Sur l’article précédent, les Dinky Toys Ford brasseur 25H sont présentés uniquement des modèles de premier type, avec roues en zamac peintes. Vous pouvez constater une nuance de couleur sur la version crème. Il existe certainement aussi une nuance sur les versions rouge et turquoise. La version bleue semble n’exister qu’en première série, d’où une présence plus rare sur les étals des marchands !
Dans cet article j’ai souhaité vous présenter les versions intermédiaires, avec jantes en zamac peintes et pneus en caoutchouc. Enfin, toutes les couleurs de cette gamme sont présentes dans le catalogue Dinky Toys. Ainsi le turquoise et le bleu se retrouvent sur la Packard référence 24 P. Le rouge, le crème et le vert métallisé sur la 24 O Studebaker Commander. Toutes ces couleurs sont également présentes sur la série des camions sans marques de la gamme 25 d’après guerre (croisillonnés).
ensemble des Ford 25 H brasseurs avec jantes et pneus
Ford 25 H brasseurs avec jantes et pneus
Ford 25 H brasseurs avec jantes et pneus
ensemble des Ford 25 H brasseurs avec jantes et pneus
Pour continuer avec mon père et sa série favorite, je me devais de vous parler également de ses origines. La famille est originaire du Cantal, plus précisément de l’arrondissement de Mauriac, entre Saignes et Sauvat.
C’est là qu’est né mon père. Si sa famille avait déjà émigré en région parisienne au début du siècle, elle avait gardé une maison de famille en Auvergne. Spécialisée dans le commerce de la chaussure, elle déroge sur ce point à la tradition qui veut que les auvergnats s’installent dans la capitale en qualité de marchands de charbon, de bois et de spiritueux.
Les bougnats, comme les dénommaient les parisiens dans une habile contraction de charbonnier et auvergnat, étaient en majorité originaires de l’Aveyron. Le bougnat livrait à domicile le charbon et le bois, l’épouse tenait le café. Une grande entraide existait entre les membres de la communauté.
Le camion proposé par Dinky Toys France portant la référence 25 H pouvait parfaitement convenir à cette utilisation polyvalente. Dans son catalogue de 1949, Meccano a choisi de le dénommer « plateau brasseur ».
Sur la frise décorant la couverture du catalogue en question, on l’aperçoit utilisé en camion plateau transportant une Simca 5, tirant une remorque plateau (référence 25 G), sur laquelle trône une autre Simca 5. Ces dessins sont repris au dos de la couverture : il y a là, de la part de Meccano, une bien étrange utilisation de son plateau brasseur. Il faut dire que Meccano n’avait prévu ni casiers ni tonneaux.
Si l’on reprend le slogan de ce même catalogue « Donnez de la vie à vos modèles Mecano et à vos réseaux Hornby en utilisant les miniatures Dinky Toys », on comprend que notre petit camion Ford faisait triste figure sans chargement. C’est pourquoi l’idée de l’utiliser en version bougnat me séduit bien et j’y vois plus de cohérence que de l’utiliser en transporteur de voitures !
Ce camion, tout comme la version 25J (bâché) que nous avons étudiée précédemment (article sur le Ford bâché) n’a existé qu’en première série, avec un crochet moulé en zamac. Il possède les caractéristiques de moulage des premiers Ford de la série 25. Comme le 25J, il connaîtra des roues en zamac peintes de couleur noire puis des jantes zamac peintes et des pneus en caoutchouc. Le hayon est amovible. Parfois, avec le temps, il est devenu impossible à désolidariser du plateau.
Nous présentons ici un échantillon des couleurs disponibles à l’époque.
Certaines couleurs sont moins fréquentes que d’autres. Ainsi, nous avons mis du temps à acquérir la version bleue. Cette version semble avoir eu une courte existence car elle n’existe qu’avec la première combinaison, c’est à dire avec des roues moulées en zamac peintes de couleur noire. Il s’agit du même bleu que l’on rencontre sur la Packard 24 P. S’agissant de la nuance turquoise, il me semble à l’expérience que Meccano a utilisé durant la période de cette couleur une peinture d’une qualité différente. Elle donne l’impression d’être chargée en vernis. Avec le temps ce dernier vire légèrement, de manière plus ou moins prononcée, certainement en fonction de l’endroit où l’objet a été exposé. Ainsi la couleur turquoise peut avoir des nuances importantes, le bleu et le rouge aussi. Vous rencontrerez ces variantes sur toute la gamme de la série 25, mais uniquement sur les premières séries, que l’on peut dater de 1949 à 1952 environ.
nuance de crème
Ford 25 H couleurs assorties
catalogue avec la Simca 5 installée sur le plateau du 25 H
Ford 25 H de couleur bleu
Ford 25 H couleurs assorties
Ford 25 H vert et vert métallisé
Cette carrosserie brasseur n’a pas eu son pendant à Liverpool. Une série 30 a certes été créée à Liverpool, mais la maison mère s‘est arrogé le droit de créer une cabine différente pour chaque référence. L’échelle de reproduction étant quasi similaire, on peut facilement faire un lien entre les deux séries, française et anglaise. On peut se poser la question de l’intérêt de cette gamme à une époque où les premiers camions Foden et Guy sortaient des chaînes de Binns Road à l’échelle du 1/50. Je ne vois dans cette série qu’une raison économique. Ces véhicules au prix plus raisonnable devaient contenter les acheteurs moins fortunés, ceux qui rêvaient devant les Foden et les Guy mais ne pouvaient financièrement se les offrir. Cette série 30 a pris la suite de celle d’avant-guerre.
Parallèlement, à partir de 1949 sont apparus un camion Austin ridelles (30J), un Dodge camion benne basculante (30M), un Dodge maraîcher (30 N), un Studebaker citerne (30P), un Fordson plateau (30R), un Austin camion bâché (30S) un chariot électromobile (30V) et enfin un Hindle Smart camion electromobile (30W). Ces véhicules auront une longue carrière mais ils n’auront jamais le charme de la production de la rue Rebeval, dans le 19eme arrondissement.
Les boîtes de six de 1949 à 1952 environ portent encore la mention « Meccano Paris ». Après 1952, on lit sur le flanc des boîtes de 6 la mention « Meccano Bobigny »). On peut donc facilement les dater.
Mon père est né le 2 septembre 1939, la veille de la déclaration de guerre et non le jour même comme il me l’avait toujours affirmé en abusant de ma crédulité enfantine, ce qui m’a valu en outre de mauvaises notes en histoire de France. Il sera un enfant de la guerre. La boutique de ses parents sera détruite et sa famille continuera à exercer son activité dans un baraquement de fortune. Son père sera fait prisonnier, tôt dans le conflit.
Son histoire ressemble finalement à celle de beaucoup de français. Enfant, il n’aura eu que très peu de jouets : un camion de pompiers Vébé et des soldats Quiralu. Il faut dire que dans un contexte aussi difficile les familles avaient d’autres préoccupations que d’acheter des jouets à leurs enfants. Ainsi, au milieu des années soixante-dix, peut-être pour compenser un manque, il a commencé à s’intéresser au train électrique. L’intérêt pour les petites voitures est venu après, sans doute à mon contact et à la suite de la passion des petites autos que j’ai très tôt développée. Il était fort logique que sa préférence aille aux véhicules de sa génération, ceux qu’il avait contemplés devant la vitrine du marchand de jouets à Compiègne de Monsieur Remy, électricien de son métier et dont le magasin se trouvait au début de rue de Pierrefonds. Lorsqu’ils ont en main un Dinky Toys des années 50, les collectionneurs ont tendance à oublier à quel point ce jouet était difficile à acquérir en tant que tel, et combien la Dinky Toys offerte à un enfant était un précieux présent. A cette période, les jouets étaient encore réservés à une minorité. Ainsi, la plupart des camions de la série 25 qui nous sont parvenus sont des invendus et c’est pour cette raison qu’ils ont été préservés !
Au milieu des années soixante-dix, c’est en toute logique que mon père va s’intéresser à la série 25 de Bobigny et qu’il va entreprendre de rassembler les modèles de cette série, bien aidé en cela par le livre de Jean-Michel Roulet qui détaille la moindre variante, les couleurs et les différents types de moules. Très vite, nous en avons rassemblé un certain nombre.
