Chrysler Airflow scandinave – 1re partie

Chrysler Airflow scandinave – 1re partie

Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave
Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave

Vous avez aimé les Airflow en caoutchouc made in USA? Vous adorerez les dérivés scandinaves.
J’ai souvent eu l’occasion de raconter mes voyages en Scandinavie. Sans vouloir remonter aux Vikings, qui auraient vraisemblablement découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb, force est de constater que la Scandinavie entretient avec le nouveau monde une relation privilégiée. Au fil de mes voyages et des bourses d’échanges de miniatures, c’est devenu une évidence. Je l’ai compris en discutant avec les collectionneurs. Nombre d’entre eux ont de la famille outre-Atlantique. Cette évidence s’est renforcée au constat du nombre important de miniatures représentant des automobiles américaines qu’on trouve sur les étals des vendeurs, ce qui prouve bien l’attachement des Scandinaves à la culture américaine.

En fait, il n’est pas nécessaire d’aller sur place pour constater cela. La simple lecture des listes de miniatures produites par les firmes scandinaves l’atteste. Tekno, Vilmer, Lego, Birk, et d’autres encore ont privilégié les reproductions de véhicules américains. C’est particulièrement vrai pour la période qui s’étend de l’avant-guerre aux années soixante.

On constate aussi que les jouets scandinaves (Tekno, Vilmer et autres Lego) ont été importés en masse outre-Atlantique et se sont trouvés offerts à la vente au même titre que les Corgi Toys et les Dinky Toys. Ceci confirme les liens commerciaux étroits entre ces pays.
Afin d’étayer mes propos, j’ai choisi une auto qui sera le fil conducteur de plusieurs articles. Il s’agit de la Chrysler Airflow et de son dérivé, la De Soto Airflow. Les fabricants scandinaves nous ont offert rien moins que quatre versions différentes de Chrysler et une De Soto.

La copie de Dinky Toys en plomb

J’ai classé les modèles dans l’ordre de leur acquisition. Le premier que j’ai trouvé est des plus intéressant. Nous avons profité de nos voyages en Scandinavie pour compléter notre collection de Tekno et pour élargir notre recherche aux modèles d’avant-guerre. Un soir, alors que nous étions conviés au domicile d’un brocanteur qui devait nous vendre des Tekno, j’ai été surpris par la vue, au coin d’une étagère, de cette reproduction de Chrysler.

Made in Denmark copie Dinky Toys
Made in Denmark copie Dinky Toys

Le moulage était monobloc en plomb. Les passages de roues étaient fermés et peints de couleur or. Ils étaient perforés de part en part afin de recevoir les axes de roues.

 

La similitude avec le modèle produit par Dinky Toys est évidente.

Ce fut une très belle découverte. A la fin de la transaction, le brocanteur nous l’a offert en prime à l’achat des Tekno ! Curieusement, les Tekno acquises ce soir là ne me sont pas restées en mémoire, contrairement à la Chrysler.

Plus tard j’en ai trouvé une seconde dans une autre teinte. Je l’ai mise en vente. Le prix demandé a dissuadé les acheteurs. J’ai donc décidé de la garder et de la placer dans mes vitrines à côté de sa consoeur. Avec le recul, je réalise qu’il y avait dans la fixation de ce prix un acte manqué. Au fond de moi je ne voulais sûrement pas la vendre.

La copie en caoutchouc

Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave
Rubber Chrysler Airflow. la jaune est scandinave

Bien avant que je découvre aux Etats-Unis les reproductions en caoutchouc décrites précédemment dans le blog (voir l’article sur les « rubber made in USA) j’ai trouvé ce modèle au Danemark. C’est ensuite que j’ai fait le lien avec les modèles américains, qui, à mon humble avis, sont antérieurs. En effet, le modèle produit aux Etats-Unis, dont on ignore malheureusement le fabricant, a servi pour le lancement publicitaire de l’auto à l’échelle 1. De ce fait, la sortie du modèle réduit doit avoir été simultanée à celui de la vraie auto.

Mais revenons au modèle danois. On pourrait croire à une simple copie du modèle produit outre-Atlantique. Et pourtant, en comparant la gravure et surtout le dessin des parties vitrées, on constate que le modèle scandinave est traité de manière plus anguleuse. Les parties courbes ont été remplacées par des lignes droites. La gravure, logiquement, est plus épaisse. Même les ailes arrière sont légèrement différentes. Les roues sont maintenues d’origine avec des écrous. L’exemplaire que je possède est jaune. Du plus bel effet. (à suivre).

