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C’est un métier !

C’est un métier !

Vous souvenez-vous de l’achat de votre dernière paire de chaussures? Non? c’est normal. Désormais, on achète généralement ses chaussures chez des commerçants qui pourraient le lendemain vendre des parapluies ou des surgelés.

Vous rappelez-vous la dernière fois qu’un vendeur vous a installé confortablement pour mesurer votre pied, a pris ensuite un chausse-pied pour vous passer la chaussure, vous a demandé de vous lever, et a finalement tâté l’extrémité de la chaussure pour voir où le pied arrivait ? Il y a très, très longtemps n’est-ce pas ?

Pourtant dans la boutique de mes parents, il aurait été impensable qu’un client se serve lui-même et enfile seul la chaussure à son pied.

Mon père qui reprenait l’affaire familiale avait appris son métier en passant son brevet de technicien du cuir. A la fin de ses études, il savait, entre autres, fabriquer une chaussure de A à Z. Je revois dans son bureau les exemplaires qu’il avait présentés en fin de cycle pour valider son diplôme comme d’autres présentent une thèse. Il était fier de me montrer son travail d’artisan. Ces chaussures, de taille réduite, de la pointure de celle d’un enfant de dix ans en fait, reprenaient exactement les formes des chaussures d’adulte.

Mon père aimait faire partager son métier et sa passion du cuir à ses clients en les conseillant. Une chaussure, il savait ce que c’était et comment c’était fait ! Il prenait parfois le temps de faire une réparation pour un client. C’était une autre époque. Il faut vivre avec son temps.

Désormais, une paire de chaussures cousues main, n’est pas à la portée de toutes les bourses…et qui sait encore apprécier ce travail ?

Dans mon magasin, il arrive qu’un nouveau client me demande mon avis. Que me conseillez-vous pour débuter une collection ? Pas facile de répondre à ce type de question…

Une collection c’est une réunion d’objets choisis en fonction d’une sensibilité personnelle. Elle reflète la personnalité de chacun et en dit souvent beaucoup sur son existence. Les souvenirs, les affinités pour un constructeur automobile, ou pour un fabricant de jouets, mais aussi les rêves. Tous ces éléments façonnent le collectionneur de jouets automobiles.

Si la personne a une affinité avec les Dinky Toys, alors je l’orienterai sans hésitation sur les camions de la série 25 anglaise !

Pourquoi ? Ces modèles répondent parfaitement à « l’esprit » Dinky Toys : des miniatures automobiles créées pour animer les réseaux de trains Hornby.

Quoi de plus vivant que ces camions 25 imaginés pour faire vivre les quais de marchandises Hornby. Avec un peu d’imagination, il est facile de voir le « 25 E » équipé de sa benne basculante venant chercher le sable qui arrive par wagon tombereau ou bien le  » 25C » avec sa carrosserie plateau chargeant ses fûts et ses sacs de toile sur le quai de la gare de marchandises. Avec leurs carrosseries variées ils ont attisé l’imagination des enfants.

Ces camions « 25 » ont participé à la vie des réseaux Hornby, bien plus encore que les autos, cantonnées au rôle de décor fixe. Observez les photos de diorama créés par Meccano, les autos sont le plus souvent sur des parkings. Ce n’est donc pas un hasard si la gamme des autos s’est rapidement développée de manière autonome.

Les autos de la série 24 ont pris leur indépendance dans les catalogues Meccano où rapidement elles ont été conçues comme des reproductions automobiles que les enfants pouvaient identifier comme telles : Daimler, Chrysler, Rolls Royce et Vauxhall. Elles ont rapidement perdu leur fonction d’animation des réseaux de train contrairement aux petits utilitaires.

Signalons une incohérence de la part de Meccano. On dit toujours que l’échelle choisie pour sa gamme Dinky Toys a été le 1/43, échelle correspondant à l’échelle de reproduction de ses trains Hornby.

Si cela est vrai pour les autos, force est de constater que pour d’évidentes raisons de coût (la quantité de zamac est moindre pour un camion réduit au 1/50 qu’au 1/43), de logique de gestion (taille des boîtes de conditionnement identique pour les autos et les camions) mais aussi d’harmonisation et d’équilibre esthétique, ces camions série 25 sont réduits au 1/50 environ.

Le succès international de ces camions 25 est dû à une autre cause. Ces camions ont une forme générique. Après guerre Dinky Toys oubliera cet aspect, se cantonnant à reproduire des véhicules (trop?) typés britanniques (voir le blog consacré au Leyland Comet)

Tout enfant, qu’il soit américain, suédois, brésilien ou anglais, reconnaît dans ce jouet la reproduction du camion qu’il croise au coin de sa rue tous les matins. C’est l’image, le stéréotype du camion du milieu des années trente, avec son petit capot et ses deux gros phares accolés à la calandre .

Les couleurs participent aussi au charme de la série. Très colorés avant-guerre, période d’insouciance ils vont, à partir de 1946, date de la reprise d’activité à Binns Road, s’habiller de nuances sobres, représentatives de cette période d’après. Les nuances vont du beige au gris, en passant par le vert et le bordeaux.

C’est l’époque. Cependant, comme pour essayer de retrouver un peu de joie, Binns Road ajoutera un peu de jaune, de rouge et même d’orange. On note que généralement ces couleurs sont les plus difficiles à se procurer aujourd’hui, prouvant bien qu’elles ont été faites en petite quantité.

Enfin, dernier élément, et non des moindres pour justifier mon choix. Ces modèles, je parle des productions d’après-guerre, sont pour la plupart encore faciles à se procurer. Leur cote est donc très abordable. De plus, on peut assez facilement, trouver des modèles en très bel état de conservation. les prix sont raisonnables, la gamme n’attire pas les faussaires !

Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus d’amateurs. Sûrement parce que peu de gens ont su montrer tout l’intérêt de ces camions qui synthétisent merveilleusement l’esprit Dinky Toys.

Un Dinky Toys doit-il être cher pour être beau ? sûrement pas ! Certains vont me dire qu’ils n’ont pas de boîtes ? J’entendais déjà il y a trente ans cet argument, notamment en Grande-Bretagne, où ces objets du fait de l’absence de boîtage intéressaient peu de collectionneurs.

Les mentalités évoluent lentement, et si je devais donner un conseil ce serait de profiter des prix modérés.

Camions citernes série 25D d’après-guerre

La série 25 de chez Dinky Toys regroupe les camions. Elle a été produite en très grand nombre. Le point commun de ces véhicules est la calandre qui permet de donner son unité à la série. La référence 25D correspond à la version citerne. La période de production s’étend de 1934 à 1948. Bien évidemment, sur une telle durée, nombreuses sont les variantes.

Intéressons-nous à la période d’après guerre. Nous avons vu précédemment les versions d’avant guerre. En fait il existe une version que l’on pourrait qualifier d’intermédiaire, produite pendant la guerre. Il s’agit de la version portant le marquage Pool.

 

Peu fréquente version guerre aux couleurs Pool
Peu fréquente version guerre aux couleurs Pool

A la reprise de l’activité économique, après le conflit, Dinky Toys va relancer les séries produites avant guerre. Il est frappant de constater qu’aux belles livrées qu’arboraient les 25 D avant guerre, succèdent des modèles beaucoup plus sobres pour ne pas dire plus. Ils seront décorés d’un marquage « petrol » plus économique et plus facile à écouler sur les différents marchés. Le marquage « petrol  » n’a pas de sens aux Etats Unis où le terme correspondant est « gas ». C’est pourquoi l’importateur américain demandera de modifier les marquages pour son marché local. Continuer la lecture de Camions citernes série 25D d’après-guerre

Le passionné anglais

Le personnage semblait sorti tout droit d’un roman de Jane Austen. La romancière aime inclure dans ses histoires des personnages secondaires qui d’un roman à un autre ont de forts points communs.

Souvenir de la vente Christie's. Etiquette du coffret Dinky Toys
Souvenir de la vente Christie’s. Etiquette du coffret Dinky Toys

Notre homme avait la bonhomie provinciale, l’apparence n’était pas sa priorité. C’était un homme bien en chair et carré d’épaules. Sa silhouette volumineuse contrastait avec celle de son épouse, plutôt chétive. Des bonnes joues un peu rouges et un sourire qui avait gardé la malice de l’enfance faisaient qu’on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Continuer la lecture de Le passionné anglais