Maserati 250F de chez Solido

 

Le Ring 1957

Remontons le temps. Nous sommes le 4 août 1957 pour le Grand Prix d’Allemagne. Choisir une auto qui symbolise le tracé du circuit est une tâche difficile. j’ai choisi la Maserati 250F de chez Solido.

 

 

Au stand ,avant le départ
Au stand ,avant le départ

Il y a déjà trois ans que la Maserati 250F occupe les grilles de départ des Grands Prix de formule 1. Elle a d’ailleurs remporté le premier Grand Prix auquel elle a participé, celui d’Argentine, en 1954. Cette anné-là, la formule 1 est régie par un nouveau règlement (moteur de 2,5 l de cylindrée ).

Avant l’arrivée de Mercedes et de ses importants moyens financiers elle sera la monoplace la plus performante. Par la suite Omer Orsi propriétaire de la marque, aura pour politique de se mettre au service de clients.

Cela a conduit à une dégradation dans la qualité de la préparation des autos. La fiabilité mécanique a fait défaut, les résultats s’en sont ressentis. Sur le plan économique le succès fut cependant au rendez-vous avec près de 30 autos fabriquées.

En fonction des résultats obtenus, certaines équipes ont eu droit à une aide directe de l’usine. Ainsi avant d’être engagé par Mercedes, Stirling Moss, au vu de ses performances a son volant, avait bénéficié de la part de l’usine Maserati de la gratuité de l’entretien du moteur de l’auto qu’il avait acheté en 1954. Plus tard il la louera à d’autres pilotes : Lance Macklin et John Fitch notamment (1955).

 

Dans un article paru dans « Libération » en 1995 inspiré des mémoires de Mike Hawtorn, Lionel Froissart revient sur cette course mythique. A l’époque elle se disputait sur une distance de 500 kms. Avant le départ, Fangio est en tête du championnat du monde avec trois victoires à son actif.

Le journaliste explique qu’il va utiliser une stratégie de course bâtie à l’avance et tenant compte d’un facteur incontournable : ses pneus, des « Pirelli » plus tendres que les « Englebert » qui équipent les Lancia Ferrari, ne peuvent tenir la distance. Il sait qu’il devra les changer.

Il choisit donc de partir avec un réservoir à moitié plein. Son auto plus légère lui permet de prendre la tête au bout de deux tours. Tout se passe comme prévu. Il possède près de trente secondes d’avance quand, à mi-course, il effectue son changement de pneus. Mais celui -ci s ‘éternise du fait d’un écrou de roue récalcitrant. Il repart avec un retard de cinquante secondes, tout est à refaire. Il va prendre des risques importants en battant à chaque tour son propre record. Il déclarera dans ses mémoires : «Je négociais chaque virage sur le rapport supérieur me disant à chaque fois que c’était une folie». Agé de 47 ans il pilote comme un débutant ayant tout à prouver. Avec une prise de risque maximum, il réussira l’impossible, remonter les deux Lancia Ferrari et les dépasser avec insolence, mettant au passage deux roues dans le bas côté, qui projetteront une pluie de gravillons sur le pauvre Collins, pilote d’une des deux Lancia Ferrari, prouvant que Fangio était sûrement dans un état second, car ce dernier n’était pas coutumier du fait. Il s’en excusera d’ailleurs après la course auprès de son ancien équipier chez Ferrari.

A l’arrivée il déclarera : « Je pense que j’étais possédé aujourd’hui. J’ai fait des choses au volant que je n’avais jamais faites et je ne veux plus jamais conduire comme cela. »

Il remporta la course, mais cette victoire, comme le décrit très bien Lionel Froissard dans son article aura des conséquences importantes. Sacré champion du monde pour la cinquième fois, il a pris conscience du danger et de la limite à ne pas dépasser. Il mettra un terme à sa carrière peu de temps après. C’est aussi la marque des très grands que de savoir s’arrêter au sommet de leur art.

Pour cet hommage à Juan-Manuel Fangio, voici un ensemble ayant pour thème la Maserati 250F de chez Solido et ses dérivés. Portant la référence 102, c’est la première des monoplaces de la série 100. C’est donc aussi la première monoplace miniature équipée de suspensions. Les formes sont correctement rendues, même si plus tard Solido maitrisera mieux son sujet. Peut-être est-ce dû aux contraintes liées au positionnement des ressorts de suspension.

La reproduction en deux parties du pot d’échappement est un peu baroque.

Elle connaîtra comme beaucoup de Solido par ailleurs des dérivés en Espagne et ce assez tôt au vu des différents boîtages . Sa carrière en Espagne sera très longue. A la fin, elle recevra même des jantes à rayons provenant de l’Aston Martin et des pneus très modernes à section carrée. Le moule connaîtra une troisième vie au Brésil. On peut s’interroger sur  l’intérêt de mettre une telle auto en 1968 au catalogue. Le prix de location du moule devait être très bas. https://autojauneblog.fr/2015/12/12/le-ring-et-la-maserati-250f/(voir l’autre article consacré à cette Maserati 250F)

Le Ring et la Maserati 250F

Le Ring

La richesse d’une langue peut se mesurer au nombre d’homonymes qu’elle compte.

Par ailleurs, en fonction du contexte, certains mots peuvent prendre des sens bien différents. Prenons le mot Ring. Son origine est anglo-saxonne. Il désigne un anneau. Il est souvent employé pour désigner une voie routière faisant le tour des grandes agglomérations. En Belgique, toutes les grandes cités ont leur Ring : Bruxelles, Anvers, … Pour les sportifs, le ring symbolise le combat de boxe ; il s’agit de l’espace délimité par les cordes où les boxeurs s’affrontent.

Pour ma part, ce mot a longtemps évoqué le circuit du Nürburgring en Allemagne. Peut-être est-ce la prononciation difficile de ce bourg allemand, dominé par le château du Nürburg, qui a fait que les journalistes ont assez vite établi une contraction et utilisé le terme « ring » pour parler de ce majestueux circuit situé dans  les collines de l’Eifel.

Depuis peu, le mot ring a pris une autre résonance pour moi. Anniversaire de la naissance de Richard Wagner oblige (22 mai 1813), j’ai véritablement découvert ce grand compositeur allemand. En 2012, avec un an d’avance sur la célébration, j’ai réservé mes places pour la tétralogie. Ce fut une révélation. Je me suis lancé dans un long processus d’exploration, de visionnage de mises en scène différentes afin de me préparer au mieux à cet événement.

Au fil des semaines, Brünnhilde, Siegfried et Wotan sont devenus des familiers. J’ai commencé à regretter de ne pas avoir fait d’avantage d’efforts à l’école où l’allemand était ma seconde langue vivante.

L’univers est fantastique, quand on y pénètre, on se laisse happer et on espère n’en jamais voir la fin. Sans cesse revisitée, l’œuvre perdure dans le répertoire classique.

Certains sont découragés par la durée : près de 15 heures découpées en quatre épisodes. Signalons que le tour du ring était aussi très long, plus de 22 minutes. Le spectateur devait donc patienter entre deux passages des bolides.

Pour illustrer ces propos, voici des reproductions de Maserati 250F, comme vous l’avez sûrement deviné, en rapport avec le fameux Grand Prix d’Allemagne de 1957. Le prochain article sera donc consacré à cette course du 4 août 1957.

« Poète… vos papiers ! » Léo Ferré

 

« Poète… vos papiers ! » Léo Ferré

« Il faut que ce que l’on appelle la police soit une chose bien terrible disait plaisamment Madame de… puisque les Anglais aiment mieux les voleurs et que les Turcs aiment mieux la peste ». 
(Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, « Maximes et pensées – Caractères et anecdotes »)

Quiralu plaquette avec Simca Ariane
Quiralu plaquette avec Simca Ariane

Le français a un rapport complexe avec les forces de l’ordre. Il me semble que cela a toujours été le cas, tout au moins depuis la révolution. Il n’aurait pas été judicieux sous Louis XIV de railler le maintien de l’ordre. Cela revenait à mettre en cause l’autorité royale, on risquait de se retrouver embastillé. Molière ne s’y est pas risqué.

C’est dans les spectacles de rue, les spectacles de cabarets, que vont apparaître bien plus tard les railleries contre les représentants des forces de l’ordre. Dans Guignol, le gendarme  (Chibroc, Flageolet, La Ramée…) est rarement à son avantage.

Quiralu Simca Versailles
Quiralu Simca Versailles

Depuis près de deux cents ans, la littérature et les arts plastiques raillent la profession, écrivains et artistes acceptent mal l’ordre qu’elle est supposée faire respecter, comme l’indique l’historien Jean-Marc Berlière. Pour ce dernier le malaise s’est accentué depuis le régime de Vichy. C’est ce dernier qui a unifié et étatisé les polices de France, à l’exception de la préfecture de police de Paris, qui conserve aujourd’hui encore un statut particulier.

Vichy a donc conçu une police d’Etat centralisée dont la vocation est plus la protection de l’Etat que celle du citoyen. Il en est résulté une modification des rapports du citoyen et de sa police. Il semble qu’aujourd’hui un fossé important se soit creusé.

Pour ma part, je constate que je n’ai pas le même ressenti en France et à l’étranger devant les représentants des forces de l’ordre. Il m’est arrivé une fois d’être arrêté en Grande-Bretagne pour vitesse excessive sous la pluie. Le policier m’a d’abord demandé si je comprenais la langue de Shakespeare. Logique me direz-vous. Il m’a ensuite sermonné sur le fait que je mettais ma vie en danger et plus grave encore, celle des autres. Il m’a demandé si j’approuvais son discours. J’ai acquiescé. Il m’a autorisé à repartir en me demandant de respecter les consignes de sécurité. Cet épisode m’a beaucoup marqué. En France, on constate que l’Etat a choisi la répression. Le représentant des forces est là pour réprimer toute atteinte à la loi, il n’y a pas d’espace pour la pédagogie. Dans ce contexte, il est alors bien évident que la profession n’est pas appréciée.

Pourtant si l’on se réfère à notre passion de la collection de miniatures automobiles, les fabricants de jouets français ont largement contribué à essayer de donner à l’enfant une image positive de cette profession.

On ne compte plus les reproductions de policiers, gendarmes motorisés en miniature. En plomb, en aluminium, en plastique que ce soit Cofalu, Aludo, Metallix, Starlux, tous ont mis sur le marché des représentants des forces de l’ordre. Il est intéressant de constater que ces reproductions ont eu un grand succès dans les années cinquante à soixante-dix.

Ensuite, les fabrications ont disparu en même temps que les miniatures. Une question me taraude tout de même. Auraient-elles actuellement le même succès auprès des acheteurs de jouets ? Je me souviens bien de la reproduction au milieu des années soixante dix du coffret Solido avec les figurines Starlux et surtout la reproduction du radar et du buisson tous les deux en plastique ! A l’époque cet outil était rare !

Ces personnages décorent agréablement nos vitrines. Je suis sensible aux poses de ces petites figurines : il y a de la poésie dans les attitudes. J’apprécie celle du policier et de sa grande cape au vent. Même l’agent de police dressant un procès  verbal me rebute pas, tant que ce n’est pas moi qui suis concerné ! (voir lhttps://autojauneblog.fr/2015/11/30/dinky-toys-ford-galaxie-police/e « Gendarme à bobigny »)