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Ah que la vie est belle.

Ah que la vie est belle.

Il n’y a pas de hasard, dit-on. Des coïncidences peut-être.

En ce samedi 22 juin 2019, je suis à la manifestation de Houten, près d’Utrecht aux Pays-Bas. La veille, durant le trajet, je me suis souvenu que c’était là, il y a un an que j’avais rencontré pour la dernière fois mon ami Lennart. Nous devions nous revoir en octobre en Suède, la maladie en a décidé autrement.

En pénétrant avec les exposants dans le grand hall, je ne peux m’empêcher de penser à lui et aussi à ses amis qui l’accompagnaient. Il faut se résoudre c’est comme cela.

Je suis heureux du fait que plusieurs marchands et collectionneurs qui ont lu et traduit le blog consacré à la disparition de Lennart viennent me trouver durant la matinée pour me parler de lui.(voir le blog consacré à Lennart).

Clive, Bent, Herman, Wolfgang et bien d’autres ont tous le même mot à la bouche. Ils soulignent sa grande gentillesse. Je pense n’avoir jamais rencontré une personne aussi souriante. Lennart prenait tout avec un inimitable sourire empreint de candeur.

Je me suis parfois demandé si le fait d’admirer chez une personne des qualités qui vous font défaut n’est pas un élément déterminant dans la volonté de devenir son ami.

Moi, je ne suis pas sociable comme Lennart.

Je parlais de hasard. En fin de matinée, quasiment à l’endroit où il y a un an Lennart avait sa table avec Lasse Andersson, l’organisateur de la bourse d’Helsingborg, je suis attiré par un catalogue Peugeot.

Ce sont les dessins qui m’attirent . C’est un document qui a été réalisé, peut-être, pour des visites de l’usine de Sochaux.

La Peugeot 203 est à l’honneur. On y vante sa qualité de fabrication. L’usine a d’ailleurs habilement été placée au centre d’une carte routière, où la frontière suisse, rend compte de la proximité avec ce pays.

De là à déceler la qualité suissse dans les productions de Sochaux, il n’y a qu’un pas.

Ce catalogue me ramène inévitablement à Lennart. Outre l’emplacement de la table du vendeur, il y a ce lien très fort que Lennart vouait aux productions de Sochaux. Les reproductions de 203, 403 et 404 faisaient partie de  ses miniatures favorites.

Au grè de mes voyages j’ai pu voir combien nos autos étaient appréciées à l’étranger. Cela m’a bien souvent servi pour nouer des liens avec des collectionneurs lointains.

Lennart pouvait dire de même avec moi quand j’allais en Suède, car je n’avais d’yeux que pour les camions Volvo et Scania !  Peut-être est-ce dans les gènes du collectionneur que d’aller chercher ailleurs ce qu’il peut avoir chez lui.

Le dernier lien avec ce catalogue est que Lennart avait été chargé par la veuve de Gunnar Soderblom  de vendre le très important stock de catalogues que ce dernier avait accumulé dans sa boutique à Göteborg.( voir le blog Mon ami Gunnar)

C’est ainsi qu’à la manifestation d’Essen en Allemagne, j’avais acquis quelques documents de la collection de Gunnar qui m’avaient servi plus tard à honorer sa mémoire. (voir le blog consacré à Gunnar).

J’ai donc acquis le cœur léger ce catalogue Peugeot en me disant qu’il allait me permettre de l’évoquer une dernière fois

Pour l’occasion, j’ai sorti les plus belles Peugeot 203 de ma collection. Je sais qu’il aurait apprécié

j’aurai toujours une pensée pour lui en pénétrant le matin dans ce grand hall de Houten.

La vie continue. Il faut aller de l’avant .

Et comme le dit Brigitte Fontaine dans une de ses chansons : Ah  que la vie est belle.

Cooper et samba

En ce samedi matin de printemps, les exposants patientent tranquillement en attendant 8 heures et l’ouverture des portes. La scène est traditionnelle de la bourse d’Houten. En attendant l’heure, nous échangeons des nouvelles entre marchands et collectionneurs venus des Pays-Bas, de Belgique, d’Allemagne ou du Danemark.

Cooper 2,5 en plastique (Muovo et Crio)
Cooper 2,5 en plastique (Muovo et Crio)

Justement, mon ami Dirk arrive et me demande si je suis intéressé par une monoplace Brosol « jaune avec un capot en plastique ». J’avoue ne pas avoir tout de suite identifié la miniature. Solido Brosol a produit des monoplaces dans des livrées très différentes. Je lui confirme mon intérêt et lui propose de me la montrer dès que nous serons entrés dans le bâtiment. Une demi-heure plus tard, il me tend l’objet bien emballé dans un petit tissu : il s’agit bien d’une Brosol, mais pas celle à laquelle je m’attendais.

En effet, alors que je pensais découvrir une monoplace Solido Brosol, j’ai sous les yeux, un modèle qui m’est totalement inconnu. Il s’agit d’une copie de la Cooper 2,5 l Dinky Toys signée « Brosol Solex ».

Nous savions déjà que les modèles Solido étaient injectés au même endroit que les carburateurs Solex, mais j’ignorais totalement qu’il y avait eu un « avant » Solido Brosol. Beaucoup de questions m’ont traversé l’esprit : « quels sont les autres modèles de la série ? Les trois autres monoplaces produites par Dinky Toys à la même époque ont-elles aussi connu une production brésilienne ? Liverpool connaissait-il ces modèles ? Y a t’il un lien avec les Dinky Toys chiliennes ? » Je suis toujours incapable de vous répondre. Afin d’accompagner cette miniature, je suis allé chercher dans mes vitrines les reproductions de cette glorieuse auto issues d’autres fabricants.

Nous avons déjà eu l’occasion de voir les reproductions de la Cooper T45, équipée du moteur 1,5 l qui a précédé le modèle du jour, la T51. Solido en a livré une très belle reproduction. Il est bon de revenir sur l’histoire de la vraie voiture qui a été deux fois couronnée championne du monde. Une rapide analyse de la saison 1958 avait fini par convaincre Coventry Climax de modifier son bloc moteur et de passer d’un bloc de 1,5 l à un bloc de 2,5 l. Le surcroît de puissance a permis à cette auto légère et maniable de devenir championne du monde. Pourtant, sur le papier, Stirling Moss paraissait le mieux armé pour vaincre. Il pilotait une Cooper T51 engagée par Rob Walker et il était alors considéré comme le meilleur des pilotes en activité. Face à lui, deux autres Cooper T51 étaient engagées directement par Cooper. Elles seules ont eu le droit de bénéficier de la nouvelle boîte de vitesses dessinée chez Cooper et usinée chez Knight, conçue afin de pouvoir encaisser le surcroît de puissance du nouveau bloc. En effet, Esso qui soutenait la firme de Surbiton avait exigé que cet accessoire ne soit pas délivré à la Cooper de Moss qui, elle, était soutenue par le pétrolier BP. L’écurie de Rob Walker se tourna donc vers Colotti, en Italie, afin que ce dernier lui fournisse une boîte de vitesse de sa conception. Cette dernière sera à quatre reprises la cause de son abandon en course. L’année 1960 verra l’apparition de la T53.

C’est la sortie en tout début d’année de la nouvelle Lotus 18 qui a fait réagir l’écurie Cooper. Celle-ci apporte donc des améliorations à son auto, notamment aux suspensions.