Le coffret est en carton fort de très belle qualité. Il est habillé d’un papier brillant de couleur orange .
catalogue Dalia
catalogue Dalia
Dalia petit coffret utilitaire
Dalia coffret luxe
le luxe selon Dalia
Au centre du couvercle est collée une étiquette à fond jaune . Les couleurs sont chaudes, assez inhabituelles pour un emballage de jouet. Elles renvoient à l’ensoleillement de la région où ces jouets étaient fabriqués : Barcelone. L’orange du luxueux papier d’habillage rappelle également la couleur fétiche du sellier Hermès
L’amateur de jouets anciens voit tout de suite le lien avec les fameuses Solido Major et Junior qui virent le jour un peu avant. Comme nous l’avons déjà souligné, à partir des recherches de Bertrand Azéma, des liens existaient déjà. Les deux firmes étaient en pointe dans l’injection en zamac de divers objets utilitaires. On peut donc en conclure que Dalia a suivi le chemin tracé par Solido dans cette orientation : pistolets, avions et automobiles. Dalia fut sûrement encouragé par le bon accueil que le public a réservé à ces jouets ludiques car démontables et de qualité.
Ces autos baptisées « aérodynamiques » n’ont rien de commun avec les Solido si ce n’est le principe d’être démontables, chromées, de posséder un chassis commun. Un examen attentif révèle que la taille des chassis de ces « aérodynamiques » est située entre celle des « Major » et celle des « Junior » Solido.
Dalia coupé
Dalia coupé
Dalia pointe aérodynamique
Dalia pointe aérodynamique
Dalia torpédo
Dalia torpédo
Dalia limousine
limousine Dalia
Dalia chassis
Dalia camion citerne
camionette Dalia
Dalia camion citerne
camionette Dalia
C’est une taille intermédiaire. Dalia a choisi de reproduire des formes bien plus aérodynamiques que Solido. Même les carrosseries de la camionnette ou du camion sont conçues afin d’offrir une moindre résistance au vent. Le chassis et le capot moteur sont toujours chromés. Les différentes carrosseries reçoivent des couleurs acidulées métallisées très caractéristiques.
Dalia a poussé le luxe jusqu’à équiper ces modèles de pare-chocs avant et arrière, ce qui n’est pas le cas de Solido.
coffret luxe
petit mais luxueux coffret Dalia
coffret Dalia de luxe pour Noël ?
Ces coffrets datent de 1935-1936. Il sont luxueux, bien plus que les coffrets de Solido Major vus à la même époque en France
Le dernier contact que j’ai eu avec Bertrand Azema remonte à 2007. Février 2007 pour être précis car je le rencontrais au moins une fois par an au salon Rétromobile. Il m’avait alors parlé de son projet de refaire un ouvrage sur la série 100. Il faut effectivement constater que les collectionneurs ont évolué depuis la parution du premier livre sur le sujet. Par ailleurs, la série 100 est si vaste que de nombreuses variantes de couleurs ont émergé depuis le premier opus sur le sujet. C’est d’ailleurs lors de la préparation de son premier livre que nous avions fait réellement connaissance, lorsqu’il était venu chez mon père afin de compléter ses listes et de faire des photos.
Il était également venu pour la réalisation de son second ouvrage consacré aux Solido des séries Major, Junior, Baby et aux Solido d’exportation.
Bien conscient de l’évolution du marché, Bertrand Azema avait repris son bâton de pèlerin et, plein d’enthousiasme, projetait d’écrire un nouvel opus. Il avait commencé par établir une liste remise à jour de toutes les variantes de boîtes de la série 100. Il m’avait parlé de ses dernières découvertes sur ce sujet et m’avait téléphoné quelque temps plus tard afin de convenir d’un rendez-vous. Ce fut mon dernier contact avec lui. La maladie aura raison de son enthousiasme. Il s’est éteint le 4 juin 2013 à l’âge de 70 ans.
Au mois de novembre 2014 son épouse Isabelle Azéma mettra aux enchères à la Galerie de Chartres une partie de sa très belle collection, au profit de la recherche sur la maladie d’Alzheimer.
Mme Azema m’a fait un grand honneur. Sachant qu’avec mon père nous avions rassemblé un certain nombre de prototypes et connaissant notre intérêt pour ces produits, elle m’a cédé quelques pièces, en marge de la collection de miniatures. J’ai été ému et touché de ce geste. Au-delà de l’intérêt historique des objets, je suis sensible à leur provenance, c’est un peu de Bertrand Azema qui rentre chez moi.
