Archives de catégorie : souvenirs

les souvenirs de collectionneur de Vincent Espinasse

L’incontournable événement de septembre 2016

L’incontournable événement de septembre 2016

 Un évènement exceptionnel a eu lieu le 8 septembre 2016 et il ne vous a certainement pas échappé. Les médias en ont conté le déroulement et le résultat. C’est en effet à cette date historique que s’est couru le prix « Auto Jaune Junior » sur l’hippodrome de Compiègne ! Je n’ai aucun lien avec le monde de la course hippique excepté le fait que pendant de nombreuses années un PMU jouxtait ma boutique. Il semblerait même que c’était un des PMU les plus importants de France.

Le prix « Auto Jaune Junior » était la 4 ème course de la réunion, une course de plat d’une distance de 1 400 mètres. C’est Pierre Bazire (tunique grise avec une croix de Saint-André rose) qui franchit en vainqueur la ligne d’arrivée sur sa jument irlandaise (Chiarush) entrainée à Chantilly par un Italien du nom d’Alessandro Botti.
Mon frère est dans le domaine de la communication. Il est dans ses attributions d’assurer l’animation de cet hippodrome. La collaboration dure depuis suffisamment longtemps pour qu’il ait trouvé intéressant de faire le buzz avec ce prix « Auto Jaune Junior ». Pour l’occasion, il avait fait installer un petit stand avec des miniatures.
Cela fait plus d’un an que le site a été lancé. Nous sommes désormais centrés sur la vente de miniatures de fabrication ancienne, avec un bon rapport qualité prix. Lorsque nous avons dû choisir le logo des cartes de visite, c’est bien évidement l’image d’une Citroën 2cv qui m’est venue à l’esprit.

Quelques années après son lancement, cette voiture est devenue le symbole de la voiture économique. En seconde, troisième ou quatrième main, elle a été pour de nombreux jeunes tout juste possesseurs du précieux sésame, la première auto, symbole de liberté et d’ouverture sur le monde. Désormais, c’est devenu un art de vivre.

J’ai choisi le modèle Dinky Toys qui, à mes yeux, est le chef d’œuvre de la série 24 et qui aura une vie bien longue. Même la sortie du modèle équipé du second capot, l’Azam 61, n’arrêtera pas sa production. Très attaché à cette auto, Dinky Toys trouvera les moyens d’offrir une troisième version, également fort réussie, avec la capote dépliée et le capot ouvrant. Ce modèle sera prolongé en fabrication espagnole. Cette 2 CV aura une importance telle dans l’histoire de Dinky Toys que la marque proposera même le dernier capot avec les phares de forme rectangulaire.

Le constat s’impose : si Dinky  Toys a toujours eu une 2cv à son catalogue, c’est bien que la demande était là.

La première mouture, apparue en 1952 est reconnaissable au premier coup d’œil. En effet elle est équipée d’un seul feu arrière, comme la vraie voiture. Le pavillon est lisse. La toute première série est reconnaissable au fait que Dinky Toys n’a pas trouvé judicieux de mater l’axe arrière: on peut donc enlever les roues arrière. Cette variante ne sera disponible qu’en couleur argent. Comme toutes les versions équipées d’un seul feu elle ne sera vendue qu’en boîte de six pièces. Très vite l’axe arrière recevra un matage.

Le modèle sera ensuite peint de couleur grise. Les amateurs de variantes noteront qu’il existe de nombreuses nuances de gris, aussi bien avec le pavillon lisse qu’avec le pavillon quadrillé. Mais les différences les plus frappantes concernent les couleurs de jantes. Celles de couleur mastic sont moins fréquentes. Il existe une version équipée de jantes de couleur argent, provenant sans doute du surplus des premiers modèles : chez Meccano on ne jetait rien. Ensuite, comme bon nombre de modèles de la série 24, les pavillons seront quadrillés afin de favoriser la diffusion du zamac lors de l’injection. On notera une variante gris clair très peu fréquente équipée d’un seul feu arrière. Cette variante annonce la version suivante équipée des 3 feux.
(voir le second  épisode consacré à la Citroën 2cv Dinky Toys)

