Archives de catégorie : souvenirs

les souvenirs de collectionneur de Vincent Espinasse

Bons baisers de Bort-les-Orgues

Cette année, nous avons choisi l’Auvergne comme destination. Quel plaisir de se retrouver au milieu de la verdure. L’année dernière, à Saint-Tropez, la chaleur étouffante et le sans-gêne des touristes avaient contrarié nos vacances. Ici, nous apprécions la nature et le sens de l’accueil des autochtones.

embouteillage de Celluloïd !
embouteillage de Celluloïd !

S’il fait relativement frais le matin, la température monte vite dès les premiers rayons de soleil. Nous avons été rejoints par nos amis allemands, dont nous avions fait la connaissance il y a quelques années, en Forêt-Noire, à Kaiserslautern. Sans critiquer cette belle destination, il faut reconnaître que les quelques degrés supplémentaires dont nous bénéficions ici rendent les vacances plus riantes.

Nous avons profité du 15 août pour aller en excursion à Rocamadour. Nous avons eu également à cœur de faire découvrir la gastronomie locale à nos amis d’outre-Rhin : nous avons donc festoyé d’un choux farci et nous nous sommes régalés en dessert d’une fougnarde. Malheureusement, nos amis allemands ont été un peu incommodés lors du retour sur Bort. Je ne sais s’il faut imputer ce malaise à la chaleur du jour, pas moins de 35 degrés, à la route sinueuse ou au repas un peu riche qu’ils ont apprécié sans modération.

Après cette excursion, nous sommes restés au bord du lac pour une partie de pêche à la ligne. Nous goûtions avec beaucoup de bonheur ce moment de tranquillité quand des parisiens sont arrivés en voiture de sport avec un canot de course à moteur. Ils ont troublé la quiétude du lac et fait fuir le poisson. Le bruit assourdissant du moteur nous a contraints à replier les cannes.

Nous avons également profité de notre séjour pour aller au marché de Brive-la-Gaillarde. C’est un marché haut en couleurs. Nous avons assisté à une échauffourée entre des marchandes des quatre-saisons et les gendarmes : spectacle garanti. Il faut avouer que Dame Nature a donné à ces mégères des formes et un caractère qui inspirent le respect : l’Auvergnate est solide. Il est bien certain que ces furies n’auraient pas battu en retraite devant les parisiens et leur hors-bord et qu’ils auraient eu maille à partir avec elles. Il va être l’heure de vous quitter, nous rentrons prochainement car nos vacances s’achèvent bientôt.

PS: les modèles présentés ont certainement été produits par la firme française RM. La matière retenue est le celluloïd. Ce sont presque tous des Renault : Renault Vivasport cabriolet avec sa caravane, faux cabriolet (jaune),camion brasseur et superbe autocar aérodynamique. Enfin, le roadster photographié avec le canot constitue l’exception. C’est une une Peugeot 301.

Du sur-mesure chez Lion Car

Avec son allure de marin néerlandais, Hans Tobbe semblait sortir tout droit de la chanson de Jacques Brel « Amsterdam ». Dans les bourses de jouets anciens, son air bourru a découragé plus d’un acheteur potentiel. Il faut dire qu’il rabrouait facilement les contemplatifs.

Daf pick-up  promotionelle de  chez Lion Car
Daf pick-up promotionelle de chez Lion Car

Avec le temps, j’ai pourtant tissé avec lui des liens chaleureux. Notre passion commune pour la firme Lion Car nous a rapprochés. Au départ, le fait qu’un étranger puisse s’intéresser à cette firme lui avait paru suspect. J’ai dû lui prouver mon intérêt pour la firme de Wassenaar sur la base d’échange d’informations, notamment en ce qui concerne les modèles d’exportation. Ma petite connaissance des modèles produits au Danemark et en Espagne par Lion Car a servi d’entrée en matière.

Au fil des années, Hans Tobbe n’hésitait plus à me héler dans les allées s’il avait des modèles publicitaires rares à me proposer. Sa passion pour Lion Car l’a conduit à publier un ouvrage sur cette firme.

Le livre qui date de 1981 fait encore autorité aujourd’hui. Hermétique aux subtilités des langues nordiques, il m’a fallu cependant recourir à un petit appendice contenant une traduction en langue anglaise, assez rare à trouver d’ailleurs.

La version proposée ce jour sur le blog vient de sa collection. Petit à petit, Hans Tobbe s’en est séparé, discrètement. Compte tenu de cette circonstance et par respect pour son choix, je n’ai jamais osé lui demander les raisons, d’autant qu’il ne m’a jamais indiqué qu’il cédait sa collection. Pourtant, l’arrivée sur le marché des modèles qui figuraient en photographie dans le livre ne laisse aucun doute sur leur provenance. Sans prévenir, Hans Tobbe a disparu un jour du milieu des collectionneurs.