Alfa Romeo Carabo Bertone de Solido
Ébauche en bois de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone et le modèle
Ébauche en bois de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone et son emprunte
Ébauche en bois de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone et son emprunte
Ébauche en bois de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone
Ébauche en bois de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone et le modèle
Voici donc l’ébauche en bois, ainsi que son empreinte en élastomère de l’Alfa Romeo Carabo de chez Bertone. L’auto a été présentée au salon de Paris en 1968. On la doit à Giorgetto Giugiaro qui travaillait alors au studio Bertone. Le nom « Carabo » rappelle que la voiture ressemble à un scarabée (carabidae) : les portes, en forme d’élytres, et la couleur, vert métallisé rappellent le monde des insectes. Cette auto fut un tournant dans le monde du design automobile. On mesure l’impact que cette auto eut auprès du public au nombre de reproductions en modèles réduits qui ont vu le jour.
L’échelle retenue est trois fois supérieure à celle qui avait été initialement envisagée. M. Jean-Paul Juge m’en avait dans le passé expliqué la raison. Une fois l’ébauche en bois réalisée, une empreinte est réalisée permettant ensuite un moulage en résine. A l’aide de ce moulage réalisé à une échelle supérieure, les éventuels défauts, ainsi que la ligne générale sont mis en évidence. Lorsque la ligne générale est approuvée et les éventuels défauts corrigés, une réduction au tiers est effectuée. Le travail est encore long avant la mise en production de la miniature. Enfin, c’est à partir de la réduction que sera gravée la matrice en acier.
Solido a tenu à se différencier de ses concurrents, en offrant une reproduction équipée de portes ouvrantes. Ces portes sont « la » singularité de cette auto à l’échelle 1. Solido fut le seul au 1/43 à proposer cet élément mobile. On imagine la prouesse technologique de la part du personnel du bureau d’étude. Pour les amateurs de variantes signalons deux nuances distinctes de vert métallisé et la version de couleur rouge, plus rare.
Les fabricants de modèles réduits se sont adaptés aux modes et aux désirs de leur clientèle. Si le début des années 60 a vu émerger une forte demande pour les bolides de course, la fin de la décennie a vu apparaître un phénomène nouveau, celui des voitures de « style ». On parlerait aujourd’hui de design automobile.
Ces autos étaient sensées montrer au public ce que serait l’auto de demain. C’était une époque où les automobiles devaient faire rêver. Cette vision de l’automobile vient des États -Unis où dès les années 40 les constructeurs ont su mettre en appétit une clientèle toujours friande de nouveautés. Ainsi, à partir du milieu des années soixante, chaque salon de l’auto, particulièrement celui de Paris, mais également celui de Genève, était le prétexte à une débauche d’exercices de style. Tous les bureaux de style italiens étaient sur le pied de guerre. L’on vit ainsi, jusqu’à la première crise du pétrole, une multitude de carrosseries extraordinaires. La devise semblait être « toujours plus ».
Les fabricants de jouets ne pouvaient pas rester insensibles à ce phénomène. Ils se devaient d’offrir à leur jeune clientèle ces exercices de style. On devine cependant la difficulté rencontrée par les industriels : comment amortir un outillage alors que l’on ne pourra pas proposer d’autres versions à partir du moule créé ?
maquette en bois signé Paul Bracq pour Solido
maquette en bois signé Paul Bracq pour Solido
catalogue et maquette en bois signé Paul Bracq pour Solido
prototype en bois » style 80″ et la photo du catalogue Solido où apparait ce modèle unique
maquette en bois signé Paul Bracq pour Solido
maquette en bois signé Paul Bracq pour Solido
Solido va, encore une fois être en avance sur les autres fabricants. Le catalogue 1970 annonce la couleur. Sur la couverture, un joli dessin de Paul Bracq, célèbre styliste automobile, montre une auto sportive, à quatre places, dessinée de profil. Elle ressemble à une Lamborghini Marzal qui aurait été équipée de portes classiques. Au dos de la couverture, une photo présente des dessins tout droits sortis d’un bureau d’étude et des maquettes signées Paul Bracq. La signature apparaît clairement sur le document. En légende de la photo, le catalogue annonce qu’en « nouveautés mondiales » Solido va proposer deux coffrets pour apprenti styliste. Le coffret « style 80 » comporte selon la légende : table de travail, portique de traçage, châssis mannequin, outils spéciaux, jeu de gabarits, notice détaillée, plan complet, cire spéciale. Le tout est rangé dans une boîte mesurant 38,6 cm sur 48,6 cm. Il est intéressant de voir que ces dimensions correspondent à celles des coffrets PL4, Major III ou artillerie B. Il y avait une logique de standardisation. Au vu de la liste annoncée, faire entrer tous ces objets dans ce coffret semble un tour de force ! On remarque que le second article de la série, intitulé « accessoires n°1 » ne comporte pas de dimensions.
On peut imaginer que M. de Vazeilles a été attentif à l’intérêt croissant du public pour ce type d’automobiles et y a vu l’occasion d’être encore le premier à proposer un nouveau produit. En demandant à Paul Bracq, styliste français reconnu, de collaborer à cette aventure, il avait fait le bon choix. Ce dernier est l’auteur du dessin de l’intemporelle Mercedes 230SL pagode et aussi des premières BMW 320,520, 630 et de la BMW Turbo.
Le projet était séduisant mais somme toute irréaliste. On ne transforme pas n’importe quel gamin en apprenti styliste. Par ailleurs un enfant bricoleur, débrouillard et imaginatif pouvait avec de l’Araldite et du Sintofer s’affranchir de ce coffret. Cette fois, M. de Vazeilles avait vu trop loin.
Bertrand Azema a réussi à sauver deux autos sur les trois qui figurent sur le catalogue. Celle de couleur bleue, sur le portique est en fait la même que celle de couleur turquoise, mais tronçonnée en deux. Ces autos sont sculptées dans du bois et peintes. Celle de couleur rouge manque à l’appel. Si vous observez bien la photo, on peut reconnaître les formes et la couleur de la fameuse future BMW Turbo de 1972 de Paul Bracq.
Avec la référence 104, la Vanwal Solido est la seconde monoplace de la série.
Monsieur de Vazeilles ne fut pas le seul à introduire cette auto à son catalogue : il faut dire qu’après plusieurs années de disette, le fait qu’une monoplace anglaise domine brillamment les grands prix durant la saison 1958 ne pouvait laisser indifférents des fabricants britanniques tels que Corgi Toys, Dinky Toys ou Crescent Toys.
Sans chauvinisme aucun, la Solido, sans être parfaite, est supérieure à ses concurrentes. A nos yeux, seule la Crescent Toys pourrait rivaliser.
Malheureusement pour les collectionneurs, la Vanwall de ce fabricant sera le dernier élément de cette jolie série de monoplaces. Elle est, de ce fait, difficile à se procurer.
grille de départ
Vanwall au stand à Reims
Vanwall Solido
alignées comme à la parade !
Vanwall Dalia
Vanwall Dalia
Par comparaison avec des photographies d’époque, les deux principales caractéristiques de cette impressionnante monoplace sont biens rendues par Solido. Tout d’abord, le saute vent. De taille respectable, il est l’aboutissement de l’étude aérodynamique de Frank Costin et semble faire partie intégrante de la carrosserie. Solido et Gorgi Toys qui ont tous deux introduit les premiers vitrages sur les miniatures de leur gamme vont profiter de cette avance technologique en équipant leurs monoplaces de cet attribut. Sur la reproduction Dinky Toys, l’absence de cet élément est éliminatoire au regard de ceux qui désirent avant tout une reproduction fidèle. L’autre caractéristique de cette monoplace, est son aspect « ventru ». Là encore, la miniature française est fidèle, comme l’est également la Crescent Toys. Par contre, la Corgi Toys manque de volume, de galbe : elle est trop plate. Dans son ouvrage sur la marque Solido, Bertrand Azema explique comment la firme dut réaliser la suspension arrière à l’aide de deux ressorts latéraux pour tenir compte de la position du pilote, juste devant l’axe arrière.
Son ouvrage décrit également des versions avec des jantes rayons que nous n’avons jamais vues, même en Dalia. Il faut ici signaler que l’ultime version française recevra des jantes dites « standart » (moulées en zamac) et que cette version est très peu fréquente. Comme de nombreux moules, la Vanwall franchira les Pyrénées pour finir sa carrière chez Dalia ! Elle y portera la référence 3/104 et le châssis est expressément gravé « Dalia », ce qui permet une authentification facile. Elle aura une carrière assez longue, et sera vendue successivement dans deux boîtes différentes. Elle n’est pas très difficile à se procurer. La version, plus ancienne de couleur vert vif est un peu plus rare.
Il y a sûrement d’autres teintes que le vert vif, le vert foncé et le bleu ciel… à vous de les découvrir !… nous sommes preneurs !
Auto Jaune Le Blog de Vincent Espinasse collectionneur