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Oxford Circus

C’est le nom d’une station de métro située à l’intersection d’Oxford Street et de Regent Street, incontournable pour les amateurs de shopping.

Mais Oxford, c’est avant tout une célèbre ville universitaire, berceau de la firme Morris, ce qui explique que la marque ait choisi ce nom pour sa petite berline.

Morris Oxford
Morris Oxford

De quoi donner à l’auto une renommée internationale. La voiture aura une carrière assez longue. Binns Road ne pouvait passer à côté d’un tel modèle, qui symbolise si bien l’automobile d’outre-Manche.

Nous vous présentons le prototype en bois qui servit aux dirigeants à situer cette auto dans la gamme de la série 40.

Le modèle est de taille légèrement supérieure au modèle définitif. Les deux teintes choisies pour son lancement, vert foncé et mastic, sont assez représentatives de l’Angleterre d’après guerre. C’est sobre. Cela manque un peu de gaieté. Le vert foncé s’éclaircira avec le temps. La version mastic est connue avec trois variantes de couleurs de jante. Ultérieurement, deux autres couleurs ont complété cette gamme : un bleu (nuance du fourgon Bedford Ovaltine) et un caramel. Issues d’une diffusion restreinte, ces versions ont peut être été créées afin de satisfaire une demande particulière. Ce sont les couleurs rares de la série.

Swinging London – 2

Afin d’avoir, et sans rancune, une pensée pour le collectionneur dont je parle dans l’article précédent, je vous propose de découvrir la gamme des couleurs de l’Austin Devon proposée par Binns Road qu’il aurait tant aimé se procurer.

Austin Devon Dinky Toys pour la Suisse
Austin Devon Dinky Toys pour la Suisse

Les versions de couleur rouge et de couleur caramel sont peu fréquentes. Il en est de même de la version bleu-France. Enfin celle arborant une décalcomanie « PKZ » a pour origine la Suisse. La chaîne de magasin « PKZ », qui existe toujours, distribuait à ses clients des Dinky Toys, principalement d’origine anglaise. Ce sont des codes 2.

J’apprécie cette série publicitaire et je ne manque jamais quand l’occasion se présente d’en acquérir des exemples.

L’idée d’inconnu et par conséquent de découvertes potentielles me plaît beaucoup. En effet, s’il y en a eu assurément un grand nombre, personne ne sait exactement sur combien de véhicules ont été apposées ces décalcomanies.

Nous verrons prochainement avec l’étude d’autres miniatures de la série 40, que les surprises ne vont pas manquer !

Swinging London – 1

Swinging London : ça balance à Londres !

Ou les belles couleurs de l’Austin Devon Dinky Toys

A l’occasion d’un récent séjour dans la capitale anglaise, j’ai pu constater combien les clichés sur le mauvais goût vestimentaire des anglais étaient dépassés. Si la population de la « City », cœur économique du pays, arbore de stricts costumes aux couleurs conventionnelles, le reste de la population s’affiche dans des harmonies auxquelles nous ne sommes pas habitués.

Austin Devon
Austin Devon

Une différence majeure entre nos deux civilisations semble être le fait que les Anglaises sont totalement décomplexées. Si chez nous l’harmonie du bon goût s’étend du noir au taupe en passant par le gris, de l’autre côté du Channel, on laisse parler ses envies de couleurs. C’est parfois étrange, déroutant, mais c’est toujours innovant et souvent très joyeux ! C’est peut être cette capacité à s’habiller sans se soucier du regard des autres, à arborer des couleurs vives, des textures étranges et des accessoires surannés qui permet à nos amis anglais de garder le moral malgré les soucis qui ne manquent pas outre-Manche.

Peut être suffirait-il de prescrire en France le port des collants orange et de la chemise à pois vert pomme pour voir remonter le moral de la nation.

En voyant le spectacle coloré de la rue et rehaussé par l’éclat du soleil, je n’ai pu m’empêcher de faire un lien avec les fameuses autos bicolores de la série 40, produites par Dinky Toys Liverpool. Dans l’histoire de la production de jouets, il me semble qu’aucun fabricant n’est allé aussi loin dans l’audace des harmonies proposées. Je m’interroge encore : « Comment les gens du bureau d’étude de Binns Road ont-ils pu convaincre la direction d’adopter ce choix de couleurs ? Les Austin Devon fuchsia et vert « Harrod’s » ou orange et bleu France sont une petite provocation : nul n’a pu rester insensible devant ces modèles ; on aime ou on n’aime pas, mais en tout cas on réagit, ou on agit.

