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Petit cadeau, grands effets

Greyhound Lines est une entreprise de transport de personnes basée à Dallas au Texas. Elle a choisi pour logo et pour nom une race de lévriers anglais, ceux-là même qui participent aux courses de chiens. Greyhound lines fut créée en 1926. Elle est le résultat de la fusion de plusieurs petites compagnies, dont la plus célèbre était les cars Wickman.

Greyhound
Greyhound

Pour remonter à l’origine, c’est en 1916, dans le Minnesota que tout a débuté, avec la création d’une petite ligne servant à transporter les mineurs dans les mines de fer. Bien que le transport aérien se soit très vite démocratisé aux USA, cette société existe encore en 2012. Greyhound a tissé une toile à travers l’Amérique du nord mais aussi au Mexique et au Canada. Un constat s’impose, le pays est très vaste, et les liaisons aériennes ne desservent que les grandes métropoles. Il y a bien sûr une multitude de petits aéroports, mais dans ce type de liaisons intérieures, le prix des billets n’est plus celui des transports de masse.

Nous avons tous le souvenir, enfants, de longs trajets en autocar qui nous paraissaient interminables. Et nos parents ont sans doute le souvenir de ces trajets ponctués de lancinants : « On est bientôt arrivés ? ». Aussi, les nombreuses gares qui jalonnaient le parcours des autocars Greyhound accueillaient une petite boutique où l’on pouvait trouver des cartes postales, des romans de gare, des boissons et bien sûr de quoi calmer et faire patienter la marmaille. Les parents pouvaient alors écrire leurs cartes postales en racontant au destinataire combien le voyage était agréable, surtout depuis que le gamin avait dans les mains la reproduction fidèle de l’autocar dans lequel il avait précédemment semé la pagaille.

Il est vrai que les reproductions réalisées par Arcade sont de belle qualité. Ces jouets étaient moulés en cast iron, en deux puis trois et enfin quatre parties. Plus les productions se moderniseront, plus elles comporteront de parties. Sur la version à capot, le lévrier est gravé, ce qui n’empêche pas l’utilisation d’une sérigraphie sur le pavillon, indiquant également le nom du constructeur du car, GMC. La couleur du modèle présenté, rouge, est bien sûr fantaisiste. Il y aura des versions vertes, et des bleues. Le modèle a fière allure, campé sur de belles roues en caoutchouc dont le moyeu est surligné en bleu.

L’autre version, avec sa cabine avancée, est plus moderne dans sa conception. C’est un car issu des chaînes de fabrication de chez Yellow Coach. Cette firme produira des cars de qualité, et sera absorbée par la GM. Arcade, le fabricant du jouet optera pour une reproduction composée de quatre parties. Les faces avant et arrière sont en cast iron chromé. Le traitement du jouet est fidèle. Comme souvent avec Arcade, il existe un grand nombre de variantes au niveau de la décoration et des messages publicitaires apposés sur le pavillon. Nous sommes à une échelle de reproduction proche du 1/43.

Turnpike 76

Turnpike 76, c’est le nom de l’autoroute qui traverse la très étendue Pennsylvanie. Nous sommes à la fin du mois d’octobre. Les grands forêts tapissant les reliefs à l’ouest qui portent le nom de Blue Mountain ont des teintes automnales somptueuses. Le ruban de bitume serpente dans la nature sauvage.

Turnpike 76
Lindstrom tracteur semi remorque

Le trait violet représentant l’interstate apparaît à l’écran du GPS comme une fracture inopportune. Nulle autre route aux alentours. Plus tard, en poursuivant mon voyage je serai en mesure de saisir le contraste lors du contournement de New York. L’écran du GPS sera alors saturé de traits de couleurs différentes représentant l’enchevêtrement des routes qui s’enroulent, se coupent, se dédoublent. Ce sont des voies vétustes et surchargées en décalage avec l’image que l’on se fait de l’Amérique dans notre vieille Europe.

Je viens de Chicago où j’ai participé il y a 2 jours à la bourse d’échange de jouets anciens. Je me rends au nord de New-York où j’ai convenu d’un rendez-vous pour voir une collection. Je redescendrai ensuite vers la Pennsylvanie pour participer à une autre manifestation.

A Chicago, j’ai rencontré mon ami Steve Butler, celui-là même qui chaque mois offre une chronique dans la revue « Antique Toy World ». Il axe souvent ses chroniques sur les trouvailles qu’il vient d’effectuer et fait partager aux lecteurs son enthousiasme ou ses critiques.

Je vais cette semaine procéder comme lui. Voici donc mon carnet de route d’octobre 2013.

La peau douce.

Turnpike 76
Lindstrom tracteur semi remorque

Commençons par un emprunt à François Truffaut qui colle bien avec le premier modèle. Je l’ai déniché alors qu’il était emballé dans du papier bulle et bien caché dans une petite vitrine plate. A travers l’emballage, ses couleurs et sa forme m’ont intrigué. Il faut savoir que bien souvent, c’est la déception qui domine lors du déballage d’un objet masqué. Mais cette fois, au contraire ce fut une heureuse surprise.

Quel ensemble étonnant ! Je n’en avais encore jamais vu, pas même en photo. C’est bien là l’un des attraits de la collection. L’ensemble est composé d’un tracteur routier et d’une remorque attelée à deux essieux. Il préfigure les tracteurs semi-remorque. On rencontre ce genre de montage chez certains fabricants germaniques. Mais l’objet que j’ai sous les yeux est américain et issu de chez Lindstrom, petite firme singulière et éphémère.

Outre son montage original, ce jouet possède une décoration attrayante réalisée en tôle lithographiée. Le slogan attire également l’attention : « Préservez votre teint d’écolière« . Je ne sais si cela fut un argument de vente pour les miniatures Lindstrom mais ce le fut sans aucun doute pour les savons Palmolive !

Salé et poivré

Un des modèles les plus représentés en miniatures aux USA est sûrement le GMC Scenicruiser de la compagnie Greyhound. Il est aussi populaire aux USA que l’est le Routemaster à Londres. Il faut voir sur place, sur les tables dans les bourses de jouets le nombre incalculable de versions présentées. Le plus surprenant est l’amplitude des échelles de reproduction. J’ai vu des modèles qui étaient des maquettes destinées à des agences de voyage au 1/20ème. Outre qu’il faut de la place chez soi pour exposer ce type de maquette, il n’est pas imaginable de la ramener avec soi dans l’avion !

J’ai donc porté mon choix sur deux reproductions au 1/100 environ qui ont été produites au Japon. Elles font office de salière et de poivrière. D’après mon vendeur ces modèles étaient offerts à certains passagers lors de croisières au long cours.

Voyage dans l’espace

Voici un autre exemple de la manière dont le développement de l’aérodynamique a pu inspirer l’industrie automobile. Il vient de l’autre côté de l’Atlantique. Le véhicule a été réalisé pour l’Exposition des Grands Lacs de 1935.

Pour l’occasion, la compagnie Greyhound avait fait réaliser un car futuriste qui promenait les visiteurs dans les artères de l’exposition. Le passager embarqué dans cette carlingue pouvait, le temps d’un instant, se croire transporté dans les airs.

On admirera l’empennage vertical et la forme ventrue de la remorque : une véritable invitation au voyage aérien.

Voici un dernier exemple avec ce Viberti exposé lors du salon du car de 1951. La boîte est évocatrice. Nous sommes en présence d’un vaisseau spatial : même la propulsion de l’engin est similaire aux techniques aéronautiques. En effet, les ingénieurs ont prévu une turbine pour propulser le « golden dolphin » sur les autoroutes.

Disons le tout de suite, le car sera bien exposé mais de façon statique, sans son moteur. Toute une vague de véhicules du Tour de France, principalement dus au crayon du styliste Philippe Charbonneau s’inspireront de ce genre d’engins à mi-chemin entre la fusée et l’autocar. Au grand plaisir des spectateurs du Tour de France, les routes de la campagne française durant le mois de juillet verront défiler de surprenants véhicules issus de la science fiction.

Le modèle fut reproduit par la firme espagnole CH, à l’échelle du 1/50. Il existe aussi de couleur or, qui était sa véritable teinte au salon du car.

Realistic et Ertl GMC Greyhound

Quatre As à Las Vegas

Précédemment nous avons vu que même dans des conditions confortables, les voyages paraissent interminables aux enfants. Le passage à la boutique de souvenirs de la gare routière, et la promesse de bien se tenir en échange d’une belle reproduction du car qui emmenait toute la famille en vacances était de loin le meilleur moment du voyage.

un jeux de poker aux couleurs de la compagnie de bus
un jeux de poker aux couleurs de la compagnie de bus

Dans les petites boutiques de souvenirs des terminaux de gare routière, la Greyhound Lines proposait également des jeux de cartes à son effigie. A l’époque où nous n’avions ni téléphones mobiles ni tablettes, rien de mieux qu’une partie de cartes pour passer le temps. Mieux encore, en route pour Las Vegas, certains pouvaient ainsi dès leur départ s’adonner à leur passion du jeu et entamer une partie de poker. Ceux qui auront tout perdu durant le voyage n’auront plus qu’à prendre le car du retour…à condition qu’ils n’aient pas joué leur ticket retour !

Pour illustrer cette terrible histoire, j’ai choisi de vous présenter, outre le fameux jeu de cartes de la Greyhound Lines, des reproductions proposées par le fabricant de jouets de Freeport dans l’Illinois, Realistic Toy.

Ces jouets sont en aluminium, à une échelle proche du 1/43. Ils reproduisent des GMC Silverjet. Ce sont bien les descendants des cars conçus chez Yellow Coach, présentés précédemment. Sur le prospectus, le dessin en coupe du car présenté ce jour, le Silverjet, est assez révélateur et annonce déjà le Scenicruiser et son demi-étage si caractéristique. Les passagers sont placés très haut dans le car dont le plancher est surélevé sur toute la longueur. Il y a un espace important entre le bas de caisse et les baies vitrées, ce qui confère au car une allure bien particulière. Sans être exceptionnelle, la reproduction de Realistic Toy est de bonne facture. Il existe bien évidemment des variantes. Elles portent principalement sur les couleurs, le bleu pouvant varier du bleu ciel au bleu marine. Il existe une version sans le logo avec le lévrier car ces cars « silverjet » avaient aussi été vendus à d’autres compagnies que la Greyhound.

Je profite de l’occasion pour vous présenter, une autre reproduction réalisée par ERTL. De taille similaire, elle est fort réussie. La gravure, très fine la rapproche de la qualité de nos reproductions européennes de l’époque. Par comparaison, la version de chez Realistic toy est à rapprocher des fabrications en cast iron. La filiation est évidente. Sur la base de son GMC Greyhound, dans un souci d’amortissement des moules, ERTL proposera une version School. Cette dernière me semble bien plus difficile à se procurer que celle de la Greyhound Lines.

PS : Mon frère, après un audacieux périple aux Etats-Unis, et après un passage à Las Vegas, choisira, en rentrant en France de se lancer dans l’événementiel, à travers une société qu’il baptisera les 4 As . C’est un petit clin d’oeil à sa nouvelle activité professionnelle.

En Realistic Toy à Las Vegas

Ce jour je vous présente deux versions du modèle de chez Realistic Toy.  L’une est aux couleurs de la Greyhound, avec le célèbre lévrier gravé sur les flancs, l’autre est une version générique, avec juste la mention « Charter » sur le fronton et sans logos.

La galerie est consacrée aux modèles de chez Ertl, dont la peu fréquente version « School Bus ».

Il est intéressant de visualiser le système de montage. Deux coques assemblées et maintenues par une vis quelque peu disgracieuse, vu de face

La gravure, par contre, est assez fine (voir les striures des flancs), comparée à celle du modèle Realistic Toy, tout droit issu de la technique « cast iron ».