Junior à Bobigny

Junior à Bobigny
« Je n’écris pas pour la foule, j’écris pour les gens cultivés » La phrase est de Beethoven. Nous sommes en 1806 et c’est la réplique qu’il adresse au Baron Von Braun lorsque ce dernier lui fait remarquer que la salle où l’on joue l’opéra « Fidelio » peine à se remplir. En fait, si la partie de la salle réservée à l’aristocratie est bien garnie, l’autre partie, celle qui accueille le peuple, demeure clairsemée. Le baron fait la comparaison avec Mozart qui, lui, avait connu un vrai succès populaire et avait su remplir les salles. Il remarque que si Mozart avait demandé un pourcentage du prix des places vendues pour assister à ses opéras, comme Beethoven qui fut le premier à recevoir ce genre de rétribution, il serait devenu riche !

 

Cette anecdote entendue dans l’excellente émission « Musicopolis » d’Anne-Charlotte Rémond sur France Musique m’a fait réfléchir.

Faut-il être élitiste? Faut-il plutôt chercher à rassembler le maximum d’amateurs ? Rapporté à mon univers de la collection et de la vente de miniatures, cela se traduit par la question suivante. Ne doit-on vendre que des modèles en parfait état, avec de belles boîtes ce qui entraîne de facto un prix certain et une clientèle ciblée, ou faut-il proposer l’éventail de produits le plus large possible pour toucher le maximum de collectionneurs ?

J’ai choisi cette seconde solution depuis le début de mon activité. C’est la seule qui me paraisse viable.
Aujourd’hui, je pense même que l’on peut faire un site dédié à des modèles dont le prix est accessible à presque toutes les bourses.

La crise économique est passée par là et le budget que le collectionneur consacre à sa passion s’est réduit. Voilà donc en quelques mots les raisons qui nous ont motivés, mon frère et moi, à ouvrir le site « Auto Jaune Junior ».

Dans le passé, au milieu des années soixante, afin de doper ses ventes de Dinky Toys, Meccano avait créé une gamme économique  à Bobigny dénommée « Junior ». Nous étions alors en période de forte croissance et l’idée d’élargir la clientèle en proposant des produits économiques ne fut pas couronnée de succès.

Cela peut s’expliquer par le fait qu’une marque renommée a toujours beaucoup de mal à se positionner sur un produit économique qu’on appellerait aujourd’hui « low cost », elle y perd un peu son âme. Il est sûrement plus facile de monter en gamme.

Cette gamme Dinky Toys  junior est désormais assez prisée des collectionneurs qui voient dans cette aventure éphémère le moyen de diversifier leurs étagères. En effet, ces modèles ont été proposés dans des teintes différentes des modèles de la série 500 dont ils étaient issus. Mais, et c’est là que réside le charme de la collection, les choses ne sont pas aussi simples. Par le passé, en achetant des collections auprès de gens ayant travaillé au bureau d’études Dinky Toys, notamment M. Malherbe, j’ai eu le plaisir de trouver des exceptions.

On peut penser que ces modèles ont été présentés à la direction, lors des fameuses réunions où étaient prises les grandes décisions, afin d’entériner la nouvelle gamme. Pour cela, le bureau d’étude s‘est servi des couleurs disponibles sur la chaîne et les ont assemblées avec des châssis Junior. Pour certaines versions, je connais plusieurs exemplaires. Il est également possible que Dinky Toys, devant fournir des commandes programmées et n’ayant pas le temps de faire repasser ces autos sur la chaine de peinture, se soit contenté de les assembler avec les couleurs de séries (Série 500 en l’occurrence). On ne saura jamais. Le fait est là, ce type de modèles existe. Ils sont dûment rivetés.

La bonne étoile de Bobigny – 2

D’autres éléments démontrent l’existence des hésitations de Meccano quant à la décision de produire la Mercedes 190sl. Elles ont notamment porté sur le choix du coloris. La consultation des catalogues est révélatrice.

