Les deux autres sont signées Wittrock. Elles sont en plastique. La plus grande, de couleur bordeaux est au 1/32 et la rouge au 1/38 environ. Les boîtes sont évocatrices. Celle de la plus petite est clairement destinée au marché américain « The New Dollar Dream ».
L’annotation n’appelle pas de commentaires. La finition est simple, voire simpliste par rapport à celle du grand modèle et montre clairement que le fabricant a dû tirer sur la qualité afin d’abaisser son coût de fabrication et d’être compétitif sur le marché américain. Bien qu’en plastique, celle de couleur bordeaux est peinte et bénéficie d’une finition au pochoir pour toutes les parties de couleur argent. Le résultat est superbe. Ces deux modèles peuvent cohabiter sans souci.
Voilà donc deux ensembles constitués. Les plus observateurs d’entre vous auront remarqué un étrange détail commun sur ces quatre miniatures. Outre le fait qu’elles sont censées reproduire une auto similaire, de millésime différent : toutes sont équipées de jantes siglées « W », pour Wittrock ! Il y a donc un lien entres ces productions. Il est possible que Stentorp qui ne travaillait que le zamac ait sous-traité chez son concurrent les jantes pour ses modèles. Mais les autres modèles Stentorp en ma possession (Lancia, Studebaker) ont des jantes en zamac.
Dialogue de Buick Dollar Dream et Wittrock
Buick Roadmaster
Dialogue de Buicks Dollar Dream et Wittrock
Buick Roadmaster 3/4 arrière; superbe miniature !
Buick Roadmaster avec son mécanisme à montage à clef
Buick Roadmaster
Il y a donc sûrement eu un lien plus étroit entre ces firmes, d’où l’intérêt de les faire dialoguer entre elles ! On peut enfin s’interroger sur le besoin de reproduire la même auto, même si la Buick fut dans les années cinquante une référence esthétique.
« Dialoguer ». Le verbe est à la mode. Il l’est particulièrement dans les chroniques relatives aux expositions artistiques : désormais, les commissaires aux expositions sont tenus de présenter des œuvres « qui dialoguent entre elles ». Il est devenu impératif de mettre en scène les expositions d’art, comme on met en scène un opéra ou une pièce de théâtre : « Faire dialoguer les œuvres » C’est le fil conducteur d’une des dernières expositions du musée du Louvre. Et le pari que se sont lancés les commissaires de l’exposition « le Louvre Abu Dhabi ».
Imaginez un pays, en quête de reconnaissance internationale qui déciderait de constituer une collection d’œuvres d’art en partant d’une feuille blanche. Un musée de taille internationale retracerait l’histoire de l’art et de l’humanité sous toutes ses formes. La constitution de la collection du Louvre Abu Dhabi s’est faite en partenariat avec le musée français. Aussi, une partie des œuvres a été exposée au Louvre Paris avant de rejoindre le Louvre Abu Dhabi dont l’ouverture est prévue en 2015. Il est toujours réjouissant de voir qu’un pays mise sur la culture pour se distinguer et offrir ses trésors aux yeux de tous. D’autres pays du Golfe ont misé sur le Football et le sport automobile.
Les commissaires de l’exposition ont pris le parti de présenter en parallèle plusieurs œuvres ayant un point commun. Cela peut être l’époque de création, le sujet, la matière, le format, le support. Une des sections de l’exposition est consacrée à l’évocation des grands phénomènes religieux. Des sous-ensembles ont été créés. Ainsi pour évoquer la religion musulmane et la religion juive le choix s’est porté sur deux rares et splendides ouvrages. En face, pour évoquer l’hindouisme un magnifique bronze du Xème siècle représentant Shiva fait face à une figure Soninké (Mali) en bois, du XIIIème siècle. L’ensemble dialogue. Le pari m’est apparu gagné.
J’ai été tenté d’appliquer cette démarche culturelle à notre petit univers des modèles réduits. Voici les quatre premiers protagonistes de ce dialogue imaginaire.
Dialogue de Buicks
Buick Roadmaster
Buick (chassis)
Buick Roadmaster
Dialogue de Buicks; deux échelles de reproduction différente
Buick Roadmaster vu de 3/4 arrière
Ce sont des jouets rares qui ont pour point commun d’être tous originaires du Danemark et de reproduire une auto américaine : une Buick berline de type Roadmaster des années 50. Elles ont pour autre point commun leur couleur et l’adjonction d’un mécanisme à remontage à clef.
Nous sommes donc en présence de quatre Buick différentes mais produites par seulement deux fabricants. Les deux premières sont injectées en zamac. Elles sont identiques, à part leur échelle de reproduction. L’une est au 1/38 environ et l’autre approximativement au 1/25 environ. La plus imposante est également équipée d’un système de filoguidage, dont l’embout dépasse, logiquement, au niveau du poste de conduite, à travers le pare-brise. La plus petite est estampillée au niveau du châssis « Stentorp ». Je ne collectionne pas les autos de taille supérieure au 1/32, mais j’ai trouvé intéressant de faire dialoguer ces deux modèles !
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur