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Dinky Toys Ford entrepreneur

Ou comment étoffer un catalogue à peu de frais !

Cette semaine, continuons notre étude sur la série 25 après-guerre, avec le Dinky Toys Ford entrepreneur. 

Crochet moulé
Crochet moulé

Injecté d’une pièce, y compris, au départ, le crochet d’attelage, on peut considérer cette version comme le modèle de base de la série 25.
Comme beaucoup de fabricants, avant ou aprés-guerre, petits ou grands, Dinky Toys utilisera l’astuce consistant à créer deux références au catalogue avec un seul moule. L’adjonction d’une bâche en tôle sert à différencier deux versions.

Dinky Toys ira encore plus loin avec ce camion Ford Poissy (voir le Ford bâché) .Livré au départ sans publicité, Meccano multipliera les références à son catalogue en décorant la bâche de publicités : Calberson, SNCF puis Grands Moulins de Paris. Cela permit d’ offrir aux enfants des variantes faciles à réaliser et du plus bel effet graphique. Plus tard, reprenant l’idée vue sur le Studebaker dès 1949, Dinky Toys installera une grue en tôle permettant une variante supplémentaire sur la base de ce camion ridelles.

Le 25 I, référence que Dinky Toys donna à ce modèle, connaitra les trois variantes de moule (voir le Ford brasseur). Cette semaine nous nous attarderons sur la première, équipée de roues en zamac monobloc peintes de couleur noire. Pour les puristes, signalons que cette première version connaît elle-même deux sous-variantes.

Dès le départ, le moule reçut une petite modification afin de renforcer le pare-chocs avant qui était trop fragile. Les premiers exemplaires sont dépourvus de ce renfort, visible aisément en retournant le modèle.

variante de moule
variante de moule
Dinky Toys Ford entrepreneur vert
Dinky Toys Ford entrepreneur vert

Sur le plat du pare-chocs apparaît une barre : elle était peut être destinée à faciliter la diffusion du zamac lors de l’injection. Enfin signalons une rare couleur produite uniquement sur les premiers exemplaires.

Un splendide vert cru, couleur empruntée aux camions croisillons d’après-guerre, donc logiquement contemporain de ces camions Ford ! Il faut enfin signaler de nombreuses nuances. Ainsi, les couleurs grise et bleue connaissent des nuances assez nettes de teinte. Durant cette période , il semble que Dinky Toys ait utilisé des peintures plus ou moins chargées en vernis. Peut-être ont-ils eu recours à deux fabricants de peinture différents. Ou alors c’est la qualité de cette dernière qui a évolué.

Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris
Dinky Toys Ford entrepreneur nuance de gris

 

 

Studebaker : la tournée de mon père – 2

Quelques clefs pour une meilleure lecture des photos des ces Studebaker.

Dans cet article ne sont photographiés que les modèles de premier type de carrosserie, équipés de jantes en zamac de couleur assorties aux carroseries. Ce sont les version intermédiaires, les moins fréquentes. La peinture est de belle qualité, épaisse, brillante mais assez fragile. Le moindre choc a pour conséquence un inévitable éclat.

Avec patience, mon père a su réunir cette belle brochette de Studebaker. Les nuances de rouge, bleu, jaune sont très différentes des modèles de seconde génération. Il est à remarquer que certaines combinaisons de couleurs ne seront pas reprises sur les modèles équipés de jantes en zamac et de pneus en caoutchouc. Les mariages rouge et bleu, ou bleu et rouge seront, eux, conservés durant toute la durée de production du 25K.

Studebaker : la tournée de mon père – 1

Troisième volet de la série 25 en hommage à mon père.

Après les Ford, voici le 25 K Studebaker, camion maraîcher qu’il affectionne particulièrement.

A l’issue de la guerre, beaucoup de véhicules de l’armée américaine trouvèrent une seconde vie, dans un usage civil. Une partie des entreprises dont les véhicules avaient été réquisitionnés pendant le conflit avaient été prioritaires à la libération pour obtenir un véhicule à essence.

Studebaker
Studebaker

Ce fut le cas d’un cousin de ma grand-mère, négociant en aliments pour bétail et en vins à Champagnac. Pendant les grandes vacances, celui-ci emmenait mon père alors enfant, faire la tournée des débits de boissons du Cantal. Le pays est rude, et si la renommée de la production vinicole locale ne dépasse pas le département, durant l’hiver, le produit réchauffe autant qu’un autre. J’ose espérer que mon père se contentait d’une limonade.

En tout cas, mon père était très fier à l’intérieur du Studebaker. Il faut dire que le Studebaker était encore équipé de sa tourelle et il avait plaisir à se tenir debout sur la banquette, le nez au vent, comme dans une décapotable.

La campagne auvergnate, les routes sinueuses étroites et bosselées, c’était le rêve pour un gamin venant de la région parisienne. Il ne faut pas chercher plus loin l’intérêt pour mon père de ce véhicule.

Il a été difficile de réunir ces Studebaker maraîchers. L’expérience nous a enseigné que ces modèles, moins spectaculaires que les tapissières (25L), étaient bien plus rares. Ils empruntent le même châssis sur lequel est fixée, au moyen d’un axe vertical serti, maintenu par une roue de secours, une ridelle haute ajourée. Les modèles se différencient par la présence d’une bâche en tôle amovible sur la tapissière. On ne peut confondre les deux. Le maraîcher reçoit une finition bicolore, la teinte du châssis cabine étant différente de celle de la ridelle. Pour la tapissière, le châssis cabine et les ridelles sont unicolores. C’est la bâche qui reçoit une peinture de couleur différente.

Il y avait une petite différence de prix entre les versions maraîcher et tapissière, due au surcoût de la bâche en tôle. La tapissière a eu davantage de succès. Un slogan imprimé était placé à l’intérieur et précisait : « deux jouets en un ». Aujourd’hui encore, la tapissière a les faveurs des collectionneurs.

Le camion Studebaker sera exploité plusieurs années par Meccano qui a peut être vu là un moyen d’étoffer son catalogue à moindre coût. Il connaîtra les deux moules. Je me souviens avoir été passionné par les photos révélant les différences de moule lors de la parution du premier livre de Jean-Michel Roulet : la « caisse à outils sur le marchepied » et « la baguette large sur le plat du capot ».

Ces détails me paraissent évidents aujourd’hui, mais à l’époque, il nous fallait un certain temps pour bien identifier un premier moule d’un second !

Dinky Toys Ford brasseur 25H

La suite du bougnat !

nuances de couleur turquoise
nuances de couleur turquoise

Sur l’article précédent, les Dinky Toys Ford brasseur 25H sont présentés uniquement des modèles de premier type, avec roues en zamac peintes. Vous pouvez constater une nuance de couleur sur la version crème. Il existe certainement aussi une nuance sur les versions rouge et turquoise. La version bleue semble n’exister qu’en première série, d’où une présence plus rare sur les étals des marchands !

Dans cet article j’ai souhaité vous présenter les versions intermédiaires, avec jantes en zamac peintes et pneus en caoutchouc. Enfin, toutes les couleurs de cette gamme sont présentes dans le catalogue Dinky Toys. Ainsi le turquoise et le bleu se retrouvent sur la Packard référence 24 P. Le rouge, le crème et le vert métallisé sur la 24 O Studebaker Commander. Toutes ces couleurs sont également présentes sur la série des camions sans marques de la gamme 25 d’après guerre (croisillonnés).

Scania Vabis à la conquête de l’Europe

Scania Vabis à la conquête de l’Europe

Après vous avoir présenté les Scania Vabis semi remorques fourgons, je me devais de vous présenter les versions ridelles bâchées. (voir le blog consacré aux versions semi remorque tôle).Cette carrosserie ridelles, équipée d’une bâche s’harmonise bien avec la cabine du Scania Vabis.  Elle donne une allure solide au véhicule.

sortie de chaîne Scania Vabis
sortie de chaîne Scania Vabis

Contrairement à la version du Volvo N88 Titan qui recevra au cours de sa production un aménagement intérieur, les versions Scania Vabis 75 ou 76 n’en seront jamais équipées. Tekno préférera faire évoluer radicalement son modèle en créant une version avec une cabine profonde, un capot ouvrant, des suspensions et surtout, un empattement rallongé et un essieu double. Dénommé « 76 » à son lancement, il deviendra rapidement « 110 ».

Comme nous l’avons vu précédemment, la firme de Copenhague a cessé d’exporter ses modèles aux couleurs de transporteurs scandinaves (article et   166 et 167). Il en sera de même pour cette version bâchée. Très rapidement, la version « Firma transporten » ne sera plus disponible qu’en Scandinavie. Les versions « Scania Vabis » la remplaceront à l’exportation pour la promotion de la marque. Certaines combinaisons de couleurs sont très peu fréquentes.

À ce titre, la version « Europa tour 63 » est intéressante. Ce modèle a dû être distribué lors d’une campagne publicitaire pour la promotion de la marque. Nous étions au début du marché commun européen et les constructeurs de poids lourds ont très vite tiré parti de l’ouverture des frontières. Les Scandinaves Scania Vabis et Volvo ont développé des politiques agressives pour pouvoir conquérir de nouveaux marchés. Les constructeurs français et britanniques sont demeurés assez passifs avec pour corollaire la quasi-disparition de ces deux nations dans l’univers de la construction de poids lourds. Les Scandinaves ont su promouvoir une image flatteuse concernant la qualité de leurs produits.

Si Tekno a pu bénéficier d’une belle image en termes de qualité auprès du public, à l’instar des camions reproduits, cette image ne colle plus à la réalité.

La firme a longtemps réussi à rester à la fois sur le créneau du jouet et de l’objet publicitaire. Mais à l’aube des années soixante-dix, les enfants ont demandé des produits différents (les fameux axes aiguilles et roues assurant un roulement rapide). La société a alors été cédée à des repreneurs néerlandais qui ont très vite compris que pour survivre avec des produits dont le prix de revient était aussi élevé, il fallait conquérir le marché du véhicule promotionnel et celui des collectionneurs. J’ai bien dit collectionneurs, les véhicules n’étant plus des jouets destinés en premier lieu aux enfants. Les premières délocalisations en Asie, vont faire chuter les prix de revient. Il faut donc être admiratif des constructeurs Scania Vabis et Volvo qui ont su garder leur esprit d’origine, sans accepter de compromission sur la qualité. A l’échelle des miniatures, Tekno Danemark avait bien des points communs avec ces constructeurs, et pourtant la firme ne saura pas résister.

Nous avons, jusque dans les années 1990 continué à essayer de rassembler ces productions néerlandaises.