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Minialuxe: la première série de taxis

Minialuxe: la première série de taxis

Souviens-toi de la Minialuxe de Soissons !

Nous venons de passer le cap des quatre cents articles. Il est temps de revenir sur la création de ce blog. Il a une histoire, il n’est pas né par hasard, sur un coup de tête.

ensemble de Minialuxe taxi première série
ensemble de Minialuxe taxi première série

Il faut remonter quelques années en arrière, à l’époque où régulièrement Messieurs Beaujardin et Darotchetche venaient me rendre visite au magasin, en tant que clients. Un beau jour, ils m’ont annoncé qu’ils allaient avoir besoin de moi. Un homme d’affaires bordelais, Monsieur Faujanet, lui-même collectionneur, allait lancer un magazine sur le thème de la miniature automobile. Plus tard il relancera la marque Minialuxe. La revue prendrait le nom de « Passion 43 ». Ambitieux projet.

Ils m’ont fait comprendre combien ma collaboration serait intéressante puisque j’avais à la fois la casquette du professionnel de la miniature et celle du collectionneur. J’ai d’abord décliné l’offre, en invoquant le manque de temps. Puis, j’ai reconsidéré ma position. Je me sentais une certaine responsabilité en tant qu’acteur de ce secteur et je ne voulais pas me dérober.

Finalement, on m’offrait l’opportunité de faire partager ma passion. Je donnai mon accord. Je trouvai un arrangement des plus simples avec Monsieur Beaujardin : en échange d’un quart de page de publicité, je m’engageais à produire quelques articles par numéro. La date de lancement du journal correspondait peu ou prou à celle du lancement de mon site de vente en ligne. J’y voyais une opportunité intéressante.
M. Beaujardin m’adressa un courrier confirmant l’accord. Cependant, peu de temps avant le lancement de la revue, M. Beaujardin, est revenu me voir pour dénoncer notre accord. Il allait falloir payer la publicité. Très déçu par cette volte-face à l’origine de laquelle se trouvait vraisemblablement M. Faujanet, je n’ai reçu aucune explication de sa part. Je me suis complètement désengagé de cette affaire, mais j’ai vécu cet épisode comme une mise à l’écart du monde de la miniature.

Piqué au vif par l’attitude cavalière de M. Faujanet, l’adversité m’a donné l’énergie nécessaire pour rebondir. Puisque j’étais prêt à écrire des articles, j’ai demandé à mon fils de me fabriquer la première maquette du blog.

Ce dernier a connu rapidement une bonne audience. L’outil a ensuite évolué pour quelque chose de plus performant. Depuis, je réalise également un petit recueil, « Pipelette » que j’offre en version papier au moment de Noël. Il est aussi consultable sur le site marchand, le troisième numéro est quasiment fini.
Nous avons chaque jour entre 200 et 500 visites. J’ai toujours autant de plaisir à chercher des thèmes, j’aime particulièrement trouver des liens, parfois improbables, entre les miniatures et des sujets beaucoup plus divers. Je profite de chaque sortie, exposition, documentaire, film, opéra pour trouver la matière première. Au fil des ces articles, grâce à mon épouse qui relit et remet en forme mes écrits et à M. Dufresne qui corrige l’ensemble, nous avons trouvé un style qui est propre au « blog de l’auto jaune ».

Pour illustrer mes propos j’ai choisi de présenter des Minialuxe, puisque , comme vous l’avez vu plus haut, M. Faujanet est à l’origine de la renaissance de Minialuxe.

Quelle drôle d’idée que d’avoir relancé cette marque, qui de son temps, n’a jamais su conquérir le public.

 

Minialuxe appartient à un groupe de petits fabricants que je qualifierais, sans aucune arrière-pensée « d’opportunistes ». Comme Clé, FJ, Eria, Quiralu et bien d’autres, ils ont dû se fabriquer un réseau de distribution car celui des marchands de jouets leur était quasiment fermé. Les Minialuxe ont donc trouvé leur place dans les Monoprix, les bureaux de tabacs, les stands des kermesses, les kiosques, les gares, les marchés, les marchands de couleurs et de souvenirs.

C’est le genre de jouets que la grand-mère achetait au gamin avant de reprendre le car pour rentrer au village afin d’avoir la paix durant le trajet retour. Il ne fallait pas que le voyage soit trop long car les ouvrants des miniatures Minialuxe avaient une durée de vie limitée.

L’achat de ces miniatures avait quelque chose de compulsif. C’est clairement la modicité du prix qui déclenchait l’achat, comme pour les Norev. La comparaison s’arrête là. Les Norev ont été distribuées en magasin de jouets. Comme les Dinky Toys et les Solido, elles bénéficiaient d’une gamme solide et renouvelée. Un catalogue annuel venait créer la demande auprès des enfants. Il est vrai d’ailleurs que l’on pourrait classer les fabricants selon qu’ils éditaient ou non un catalogue.

Pour cet article j’ai sorti une des séries les moins fréquentes de chez Minialuxe. Cette firme a compensé le peu de moules disponibles par une grande variété de déclinaisons. C’est même une constante dans l’histoire de la marque que d’avoir décliné des taxis, des modèles équipés d’une remorque (toujours la même du début à la fin de la production), d’un porte-bagages, d’un mécanisme…Voici donc les miniatures de la première série en version taxi. Elles furent vendues dans des étuis individuels qui sont encore plus rares que les miniatures elles-mêmes.

No Rêves !

Récemment, une journaliste préparant un sujet sur les Dinky Toys est venue me trouver afin de finaliser son reportage. Au cours de l’entretien, nous en sommes arrivés au fait que les Dinky Toys étaient des jouets onéreux qui étaient offerts aux enfants lors d’occasions très particulières : un anniversaire, Noël, la Saint-Nicolas ou un bon bulletin scolaire.

Norev
Harmonieuses couleurs de Simca Versailles

Au cours de mes trente années passées à la boutique, j’ai pu constater que pour certains clients, issus de milieu peu favorisés ou d’une famille nombreuse, l’accès aux Dinky Toys n’était pas possible. Pour ces derniers, il fallait se contenter des Norev. Certains en gardent une petite frustration et se rattrapent en tant que collectionneurs. D’autres, qui n’ont connu les Dinky Toys qu’à travers les vitrines de magasins de jouets, devenus adultes et collectionneurs, retournent naturellement vers les Norev, comme si les Dinky Toys leur étaient définitivement refusées.

Il faut avouer que depuis un certain temps, les productions de Villeurbanne rencontrent un succès populaire et ont vu leur cote s’envoler. Les différents ouvrages consacrés à la marque participent au phénomène. On est admiratif devant le succès du livre de Ms. Botté, Beaujardin et Darotchetche. Possédant quelques Norev, j’avoue que je me suis également pris au jeu.

Il me semble également important de relever que les Norev ont acquis leurs lettres de noblesse en entrant au musée.

Mon épouse et moi-même aimons les œuvres de la plasticienne Niki de Saint Phalle. De passage à Nice, nous en avons profité pour découvrir le Mamac (Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice), qui consacre une large place à cette artiste qui appartient au courant dénommé « nouveau réalisme ». Vous pouvez facilement admirer deux de ses œuvres à Paris : la fontaine Stravinsky près du centre Beaubourg ou la « nana » de l’opéra Bastille, au premier étage visible de l’extérieur.

En ce jour d’avril, nous sommes devant les premiers travaux de l’artiste : des montages, des collages, des tirs à la carabine. L’artiste intitulera cette série d’œuvres « peinture assemblage ». Ces travaux consistent à assembler dans un plâtre coulé des objets hétéroclites dont l’un donne au tableau son titre. L’ensemble est ensuite recouvert d’une couche de peinture, monochrome ou non. Enfin, des ballons gonflables emplis de peinture sont placés au dessus de l’œuvre. Celle-ci se trouve finalisée après que l’artiste, armée d’une carabine à plomb a crevé les ballons qui déversent son contenu au hasard, sur l’œuvre. On appellerait ceci aujourd’hui un geste ou une performance artistique.

Me voici donc, surpris et un brin hilare devant une œuvre dénommée « Tir à la raquette » (séance galerie 30 Juin 12 Juillet 1962). L’œuvre est composée d’une compression d’objets d’où émergent un petit marteau et un petit cavalier en plastique. La partie inférieure est occupée par une raquette de tennis d’enfant et une pelote de laine qui se dévide et dont un fil relie la compression. L’ensemble a été recouvert d’une couche de peinture or, avant que deux balles de carabine libèrent de la peinture bleue et rouge au niveau de la compression. Mais ce qui a attiré mon attention c’est la miniature en bas du tableau. L’artiste a introduit dans son œuvre une rare version mécanique de la Citroën 15cv de chez Norev.

Norev
Norev

Une autre construction présente à côté et dénommée « Plastics Circles and Rectangle » de 1961, met en scène une Peugeot 403 toujours de chez Norev. C’est une version simple, équipée d’une grande antenne. Sacrilège pour les uns, œuvre d’art pour les autres je vous laisse méditer sur ces collages. Le visiteur sera au choix surpris, enchanté, chagriné devant ces tableaux. Il ne peut demeurer indifférent à cet univers où l’enfance semble avoir gardé une grande place.

Les œuvres de Niki de Saint Phalle côtoient celles des représentants de l’école de Nice qui nous livrent une belle leçon de poésie, d’autodérision et de légèreté.

Le 8 de Simca

C’est au retour d’un voyage à l’étranger que je trouvais à mon domicile un paquet. Le format de ce dernier en trahissait le contenu. Messieurs Beaujardin, Darotchetche et Duprat me faisaient parvenir leur dernier opus : « 1936-1964 Simca les années Pigozzi jouets, miniatures et objets insolites ».

boîte de 6 Simca 8 sport
boîte de 6 Simca 8 sport

Ces derniers temps, de nombreux ouvrages sur le thème du jouet sont apparus sur le marché. Certains éditeurs ont sans doute besoin d’étoffer leur catalogue et on compte quelques ouvrages sans aucun intérêt.

Ma critique est fonction des informations que l’on peut trouver dans chaque nouvelle parution. Lorsqu’un livre me donne envie d’étendre ma collection au thème ou à la marque dont il a fait son sujet, je peux parler d’une réussite. Dernièrement, un magnifique ouvrage sur les Spot On est paru en Grande-Bretagne. Il a nécessité près de 10 ans de travail de la part de ses auteurs. Il m’a conduit à regarder différemment mes Spot On, et j’ai eu envie d‘élargir mes palettes de couleurs !

Le 8 de Simca
petite série. C’est la couleur inversé qui sera retenue

Revenons à notre ouvrage et tâchons d’être objectif . L’ouvrage est scindé en 4 chapitres de longueurs inégales, évoquant deux sujets distincts. Les deux premiers chapitres qui représentent environ un quart du livre évoquent la passion de la fille du fondateur de Simca, Caroline Pigozzi, pour la firme à l’hirondelle à travers sa collection de miniatures Simca. J’avoue ne pas avoir trouvé grand intérêt à ces pages. Il est dommage que les photos des prototypes et projets hérités de son père soient médiocres. Ces photos sont assorties de commentaires descriptifs qui manquent d’intérêt. Il aurait sans doute fallu raconter quelques souvenirs au sujet de ces jouets pour rendre les vignettes plus intéressantes. De plus un lecteur du blog me signale qu’en page 37, les auteurs vont, en outre, plus vite que l’histoire de la marque en baptisant Simca Marly la Ford ambulance Solido Junior.

J’ai eu par contre une bonne surprise avec le reste du livre, c’est à dire avec les trois quarts de l’ouvrage. Les auteurs ont classé, à la manière d’un alphabet, les nombreux fabricants de jouets qui ont incorporé au moins une auto du groupe Simca dans leur production. Cette liste comprend également les autos des marques liées à Simca.

On trouve ainsi les marques Unic et Gordini. Le travail a été bien mené. Il me parait très complet. J’ai surtout apprécié le fait que les auteurs donnent une brève et intéressante histoire du fabricant de jouets.

Cette démarche va dans le bon sens. Elle fournit aux collectionneurs des informations importantes pour une meilleure compréhension de leur collection. C’est un travail qui a dû nécessiter du temps. A la fin de l’ouvrage pour les passionnés de Simca, un index, rapide, donne la liste des modèles post 1964. On relève quelques erreurs dans cette liste au niveau des matériaux ou du classement. On trouve ainsi une Hatra excavatrice dans la liste Matra de chez Politoys. Je rassure les passionnés de la firme de Romorantin, Matra n’a jamais produit d’excavatrice de travaux publics ! Ces quelques erreurs n’altèrent pas la qualité globale du livre.

J’ai profité de cette occasion pour faire un tour de mes vitrines afin d’en extraire quelques Simca chères à mon cœur. Je vous présente aujourd’hui des projets de couleur pour la Simca 8 qui demeureront sans suite. J’ai un intérêt particulier pour celle de couleur rouge avec intérieur ivoire. Je l’ai acquise auprès de M. Chaudey. Quelques temps avant cette acquisition, j’avais fait la connaissance du docteur Lasson de Valenciennes. Ce dernier m’avait indiqué posséder une couleur similaire, qu’il avait acheté en personne chez un marchand de jouets de Valenciennes. Nul doute qu’elle faisait partie d’une boîte de six. Cela me conforte dans l’idée que ces pièces sont loin d’être uniques. En effet, la finition standard de ces modèles confirme qu’ils ont bien été assemblés sur la chaine de fabrication, et qu’ils sont issus d’une série.

Ceci leur donne un intérêt supplémentaire. Je suis toujours content d’apprendre la découverte d’un autre exemplaire.