Mercedes 190sl
Mercedes 190sl

La première édition du catalogue de 1958 présente une auto dans une livrée argent avec pavillon bleu-marine. Le dessin, sur la couverture fait apparaître un vitrage. Au dos de ce même catalogue sont reproduites quatre des treize nouveautés de l’année : Citroën 2cv pompier (sans sa décoration sur les portes), la Peugeot 403 familiale de couleur noire, le rouleau Richier et notre Mercedes 190sl.

Sur ce dessin, le vitrage n’apparaît plus et la numérotation est absente. Le catalogue mentionne comme caractéristique la longueur du modèle de 99 mm. Or, en prenant une règle, je me suis aperçu que l’auto ne mesurait que 97 mm. Dès lors, on peut se demander si la mesure n’a pas été prise sur le prototype en bois. L’édition italienne du catalogue de 1958 conserve la mise en scène de Jean Massé, mais nous présente au premier plan une Mercedes dont la teinte est plus soutenue.

La nouveauté figure en page 3, sous la forme d’un étrange dessin qui n’est certainement pas l’œuvre de Jean Massé car la voiture est plutôt difforme. Sa sortie est annoncée pour le second trimestre 1958. Un tampon additionnel indique même le prix, 645 Lires. A titre de comparaison une Peugeot 403 est à 500 Lires, une Plymouth Belvedere à 765 Lires et la Chrysler New Yorker à 890 Lires ! Dans l’additif français de 1958 (été 1958) elle figure toujours avec un pavillon bleu, mais la carrosserie semble être ivoire. Son matricule, 24 H, est mentionné. Dès l’édition de 1959, elle change de robe et se présente désormais en argent avec pavillon noir. La nouvelle numérotation apparaît également 24 H/526… mais sans vitres.

L’édition suivante de 1960, la propose numérotée 526 uniquement, le texte signale la présence de vitres, ce qui, au vu de la numérotation, est logique. Elle apparaît de couleur argent avec le pavillon noir. Il est curieux de constater que la combinaison la plus classique, ivoire avec pavillon noir, apparaît uniquement sur l’affichette de nouveauté, en compagnie de la Citroën 2cv pompier, en 1958.

Les tergiversations concernant le choix des teintes ont dû être nombreuses comme cela a souvent été le cas à Bobigny. Cela peut s’expliquer par le fait que la direction conservait la ou les teintes initiales le plus longtemps possible.

Nous avons pu récupérer plusieurs exemplaires établissant les tâtonnements de la direction.

  • Le premier a été acquis auprès de la famille Chaudey. La carrosserie est de couleur argent. Cela confirme que le choix de la teinte de la carrosserie s’orienta très vite sur cette couleur. Les catalogues le prouvent également. La variante porte donc sur la teinte du pavillon. Celle-ci est de couleur rouge. Un rapide comparatif avec la version de série au pavillon noir, montre que la nuance de la peinture argent est différente. Celle qui est avec le pavillon rouge est très claire, et la peinture ne comporte pas de paillettes. Le châssis en tôle est différent et je pense que le traitement en a été simplifié. Le rendu est un noir satiné. La variante la plus importante et la plus significative est la présence d’un pavillon totalement lisse, ce qui permet de penser que le moule n’était encore figé. Cela lui confère un intérêt plus important, car tous les modèles de série, à ma connaissance, recevront un pavillon quadrillé.
  • Le second exemplaire a une teinte très harmonieuse : c’est en quelque sorte la reprise de la teinte de la Simca Aronde Elysée, bleu avec le pavillon ivoire. Le modèle possède lui aussi un pavillon lisse. Il a appartenu à un grand collectionneur helvète. Un détail amusant résulte du fait que l’auto, conservée tel quelle, est équipée côté droit de pneus de couleur blanche et côté gauche de pneus de couleur noire ! La similitude avec celle qui arbore un pavillon rouge est évidente. La découpe de peinture du pavillon est identique, mais différente de la version définitive, au niveau de la gouttière de pavillon notamment.
  • Le troisième exemplaire est inédit. Il arbore une couleur inversée par rapport au modèle décrit précédemment. Le choix est également judicieux à mes yeux. La voiture est équipée de vitres. Le modèle étant entré en production, le moule a été figé et c’est une carrosserie de série qui a servi de base à cette couleur. Je crois me souvenir avoir déjà vu une autre teinte similaire et il n’est pas impossible qu’une petite série ait été réalisée.

