C’est une vraie réussite que ce camion Guy de la série Dinky Toys. D’un tonnage moyen (4 tonnes), il apparaît au catalogue de 1948.
Avec les camions Foden, il marquera les esprits par l’échelle de reproduction choisie : il est au 1/50ème et met un terme à la série des camions au 1/60.
Meccano opte pour une conception en deux parties : un châssis cabine sur lequel viennent se greffer différentes carrosseries. Simple et efficace. Ce principe sera réutilisé plus tard à Bobigny, d’abord sur la série des Ford et Studebaker, puis sur les Simca Cargo que l’on peut comparer plus facilement aux camions Guy, du fait de l’échelle similaire de reproduction.
Dans un premier temps Dinky Toys proposera une livrée uniforme pour le châssis cabine et son équipement. Seules les ailes reçoivent une couleur différente. Les harmonies sont réussies et réalistes. Elles reproduisent fidèlement les camions vus sur les routes anglaises durant les années cinquante. Plus tard, pour d’évidentes raisons de commodité de fabrication Dinky Toys abandonnera ce schéma de peinture au profit d’une finition bicolore, châssis cabine d’une teinte et équipement d’une autre.
Durant sa longue carrière la série des camions Guy connaîtra trois numérotations différentes (séries 500, 400 et 900).
Dinky Toys Guy Wagon première série avec chassis peint
Guy Dinky Toys Wagon les trois variantes de bleu
Camion Guy Dinky Toys
Dinky Toys Guy Wagon première série avec chassis peint
Guy Dinky Toys Wagon
Guy Dinky Toys. A droite version avec renfort en triangle
Dans un premier temps les véhicules seront dotés de jantes convexes peintes. Ils recevront ensuite des jantes concaves. La roue de secours d’abord maintenue au châssis par une vis sera ensuite rivetée. Bien évidemment des variantes de moule apparaîtront tout au long de la carrière de ce camion.
Citons les renforts au bas du radiateur sur la face avant du véhicule et la modification du système de maintien de l’axe arrière du camion (un support moulé au châssis succédera aux agrafes en tôle).
Pour bon nombre d’entre nous, ces quatre mots évoquent les leçons d’anglais dispensées à l’école. Il faut dire que l’apprentissage des langues étrangères qui correspondait à l’entrée en 6ème était un moment clé de la scolarisation, une étape dans la vie de chacun d’entre nous.
Nous l’avons abordée avec plus ou moins de réussite. Pour ma part, bien qu’ayant eu de bons professeurs, j’ai toujours eu du mal avec l’accent anglais ! Malgré la pratique régulière, il ne s’est guère amélioré avec le temps !
C’est un lieu commun de dire que de nombreux français sont fâchés avec les langues étrangères. Avec le temps, j’ai appris à repérer mes compatriotes dans les lieux de transit, essayant désespérément de se faire comprendre auprès de la réception d’un hôtel ou au comptoir d’embarquement d’un aéroport.
Je me souviens ainsi d’un ami français qui voulait me montrer son aisance dans l’usage de la langue de Shakespeare et qui commençait à décliner son identité et sa réservation à la réception d’un hôtel lorsque le réceptionniste lui répondit en français. Son accent avait trahi ses origines ! Je repense souvent à cette petite anecdote, et je ne me vexe jamais lorsque cela m’arrive !
Il m’est aussi arrivé de rester muet face à une question d’un interlocuteur anglo-saxon. Ainsi, un beau jour, mon ami Mike Rooum me demanda si j’allais aller à « biouli » en fin de semaine. En général, je persévère et je fais répéter la question pour essayer de voir ce que je n’ai pas su comprendre. De nouveau je restai muet. Je lui demandai alors de m’indiquer par écrit ce lieu mystérieux. Sur le papier qu’il me tendit était écrit « Beaulieu », qui est une ville située sur la côte sud-ouest de l’Angleterre près de Southampton. C’est ainsi que je mesure les progrès qu’il me reste à accomplir si je devais un jour m’installer Outre-Manche !
Il en est de même pour la prononciation de cette marque de camions anglais les camions Guy. Outre-Manche, votre interlocuteur restera de marbre si vous le prononcez à la française.
Harmonieuses couleurs
ensemble de variantes de couleurs
belles variantes de couleur sur le premier type
ensemble de variantes de couleurs
Une réussite que cette version jaune/noir
Le plateau du Guy a été étudié pour recevoir les containers Hornby
Il ne fera pas toujours l’effort de vous comprendre si vous ne prononcez pas : « Guaï ». Armé de ce décodage, vous pourrez alors commencer votre collection de camions !
Les modèles présentés ce jour ont une place particulière dans l’histoire de Dinky Toys. Nous avons déjà évoqué l’histoire de cette série, qui, au départ n’était qu’une branche de Hornby train, elle-même appartenant au célèbre fabricant de jouets Meccano. Afin de donner plus de vie à ses réseaux ferroviaires, Hornby train proposa à sa clientèle des bâtiments, des figurines et des miniatures automobiles. Ainsi vit-on apparaître la série 22. Au démarrage ces produits étaient estampillés Hornby : la marque apparaissait à l’intérieur des carrosseries ainsi que sur les boîtes de personnages. Pour ses miniatures automobiles, Meccano comprit tout l’intérêt de développer une marque à part entière : Dinky Toys. On peut imaginer que la fameuse firme Britains aurait rencontré un sérieux concurrent si la même démarche avait été adoptée pour la série des personnages en plomb. Cette branche aurait ainsi pu développer des personnages de ferme, d’histoire, du Far-West.
Les dirigeants de Meccano vont choisir un parcours de développement pour la branche de Dinky Toys, en sortant du cadre du simple objet de décor des réseaux de trains. Ainsi, le modèle présenté ce jour peut être considéré comme une des premières Dinky Toys à part entière. En effet, placer une « auto de course » sur un réseau de chemin de fer demande une certaine imagination ! Le petit bolide fut commercialisé en 1934 sous la référence 23. Il est moulé en plomb et existe en six combinaisons de couleurs. Il est assez aisé de reconnaître ce premier modèle. Il n’a pas de pilote et la face avant est large. Il reproduit la MG EX127. Un nouveau moule verra rapidement le jour, adapté à une injection en zamac des miniatures. Il connaitra une très longue carrière de 1936 à 1956. C’est la plus longue pour un modèle Dinky Toys. L’auto reproduite est la MG EX135. La gravure des moules conçus pour les modèles en zamac est beaucoup plus fine que celle du premier moule. La principale variante de moule réside dans l’adjonction du caractéristique pot d’échappement. Outre le fait d’avoir véritablement lancé la marque Dinky Toys, ce modèle a une autre caractéristique : il reproduit une auto ayant existé dans la réalité. Dans le coffret de la série 22, les deux autos et les deux camionnettes sont d’inspiration libre. Notre modèle de ce jour est inspiré de la MG K3 EX 127 de record dite « Magic Midget ».
Il faut avouer qu’à cette époque les compétitions automobiles étaient dominées par les constructeurs allemands et dans une moindre mesure italiens. Pour la firme britannique, il était primordial que Dinky Toys mette en avant une auto anglaise.
Dans la galerie d’images :
Deux premiers moules, mais injection en zamac et l’autre en plomb.
Puis des modèles en plomb.
A gauche modèle en plomb, et à droite, modèle intermédiaire, en zamac mais provenant du premier moule (face avant plus large, pas de pilote, ni de pot d’échappement). Notez un intéressant détail: elle arbore un numéro au pochoir, ce qui est très rare pour un modèle issu du premier moule.
superbe harmonie de couleur pour cette MG Dinky Toys
MG Record Dinky Toys en plomb, sans pilote
ensemble de MG Record Dinky Toys en plomb
vu du dessus les variantes de moule sur la MG
MG Record Dinky Toys en plomb
rare MG Record Dinky Toys avec ce type de numéro
Vu de dessus, les différences sont bien perceptibles entre les deux moules. Notez les mariages de peinture qui seront conservés jusqu’à la guerre. A chaque assemblage de couleur correspond un numéro de course.
Suite, la semaine prochaine : le bonbon le plus rapide du monde !
Le sujet du jour m’a été inspiré par un récent échange de courriers avec Jean-Michel Roulet au sujet de la préparation de son prochain livre sur les Dinky Toys France. Sans dévoiler les anecdotes que vous découvrirez lors de la parution, il m’a raconté comment cette Auto Union avait fasciné la plupart des enfants de sa génération ainsi que les salariés de chez Meccano.
Il est vrai qu’au magasin, l’Auto Union suscite les mêmes émotions. La parution d’un superbe ouvrage sur l’histoire du duel entre Auto Union et Mercedes, « Silver arrows in camera » d’Anthony Pritchard a fini par me convaincre d’aller chercher dans mes vitrines les différentes reproductions de cette auto fascinante.
Selon moi, l’intérêt porté à cette miniature résulte de deux particularités.
La première, c’est sa capacité à battre des records de vitesse. Pour cela, les ingénieurs ont adapté sur un châssis de monoplace de Grand Prix, la type « B », une carrosserie profilée et enveloppante afin de réduire la traînée aérodynamiques.
La seconde c’est son échelle de reproduction : Meccano a traité cette auto au 1/43ème. A l’époque, les autos destinées à battre des records sont des plus imposantes et contraignent les fabricants à les reproduire à des échelles très réduites.
Ainsi, à la même période, Dinky Toys proposera une Thunderbolt réduite au 1/87 et une « speed of the Wind » au 1/70. Ces petites échelles atténuent l’aspect extraordinaire des autos. Western Models proposera une Thunderbolt au 1/43 dans les années 80. A cette échelle, son rendu visuel est tout autre. L’histoire de cette Auto Union de record commence en 1934.
C’est sous l’égide d’un nouveau règlement, introduit cette année là, qu’Auto Union et Mercedes vont faire leur apparition. Ce règlement limite le poids des autos à 750 kg. Il a pour but de limiter les débordements constatés depuis le début des années 30. Les gens établissant les règlements ont toujours eu le souci de contenir la course à la performance.
En introduisant cette nouvelle règle, les institutions sportives pensaient canaliser le savoir-faire des ingénieurs. Le résultat sera contraire à l’effet souhaité. Grâce à des investissements importants, Auto Union et Mercedes vont se livrer une lutte sans merci sur les circuits.
Il est intéressant de savoir que Mercedes s’était intéressée dès 1932 à la compétition mais qu’elle n’avait pas eu les moyens financiers de concrétiser cet intérêt. Les deux constructeurs bénéficieront en fait de l’argent du pouvoir nazi. Ce dernier se servira des succès des flèches d’argent comme vecteur de propagande et les Mercedes arboreront souvent le drapeau frappé de la swastika. L’auteur du livre s’interroge sur le fait que les Auto Union l’arboreront beaucoup plus rarement. Il semblerait que le pouvoir nazi était plus proche de la firme à l’étoile. Dès la création de la monoplace « type A », des tentatives de record sont effectuées victorieusement dans la classe C (3000cc à 5000cc). L’opportunité de tester l’auto sur le circuit de l’Avus permet à la firme aux anneaux d’engranger ses premiers succès. Les records de vitesse sont à cette époque très populaires auprès de l’opinion publique. Plus tard, lorsque la rivalité entre les deux constructeurs allemands sera à son apogée, le pouvoir nazi n’hésitera pas à programmer, durant l’intersaison une semaine de lutte entre les deux écuries afin de se glorifier des nouveaux records qu’elles battront. Elle prendra le nom de : « Rekord Woche ». C’est durant l’une de ces furieuses batailles que le pilote Allemand Bernd Rosemeyer perdra la vie.
Auto Union Dinky Toys GB
variantes d’Auto Union Dinky Toys France
Auto Union Dinky Toys GB
rare version avec jantes de couleur verte
Auto Union Dinky Toys
coffret Dinky Toys
Revenons à notre tentative de record. Nous sommes en Italie, sur l’autoroute entre Pise et Florence, à Lucques exactement, le matin du 15 Février 1935. On peut facilement imaginer que le pouvoir nazi avait interféré dans le choix de cette localisation. Il devait montrer sa force, y compris à son alliée, l’Italie fasciste.
Après de nombreuses recherches sur le sujet, je vous propose ma version des faits. L’auto apparaît pour sa première tentative avec les ailes arrière carénées, des sabots derrière les roues avant et des jantes flasquées. C’est cette version que choisit de reproduire Dinky Toys Liverpool. Les premiers modèles sont équipés d’un pilote. Par rapport au modèle produit en France, uniquement après guerre, la version anglaise possède un axe arrière pincé à chaque extrémité, ce qui a obligé les concepteurs à transpercer les ailes. Les versions d’avant-guerre aux couleurs flatteuses seront ou non équipées de numéros. Ces derniers étant compris dans une séquence de 1 à 6. Malheureusement ces versions souffrent souvent de la fatigue du métal. A ma connaissance, Liverpool ne proposera ses voitures allemandes dans leur livrée argent qu’après guerre.
Un mot sur le très beau coffret que Binns road proposera. Un petit texte imprimé sur un papier collé au dos du couvercle explique le choix de Liverpool. Force est de constater la domination des machines allemandes à l’époque. Dans ce beau coffret de trois véhicules, deux places sont donc réservées aux autos germaniques. La troisième place est prise par une « Speed of the Wind » de record de vitesse : les monoplaces anglaises à l’époque ne brillaient guère ! Le moule de l’Auto Union est utilisé en France après guerre. La version équipée de jantes en zamac peintes de couleur verte est très peu fréquente. Il existe plusieurs variantes au niveau de ce que l’on peut considérer comme le bouchon de radiateur. Il est fort possible que le moule se détériorant, Meccano France l’ait retravaillé au fur et à mesure de la production. Il semble que les premiers essais de l’auto ainsi carrossée n’aient pas été un succès. Il y a souvent une différence entre la théorie et la pratique. Ce qui semblait efficace sur une table à dessin du bureau d ‘étude se révélera beaucoup moins convaincant durant les premières tentatives. Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de cette histoire.
Quelques autres clichés des différentes déclinaisons de cette MG EX 135 de record reproduite par Dinky Toys. Il y a trois découpes de peinture :
A rayures, type « Humbug », numérotée de 7 à 12
Type fuseau qui s’évase au niveau du cockpit, numérotée de 1 à 6
Avec un triangle numérotée de 7 à 12
Chaque numéro possède ses propres couleurs.
Les autos n’ont jamais eu d’étuis individuels. Elles étaient bien sûr vendues en boîte de six. Voici deux types de boîtages (avant et après guerre). Le second possède même la double référence. Il fallait un peu d’ingéniosité pour pouvoir mettre les six dans la boîte, qui avait été calculée au plus juste !
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys
MG EX 135 Dinky Toys
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur