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Émotion intense dans un lot de modèles Winross

Non, je n’ai pas emprunté le titre de la chronique du jour au catalogue d’un constructeur automobile déclinant sa palette de couleurs !

Ces derniers ne sont pas avares de superlatifs pour vendre un rouge carmin ou un bleu France : les dénominations prétentieuses envahissent les catalogues. Alors, cette « émotion intense » je l’ai tout simplement ressentie à la réception d’un colis venant des Etats-Unis. Il s’agissait d’un lot acquis afin de compléter ma collection de Winross.

Winross
L’enveloppe à l’en-tête Winross Toy

Passée l’excitation des premiers modèles déballés, j’ai été surpris de trouver une lettre, avec un timbre américain et un tampon portant la date du 1er septembre 1964. L’enveloppe aux couleurs de Winross ne laissait aucun doute quant à l’expéditeur. A l’intérieur de l’enveloppe il y avait une lettre adressée à Mr Donall Mc Call, Continuer la lecture de Émotion intense dans un lot de modèles Winross

Émotion intense camions Winross – 2

Je n’ai pu résister au plaisir d’ajouter quelques photos de mes nouvelles acquisitions de camions  Winross.

Ces modèles de camions Winross sont un régal pour ceux qui apprécient les poids lourds américains.
Si vous possédez d’autres versions, je suis acheteur ! Surtout pour les premières cabines.

Benne universelle

Cette référence 965 de chez Dinky Toys reproduit un grand classique de la firme américaine Euclid. Cette compagnie est née dans l’état de l’Ohio au milieu des années 20. En 1953 Euclid va être absorbé par GM, qui voulait mettre un pied dans le marché des engins de travaux publics. Une procédure judiciaire particulièrement longue opposant l’Etat américain à GM trouvera son aboutissement à la fin des années soixante. La loi anti trust obligera GM à démanteler son empire industriel dans le domaine des engins de chantier. En 1968, GM cédera Euclid à White et continuera à produire des engins sous la marque Terex. Nous verrons plus loin que Dinky Toys suivra cette actualité. Nous verrons aussi que si GM a cédé Euclid, elle a tout de même conservé la branche des camions de chantier.

Le modèle reproduit chez Dinky Toys est l’archétype du camion benne : celui que l’on rencontre dans les carrières.

Camion benne Dinky Toys
Camion benne Dinky Toys

Ces camions faisaient en continu le circuit entre les pelles mécaniques et les concasseurs. Circulant sur des voies privées ces véhicules sont souvent dépourvus d’immatriculation. Les bennes (dumper en anglais) qui doivent être d’une robustesse à toute épreuve se caractérisent par une casquette de taille imposante, l’absence de toute fioriture et une importante garde au sol.

Dinky Toys a parfaitement restitué ce bel engin. D’abord dépourvu de vitre, il recevra un vitrage au début des années soixante. La benne est mobile. Au fil de la production, Dinky Toys trouvera une astuce afin de rendre plus réaliste à l’œil le rendu des roues. Dans la réalité, l’essieu arrière est équipé de montes pneumatiques jumelées. Les roues arrière, inversées, font apparaitre un moyeux moulé qui donne l’illusion de roues jumelées. Cette astuce avait déjà été utilisée à Bobigny avec la référence 29 DS. Dinky Toys avait utilisé sur son autobus Renault des roues de la série 25 (camions à châssis croisillonné) mais inversées au niveau de l’essieu arrière.

Lors de la création de Terex, Dinky Toys suivra l’actualité économique, ce qui lui a peut-être été imposé par GM. A cette occasion, le moule va être retouché. Les mentions Euclid, présentes sur le radiateur mais également gravées sur le châssis vont disparaître au profit de celles de Terex. Un décalque sera appliqué sur les portes. Même l’étui en carton portera le patronyme Terex. Vu la date, 1968, on imagine bien que ce camion, obsolète ne passionne plus trop les enfants. Sa diffusion sera restreinte. Mais à ma connaissance, il ne s’agit pas d’un promotionnel pour Terex, mais d’une remise au goût du jour. Cette dernière version recevra simultanément des jantes de couleur jaune ou de couleur rouge. Il disparaitra en 1972 du catalogue après une vie bien remplie. Si l’on considère toutes les variantes existantes il peut à lui seul constituer un thème de collection.

À l’ouest du nouveau !

Si Nuremberg était considérée à juste titre comme la capitale de l’industrie du jouet allemand, aux États-Unis, c’est à Chicago que revient ce titre. C’est en effet à Chicago que l’on trouvait les entreprises Tootsietoys, Strombecker, Banthrico et National Products. C’est de cette dernière firme dont je vais vous parler aujourd’hui.

National Products Mobil
National Products Mobil

Je connais cette marque depuis longtemps, mais très rares sont les modèles qui ont franchi l’Atlantique. Il m’est arrivé d’en croiser en Allemagne. C’est vraisemblablement la présence des troupes américaines sur le sol allemand qui a favorisé cette intrusion : les soldats américains venus avec leur famille en Europe avaient des jouets dans leurs bagages.