Enfin, il est bon de noter que la version argent avec pavillon noir existe également sans vitres. Il s’agit des premiers modèles de la série qu’il n’est pas évident de se procurer.

CIJ Renault 4cv mécanique

CIJ Renault 4cv mécanique

Celui qui a mal tourné

Derrière son comptoir, l’homme n’était pas affable. Sa barbe fournie et ses petites lunettes n’étaient pas engageantes. Il tenait la Boutique Auto Moto à Levallois au milieu des années soixante-dix. En fait, il avait ses têtes. Si vous étiez dans ses petits papiers, il engageait facilement la conversation et vous faisait bénéficier d’anecdotes, de souvenirs croustillants et de son immense culture automobile. Heureusement, mon père, client assidu de l’établissement, était dans ses bonnes grâces.
C’est tout le problème des boutiques tenues par des passionnés. Si l’auditoire est à leur convenance, ils aiment faire partager la grande et la petite histoire de l’automobile.

J’en sais quelque chose. La passion l’emporte souvent sur le commerce, au grand dam de clients qui sont pressés ou qui n’ont pas envie d’écouter mes histoires.

Dans la boutique de Levallois, j’ai vu des clients obligés d’attendre que notre homme finisse de raconter comment, à la Targa Florio, Willy Mairesse avait sorti sa Ferrari alors qu’il était en tête et avait course gagnée. Bien sûr, il ne fallait pas interrompre le récit, au risque d’essuyer une réflexion. Quand il n’aimait pas quelqu’un, les réponses étaient lapidaires.
Ce jour là, il était remonté contre un magazine de miniatures automobiles.

En manque d’inspiration, le journal en question avait loué le très confortable roulement des miniatures produites en Grande-Bretagne par Brooklin … « Comme si le collectionneur allait les faire rouler sur le trottoir ».

Cette réflexion est restée gravée dans ma mémoire. Avec le temps, je me suis aperçu que beaucoup de collectionneurs accordaient une grande importance au roulement de leurs miniatures. Souvenir d’enfance très certainement.

En préparant les photos de la suite des articles sur la Renault 4cv produite chez CIJ, j’ai repensé au vendeur de Levallois. Les versions mécaniques de la Renault 4cv ainsi que les premiers exemplaires équipés de pneus sont logés à la même enseigne : le roulement est désastreux. La cause en est la période de fabrication, l’immédiat après-guerre et ses restrictions.
Chronologiquement, ils font suite au modèle de 1949 équipé de roues monobloc en zamac que nous avons étudié dans un article précédent  (voir l’article sur les Renault 4cv 1949). La carrosserie est également équipée d’une calandre à 6 barres.
Après avoir choisi de proposer une version mécanique, CIJ dut se préoccuper de l’équiper de jantes à pneus. Evidemment Il était impensable de l’équiper de roues en zamac brut,sous peine de voir la miniature faire du surplace ! Et comme la pénurie de caoutchouc sévissait encore, CIJ trouva une étrange solution. Lorsque l’on regarde ces pneus, on est frappé de constater que les flancs et la semelle sont au carré. Cela donne l’impression qu’ils ont été découpés dans une gaine assez épaisse. Les jantes sont parfois en laiton (couleur or) parfois en acier (couleur argent). CIJ profitera de la création de ces jantes pour « moderniser » son modèle et étendre aux modèles dépourvus de mécanisme ce type de jantes.

La version mécanique est affublée d’une roulette directionnelle rivetée au châssis. Le déplacement est chaotique. A la fin de sa carrière, CIJ supprimera cette roulette. Les châssis spécifiques, estampillés avec les marques servant de repaire pour le placement de la roulette seront écoulés sans l’installation de cette dernière. CIJ a réussi le tour de force de placer ce petit mécanisme sans déformer ni modifier son modèle. Seul le châssis a reçu les modifications nécessaires. Il n’y avait pas la place pour installer un système servant à débrayer le mécanisme : de ce fait, le roulement est impossible si le mécanisme n’a pas été remonté.

catalogue Saprar CIJ
catalogue Saprar CIJ

La version mécanique a reçu dès le départ un étui individuel. Sur le dépliant de la Safar, elle est représentée seule, à côté d’un exemplaire de la Norev, qui, elle, possède déjà la calandre à 3 barres apparue chez Renault après, en 1954 et chez Norev, en 1955. On en déduit que CIJ présenta la nouvelle calandre à 3 barres en place de celle à six barres qui équipait les modèles depuis le début avec un certain retard.

L’aventure c’est l’aventure ou Brel et la Citroën DS19

L’aventure c’est l’aventure ou Brel et la Citroën DS19.

La balade de Jacques et Jojo.

C’est la tombée de la nuit. Un vrai crépuscule de carte postale. Le faisceau des phares de la voiture balaie une route de campagne. La scène est filmée depuis l’habitacle d’une DS : le volant et le tableau de bord sont tout à fait reconnaissables.

Il s’agit d’un passage du documentaire de Philippe Kohly intitulé « Jacques Brel, fou de vivre ». A l’aide d’images d’archives, de reconstitutions, de mises en situation et même de tableaux aquarellisés Philippe Kohly a retracé la carrière hors du commun de cet artiste hors-norme. Remontant aux racines même de l’enfance de l’artiste, le documentaire nous balade le long des plages du Nord, souvenirs des vacances d’été et nous assoit derrière les vitres embuées du tramway bruxellois que Brel empruntait pour traverser la capitale belge.

Le documentaire démontre combien Brel aimait se mettre en danger.

Très vite, il n’a plus supporté de vivre derrière le bureau de l’entreprise familiale de carton ondulé. Pour ne pas mourir d’ennui, il quitte le domicile conjugal, laissant une épouse et une fille et prend le train pour Paris. Suivront des années de galère, car celui que Brassens a surnommé l’abbé Brel ne trouve pas son public. Il doute, il est sans doute près de renoncer lorsqu’il trouve son personnage. En abandonnant sa guitare il libère enfin son corps et son talent d’interprète. C’est le début d’une course infernale, il est en tournée dix mois et demi par an.

C’est de cela dont il rêvait : se mettre en danger tous les soirs puis reprendre la route avec son fidèle Jojo, Georges Pasquier qui lui sert d’homme à tout faire et conduit la Citroën DS. Comme le relève le réalisateur, Jojo sera pour Brel le frère qu’il n’a jamais eu.

 Philippe Kohly a retrouvé de nombreuses images d’archives où l’on voit les deux hommes dans une DS noire immatriculée en Belgique. La voiture sert de bureau, Brel y écrit, y compose, et y donne même une interview, comme d’autres le feraient de leur bureau. Il explique son besoin d’être tous les jours sur la route.

Cela va durer des années, jusqu’à ce qu’il décide en pleine gloire de quitter définitivement la scène.

Pour illustrer ces propos, j’ai choisi ma Citroën DS19 préférée. Il s’agit de la reproduction proposée par le fabricant de Montreuil, JRD qui a eu un lien historique très fort avec Citroën. L’échelle de reproduction semble légèrement supérieure au standard du 1/43. Qu’à cela ne tienne, ce léger embonpoint va bien à cette berline du quai de Javel.
Rares sont les marques à avoir proposé des DS unicolores. Même les fabricants de jouets en plastique ont préféré les versions bi-ton, plus compliquées à produire mais plus esthétiques. Le nuancier Citroën a d’ailleurs longtemps privilégié les pavillons contrastés. Pour ce qui est de JRD, il faudra attendre les reproductions de 1986 pour voir sous son estampille des versions unicolores.

La palette offerte est bien plus large que les collectionneurs ne l’imaginent. La version de couleur orange est peu fréquente mais selon moi, les plus rares sont les versions de couleur bleue, avec pavillon ivoire ou argent.

Au contraire de la traction, du 1200 Kg et de la de 2cv camionnette, la DS 19 disparaît avec JRD. C-I-J qui rachète une partie du stock JRD ne semble pas avoir récupéré de caisses de Citroën DS19.