Avez vous le « Brevet pour la conduite des Dinky Toys »?

Avez vous le « Brevet pour la conduite des Dinky Toys »?

En cette année 1954, la reprise économique est là. La guerre et les restrictions semblent loin. La Foire de Paris en est le symbole fort. De plus, l’année 1954 correspond au 50ème anniversaire de la 1ère édition qui a eu lieu en 1904. Une grande campagne publicitaire accompagne la manifestation avec affiches, timbres et médailles commémoratives.

Dinky Toys essais de couleur de Buick Roadmaster
Dinky Toys essais de couleur de Buick Roadmaster

Meccano comprend l’importance de l’événement et décide de prendre un stand. A cette époque les industriels entendaient respecter leurs clients, c’est à dire les commerçants, et ils ne s’autorisaient pas la vente directe de leur production.

Désormais cela peut faire sourire, mais à l’époque, les marchands de jouets n’auraient pas accepté que Meccano fasse de la vente au détail sur son stand. S’il ne peut vendre ses produits, Meccano va savoir profiter de son emplacement pour les promouvoir.

Les coffrets de panneaux de signalisation lancés en 1953 sont un support idéal pour initier les jeunes conducteurs au code de la route. Un grand diorama est installé à cette fin. Les panneaux de signalisation Dinky Toys y ont la part belle. Priorité aux intersections, stationnement et sens interdits, passages à niveau, tous les pièges de la route sont reconstitués. Je devine le regard émerveillé des enfants devant une telle maquette. Les jeunes visiteurs sont invités à concourir afin d’obtenir leur « brevet pour la conduite des Dinky Toys ». Pour obtenir le précieux diplôme, l’enfant doit faire progresser une Dinky Toys en suivant les instructions d’un membre du personnel et en respectant les règles du code de la route et les panneaux routiers qui jalonnent le parcours.

Une question me taraude. Meccano profitait-il de cette rencontre avec sa jeune clientèle pour tester des nouveautés techniques ou des assemblages de couleurs de présérie ? En effet, en 2015, dans une émission de France Culture consacrée aux jouets, la fille de Jean de Vazeilles, le patron emblématique de chez Solido, avait expliqué que son père aimait placer des prototypes pour tester la réaction des enfants, notamment au moment de l’arbre de Noël.

Pour la petite histoire, l’exemplaire du « brevet pour la conduite des Dinky Toy » que j’ai récupéré provient des archives de Bertrand Azéma. Déjà passionné par les Solido, il n’avait cependant pas dédaigné le brevet DInky Toys !

Je profite de l’occasion pour vous présenter des essais de couleur de modèles sortis en 1954 chez Dinky Toys et qui auraient pu être présentés lors de cette Foire de Paris. L’année 1954 a été riche en nouveautés chez Dinky Toys, elles sont de belle tenue.

Citons la Ford Vedette 54 ainsi que la Buick, qui reste pour de nombreux amateurs, notamment les étrangers, la plus belle des Dinky Toys France. Deux utilitaires viennent enrichir le catalogue : le Peugeot D3A et le Citroën 1200Kg qui connaîtra une très longue carrière.
Cette même année, on constate chez Dinky Toys un fort investissement dans les techniques commerciales (dites aussi « Marketing ») pour inciter les jeunes amateurs à acheter les produits de la marque. Outre sa présence à la Foire de Paris, Dinky Toys fera réaliser un très beau présentoir agrémenté de fiches en carton afin de signaler les nouveautés de l’année. C’est un objet superbe et rare.

Une pochette transparente a été conçue afin de glisser les fiches portant le nom des nouveautés au fur et à mesure de leur sortie.

Pour l’occasion, j’ai fait imprimer des permis que je remettrai aux 200 premiers acheteurs du site. Afin d’éviter toute confusion avec le document original une mention signale qu’il s’agit d’une reproduction, datée de 2016 éditée à 200 exemplaires numérotés.

Une Peugeot 203 Dinky Toys en cadeau !

Nous sommes en présence de 2 modèles Peugeot 203 Dinky Toys de première génération, avec bien sûr le pavillon lisse et le bouchon de réservoir sur l’aile arrière droite.