Quelques modèles se sont distingués par leur rareté. Si les camions Ford avec des publicités (25 JJ et 25 JB) et les Studebaker Tapissières (25 L) ne nous ont posé aucun problème, les camions Ford bâchés (25 J) et les Studebaker Maraîchers (25 K) se sont révélés introuvables. Il a fallu attendre plusieurs années avant de trouver notre premier 25 J ! (voir les Ford entrepreneur )
Chaque collectionneur se forge son indice de rareté à travers sa propre expérience. Jean-Michel Roulet intègre bien cette relativité lui qui évite, à l’inverse des catalogues de salle des ventes, d’émailler ses textes de superlatifs.
Cette expérience nous a conduit à mettre tout en œuvre pour acquérir les camions Ford bâchés qui se présentaient sur le marché, car nous savions combien la difficulté pour en réunir était grande. Au bout de 35 ans, nous en comptions onze.
Notre ami Charles qui tient souvent la boutique en mon absence et qui est de la génération de mon père est incollable sur ce sujet. Il m’a appris à distinguer les variantes de moule.
magique coffret 25
Ford bâché 25 J
Ford bâché 25 J roues zamac
Ford bâché 25 J avec jantes à pneus
avec sa boîte de conditionnement
Dinky Toys Ford bâché 25 J
Ainsi, le 25 J présenté ce jour a eu une existence éphémère. Il s’agit d’un camion entrepreneur (25 I) équipé d’une bâche en tôle. La version sans publicité n’a pas eu un grand succès. La raison est simple : peu de temps après sa sortie, Dinky Toys a proposé deux jolies versions sur la base du camion bâché, aux couleurs de « Calberson » et de la « SNCF ». Ces derniers, bien que vendus un peu plus cher que la version bâchée sans publicité ont eu toutes les faveurs des jeunes acheteurs. La conséquence de ce succès fut l’arrêt de la version sans publicité. Elle ne connaîtra donc que le premier moule, avec le crochet arrière moulé en zamac avec la carrosserie. Il ne peut donc y avoir, comme le précise Jean-Michel Roulet de camion bâché avec un crochet rapporté en tôle. La version connaîtra cependant une évolution. Elle sera équipée de jantes en zamac peintes avec des pneus en caoutchouc. Ces versions de courte durée, qui annoncent le second moule sont les plus difficiles à se procurer. Charles, qui adore ces modèles, va plus loin dans la précision et propose l’analyse suivante.
Les premiers exemplaires du camion sortis des chaînes de Bobigny ont un pare-chocs non renforcé. Il semble que le modèle ait rapidement présenté une faiblesse, ce qui a contraint Bobigny à le renforcer par le dessous. En retournant le modèle, on constate l’existence d’une lèvre de zamac. Ce renfort est également visible sur le camion brasseur (25 H). Ce détail permet aux puristes de distinguer la première série de la seconde,et qu’en fonction de la présence ou de l’absence de cet appendice, des nuances importantes apparaissent dans les couleurs. Les bleus et les rouges sont très différents. Selon Charles ce détail détermine les combinaisons des couleurs de bâche pour les camions rouge ou bleu. Les combinaisons que nous vous présentons sont authentiques.
Je dédie ce texte à mon ami Charles, en le remerciant pour tout ce qu’il m’a appris.
La Mercedes 196 carénée symbolise à elle toute seule une période de la course automobile. Lors d’une discussion avec Monsieur Dufour, nous avons convenu que la reproduction en miniature de cette auto est un thème de collection à part entière. Elle n’a pourtant participé, avec cette carrosserie fermée qu’à quatre Grands Prix en deux saisons (France 1954, Grande-Bretagne 1954 et Italie 1954 et 1955).
Pour les puristes ajoutons qu’au Grand Prix d’Allemagne de 1954, Mercedes avait fait courir une quatrième auto pour le pilote allemand, Hans Hermann. N’ayant que trois châssis avec roues découvertes, elle le dota d’un modèle caréné. Dinky Toys ne pouvait ignorer un tel modèle. C’est la version du Grand Prix de Grande-Bretagne qui est reproduite : on la reconnaît à un petit détail. C’est en effet la seule course où l’auto sera équipée d’une étoile au centre de la calandre en plus de celle apposée sur le bout du capot avant. Crescent Toys reproduira aussi la version de Silverstone, bien plus fidèlement que Dinky Toys. L’étoile était montée sur une barre horizontale qui lui servait de support. Sans qu’on connaisse les raisons d’une telle réalisation, il est clair qu’il y avait là comme un brin d’arrogance. Nous sommes encore très près de la fin du conflit armé, et l’auto symbolise la renaissance de l’industrie allemande. Ce fut malheureusement un échec cuisant pour Mercedes, et à voir dans quel état le pauvre Fangio amena l’auto à l’arrivée, on se doute que la course ne fut pas une partie de plaisir.
Tout l’intérêt de la version Dinky Toys réside dans son rare diorama promotionnel ! Le revendeur pouvait choisir de masquer grâce une languette en carton la référence de la Mercedes et faire apparaître la référence de la Jaguar Type D.
variantes de mercedes W196 Dinky Toys
rare diorama prévu pour les magasins
rare diorama prévu pour les magasins
peu fréquent boîtage tardif
publicité Dinky Toys
variantes de mercedes W196 Dinky Toys
Ce modèle adopte la couleur blanche qui est la couleur attribuée aux autos courant sous la bannière Allemande. On peut s’interroger sur le fait que Dinky Toys ait opté pour le blanc plutôt que l’argent, d’autant qu’une variante produite peu de temps après sera de couleur ivoire, très différente du blanc classique. Elle sera équipée de jantes en zamac de couleur rouge, puis en aluminium et enfin en plastique, également de couleur rouge. Pour cette dernière version, le pilote sera vêtu d’une combinaison jaune en remplacement de la combinaison bleue des versions précédentes. La boîte vitrine est peu fréquente, il est difficile de la trouver en bon état ! Le dessin sur le diorama me fait penser aux belles tribunes du circuit de Reims. Il est bien dommage que les pouvoirs publics n’agissent pas plus efficacement pour sauver ce patrimoine de renommée internationale.
Lors de mon dernier voyage à Copenhague, un collectionneur danois est venu me voir muni d’une feuille de papier sur laquelle étaient inscrits les mots « Muizon », « Gueux » « Thillois » qu’il m’a demandé de lui prononcer …j’ai tout de suite reconnu les noms des virages du circuit de Reims. Il m’a alors expliqué qu’il était venu spécialement en vacances du Danemark pour aller voir les vestiges des circuits de Reims et de Rouen !
C’est le nom d’une station de métro située à l’intersection d’Oxford Street et de Regent Street, incontournable pour les amateurs de shopping.
Mais Oxford, c’est avant tout une célèbre ville universitaire, berceau de la firme Morris, ce qui explique que la marque ait choisi ce nom pour sa petite berline.
De quoi donner à l’auto une renommée internationale. La voiture aura une carrière assez longue. Binns Road ne pouvait passer à côté d’un tel modèle, qui symbolise si bien l’automobile d’outre-Manche.
Nous vous présentons le prototype en bois qui servit aux dirigeants à situer cette auto dans la gamme de la série 40.
couleurs moins fréquentes
prototype en bois et modèle de série
Morris Oxford
prototype en bois et modèle de série
nuances de beige sur les Morris Oxford Dinky Toys
prototype en bois et modèle de série
Le modèle est de taille légèrement supérieure au modèle définitif. Les deux teintes choisies pour son lancement, vert foncé et mastic, sont assez représentatives de l’Angleterre d’après guerre. C’est sobre. Cela manque un peu de gaieté. Le vert foncé s’éclaircira avec le temps. La version mastic est connue avec trois variantes de couleurs de jante. Ultérieurement, deux autres couleurs ont complété cette gamme : un bleu (nuance du fourgon Bedford Ovaltine) et un caramel. Issues d’une diffusion restreinte, ces versions ont peut être été créées afin de satisfaire une demande particulière. Ce sont les couleurs rares de la série.
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur