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Six, pair et passe !

« On n’est jamais content de ce que l’on a » voilà comment je pourrais résumer ce qui va suivre. Enfant, nous avons tous, je pense, rêvé devant les catalogues des fabricants de jouets. Personnellement, c’était surtout les modèles à venir qui me faisaient rêver !

rares variantes de Simca 1000
Simca 1000 variantes peu fréquentes

La parution du nouveau catalogue Solido était attendue par certains comme par d’autres le beaujolais nouveau…mais je vous rassure il ne produisait pas les même effets ! Ainsi j’ai pu rêver en 1974 devant une Lola T292, une Ferrari 312PB 1973 et une Alfa Romeo 33 1973 …qui n’arriveront jamais ! Mais le souvenir de cette attente reste en ma mémoire, comme une heureuse période.

L’enfant qui a grandi et qui est devenu collectionneur rattrape parfois l’histoire. Ainsi, j’ai toujours beaucoup d’intérêt pour les prototypes et je ressens de l’émotion devant un modèle qui n’a jamais été réalisé. Quand l’occasion se présente, j’essaie toujours d’acquérir ce genre de pièces. Il est important pour ce faire de connaître l’histoire du modèle et sa provenance. Cette Simca 8 fut achetée par Jean-Michel Roulet, auprès de M. Scherpereel, marchand au marché aux puces de Saint-Ouen. Elle faisait partie d’un ensemble sorti de la rue du Maroc au milieu des années 70. Acquise ensuite par le docteur Jean-Bernard Sarthe, elle arriva chez nous quand ce dernier réorienta sa fabuleuse collection. L’échelle de reproduction est supérieure au 1/43.

Ces autos étaient réalisées dans un but bien particulier. Comme l’explique M. Roulet, elles ne servaient pas à la fabrication des moules. Elles permettaient de tester lors de réunions la pertinence d’une future mise en fabrication. Il faut bien se rappeler que la fabrication d’un moule acier était, et est encore maintenant, un lourd investissement. Le droit à l’erreur n’était pas permis. On aurait aimé avoir entre les mains, si cela a existé, les rapports de ces réunions, et surtout la motivation qui conduisait à produire un modèle ou à l’abandonner.

Comme l’explique également M. Roulet, dans ses ouvrages, il faut bien comprendre le poids de Liverpool dans la décision de valider ou non un projet.

Il est amusant que certaines annotations sous ces maquettes en bois soient indiquées en anglais. Cet aspect décisionnel s’estompera avec le temps. Mais à l’époque de la réalisation de cette Simca 6, il était bien présent.

Sans intérêt pour certains, ces pièces uniques sont pour moi captivantes. Elles font partie de l’histoire d’une firme même si leur destin s’est arrêté au bureau d’étude. C’est une chance d’avoir pu les sauvegarder.

Simca
Simca

Je profite de cette page dédiée au groupe Simca, pour présenter aussi le projet du camion Unic multibenne. On appréciera la couleur retenue, celle du Simca Cargo fourgon. Enfin, une vignette regroupant des Simca 1000 provenant de chez M. Chaudey.

Hudson : un long fleuve pas si tranquille

Hudson : un long fleuve pas si tranquille

Cette Hudson a bien évidemment pour cible le marché américain. D’abord numérotée 139B elle accompagnait la Ford Fordor, numérotée 139A. Ces deux modèles semblent prendre la suite de la série 39 entamée avant guerre.

Dinky Toys Hudson
Dinky Toys Hudson

A l’origine, il avait sûrement été prévu de continuer la numérotation de la série en déclinant la suite de l’alphabet puis Dinky Toys a changé d’avis. L’Hudson fut d’abord logiquement distribuée en boîte de 6. Il est intéressant de noter que Meccano avait même prévu des cales s’insérant dans les pare-brise ! Quel luxe ! Un étui individuel fut créé par la suite. Celui présentant la première découpe de peinture a été éphémère. Il est par conséquent très peu fréquent.

La miniature a connu trois découpes de peinture bicolore différentes. Sur la première, la délimitation de peinture se situe à la base du pavillon. Cette version vendue d’abord en boîte de six recevra un étui individuel juste avant que n’apparaisse la seconde version de découpe de peinture. Sur cette dernière le capot, le pavillon et la malle reçoivent une teinte différente de celle appliquée sur les flancs. La troisième découpe reprendra les teintes que l’on trouve sur la seconde version, mais sur cette dernière, la délimitation se fait au milieu de la caisse. C’est la découpe de peinture la moins fréquente.

Si l’auto vous plaît, vous pouvez pousser les recherches en cherchant à acquérir les différentes versions de couleurs. Les couleurs peu fréquentes se situent au moment du passage de la première découpe à la seconde.

Dinky Toys Hudson nuances de bleu
Dinky Toys Hudson

C’est à cette époque que l’on peut situer la version bleu clair avec pavillon caramel, très différente de la version bleue foncée avec pavillon caramel. Cette dernière connaitra aussi une nuance très marquée, le bleu foncé passant au bleu violine.

La plus rare demeure cette fameuse couleur chocolat et bleu pâle qui annonce la nouvelle découpe de peinture.

Vous pouvez encore affiner vos recherches en fonction des couleurs de jantes. Ainsi, la version classique, première découpe, bordeaux et crème recevra des jantes de couleur bordeaux puis de couleur rouge. Une autre version très peu fréquente est à signaler. Il s’agit de la version grise et bleue qui a reçu des jantes de couleur crème en place des jantes de couleur bleue. Et si votre passion pour cette auto va encore plus loin, vous pourrez vous lancer dans les variantes de châssis qui ont reçu une petite ou une grande écriture. Vous pouvez adapter votre collection selon votre attirance pour cette auto imposante qui, dans la réalité, n’a existé que dans des teintes monochromes !

Je vous conseille enfin de commencer sans tarder car cela nous a pris près de trente ans et de nombreux voyages pour réunir cette série !

(voir l’autre article consacré à l’Hudson Commodore de chez Dinky Toys)

Cooper et samba n° 2

Dinky Toys a proposé une reproduction de cette glorieuse auto. Le traitement de l’auto est assez médiocre, elle est bien trop plate. Les deux bandes blanches permettent de l’identifier. Le choix de la couleur est surprenant.

Cooper 2,5 Dinky Toys et catalogue Cooper
Cooper 2,5 Dinky Toys et catalogue Cooper

Si les deux bandes blanches sont bien empruntées aux autos de l’usine Cooper, dans la réalité, ces autos étaient vert foncé. Remarquons d’ailleurs que mon ami Dirk n’avait pas identifié l’auto dépouillée de ses bandes et de sa couleur bleue.

Cette auto au palmarès brillant va inspirer bon nombre de fabricants en Europe. Isat, en Italie a choisi la version de Stirling Moss, reconnaissable à sa couleur bleu-foncé et à la bande blanche qui ceinture le capot avant. Toujours en Italie, Ingap propose une série de 6 monoplaces qui comprend une Cooper. Au milieu des années 60, Ingap cède son outillage à Clé en France, ce qui conduira les petits garçons des années soixante-dix à recomposer des grilles de départ de Grands Prix des années soixante !

Ils pourront même étoffer la liste des partants avec les versions glanées dans les paquets de lessive : en effet, Clé fournira des monoplaces estampillées Bonux.

Crio, autre fabricant de lessive proposera également des répliques de Cooper. Il s’agit de reproductions simples en plastique soufflé. Il ne faut pas mépriser ces jouets qui sont le témoin d’une époque et dont le prix raisonnable constitue un atout incontestable.

Nous restons dans le domaine des primes en citant la version de Muovo, en Finlande, distribuée avec les chocolats Panda. L’auto est très correctement restituée. La reproduction offerte par Wrenn, est également très correcte : ce fabricant de circuit électrique a réussi à loger un moteur électrique et l’environnement nécessaire à une miniature de circuit électrique sans déformer les lignes de l’auto. Finissons par la version proposée par Marx qui, elle, est approximative, alors que le dessin de la boîte avait restitué la ligne de la monoplace.

Peugeot 203 de luxe

Au contact des collectionneurs anglais je suis devenu sensible à un détail : l’existence de l’étiquette du magasin sur les boîtages des jouets. J’ai appris à apprécier ces étiquettes. Ce sont souvent des souvenirs personnels qui leur donnent de l’importance.

