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Les fantastiques Peugeot en plastique

Les fantastiques Peugeot en plastique

En trente ans, le regard des collectionneurs de miniatures automobiles sur les reproductions en plastique a beaucoup évolué. L’époque où nous n’étions qu’une poignée à y trouver de l’intérêt est bien finie. Longtemps, ce matériau a eu mauvaise presse.

Peugeot et Vapé
Peugeot et Vapé

Cela tient, je pense, à la conjonction de deux facteurs. La mauvaise tenue dans le temps de certains modèles Norev ou Minialuxe (déformations de la carrosserie et des jantes) a donné à certains consommateurs une mauvaise image du plastique. La matière devient synonyme de qualité médiocre. Le sentiment est conforté par le fait que ces autos sont vendues moins cher que les autres : le lien est établi entre le matériau, la qualité et le bas prix.

Ce phénomène est particulièrement sensible en France. En Allemagne, le plastique a été utilisé très tôt dans l’industrie du jouet. Ainsi, les premières Märklin d’après-guerre sont en plastique peint. Wiking popularisera également ce matériau, en offrant des plastiques aux couleurs vives, tenant admirablement dans le temps.

En Allemagne, le plastique fait donc partie du paysage des amateurs et il est apprécié par un grand nombre de collectionneurs. En France, en plus de 25 ans d’activité professionnelle, j’ai souvent été touché par les réflexions, parfois surprenantes, des amoureux et des détracteurs de ce matériau.

Pour certains amateurs de Dinky Toys, l’introduction du plastique a sonné le glas de la firme de Bobigny. Son adaptation à la production a été un peu laborieuse et les clients n’ont pas toujours accepté que leur firme favorite sacrifie à la mode de ce matériau jugé moins noble.

La firme Vapé était spécialisée dans la fabrication d’objets divers et variés, dont le seul point commun était justement qu’ils soient en plastique ! A ce titre, elle a eu la bonne idée de fabriquer les reproductions d’un Berliet GLB citerne et d’une camionnette Peugeot. L’objectif visé était de fournir un support publicitaire auprès de firmes souhaitant réaliser une campagne de publicité bon marché. La souplesse d’utilisation du plastique permettait d’offrir d’honnêtes reproductions avec un prix de revient assez bas. Pour des raisons qui me sont inconnues, cette firme sera absorbée par Bourbon. Il est facile d’identifier les deux productions. Le logo Vapé apparaît sur le marchepied côté gauche des véhicules. Bourbon était pour sa part déjà spécialisé dans les objets publicitaires. Cette firme est renommée pour la grande qualité de ses porte-clefs, support publicitaire qui eut son heure de gloire. Le client avait le choix entre plusieurs finitions : il pouvait à ce titre équiper ou non sa reproduction d’un petit mécanisme à friction. Ce dernier s’est avéré de qualité médiocre, et poussif !

Une petite anecdote concernant les modèles à l’effigie de la marque Ever Sharp. J’ai eu comme client il y a 25 ans le petit-fils du fondateur de la société Bourbon. Il était alors instructeur chez UTA, la compagnie aérienne. Il m’a raconté qu’Ever Sharp était une firme américaine qui fabriquait des stylos, lesquels étaient importés en France par son grand-père, M. Bourbon. On n’est jamais aussi bien servi que par soi même ! Il est très difficile d’établir une liste de tous les modèles produits par Bourbon. (voir la liste)

J’ai cependant dressé la liste de ceux que je possède et je vous propose de m’aider au recensement en m’indiquant par l’intermédiaire de la boîte contact de la page du blog les modèles que vous connaissez. Il me semble que nous devons facilement atteindre la cinquantaine !

Coup de projecteur sur le Peugeot Cibié

De nombreux collectionneurs de Dinky Toys m’ont récemment demandé ce que je pensais des reproductions made in China de la société Atlas.

Peugeot D3A Cibié
Peugeot D3A Cibié

Ma réponse est simple, tous les thèmes de collection sont envisageables, et il n’est pas de collection plus noble que d’autres. Tous les choix méritent le respect. Le plus important à mes yeux est le plaisir qu’apporte tel ou tel choix de collection, et je me garderais bien de porter un jugement.

La seule chose qui chagrine avec cette nouvelle collection, c’est la tentative par la société Atlas de justifier ces reproductions en arguant du fait que les originaux ne sont pas à la portée de tout le monde. Cela ne me parait pas convaincant.

En effet, les Dinky Toys, comme Jean-Michel Roulet le disait fort justement, ont été produites en très grand nombre. Certes, les prix se sont envolés pour des exemplaires rares et en bon état, mais n’oublions pas que des exemplaires en état d’usage sont à la portée de tous, ou tout du moins ne sont pas plus onéreux que de simples reproductions chinoises, contrairement à ce que prétend la société Atlas.

N’oublions pas que ce ne sont que des copies. Les modèles incriminés sont copiés grâce à un laser qui capte les dimensions et les formes à reproduire pour les transmettre, via un ordinateur à une autre machine qui gravera le moule. Le résultat, étrange parfois, est assez satisfaisant. Par contre, les laques utilisées sont trop brillantes, trop clinquantes. Les pneumatiques sont également assez surprenants, et l’on a du mal à en identifier la matière. Pour conclure, je dois avouer que je n’ai pas été tenté par cette série.

L’idée même de reproduction, peu importe d’ailleurs le domaine, m‘a toujours gêné. Je suis par contre attiré par les copies d’époque de petits fabricants voulant à moindre frais constituer une gamme de modèles. La philosophie de la société Atlas qui s’adresse directement à des collectionneurs est fort différente. Ces objets sans âme produits en Chine ne sont pas des jouets, contrairement aux Lemeco par exemple, produites par un fabricant suédois qui s’est inspiré du catalogue de Liverpool pour quelques modèles qui ont ensuite été distribués dans les bazars. A mes yeux la différence est essentielle. Si j’ai bien eu il y a une vingtaine d’années un intérêt pour les modèles Verem, provenant pourtant eux directement des moules originaux, il fut de courte durée. Là où l’on peut s’interroger, c’est sur la création de coffrets « Afrique du Sud » made in China…A l’annonce de ces créations, j’ai réellement cru à une plaisanterie, tant l’idée m’a paru saugrenue. Mis à part l’espoir d’une bonne opération commerciale et d’un rapide profit financier, on est en droit de se demander, ce qui permet de justifier d’estampiller « Afrique du Sud » des productions chinoises.

N’aurait-il pas été plus amusant de voir des coffrets « Niger », « Guatemala » ou « Mozambique » ? L’idée qu’a eue la société Atlas de reproduire le modèle Cibié présenté ce jour est une bonne idée.

Pour des modèles de cette rareté, je comprends fort bien qu’Atlas ait préféré reproduire un Cibié plutôt qu’une version « postes ». Le Peugeot Cibié présenté est d’origine. J’en connais deux exemplaires. D’autres modèles finiront sans doute par apparaître car une petite série a forcement été réalisée ; la finition, identique à un modèle de série le prouve. Ce modèle a été trouvé dans la région lyonnaise. Il a longtemps appartenu au docteur Sarthe qui possédait également l’autre exemplaire, en état d’usage qui figure dans le livre de Jean-Michel Roulet !

La recherche de ce modèle fut pour nous la quête du Graal. Nous avancions dans la collection, mais cette pièce était comme un but ultime… comme le sommet pour un alpiniste. Aussi, le jour où nous l’avons acquis, nous avons eu la sentiment d’un aboutissement

Allions-nous abandonner notre statut de collectionneur de Dinky Toys ou saurions-nous rebondir et nous fixer de nouveaux objectifs ?

Peugeot D3A Cibié : A votre service !

Comme le ferait tout néophyte, nous avons cherché à améliorer nos connaissances en nous imprégnant des ouvrages disponibles. La parution du livre de Jean-Michel Roulet aux éditions Adepte fut pour nous une révélation.

Peugeot D3A hors commerce
Peugeot D3A hors commerce

C’est à partir de la parution de cet ouvrage que nous nous sommes fixés le but un peu utopique de trouver un jour ce Peugeot D3A Cibié.

La quête fut longue. Le jour où nous l’avons enfin trouvé, nous avons eu le sentiment d’être arrivés au bout de quelque chose. Personnellement, je me suis revu trente ans en arrière et toute ma vie de collectionneur a défilé : les week-ends sur les routes, les milliers de kilomètres parcourus, les salles d’embarquements des aéroports, les petits matins glacés à attendre l’ouverture des portes de hangars, l’excitation qui monte lorsqu’on parcourt la première allée….

Une partie de mon existence consacrée à cette passion. Tout était concentré dans l’acharnement que j’avais mis à trouver ce Peugeot D3A Cibié. Ce fut à la fois une délivrance et un grand vide.

Nous avions pourtant si souvent répété qu’une collection n’est jamais finie…nous avions si fréquemment prôné que la qualité majeure du collectionneur est de savoir faire évoluer sa collection et nous avions ressenti tant d’incompréhension face aux collectionneurs qui se désintéressaient brusquement de leur passion… Il faut de toute évidence trouver son équilibre entre passion et raison. Après une courte période de spleen quelques opportunités se sont présentées qui nous ont prouvé qu’une collection n’est jamais aboutie. Il y a encore, et nous en sommes persuadés beaucoup de chose à découvrir au sein même de la production de Bobigny.