J’ai sur ce point une anecdote savoureuse en réserve. Il y a une vingtaine d’années, un monsieur originaire de Versailles me contacte afin de se séparer de la collection qu’il avait constituée alors qu’il était encore adolescent. Grâce à la profession de son père, il avait eu la chance de se rendre assez régulièrement en Grande-Bretagne. Il avait ainsi pu acquérir de nombreuses miniatures originaires de Liverpool. Dans les années 50-60, beaucoup de ses petits camarades ignoraient jusqu’à l’existence de cette production d’outre-Manche : il n’y avait pas d’importation pour ne pas nuire à l’unité de fabrication de Bobigny.

Ainsi, tout jeune homme, il avait déjà accumulé une belle série d’anglaises, qui faisaient à juste titre la fierté de sa collection. Il n’avait bien sûr pas manqué de m’en faire part avant mon déplacement.

Sur place, je pus constater les faits : de belles miniatures, précieusement conservées. Ainsi, outre les inévitables petits fourgons Trojan tellement représentatifs de la Grande-Bretagne, je trouvais des camions Guy et de superbes autos appartenant à la classique série 40, toutes conditionnées en étuis individuels et datant donc de la fin des années 50. En effet, Binns Road avait maintenu un peu plus longtemps que Bobigny, ses anciens modèles en conditionnement par 6, probablement pour des raisons de coût ou par commodité pour l’expédition. Les étuis individuels et la renumérotation indiquent de ce fait, une fin de carrière pour ce type de modèles.

Notre homme, soucieux d’harmonie et de bon goût avait opté pour les couleurs classiques. Ainsi la 40G Morris Oxford était vert anglais, l’Austin Sommerset d’un bleu clair tout simple.

Lorsque je vis le boîtage de l’Austin Devon, arborant les fameuses robes bicolores décrites un peu plus haut, mon cœur s’est mis à palpiter. En effet, ces finitions bicolores sont prisées par les collectionneurs, et pour le marchand que je suis, il est toujours plaisant d’en avoir une à proposer à la vente. Lorsque j’ouvris la boîte, ma déception fut immense. Notre homme m’expliqua qu’à l’époque il avait été dans l’impossibilité de trouver une finition acceptable. Il avait donc acheté la version décadente fuchsia et vert « Harrods », et pour remettre cette miniature dans le droit chemin, l’avait repeinte… en noir !

Certes le travail était de qualité, mais en fait de miniature aux couleurs pimpantes à proposer à mes clients il ne me restait qu’une boîte arborant la pastille bicolore.

De Bobigny à l’Elysée en taxi

Voici, cette semaine, la présentation d’une mystérieuse miniature, une Simca Aronde taxi en provenance de Bobigny. En règle générale, lorsqu’un fabricant transforme en version taxi une miniature présente à son catalogue c’est le signe d’un modèle qui a connu un succès limité.

Simca Taxi Aronde 24 UT et cendrier
Simca Taxi Aronde 24 UT et cendrier

On peut citer à titre d’exemple la Ford Vedette 1954 de Dinky Toys France. Mais ce n’est pas toujours le cas. La Simca Aronde, un des premiers modèles de Bobigny à recevoir un étui individuel, semble avoir rencontré le succès auprès des jeunes clients. C’est certainement le nombre important d’exemplaires circulant dans la capitale qui a conduit la direction à s’intéresser à sa reproduction.

Dans l’album « l’affaire Tournesol » sorti en 1956, Hergé lui même introduira une Simca Aronde dans les rues de Genève, qui finira d’ailleurs dans les eaux du lac à la suite d’une queue de poisson du terrible Stephan  ! Cette Simca Aronde immatriculée dans le canton de Genève arbore une calandre de second type.

Pour la création de sa version taxi, Meccano est curieusement revenu en arrière, proposant cette miniature en conditionnement par six, alors qu’elle venait d’introduire les emballages individuels. La logique industrielle est parfois mystérieuse.Le modèle que nous vous proposons de découvrir est équipé de la première calandre, ainsi que du châssis en tôle épaisse. L’histoire est assez trouble. On peut juste penser que lorsque la direction a entrepris la réalisation d’une version taxi, la seconde calandre de l’Aronde (la version Elysée) était en cours de réalisation. Les essais ont dû être effectués sur des carrosseries équipées de la première calandre.

J’ai eu la chance d’en posséder deux. Les deux exemplaires étaient similaires et avaient, en tout point, les caractéristiques d’un premier modèle, avec, bien sûr, le pavillon quadrillé et les jantes moulées en zamac et peintes de couleur rouge. Le modèle que nous avons conservé provient d’un grand collectionneur, Monsieur Dufour. Ce dernier l’avait lui même acquis d’une manière assez simple. Un collectionneur de la région de Tours ayant décidé de se séparer de sa collection, il avait établi une liste, sur des feuilles de papier, comme cela se faisait il y a 30 ans, quand il n’y avait pas Internet et qu’il fallait attendre le facteur ! Sur cette liste, Monsieur Dufour a été attiré par la présence de deux modèles référencés 24UT. La description mentionnait deux calandres différentes et les modèles présentaient un écart de 10 Francs ! Il a eu l’intelligence de se laisser tenter, et il a eu raison. Il a ainsi été le premier à répertorier de manière définitive cette rare variante… Il s’en est ensuite séparé en échange d’une très belle pièce qu’il convoitait depuis longtemps et qui lui a procuré, amateur éclairé qu’il est, plus de plaisir qu’une variante de calandre sur un modèle Dinky Toys.

Plus de 20 ans se sont écoulés et nous avons récupéré cet exemplaire. Lorsqu’on a opéré un échange de modèles, il est toujours intéressant de s interroger quelques années plus tard sur l’intérêt de l’opération.

Non pour en concevoir des regrets mais pour analyser son choix et savoir prendre à l’avenir les bonnes décisions. Nous avons une fois opéré un échange sur plusieurs pièces. Les pièces dont nous nous sommes séparés avaient un point commun. L’opération avait une logique, la logique propre à chaque collectionneur. Nous avons pu, par le fruit du hasard, récupérer ces pièces, 25 ans après. Ou plutôt deux d’entre-elles car, à nos yeux, la troisième ne présentait plus d’intérêt. C’est bien la preuve, qu’une collection n’est pas figée, mais vivante. Le regard sur certaines pièces évolue. L’expérience aide à se forger une opinion.

De grands collectionneurs comme M. Dufour ne me démentiront pas si j’affirme que les goûts du collectionneur évoluent. L’important est bien le présent : au moment de l’échange, il doit y avoir deux heureux.

De l’usine aux champs – 2

De l’usine aux champs

Dinky Toys Liverpool avec des tracteurs Leyland a repris l’idée d’un véhicule transportant du matériel agricole. Un projet prévoyait d’utiliser la plate-forme de la remorque du porte-autos 974 à laquelle le bureau d’étude avait supprimé l’étage supérieur. Les rampes trahissent la destination initiale. A Liverpool, l’heure était déjà aux économies.

Dinky Toys prototype AEC avec tracteurs Leyland
Dinky Toys prototype AEC avec tracteurs Leyland

Si ce projet n’a pas abouti, l’idée d’utiliser cette plate forme fut relancée quelque temps plus tard, pour une version militaire. Pour l’occasion, deux coffrets furent créés. Le premier sous la référence 616 transportait un char, et le second sous la référence 618 recevait un hélicoptère à une échelle tout à fait différente de la remorque.

Nous avons acquis le porte-tracteurs il y a fort longtemps. Dans une logique industrielle, ce modèle n’est pas unique. Il y quelques années à la bourse de Windsor, nous avons vu un second exemplaire, en tous points identique. D’ailleurs, autre élément venant corroborer ce fait, une série de cabines du camion AEC sera peinte en jaune, comme pour la remorque porte-engins et les deux tracteurs, mais en version plateau. Le camion AEC semi-remorque plateau sera commercialisé en couleur orange. Pour les tracteurs du prototype, la teinte retenue sera le bronze, couleur à la mode à Liverpool. A cette époque, vous la rencontrerez sur plusieurs modèles.

Pour des raisons que j’ignore le modèle avec les deux tracteurs, ne sera pas produit en série. Le prix de revient était peut-être trop élevé.

Enfin, nous profitons de l’occasion pour vous présenter des variantes de combinaison de couleurs sur le tracteur Leyland.

Ce véhicule, à l’échelle 1 ne semble pas avoir été un succès. Du point de vue des collectionneurs d’engins agricoles, la variante bleue avec jantes de couleur rouge est peu fréquente, ainsi que celle qui est rouge métallisédin avec les jantes jaune. Mais au début des années 70, la société Dinky Toys était déjà en train de péricliter, et ce n’est certainement pas ce bricolage proposé par Liverpool, qui aurait pu relancer la firme moribonde.