Franz Carl Weber et Märklin
Franz Carl Weber et Märklin

Pour ma part, je suis particulièrement sensible à celles qui viennent de magasins de jouets que j’ai connus. En règle générale, les souvenirs d’enfance liés aux magasins de jouets sont de bons souvenirs. Il n’en va pas de même des souvenirs liés à l’infirmerie ou à la cantine, enfin celles que j’ai fréquentées. Les magasins suisses Franz Carl Weber ou le magasin F.A.O. Schwarz de New York sont pour moi des références.

Mais une belle étiquette sur un étui de Dinky Toys révélant une provenance du BHV, des Galeries Lafayette, du Printemps ou de Monoprix sur une Minialuxe ne me laisse pas indifférent.

Louis Vuitton et 203 Dinky Toys
Louis Vuitton et 203 Dinky Toys

Afin de promouvoir leur établissement, certains magasins sont allés plus loin qu’une étiquette de prix sur un boîtage. Tout le monde connaît le malletier Louis Vuitton. Toujours implanté dans les quartiers chics, ce fabricant a élargi son activité aux vêtements, sacs à main, chaussures et autres accessoires. Messieurs, demandez à vos épouses ou vos filles, et vous constaterez que l’évocation de ce nom a le don de faire rêver. Je me souviens parfaitement qu’enfant, je contemplais la petite vitrine murale de la boutique Vuitton à Nice où étaient exposées à la vente des miniatures Solido. Nous étions au milieu des années soixante-dix. Cette Peugeot 203 référence 24R de chez Dinky Toys le confirme, les boutiques Vuitton ont également vendu des Dinky Toys. Je me souviens en particulier avoir vu une De Soto Diplomat avec le précieux décalcomanie au nom du malletier. Ces modèles étaient-ils vendus plus cher ? Je ne saurais le dire. Je m’interroge également sur un point : la décalcomanie a t-elle été apposée chez Dinky Toys ou par le soin d’une petite entreprise indépendante ? Elle est caractéristique des décalcomanies produites à cette époque, avec un calque fort chargé en vernis qui a jauni avec le temps. Vraisemblablement, la solution choisie par le malletier a dû être onéreuse. Au delà du coût même du décalcomanie réalisé à son nom, son application sur chaque véhicule devait revenir bien plus cher que ne l’aurait été une simple étiquette portant le nom du magasin et le prix du jouet sur l’emballage. Cette dernière solution qui n’était déjà pas courante marquait la qualité d’un magasin.

Il y a sans doute là un thème de collection. Cela devrait nous inciter par précaution à garder les emballages de la poste frappés du sigle Atlas. Dans 60 ans les gens qui écriront l’histoire des miniatures des années 2000 attacheront peut être de l’importance à cet emballage témoin de l’origine du modèle.

Pour illustrer cette chronique, je vous présente quelques exemples de belles étiquettes.

My tailor is rich : camion Guy Dinky – 3

J’ai donc essayé de vous proposer un choix de variantes de couleurs le plus complet possible pour le camion Guy de Dinky Toys, sachant que quelques autres combinaisons existent. Attention toutefois, Dinky Toys avait une certaine rigueur dans ses productions. L’élément de carrosserie équipant le châssis cabine étant visé, certaines combinaisons de couleur apparaissent parfois. La prudence est alors recommandée !

Camion Guy Dinky Toys
chassis bleu marine ou noir

A la fin de la production Meccano avait généralisé le rivetage de ces éléments.

Dernier petit détail. Comme vous pouvez le constater, pour son camion Guy Dinky Toys n’a pas jugé bon de refaire le dessin de sa première boîte pour la version équipée du dosseret. C’est la version avec plateau qui est représentée sur l’étiquette, qui est collée sur le couvercle.

Curieusement, l’étiquette appliquée sur le petit côté représente bien la version avec dosseret. Sur les deux étiquettes , la référence a bien été modifiée. Dinky Toys a bien rajouté la mention « tailboard » indiquant ce fameux dosseret. Sur les boîtages suivants, le dessin sera modifié et notre camion retrouvera son dosseret.