J’ai véritablement découvert et apprécié les jouets de cette firme au cours de mes voyages aux Etats-Unis. Je me suis limité aux premières productions qui commencent au milieu des années trente. Comme je l’ai déjà indiqué dans un précédent blog, l’échelle de reproduction va évoluer au fil des ans. Au départ, ce sont des modèles au 1/40 environ ; après la guerre, l’échelle s’établit au 1/32 puis quand la fabrication est reprise par Banthrico elle se rapproche du 1/25 environ.

Contrairement aux deux autos russes, les modèles de National Products n’ont jamais été commercialisés par le biais du réseau des magasins de jouets. Ils n‘étaient distribués que dans le réseau commercial des garages automobiles. Aux Etats-Unis, Les amateurs qualifient ce type de collection « promos ». Les modèles ne sont pas vraiment faits pour jouer. Ce sont des reproductions qui se veulent les plus fidèles possible car elles font partie de la campagne de publicité du constructeur. A ce titre elles sont peintes dans les couleurs que le constructeur propose à ses clients. On imagine bien le père de famille qui vient de commander sa Dodge bleu marine et qui ramène fièrement à la maison la miniature de l’exacte couleur de celle que le garage doit lui livrer.

Le matériau retenu est le zamac. Il est évident que pour des raisons de coût la qualité de ce dernier laisse à désirer, surtout sur les premiers modèles. En Europe, à cette époque Dinky Toys ou Märklin n’offraient pas non plus à leurs clients un zamac de bonne qualité. Ce sont donc des modèles fragiles. Peu d’entre eux ont survécu.

Il est intéressant de placer ces miniatures face à une Pobieda par exemple. On reconnaît la source d’inspiration du bureau d’étude russe. Mais on pourrait faire de même avec beaucoup d’autos françaises d’après-guerre qui s’inspiraient généreusement des modèles américains.

Désormais, ce ne sont plus les constructeurs américains qui inspirent les constructeurs automobiles mondiaux. La roue a tourné. Il semble que les autos n’ont plus d’âme. Elles se copient, sans génie, dans la banalité générale. Par contre, elles possèdent désormais de nombreux gadgets, parfois très pratiques. Si l’industrie automobile américaine est mal en point, ce n’est pas non plus l’industrie automobile russe qui sert de modèle !

Des Mack au pluriel

Il y a plus de trente ans, une nouvelle génération de collectionneurs de miniatures est apparue. Mon père en faisait partie. Dans les années soixante, la collection consistait à rassembler des miniatures venant des quatre coins du monde. En aucun cas il ne serait venu à l’idée de ces pionniers de rassembler des couleurs différentes d’un même modèle ou des variantes de moule. Au milieu des années 70, des collectionneurs se sont intéressés aux modèles publicitaires et se sont fixés pour objectif de réunir le plus grand nombre de publicités sur une même base.

Semi-remorque Mack Gerard Motor Express
Semi-remorque Mack Gerard Motor Express

Cette évolution correspond à la période où la publicité a commencé à être reconnue comme un art. Je me souviens des hommages rendus dans ces années à M. Savignac. Les gens regardaient les publicités de leur enfance avec une tendre nostalgie. Pour ma part j’ai été sensible à cette reconnaissance de la publicité.

Un bon exemple de cette évolution du goût des collectionneurs nous est fourni avec les deux publications de Paolo Rampini. Dans son premier ouvrage, son but est de montrer le plus grand nombre d’objets différents et de les lister. Dans le second, il s’attache à présenter le maximum de déclinaisons de couleurs et de publicités.

C’est ainsi que notre passion pour Tekno a commencé. A travers ses variations de publicité sur base Volkswagen ou Ford, la marque répondait parfaitement à notre demande et notre curiosité. Nous reproduirons ensuite cette même démarche avec les autres fabricants de miniatures. Ainsi, lorsque nous avons commencé à nous intéresser aux Tootsietoys, nous avons recherché tout de suite les différentes publicités. Pour cela la première étape consistait à se documenter pour s’approprier l’univers du fabricant. J’ai beaucoup rêvé devant les photos des livres. L’émotion est toujours très forte lorsque dans une manifestation consacrée aux jouets ou lors d’un rendez-vous on découvre l’objet vu dans un livre et qu’on a convoité pendant des années. On peut ici refaire les mêmes commentaires au sujet des livres et de l’évolution des collectionneurs. Les premiers ouvrages consacrés à la marque Tootsietoys n’insistaient pas sur les différents « labels » des camions Mack présentés ce jour. Il faudra attendre l’ouvrage de Steve Butler uniquement consacré aux Tootsietoys d’après guerre pour voir apparaître ces rares variantes. Les collections évoluent et sont de plus en plus spécialisées sur un thème.

C’est avec plaisir que je vous fais découvrir quelques camions Mack semi-remorque. Ces miniatures sont conçues de manière simple et économique. Ce n’est pas une surprise lorsque l’on connaît Tootsietoys. La rentabilité était la priorité absolue pour la firme de Chicago. La simplicité de fabrication n’altère en rien le réalisme de reproduction. Ces camions ont un fort pouvoir de séduction. Un détail me plaît bien : certains camions arborent en dessous de leur logo publicitaire, une longue liste de villes où les entreprises possédaient des dépôts. On parlerait aujourd’hui de plates-formes. La lecture de ces listes évoque la route 66 : on peut ainsi la parcourir à travers sa vitrine.