Archives de catégorie : Scandinavie

Le plein à la station Esso de Billund

Le plein à la station Esso de Billund

Outre les couleurs du pétrolier Esso, ces modèles ont en commun l’association des matériaux bois et plastique. Il n’est pas évident de repérer au premier coup d’œil que ces modèles sont en partie en bois.

Lego a une longue tradition d’utilisation du bois. Avant l’apparition du plastique, il était surtout utilisé pour les jouets destinés au premier âge. Rehaussés de dessins au pochoir colorés, il faisait la joie des bambins.

Lego camion citerne Esso
Lego camion citerne Esso

Précisons également qu’en France, une firme comme CIJ possédait également un atelier « bois » de production de jouets et d’accessoires de caisses d’emballage pour les jouets en tôle. Selon le même procédé que celui utilisé pour le Chevrolet dépanneuse, ces jouets se composaient d’un châssis et d’une carrosserie interchangeable grâce au fameux bouton pression.

Ainsi après avoir acquis la base constituée par le camion semi-remorque, l’enfant pouvait compléter son jouet en achetant la ridelle, la citerne simple ou la citerne vendue comme accessoire en étui individuel. Sur la version ridelle en plastique le bois est utilisé pour décorer très finement les fûts d’essence. Un détail, le texte indique le nom danois de la société Esso. Nous vous présenterons bientôt une autre rareté mais norvégienne.

Enfin, on peut constater l’omniprésence des constructeurs américains dans les reproductions de cees jouets scandinave aussi bien avant qu’après guerre. Que ce soit Tekno, Vilmer, Stentorp et autres Lego, ce ne sont que des reproductions de véhicule d’outre-atlantique.

Quelle couleur pour votre Saab 96 ?

Les Saab 96 de chez Tekno possèdent des qualités techniques et esthétiques propres à cette firme. Des formes simples, tendues, sans fioritures.

Saab 96 Tekno
Saab 96 Tekno

Ici, pas de parties ouvrantes mais les indéniables qualités de ce fabricant Danois se retrouvent dans la fine calandre les phares translucides et les pare chocs rapportés.

La touche finale est mise avec la présence de fines baguettes au dessus des passages de roue, réalisées en décalques. Ces miniatures désirables ne sont pas rares.

Revenons au coffret présenté. Il s’agissait, pour les concessionnaires Saab, de montrer aux futurs clients la palette de couleur que le constructeur proposait. On peut facilement imaginer cette plaquette posée sur le bureau du vendeur. Tekno cependant n’était pas un précurseur. Banthrico aux USA, proposa avec ces modèles « promotionnal » la même chose, avec de plus, sur certaines autos, le nom du coloris, inscrit au pochoir sur le pavillon. L’’échelle de reproduction utilisée était plutôt le 1/24. Tout se doit d’être plus grand aux USA… surtout à cette époque ! Dinky Toys produisit pour le groupe Standard propriétaire de Triumph, les variantes de couleur des Triumph Herald et Triumph 2000 reproduisant fidèlement les couleurs du constructeur.

L’innovation de la part de Tekno est de proposer les différentes couleurs sur une même plaque. Pour les Lloyd, Tekno ira jusqu’à proposer ses miniatures sur une vraie palette de peintre !

Boco : de Berlin à Copenhague

Voici un coffret que l’on aimerait avoir reçu en cadeau à Nöel ! Il a été produit par Boco, une des multiples firmes Danoise : on ne peut que s’extasier sur le fait qu’un si petit pays ait abrité autant de fabricants de jouets.

rare coffret Boco
rare coffret Boco

Boco a été ce que l’on peut appeler un fabriquant éphémère puisqu’à ma connaissance il n’a proposé que deux modèles, tout deux livrés dans des coffrets à assembler. Il s’agit dans les deux cas de Volkswagen : une berline et un Kombi. Les deux modèles ont une filiation évidente avec la firme Berlinoise Wiking. Pourtant, en regardant attentivement, au-delà de la similitude dans l’esprit du jouet, de nombreux détails diffèrent, en premier lieu desquels la présentation : pour son Kombi, Wiking n’a jamais produit de coffret avec les éléments à assembler. Il l’a fait uniquement avec la berline, source évidente d’inspiration pour Boco, qui a transposé l’idée pour sa camionnette. Les versions Wiking ont été produites à usage promotionnel.

Pour cette raison, chaque modèle était doté d’un étui individuels, personnalisé avec les caractéristiques du vrai modèle indiqué sur une face de la boîte.

C’est au niveau du pavillon que les modèles diffèrent le plus ; le traitement de celui ci par Boco est étrange en ce qu’il est moulé en deux parties : une partie transparente qui couvre deux tiers de la surface et une partie opaque pour le tiers restant, en plastique de couleur bleu et qui correspond à la partie au dessus du moteur.

Cette différence majeure s’explique de toute évidence par le souhait de Boco d’éviter les foudres du fabricant Berlinois.

Le traitement de la face avant est également différent. Wiking a conçu son modèle comme celui de Wolfburg : le pavillon et la proue font une seule et même partie. En découpant le pavillon à l’horizontale, sans la proue avant, Boco adapte ainsi son modèle à l’emballage et peut sans problème le positionner à plat dans le coffret. Wiking n’aurait pu faire la même chose avec son pavillon, la proue étant excessivement fragile. Le traitement de l’intérieur du minibus Boco est fortement similaire au traitement de Wiking : mêmes personnages, mêmes valises même chien, assis et bien sage.

Pendant de très nombreuses années nous avons dû nous contenter d’un modèle déjà assemblé. Puis un jour, nous avons finalement mis la main sur ce coffret. Nous n’en avons jamais revu un autre.

Lego Chevrolet  » panel van »

Lego Chevrolet  » panel van »

L’industrie automobile américaine a connu son apogée entre les deux guerres.  Elle a cherché à étendre son influence partout dans le monde,  s’engouffrant dans la moindre brèche pour conquérir de nouveaux marchés.

En Europe,  notamment en Belgique, aux Pays-Bas et dans  les pays scandinaves,  l’absence d’industrie automobile locale permit aux constructeurs américains  de pénétrer  facilement les marchés.

En toute logique, ce phénomène eut des répercussions chez les fabricants de jouets scandinaves notamment dans le choix des véhicules à reproduire.

Prenons la firme  danoise Tekno.  A ses débuts,  elle ne proposera à sa jeune clientèle  que  des Packard, des Buick, des Dodge, des Mercury, des Ford et des Harley-Davidson. On observe la même tendance chez Vilmer avec des Dodge et des Chevrolet. Lego n’échappera pas à la règle,  avec une petite particularité.

Bien souvent les véhicules industriels américains étaient livrés  en Europe châssis nus. Ils recevaient sur place chez un carrossier local un équipement spécifique. Ainsi la Packard  reproduite par Tekno a reçu une carrosserie  scandinave, tout comme les camions Ford, avec leurs bennes équipées de volets rabattables typiquement scandinaves.

Lego quant à lui optera pour la reproduction d’une carrosserie franchement américaine, dénommée aux Etats-Unis « panel van » (que l’on peut traduire par fourgon tôlé). La forme est bien particulière, simple et efficace, en un mot taillée à la serpe.

Elle est conçue à moindre coût et permet un chargement facile sans perte de place. Le seul lien avec la Scandinavie se trouve dans les publicités apposées sur ces fourgons : « Lys Kraft » (compagnie électrique), « Maelk  Flode» (laitier), « Brod Kager » (boulangerie) et autres dénominations nordiques. Le choix de Lego peut paraître curieux dans la mesure où cette camionnette n’entre pas dans la logique ludique de la marque qui consiste à offrir aux enfants la possibilité de permuter des éléments. Cette camionnette est de fabrication monobloc. Le seul côté ludique consiste dans l’ajout sur certaines versions d’une petite friction, comme cela se faisait beaucoup à l’époque. Signalons que ce type de gadget n’a jamais fait l’unanimité chez les enfants.

La friction se révèle très vite encrassée ce qui a pour effet de bloquer totalement la miniature. C’est un comble pour un accessoire qui devait lui permettre un meilleur roulement !

Sa courte existence explique sa rareté. Les décalcomanies sont très fragiles. C’est un très beau jouet, désormais difficile à se procurer.

Lego Chevrolet citerne BP

 

C’est du sapin ?

Tous les ans au mois de décembre revient la question de la nationalité du Père Noël. On assiste depuis plusieurs années à une lutte des pays scandinaves qui revendiquent être la nation d’origine du père Noël. Norvège, Groenland et Finlande chacun développe ses arguments.

A mes yeux, au vu des très nombreux fabricants de jouets issus de ce pays c’est le Danemark qui me semble être la patrie du vieil homme.

J’ai pu lors de mes nombreux séjours scandinaves constater qu’aucun pays ne connait un ratio aussi élevé de fabricants de jouets par habitant.

Comme explication logique on peut avancer que ce type d’industrie colle bien aux atouts du pays : tradition d’artisanat, petites structures industrielles, esprit novateur. Ce pays a le don de fabriquer du beau, et ce n’est pas un hasard si aujourd’hui encore il fait figure de pays innovant dans le domaine du design.

C’est notamment le bois qui a fait la renommée du pays dans le domaine du jouet. Nous autres collectionneurs de petites autos nous avons peu à faire avec ce matériau, surtout dans les échelles de modèles réduits proches du 1/43.

Pourtant il ne faut pas oublier que des grandes firmes comme Tekno, Lego ont commencé leur activité dans le jouet en travaillant le bois.

Les produits finis recevaient ensuite une finition laquée du plus bel effet, donnant aux jouets un charme inimitable. Tekno et Lego ont ainsi acquis un savoir faire dans le domaine de la juxtaposition des pochoirs.

Tekno se tournera vers le zamac et la tôle tandis que Lego choisira le plastique. La série de camions Chevrolet aux couleurs BP est une parfaite illustration de cette association de matériaux. Le camion est injecté en plastique, composé de deux parties et d’une calandre en tôle. La citerne est en bois, monobloc. Seule la partie recevant les axes a été cloué à la citerne. Le bois est présent également sur les versions ridelles, mais uniquement pour la réalisation des bidons d’essence. Le résultat est splendide.

Ces produits ont toujours été peu fréquents, et peu de collectionneurs ont su les acquérir quand il était temps, les trouvant peut-être trop naïfs. Il y a peu de temps, des amis danois m’ont indiqué qu’à Legoland un musée consacré à l’histoire de Lego exposait certaines de ces pièces