Peugeot 203
Peugeot 203

Ces 2 autos sont équipées, de manière anachronique de jantes chromées. Ce fait n’est pas une exception. Nous connaissons aussi une Simca Aronde taxi première calandre, excessivement rare, équipée de ces jantes… qui n’apparurent que sur les modèles suivants, l’Elysée ; revenons à ces Peugeot 203.

La première est chromée : la qualité du chrome est évidente. Elle semble d’ailleurs être un peu plus lourde qu’une version peinte. Cette auto provient de la famille Chaudey (voir les Simca Cargo, Citroën U23, Plymouth belvedère..) et son authenticité est indiscutable.

Une petite anecdote : la famille Chaudey avait établi une liste de leurs modèles à vendre, avec indication des couleurs. Au niveau de la 24 R était indiqué « argent ». J’eu la surprise en me rendant chez eux de découvrir cette auto chromée.

Je pense qu’il s’agit d’un projet de cadeau pour Peugeot et c’est sûrement dans une logique esthétique qu’elle a été équipée de jantes chromée, en adéquation avec la finition du modèle.

La seconde Peugeot 203 est d’une authenticité toute aussi indiscutable ; elle possède les mêmes caractéristiques que la première et les même jantes chromées. Ce pourrait être un pendant au même projet, mais avec une finition dorée. Toutes les parties en argent sont réalisées avec l’aide d’un pochoir comme les autos de série ce qui permet de penser qu’elle n’est pas unique. Je suis persuadé que l’on en verra d’autres un jour ou l’autre.

Peugeot a toujours été lié à Dinky toys : dans les années 50 l’entreprise fit réaliser une belle série de Peugeot D3A fourgon reprenant ses couleurs. Il y eu même 2 versions aux couleurs « Peugeot service ». Peugeot a également distribué dans ses concessions des 403 de couleur identique à celles distribuées par Dinky toys dans le commerce.

Plus tard, au milieu des années 60, la Peugeot 204 sera présentée en même temps que sa reproduction en miniature, avec un étui particulier, une belle robe blanche et une particularité : une gravure de châssis différente de celle distribuée en commerce (sans la mention « SGDG : sans garantie du Gouvernement » )

L’exception française : la relation entre Renault et la C-I-J

L’exception française : la relation entre Renault et la C-I-J

La Renault 4cv 1949

C-I-J Renault 4cv 1949 "Cinzano"
C-I-J Renault 4cv 1949 « Cinzano »

En bons Français, nous aimons souligner toutes les choses que nos amis anglais font différemment de nous. Je ne vais pas énumérer la liste. Elle est bien longue. Si longue qu’on serait prompt à penser qu’il y a chez eux une volonté délibérée de se singulariser.
C’est oublier un peu vite nos propres particularismes. Je ne vais pas parler des règles de grammaire qui, pour un étranger, doivent constituer un véritable casse-tête.
On peut bien sûr citer « l’exception culturelle française ». Il faut en effet se souvenir que la France a été la première nation à se doter d’un ministère dédié à la culture, confié à André Malraux, et ce dès 1959.

Notre pays peut également s’enorgueillir d’une autre « exception française ». Elle concerne le monde de l’automobile. Il s’agit du droit exclusif de reproduction accordé à un fabricant de jouets en miniature par un constructeur automobile, tel qu’il existait entre la firme Renault et la C-I-J. J’ai cherché dans ma mémoire et je n’ai pas trouvé dans un autre pays d’exemple de contrat de ce type.

Pour mieux comprendre ce lien, il faut remonter avant-guerre, au milieu des années 20, lorsque les deux firmes Citroën et Renault rivalisaient d’ingéniosité pour promouvoir leurs produits. Il faut reconnaître que Citroën a toujours eu une longueur d’avance sur Renault. Citroën décida donc de lancer la fabrication des « Jouets Citroën », dont il confia la fabrication à C.I.J au grand dam de Louis Renault. Mais en 1935, Citroën en grande difficulté, est reprise par Michelin, qui met en place un plan d’économie. Des coupes drastiques sont pratiquées et Les Jouets Citroën sont sacrifiés sur l’autel des économies.

Renault en profite alors pour se tourner vers le fabricant de Briare et reprend à son compte l’excellente idée de Citroën. Les « Jouets Renault » sont nés. Un contrat d’exclusivité est signé. Après la guerre et malgré la nationalisation de Renault et la création de la « Régie Renault », C-I-J gardera son contrat d’exclusivité, quelque peu adapté à la nouvelle société.