Avec l’expérience acquise au fil des ans, je constate désormais que les ouvrages de M. Roulet comportent de nombreuses imprécisions et quelques inexactitudes. Qui tentera de parfaire le travail engagé ? Qui saura être suffisamment pédagogue et exhaustif ?

Nous vous présentons aujourd’hui ces 2 Peugeot D3A « Peugeot service ». Leur authenticité est indiscutable. Il est intéressant de constater que l’encre utilisée pour le tampon est bien la même que celle utilisée pour la version « Postes ». De même, il est important de connaître les liens étroits de Peugeot et de Dinky Toys. La version Esso est d’une autre provenance. Elle est sertie et la finition au pochoir authentifie l’objet. A mes yeux, son intérêt est moindre que celui des « Peugeot Service ». Il est fort probable que ce soit un essai sans suite.

Enfin, avant de quitter cette rubrique sur le Peugeot D3 A, je me dois de signaler l’existence d’une autre version. Nous avons eu en mains, il y a de nombreuses années, chez un ancien employé de Meccano une version ambulance avec vitres latérales, caractéristique de ce type de carrosserie du milieu des années 50. Le modèle était en bois. Je devrais dire les modèles puisque cette personne en possédait deux, l’un à l’échelle retenue par Dinky Toys l’autre réduit au 1/43ème, donc plus imposant. De bonnes idées pour Atlas….

L’existence des ces modèles permet en tout cas d’envisager la découverte d’autres versions ; C’est grâce à ces trouvailles inopinées que nous pouvons confirmer qu’un une collection n’est jamais finie !

1936, un souffle de modernité à Sochaux

Dans son ouvrage consacré à la firme sochalienne, René Bellu est catégorique : c’est la plus jolie et la plus originale de toutes les Peugeot jamais produites. Il faut avouer que la ligne « fuseau Sochaux » tranche radicalement avec ce qui a déjà été fait.

Peugeot 402 JRD: l'élégance française
Peugeot 402 JRD: l’élégance française

Moderne, aérodynamique, ces carrosseries s’inscrivent dans un courant apparu au milieu des années 30.

Elle sera produite en plusieurs versions : coach, cabriolet décapotable, cabriolet transformable (avec système de décapotage électrique !), roadster, commerciale et bien sûr en conduite intérieure.

Pour cette dernière version, il faut même parler de deux variantes, l’une normale et l’autre longue. Celle-ci servira de base au modèle taxi. De profil, la différence entre les deux est visible au niveau de l’extrémité du pavillon. Sur la version longue, la carrosserie se prolonge après la troisième baie vitrée. Ceci offrant bien évidemment plus d’espace aux passagers arrière. L’empattement est bien sûr plus important. C’est cette version longue que JRD a choisi de reproduire. Pour l’histoire, on peut donc considérer que la version offerte par Dinky Toys dont le pavillon plonge immédiatement après la dernière vitre est peu réaliste.

Nous devons cette reproduction de la Peugeot 402 aux déboires de Citroën ! En effet, c’est bien de l’éclatement des jouets Citroën qu’est né JRD. Messieurs Rabier et Douat vont diversifier leur production et nous offrir cette fantastique série de modèles réalisés en plastiline à une échelle voisine du 1/43. Le coach et la commerciale qui ont réellement existé sont les deux seules versions qui n’ont pas été reproduites. JRD produira par contre des versions utilitaires, notamment un plateau brasseur. Les modèles présentés ce jour sont différents.

Les premiers modèles de Peugeot 402 produits par JRD, bien difficiles à se procurer, sont ornés d’une calandre en tôle fixée à l’aide d’une patte dans un orifice prévu à cet effet dans la carrosserie ; l’axe arrière est maintenu à la carrosserie à l’aide de pattes en tôle. Enfin, observez les ailes arrière. Elles sont découpées. Le dessin et les courbes des ailes avant sont également différents par rapport à ceux du second modèle possédant la calandre moulée. Nous n’avons jamais rencontré d’autres versions proposées par JRD qui auraient été équipées de la calandre en tôle. Nous pensons donc que seule la berline a été affublée de cet accessoire trop fragile. Le cabriolet et le roadster ont été également moulés avec des ailes arrière découpées, ce qui tendrait à prouver que la fabrication des moules pour produire des objets dans cette matière qu’est la plastiline devait être bien moins contraignante que la fabrication des moules servant à injecter du zamac.

De cette période novatrice restent ces beaux jouets qui sont le témoin des dernières années d’insouciance avant le conflit mondial qui se profile.