Selon ses propos, extraits du livre « Lion Car 1956-1981 », notre petite Daf pick-up est à classer dans les « petits utilitaires légers ». La version pick-up connaît de nombreuses variantes. Son apparition date de 1960 et sa production a duré jusqu’au milieu des années 70. Il n’est donc pas étonnant de trouver autant de variantes. Ainsi le châssis portera successivement la gravure « daffodil », Daf 750 et enfin Daf 33.

La miniature, d’abord dépourvue d’aménagement intérieur en recevra un au milieu de sa production. Enfin, étrange variante que l’on retrouve sur toute la production Lion Car, le capot reçoit une gravure « Daf » avant que celle-ci disparaisse. Hans Tobbe dénombre six couleurs… j’avoue n’en avoir croisé que deux. Le modèle présenté est, à mes yeux, fort intéressant. Il est évident que Daf et Lion Car entretenaient des liens étroits.

Lion Car a très vite consacré toute son activité à reproduire en miniatures les véhicules de la firme néerlandaise. Ainsi lorsque « Palthe », célèbre teinturier de Almelo aux Pays Bas, a fait transformer ses Daf 750 pick-up en les équipant de portiques, et par voie de conséquence d’une carrosserie surélevée, Lion Car a inscrit cette transformation à son catalogue. Il lui a suffi d’injecter en plastique transparent la partie surélevée. Le but était de proposer cette miniature aux professionnels qui avaient adopté ce type de carrosserie, et à des fins promotionnelles, de décorer les modèles à leurs couleurs.

Ainsi, le magasin de chapeaux et de vêtements « Gerard Worm », situé à Alkmaar aux Pays-Bas, a commandé à Lion Car des reproductions en miniatures de sa flotte de véhicules. Les couleurs élégantes finissent d’en faire une jolie miniature. Pour l’anecdote, en 2011, le magasin « Gerard Worm » et le teinturier « Palthe » existent toujours. Nous n’avons jamais trouvé la version « Palthe ».

De temps à autre apparaissent des versions sans publicité, car devant le peu de succès de ces versions à usage très particulier, Lion Car avait diffusé le surplus des pièces en plastique transparent.

PS : nous tous, collectionneurs, souhaitons un bon rétablissement à Monsieur Dufour. Nous avons besoin de ses lumières et de sa bonne humeur.

Bons baisers des Grands Lacs

Après une interminable traversée de l’Atlantique dans le Constellation, nous sommes arrivés à bon port à Chicago. Quelle sensation formidable que de retrouver le plancher des vaches !

panneau Lionel
panneau Lionel

Après avoir loué une belle Ford, dernier modèle, nous somme partis vers les Grands Lacs. Le paysage est impressionnant. La nature est superbe. C’est bien simple, on croirait évoluer dans le décor d’un film et on s’attend à tout moment à voir surgir John Wayne ou à se trouver au détour d’une forêt nez à nez avec des indiens Algonquins. Comme eux, grâce à la caravane, nous sommes nomades. Ce moyen de couchage nous procure une grande mobilité.

Pour les repas nous avons découvert la gastronomie locale qui se résume à ce qu’ils appellent un hamburger. Il s’agit de deux tranches de pain rond, à la saveur briochée dont la mie est dense, molle et un peu collante à la langue. A l’intérieur de ces tranches de pain, ils glissent un steak haché et de la sauce tomate, sucrée. Cela déroute un peu au début, et puis on s’y fait. On peut à son gré ajouter des ingrédients : de la mayonnaise ou du fromage par exemple. Les enfants adorent. On mange cela perché sur de hauts tabourets. Ils ont tout de même de drôles d’habitudes.

Le premier soir, le serveur nous a donné une boîte pour emporter ce que les enfants n’avaient pas fini ! Quel dommage de ne pas avoir emmené le chien. Pour ma part, ces hamburgers, qui ne sont finalement que des sandwichs améliorés, il m’en faut au moins deux. Cela se mange sans faim, d’autant qu’il n’y a pas de vin, mais uniquement des sodas. Nous avons peut être pris quelques kilos, car mes vêtement me serrent un peu … Il y a une chaîne de restaurant où ils ne vendent que cela.

Dans l’auto, les enfants guettent de loin les belles enseignes rouges et jaunes. Moi, ce sont les stations Texaco que je guette. Leur logo, une belle étoile, m’indique la bonne route.

Grâce au programme de fidélité, au bout du troisième plein d’essence, nous avons gagné une superbe carte routière et un porte-clefs ! Je n’ose imaginer un tel programme en France, où après plusieurs pleins dans ma station Azur, proche de chez nous, on m’offrirait une miniature en plastique. Quel pays ! L’heure du retour vers la France approche, je suis finalement impatient de retrouver notre gastronomie. Je mangerais bien un bœuf bourguignon !

PS: les modèles présentés ont été produits par la firme américaine « Thomas Toys ». L’échelle de reproduction est environ le 1/43.

J’attire votre attention sur l’intitulé du coffret « For girls and boys » ( pour filles et garçons)! Un avant- gout d’égalité des sexes !

Oxford Street – Morris Oxford

L’arrivée de la finition bicolore va donner un vrai renouveau à ce beau modèle. Il me semble que dans le choix des finitions bicolores proposé par Dinky Toys, il y a toujours une version sage et une version extravagante.

Concernant la Morris Oxford, la version framboise et crème est plus déroutante que la version crème et vert.

Dinky Toys Morris  Oxford
Dinky Toys Morris Oxford

Pour les amateurs de variantes, il faut signaler la présence de deux découpes de peinture différentes car la délimitation va évoluer au fil de la production. Ce phénomène touchera tous les modèles de cette période finis en deux tons. Il est fort probable que cette évolution résulte d’une modification du gabarit servant à délimiter les deux couleurs et non d’un mauvais positionnement de ce dernier.

Dans le cas de la Studebaker Land Cruiser on dénombre trois découpes différentes. C’est certainement la nécessité d’obtenir un maniement plus aisé pour le personnel préposé aux finitions qui entraînera ces modifications.

Enfin, une dernière et assez énigmatique variante vous est présentée. De finition bicolore, le modèle reçoit une découpe proche de celle réalisée par le concurrent Corgi Toys sur la Morris Cowley. Le capot et la malle de l’auto ont été surchargés d’une couche de couleur crème qui recouvre la peinture verte. Cette couche a été appliquée à l’usine.

La découverte d’autres exemplaires pourrait laisser penser à l’existence d’une série. Si vous possédez des variantes similaires, n’hésitez pas à me contacter.

Du Devon au Sommerset

Quelle bonne idée a eu la firme Austin de donner à sa gamme automobile le nom de régions anglaises! L’Austin Sommerset est apparue dans la gamme Dinky Toys en 1954 sous la référence 40J. C’est la dernière série 40. Il y a fort à parier que les premiers exemplaires sous cette référence ne furent livrés qu’en conditionnement par 6 avant de recevoir, sous la référence 161, un étui individuel.

Austin Austin Sommerset reprenant la couleur de l'Austin Devon. Rare !
Austin Sommerset reprenant la couleur de l’Austin Devon. Rare !

L’Austin Sommerset a d’abord adopté des couleurs classiques : bleu pâle ou rouge. Il faut cependant signaler que pendant une très courte période, la version bleu pâle a été équipée de jantes de couleur crème et qu’elle est beaucoup moins fréquente avec cette caractéristique. Il a également existé une nuance bleu foncé qui elle aussi est plus rare.

Ultérieurement, à l’instar d’autres modèles de l’ex série 40, les Austin Sommerset ont reçu une finition bicolore. Comme pour les Austin Devon, les teintes retenues ne laissent pas insensibles.

En effet, en comparaison de son nouveau concurrent qu’est Corgi Toys, et qui présente aussi des autos dotées de cette finition bicolore, il est certain que le fabricant de Liverpool a utilisé une gamme de couleurs très tranchées. Si j’ai actuellement un regard bienveillant sur ces autos, je ne suis pas certain que cela fut le cas pour les acheteurs potentiels de l’époque. Il est probable que les tons plus sourds adoptés par le fabricant de Swansea ont eu la préférence des consommateurs.

Enfin, il me faut vous présenter un essai de couleur intéressant en ce qu’il emprunte la finition bleu et jaune finalement retenue par l’Austin Devon. Cela m’amène à avancer une hypothèse. Dans la fiche sur l’Austin Devon, j’avais fait observer que le bureau d’étude avait sans doute dû déployer des trésors de persuasion pour convaincre la direction. On peut imaginer que pour parvenir à son but le bureau d’étude proposa une palette de couleurs très étendu pour la finition de ces autos miniatures bicolores. Cet exemplaire pourrait en être la preuve. On peut donc penser qu’il y a eu aussi une Austin Sommerset fuchsia et vert « Harrod’s ». Ainsi, imaginons qu’une fois définies les harmonies de couleur, les gens du bureau d’étude les ont appliquées sur les modèles destinés à recevoir cette finition bicolore. Malheureusement, il semble que la version bleu et jaune que nous possédons soit le seul survivant de ces essais.

Signalons pour les amateurs que cette auto possède un châssis dépourvu d’inscription et une finition au pochoir des plus classiques. Nous découvrirons peut-être un jour d’autres essais de cette fantastique série.