C-I-J a ainsi bénéficié d’un droit exclusif de reproduire les véhicules de la gamme Renault (auto, camion, agricole) en « métal » (zamac) et en tôle.
La période d’après-guerre a vu l’apparition des premiers jouets en plastique. Ces derniers n’étaient pas dans le champ du contrat. Il semble d’ailleurs que Norev ait bénéficié d’une position privilégiée.

François Laurent m’a en effet fourni un très intéressant document de la Saprar, un catalogue destiné aux garagistes. Cette société distribuait dans les concessions principalement les pièces détachées Renault mais aussi les jouets C-I-J. On relève bien sûr la présence des modèles Renault reproduits par la C-I-J mais aussi des miniatures Norev et Jouef (rare tracteur agricole). On remarque à cet égard l’importance du matériel agricole Renault dans la période d’après-guerre, la couverture du catalogue en atteste.

A l’occasion de leur distribution par la Saprar, les Norev mais aussi les C-I-J recevaient un numéro spécifique sur une étiquette dactylographiée apposée sur les languettes. Ce mode de distribution dut cependant être assez éphémère. La Saprar devait avoir assez à faire avec les pièces détachées pour les autos Renault.
Le fait que les reproductions en plastique ne soient pas visées par le contrat d’exclusivité démontre que les consommateurs et la régie ne plaçaient pas sur un pied d’égalité les reproductions en zamac et celles en plastique. Cela a bien changé chez les collectionneurs. Désormais les reproductions en plastique sont autant appréciées que celles en zamac .

De plus, n’en déplaise aux amateurs de véhicules en zamac, la plus belle reproduction en miniature d’une Renault 4cv est bien celle produite par Norev.

Afin d’illustrer ce premier chapitre, voici la première série de Renault 4cv produites par la C-I-J en 1949, deux ans après la présentation de la vraie voiture.

Cette série se caractérise par sa calandre moulée à 6 barres, son châssis pincé et ses belles roues injectées en zamac brut. Les modèles étaient distribués en boîte de six pièces. Je vous invite à regarder le commentaire de la Saprar devant la boite de six pièces représentée dans le catalogue « une teinte par boîte de six ».

C-I-J Renault 4cv 1949 roues zamac avec défauts d'ébardage.
C-I-J Renault 4cv 1949 roues zamac avec défauts d’ébardage.

J’aime particulièrement cette première mouture. On voit sur certains exemplaires de gros défauts d’ébarbage. C’est de cette première série qu’est issue la superbe version aux couleurs Cinzano, modèle promotionnel par excellence. La C-I-J a réalisé un beau travail de pochoir pour reproduire cette auto appartenant à la flotte publicitaire de la marque d’apéritif.

Elle fut notamment distribuée lors du Tour de France cycliste. C’est là que M. Dufour a acquis la sienne. Autant vous dire qu’il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Il est vrai que cela confère à cette belle 4 CV un attrait supplémentaire.

 

Le cadeau de chez Euclid

Le cadeau de chez Euclid

16,5 cm ; roues en caoutchouc monobloc de couleur noir. Carrosserie monobloc ; les camions benne ont toujours attirés les collectionneurs …

Certainement des souvenirs d’enfance… Les bons moments passés au bac à sable à emplir et vider sans relâche le contenu de la benne.

Ce camion benne Euclid présenté est un modèle publicitaire pour la firme Euclid produit chez  National Toys aux Etats Unis. Cette firme travailla, à ma connaissance, uniquement pour les constructeurs automobiles. Les reproductions  de véhicules utilitaires à usage publicitaire étaient  moins fréquentes que dans celui de la voiture particulière. Mais une brèche s’est ouverte suite à l’importance du marché des véhicules de travaux publics. Il faut bien avouer qu’il s’agit d’un important marché, et on peut imaginer que parfois, après  d’âpres négociations, la distribution de petites miniatures pouvait détendre l’atmosphère !

Ces véhicules sont reproduits dans un alliage très chargé en plomb, qui leurs confère un poids certain. Ils devaient, sur un bureau,  servir de presse papier, vide poche, ou même, je l’ai déjà vu, de cendrier !

Souvent, ces véhicules arboraient des finitions couleur laiton, qui étaient en vogue à l’époque… N’oublions  pas que nous sommes en présence de modèles publicitaires.

J’avoue ne pas être attiré par ce genre de finition. Les versions peintes sont extrêmement rares…