Seconde partie avec la suite des variantes de couleur : vous trouverez dans cet article en photographies les couleurs de base du Commer dépanneuse.
Les premiers exemplaires possèdent un marquage de couleur blanche. Ces derniers sont moins fréquents. Ils possèdent automatiquement un boîtage en carton de couleur orange.
Au fur et à mesure de la production, les teintes , foncées au départ se sont éclaircies. C’est visible facilement sur les version combinant le brun et le vert. Moins évident à repérer, c’est aussi vrai pour celles mariant le gris et le bleu.
Comme souvent chez Dinky Toys, la firme tentera de donner un coup de jeune à son modèle, en le dotant de vitrage et de nouvelles combinaisons de couleurs, ce dans les années soixante. Ces modèles arborant un vitrage sont peu fréquents.
La version jaune et grise est particulièrement harmonieuse.
le plus rare de la série.
avec vitrage et jantes en zamac
Mon préféré !
avec jantes en zamac ce couleur. Existe aussi en jantes plastique.
Jantes de couleur bleu assortis au lettrage
Le modèle avait déjà eu du mal à emporter l’adhésion des acheteurs au début des années cinquante, on se doute bien que la situation ne c’est pas amélioré dix ans plus tard , malgré cet ajout et ces nouvelles teintes.
Régulièrement nous essayons de présenter des photos qui déclinent les variantes des modèles produits par Liverpool. Cette fois, c’est au tour du Commer camion dépanneuse, dont la carrière s’est étalée de 1949 à 1964 !
D’abord numéroté 25X il recevra ensuite la référence 430 lors de sa renumérotation. Il sera à la fin de sa carrière doté d’un vitrage. Ces versions sont assez peu fréquentes. Les ultimes productions seront même équipées de jantes en plastique. On imagine si un camion Studebaker de Dinky Toys France avait connu une si longue carrière !…C’est le Bedford TK qui viendra à son secours, afin de rajeunir l’offre.
C’est un camion que mon père et moi avons toujours affectionné. Pourtant, il ne remporte pas les suffrages auprès des collectionneurs.
peu fréquente nuance de couleur
Commer camion dépanneuse Dinky Toys
nuance de couleur de caisse
Commer camion dépanneuse Dinky Toys
Commer camion dépanneuse Dinky Toys
Commer camion dépanneuse Dinky Toys
De très nombreuses combinaisons de couleurs ont jalonné la carrière du Commer camion dépanneuse. La variété des nuances pourrait constituer un thème de collection à part entière. Citons simplement les nuances de vert de la caisse ou celles de la cabine qui passent du mastic au crème. La combinaison la plus rare est bien entendu la combinaison jaune et grise, réalisée pour le marché américain.
En vous faisant découvrir ces variantes, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour M. Theveneau, grand amateur de variantes de Dinky Toys et de bien d’autres modèles, actuellement en convalescence. Qu’il nous revienne vite et en pleine forme.
La suite des illustrations de ces variantes de Commer se trouve juste après cet article.
Dans la vie de tous les jours, il est rarement agréable de devoir faire appel à une dépanneuse. L’appel est synonyme de panne, de frais et souvent d’emploi du temps bouleversé.
Paradoxalement, les collectionneurs de miniatures ont une attirance particulière pour ce type de reproductions. On peut penser qu’ils se souviennent de leurs jeux d’enfants. C’est un véhicule à forte capacité ludique.
Tout le monde connaît l’influence que la maison mère de Meccano, établie à Liverpool, exerçait sur sa filiale française, installée rue Rebeval à Paris puis transportée à Bobigny. L’analyse des gammes des miniatures Dinky Toys est révélatrice de cet état de fait. Il fallait à tout prix éviter qu’un modèle fasse double emploi. Dans son ouvrage sur les Dinky Toys, Jean-Michel Roulet explique comment le projet de la Peugeot 203 ambulance fut abandonné parce qu’aux yeux des dirigeants de Liverpool elle faisait double emploi avec la Daimler. Il se peut aussi que le potentiel de vente du véhicule n’ait pas été estimé suffisant au regard des résultats enregistrés par la Daimler.
Pourtant, la direction française a parfois su influencer le pouvoir décisionnel de Liverpool. En cela, l’histoire des camions dépanneurs, est révélatrice.
Avant guerre, Meccano France, par l’intermédiaire de sa filiale Dinky Toys, a déjà compris l’intérêt de proposer ce type de véhicule à ses petits clients. Elle a ainsi créé une dépanneuse à partir d’un classique camion de la série 25 carrossé en plateau à ridelles équipé d’une grue.
Cette grue a été astucieusement empruntée à la série ferroviaire où elle équipait un des wagons du coffret « train de marchandises ». Le résultat est probant. Il faut souligner que, très longtemps, dans la réalité, les dépanneuses ont été bricolées dans les garages à partir de châssis d’occasion, quand ce n’était pas à partir de châssis accidentés. En cela Meccano n’a fait que traduire un état de fait. Curieusement, Liverpool a accepté le projet. Il faut dire que cet ajout n’avait occasionné aucun investissement.
prototype en bois du Citroën U23
prototype en bois du Citroën U23
Berliet Gak avec deux couleurs de marquage
Dinky Toys série 25 R
prototype en bois du Citroën U23
le châssis vient d’Angleterre !
Durant cette période d’avant la guerre, à Liverpool, le choix se portera sur la transformation d’un camion de la série 30. Cette série est hybride et regroupe des autos (Chrysler, Rolls Royce, Daimler), une caravane et un camion ridelle. Ce dernier se verra affublé d’un équipement comprenant une grue, une caisse à outils et un projecteur. Le moule de ce camion sera réutilisé après la guerre.
Après la guerre, Dinky Toys France va offrir deux dépanneuses à peu d’intervalle à ses petits clients. Elles portent la même référence, 25 R et sont peintes de la même couleur rouge. Cependant, les modèles sont de conception tout à fait différente. Je m’explique. En 1949, c’est d’abord la Studebaker qui est proposée à la vente en version dépanneuse. C’est une heureuse initiative que ce modèle, tout à fait réaliste et crédible. Elle fait partie de la série des camionnettes Studebaker, conçues selon un schéma de fabrication intelligent avec, d’une part un châssis cabine monobloc et d’autre part une carrosserie interchangeable.
Plus tard (en 1953), afin d’étoffer le catalogue sans doute, Meccano réutilise l’accessoire en tôle ajourée faisant office de grue équipé d’un crochet en acier et l‘installe à l’arrière d’un camion Ford équipé en benne entrepreneur. Ainsi, à peu de frais, Meccano peut s’enorgueillir de proposer deux dépanneuses à ses clients. La conception du camion Ford est pourtant radicalement différente du Studebaker. Tout d’abord, les deux modèles ne sont pas reproduits à la même échelle, bien qu’ils utilisent des éléments communs. Le camion Ford est moulé d’une pièce pour les versions à châssis long : brasseur, citerne et bien sûr le camion équipé de ridelles hautes qui servira de base à la dépanneuse. Pour être tout à fait complet il faut savoir qu’un deuxième moule verra le jour, doté d’un châssis court. Ce dernier reprend le schéma du Studebaker, c’est à dire un châssis cabine moulé d’une pièce et un élément de carrosserie interchangeable en usine.
Pour les camions suivants Dinky Toys va reprendre son schéma de fabrication classique, destiné à amortir l’outillage. Ainsi le Berliet GLB et le Simca Cargo vont être conçus sur le même schéma que le Studebaker. Les clients verront ainsi apparaître trois versions du Simca Cargo (fourgon, benne et plateau miroitier), toutes conçues sur la même base. Vient alors le moment de proposer une nouvelle dépanneuse. Le choix se porte sur le joli Citroën U23, véhicule très populaire à l’époque. J’ose ici avancer une hypothèse. En toute logique, le bureau d’étude aurait dû concevoir son Citroën de la même manière que les deux véhicules précédents, d’autant que ce petit camion s’y prêtait facilement. On peut penser que Liverpool a proposé la caisse arrière vue sur le camion Commer dépanneuse. Mais les deux camions ne sont pas à la même échelle et cette caisse ne peut pas s’adapter. Le bureau d’étude s’en inspire nettement car on est frappé par la similitude des deux parties arrière de ces dépanneuses. Par ailleurs, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu dans des ouvrages consacrés aux poids lourds en France, des caisses de ce type.
Cette carrosserie me semble typiquement britannique. Confronté à l’impossibilité de réutiliser cet élément, Meccano optera pour injecter d’une pièce la cabine et la carrosserie. Le fait que le prototype retrouvé soit bien conçu en deux parties atteste de ce revirement de dernière minute.
Au moment de renouveler sa gamme, afin de moderniser son offre, Dinky Toys va de nouveau se tourner vers Liverpool. De l’autre côté de la Manche, Meccano offre un joli camion depuis 1964, le Bedford TK, qu’elle a décliné en plusieurs versions, dont bien sûr une dépanneuse. Le modèle est réussi. La caisse équipant cette dépanneuse est moulée d’une pièce. Son dessin est typiquement britannique, mais plus moderne que celui du précédent Commer dépanneuse qu’elle est censée remplacer. Il est possible qu’échaudée par l’épisode du Citroën U23, la direction de Bobigny se soit fait confier cette caisse afin de l’adapter à son Berliet Gak, pendant en France du Bedford TK, du moins dans la gamme Dinky Toys. L’échelle de reproduction commune aux deux modèles réduits favorise l’adaptation. Il est important de remarquer que la dénomination de la carrosserie, gravée sous la caisse, est restée en langue anglaise. Cette version du Berliet me semble la moins réussie de la gamme. En effet, cette caisse, d’origine britannique n’est pas crédible pour un véhicule circulant en France.
Faisons un dernier constat. Depuis 1949, la direction française a gardé le rouge comme fil conducteur pour ses dépanneuses. Seule une version bis du Berliet Gak, créée pour compléter l’offre « autoroutes » au catalogue vient contrarier cette logique. Le dernier véhicule en version dépanneuse proposé par Dinky Toys France, la Jeep Willys, gardera cette robe rouge.
Est-ce dû à la sortie de la guerre encore proche, mais Dinky Toys par l’intermédiaire de ses unités de fabrication anglaise et française eut un comportement étrange et peu cohérent au regard de la production de la Willys !
Pendant un certain temps, la branche française de Dynky Toys ne disposa d’aucune autonomie dans la décision de lancer ou non l’étude d’un modèle. Elle devait en référer à Liverpool. Jean-Michel Roulet évoque dans ses livres les projets de Bobigny qui sont restés lettre morte à la suite d’un refus de Liverpool. Il arrivait que la direction anglaise refuse de donner suite à un projet au motif que le modèle constituait un doublon par rapport à son catalogue. Par contre, elle encouragea vivement le prêt de moules ou même l’envoi de carrosseries brutes ou peintes dans l’autre pays afin d’étoffer un des deux catalogues. Avant-guerre, la Simca 5 et la Chrysler se croisèrent donc dans le Channel pour compléter les catalogues.
La guerre finie, il fallut bien penser à l’avenir. La reproduction de la jeep Willys devint incontournable. Liverpool réalisa une très belle reproduction, à l’échelle du 1/43.
Le premier détail qui saute aux yeux est le fait que malgré les restrictions, cette dernière est équipée de pneus en caoutchouc. J’ai eu l’occasion de voir certains exemplaires avec des traces de couleur orange ou verte dans les pneus.
Jeep Willys Dinky Toys
Jeep Willys Dinky Toys
Jeep Willys Dinky Toys
Jeep Willys Dinky Toys
Jeep Willys Dinky Toys
Jeep Willys Dinky Toys
Il y a donc fort à parier que sur une période courte on utilisa du caoutchouc de récupération.
Dans un premier temps, le modèle est équipé d’accessoires provenant de stocks d’avant-guerre : jantes en zamac lisses dépourvues de relief et volant plein provenant de la série 38. Le moule subira ensuite une retouche car sur les premiers exemplaires le capot est bombé. Ce beau modèle sera ensuite équipé des derniers standards des productions de Liverpool : jantes avec relief et volant ajouré. C’est bien évidemment la livrée de l’US army qui fut choisie. Au fil de la production, les teintes iront du kaki clair au kaki très foncé. Cette teinte ne se trouve qu’aux USA. Il faut savoir que jusqu’au début des années cinquante, près des ¾ de la production de Liverpool partaient aux USA. Il était nécessaire après la guerre de rentrer des devises. Cette Willys sera ensuite proposée dans des livrées civiles du plus bel effet.
J’aime particulièrement celles avec des jantes de couleurs vives. Ces modèles ne connaitront jamais de conditionnement individuel.
La semaine prochaine nous verrons comment, en France l’on aborda le même sujet.
Sous la référence 24 M, Dinky Toys France va offrir aux enfants un modèle atypique par rapport à sa gamme de l’époque : à voiture exceptionnelle, miniature hors du commun.
Comment cette Willys a t-elle pu naître alors que Liverpool en avait une dans ses cartons ? Cette miniature n’a aucun point commun avec celle de Liverpool . Au premier regard, c’est l’échelle de reproduction choisie par la direction de Meccano France qui surprend. Si les traits et les proportions sont fidèles, nous sommes en présence d’une miniature reproduite au 1/40 environ. Il se peut que la direction de Meccano ait choisi cette solution au regard de l’intérêt historique de l’auto reproduite.
Pour l’époque, la conception de cette miniature est un exploit. La reproduction est fidèle et détaillée, le pare-brise en tôle rapportée, le volant également rapporté. A un moment où le bureau d’étude de Meccano France, bridé par Liverpool, n’avait pas vraiment l’occasion de montrer ses talents, ces petits détails marquent un début d’émancipation. Le conditionnement en boîte de 12 laisse penser que la direction avait des objectifs ambitieux.
palette de couleur
harmonieuses couleurs
roues peintes ou non
variantes de croisillon sous le capot
Jeep Willys 24 M
palette de couleur
Pourtant le succès n’a pas été au rendez-vous. Les consommateurs avaient d’autres priorités. Dinky Toys ne gardera la Jeep à son catalogue que peu de temps. Le décalage, entre la libération de la France et la mise sur le marché de ce jouet symbolisant l’événement sera fatal à son succès commercial.
Les versions civiles ne parviendront pas à relancer le modèle. Il s’agit sûrement de l’une des Dinky Toys France les plus difficiles à se procurer.
Ainsi, il est bien plus difficile de réunir plusieurs exemplaires en bon état de la Jeep que de constituer une palette de 50 Peugeot 203 différentes !
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur