelle choisie, pas vraiment standard, était le 1/45. Cette série faisait suite à la première gamme qui proposait des autos plus près du 1/40.

Il y a cependant une exception notable : la fameuse numéro 8 reproduite au 1/25 environ. Elle est rare et manque encore à beaucoup de collectionneurs.

Curieux destin que celui de cette miniature qui connaitra deux matériaux différents. Une partie de la production sera injectée en zamac, l’autre en aluminium. Il faut tenir le modèle en main pour sentir la différence, aucun signe extérieur n’aide à l’identification. Mercury a peut-être voulu alléger le modèle en vue de son l’exportation. La technique ne sera plus réutilisée à Turin.
Une rapide analyse de la gamme Mercury démontre que c’est le marché américain qui était visé. Au delà des marques italiennes et d’une Volkswagen allemande, la production Mercury est consacrée aux autos américaines : Lincoln, Studebaker, Willys, Cadillac. Il faut dire que la colonie italienne était très nombreuse en Amérique. L’achat d’une petite Mercury au fils devait constituer pour le père comme un lien avec sa patrie d’origine et peut-être un moyen de l’éduquer au bon goût.

couleurs de Mercury Willys
couleurs de Mercury Willys

Cette belle Willys avait tout pour plaire : une caisse bois, une finition bicolore, une allure atypique et l’aventure au coin de la rue. Nos actuels bureaux d’étude ne renieraient pas cette tout terrain chic et de bon goût. Elle était peut-être trop en avance.
Gasquy livrera également une très belle reproduction de ce modèle, au 1/43 en zamac. Comme la Mercury, elle est peu fréquente.

Land Rover Dinky Toys promotionnelle

« Grosse bagnole » à la campagne, épisode 2

ou l’histoire de la Land Rover Dinky Toys promotionnelle.

série du commerce et série spéciale
série du commerce et série spéciale

Il n’est point besoin de maîtriser l’anglais parfaitement pour traduire « Land Rover ». On peut aisément traduire cela par « La Rover agricole « . Cette auto conçue en aluminium après-guerre du fait de la pénurie d’acier est le fruit de la réflexion de décideurs anglais qui se sont inspirés de la Jeep américaine. Surtout des nombreuses possibilités qui s’offraient après- guerre a ce type d’engin tout terrain qui n’existaient pas avant la guerre, et que cette dernière avait enfanté.

Nos amis anglais ont donc mis en chantier une auto polyvalente qui pourrait suppléer et compléter les taches agricoles d’un petit tracteur, tout en étant capable de se déplacer facilement sur route.

La prise de force plaçée sur le côté gauche du véhicule est un bon exemple du genre de travaux agricole que pouvait effectuer cette auto. Sans parler des différents accessoires qu’elle pouvait tracter.

 

L’introduction de la reproduction en miniature, chez Dinky Toys dans sa gamme agricole n’est pas le fruit du hasard. Il y a vingt-cinq ans environ, Alan Lee, solide collectionneur anglais fit la découverte d’un surprenant ensemble. Ce dernier mit la main sur un suremballage de six pièces. Jusque-là rien d’extraordinaire.

Par contre ce dernier était accompagné d’une lettre émanant du représentant du Ministère de l’agriculture anglais dans le comté du Warwickshire. De cette lettre j’avais déduit que le ministère avait dans chaque comté un représentant. Cette lettre mettait en évidence le besoin de faire connaître les vertus de la Land Rover dans le milieu rural .

Ce représentant très officiel de l’Etat britannique devait donc faire la promotion de ces machines. On imagine tout un attirail de catalogues, et autres notices explicatives. En plus de cela, l’Etat britannique avait commandé une série de Land Rover à Dinky Toys qui devaient être distribuées lors de ces démonstrations. Pour cela, c’est bien une commande spéciale qui a été faite. L’auto est d’une robe inédite, kaki. Mais ce que l’on remarque en premier c’est la finition « luxueuse » de ces miniatures. Je n’en sais pas plus. Je ne sais comment ont été exécutées ces modifications. Une chose est sûre. J’en ai acquis une à l’époque. Il y en avait cinq autres, toutes neuves en boîtes. Alan Lee avait gardé la lettre d’époque, mais je l’ai eu en main. Je n’ai pas souvenance d’ avoir revu d’autres exemplaires de cette rare version. (voir l’autre article sur la Land Rover)

Dinky Toys Land Rover

Grosse bagnole … épisode 1

Voici une drôle d’histoire qui m’a servi  de prétexte pour vous présenter la Dinky Toys Land Rover pick-up.

nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)
nuances de couleur sur le premier modèle (intérieur de couleurs bleu)

Il y a déjà fort longtemps que je me déplace dans Paris en vélo. Près de 25 ans, été comme hiver. Je conviens que c’est un choix dangereux. Il faut avouer que dans la capitale, la cohabitation entre les différents moyens de se déplacer est devenue tendue, pour ne pas dire plus. Chacun rejette la faute sur l’autre, et oublie simplement qu’en fonction de l’heure de la journée et du déplacement, il a vocation à passer d’une catégorie à l’autre.

Dernièrement j’ai été pris, dans un gigantesque embouteillage dans le cœur de Paris. Même en vélo, pas moyen de se dégager. Il fallait patienter, mettre pied à terre et attendre une petite brèche où s’infiltrer pour repartir. Devant moi se trouvait un autre cycliste. Ce dernier paraissait bien frêle coincé à côté d’une grosse auto du genre «  tout terrain urbain ».

Arrivé à hauteur du conducteur, il décocha à son encontre cette petite maxime : « grosse bagnole petite quéquette ! ». Je restais pantois devant le côté moqueur et enfantin de l’invective. Dans la jungle urbaine les échanges d’amabilités prennent rarement cette forme.

Notre cycliste n’hésita pas, deux minutes plus loin, à récidiver. L’incongruité de la situation tenait aussi au personnage.   Il s’agissait d’un monsieur d’âge mûr, qu’aucun signe extérieur ne distinguait. Il y avait de l’humour potache dans son comportement. Cette petite scène m’a réjoui et depuis, à chaque embouteillage parisien, à la vue des grosses autos engluées dans la circulation je ne peux m’empêcher de penser à ce cycliste.

Il faut bien dire que les constructeurs proposent des autos de plus en plus volumineuses. Les motos, les scooters mais aussi les poids lourds semblent soumis aux même lois du marché : toujours plus gros. C’est un paradoxe au moment où il y a de moins en moins de place !

Enfant je rêvais de Land Rover. C’était le rêve d’un enfant qui avait lu « Le lion » de Joseph Kessel ou qui regardait les aventures de Daktari à la télévison. Ces autos étaient rares dans le parc automobile français.

A la campagne, quelques professionnels de chez nous utilisaient ces engins, notamment les gardes forestiers de la forêt de Compiègne. Mais de là à imaginer que quarante ans plus tard les versions urbaines de ces engins seraient à la mode, il y avait un monde.

 

Je vous propose donc une petite étude de ce joli modèle que Dinky Toys a créé pour sa série agricole, la série 27. Tracteurs, remorques, accessoires de travaux des champs et même un break Woody constituent cet ensemble fort plaisant. Le succès de cette série ne s’est jamais démenti, au point qu’en bon gestionnaire, la firme de Binns Road les garda fort longtemps au catalogue. Il faut aussi avouer qu’un tracteur ou une remorque d’épandage se démodent moins vite qu’une monoplace ! Comme cette dernière, la série agricole connaitra des jantes en plastique du milieu de années soixante !

Notre Land Rover est donc sortie en 1950 sous la référence 27 D. Elle fut distribuée par boîte de 6. Dès le départ l’auto est disponible en deux teintes primaires qui évolueront chacune au gré de la production.

La première est de dominante orange et la seconde de dominante verte. Commençons par l’orange. La première série est de couleur brique (très différent de l’orange classique). Dans cette finition de carrosserie, les sièges sont peints en bleu marine. Plus tard la couleur de la carrosserie s’éclaircira nettement et l’intérieur sera de couleur vert foncé. En fin de production de cette version apparaitront les jantes en plastique en place de celles en zamac peintes. Enfin, l’auto recevra une robe de couleur rouge avec intérieur de couleur jaune. En toute fin de production, sans doute pour des raisons d’économie, ce dernier ne recevra même plus ce voile de peinture jaune.

La série à dominante verte aura une carrière plus courte. Les premiers exemplaires seront proposés en vert très pâle avec intérieur de couleur crème. Au fil de la production, le vert prendra des tonalités plus franches. A ma connaissance la série de couleur verte ne recevra jamais de jantes en plastique, cette déclinaison de couleur étant arrêtée prématurément. Les amateurs de variantes ont avec cette auto matière à collectionner. Fort logiquement, compte tenu de la durée de production, le moule a subi des retouches et des aménagements, notamment dans les parties échancrées. Les photos permettent d’apprécier l’évolution des pare- chocs avant. C’est un parfait exemple de ce que l’on peut appeler « simplification dans le temps ».

Dinky Toys Ford entrepreneur

Ou comment étoffer un catalogue à peu de frais !

Cette semaine, continuons notre étude sur la série 25 après-guerre, avec le Dinky Toys Ford entrepreneur. 

Crochet moulé
Crochet moulé

Injecté d’une pièce, y compris, au départ, le crochet d’attelage, on peut considérer cette version comme le modèle de base de la série 25.
Comme beaucoup de fabricants, avant ou aprés-guerre, petits ou grands, Dinky Toys utilisera l’astuce consistant à créer deux références au catalogue avec un seul moule. L’adjonction d’une bâche en tôle sert à différencier deux versions.

Dinky Toys ira encore plus loin avec ce camion Ford Poissy (voir le Ford bâché) .Livré au départ sans publicité, Meccano multipliera les références à son catalogue en décorant la bâche de publicités : Calberson, SNCF puis Grands Moulins de Paris. Cela permit d’ offrir aux enfants des variantes faciles à réaliser et du plus bel effet graphique. Plus tard, reprenant l’idée vue sur le Studebaker dès 1949, Dinky Toys installera une grue en tôle permettant une variante supplémentaire sur la base de ce camion ridelles.

Le 25 I, référence que Dinky Toys donna à ce modèle, connaitra les trois variantes de moule (voir le Ford brasseur). Cette semaine nous nous attarderons sur la première, équipée de roues en zamac monobloc peintes de couleur noire. Pour les puristes, signalons que cette première version connaît elle-même deux sous-variantes.

Dès le départ, le moule reçut une petite modification afin de renforcer le pare-chocs avant qui était trop fragile. Les premiers exemplaires sont dépourvus de ce renfort, visible aisément en retournant le modèle.

variante de moule
variante de moule
Dinky Toys Ford entrepreneur vert
Dinky Toys Ford entrepreneur vert

Sur le plat du pare-chocs apparaît une barre : elle était peut être destinée à faciliter la diffusion du zamac lors de l’injection. Enfin signalons une rare couleur produite uniquement sur les premiers exemplaires.

Un splendide vert cru, couleur empruntée aux camions croisillons d’après-guerre, donc logiquement contemporain de ces camions Ford ! Il faut enfin signaler de nombreuses nuances. Ainsi, les couleurs grise et bleue connaissent des nuances assez nettes de teinte. Durant cette période , il semble que Dinky Toys ait utilisé des peintures plus ou moins chargées en vernis. Peut-être ont-ils eu recours à deux fabricants de peinture différents. Ou alors c’est la qualité de cette dernière qui a évolué.

Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris
Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris