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L’Ami espagnol

Comme une grande partie des moules de miniatures Solido, les moules des Ami 6 ont fini par arriver en Espagne. La version break présentée possède l’ultime modification du châssis : il est donc évident que Dalia a récupéré cet outillage lors de l’arrêt de la production de l’Ami 6 break en France.

Citroën Ami 6 Dalia
Citroën Ami 6 Dalia

Le modèle connaîtra plusieurs versions, la plus célèbre étant la version sanitaire. Celle-ci a d’ailleurs réellement existé en France. Pour plus de réalisme, Dalia a occulté les vitres passager. Il n’y a pas de brancard.

La finition la plus classique est celle de la Croix-Rouge. Trois décalcomanies habillent et finissent cette version. Je me souviens avoir vu, il y a fort longtemps, une version avec les croix faites au pinceau.

Le modèle était en boîte et en état neuf, et je pense qu’il était d’origine. Intéressons-nous maintenant à une version plus exotique qui a reçu des décalcomanies Falck Zonen, entreprise danoise, en provenance de chez Tekno. En fait, il n’y a rien d’incongru car les firmes Tekno, Solido et Dalia avaient toutes des liens entre elles. Ainsi, on peut supposer que lorsque Tekno avait confié ses moules du Ford Taunus à Dalia, il lui avait également livré des décalcomanies. Certes, Dalia a pris quelques libertés et les a utilisées sur d’autres modèles de sa gamme, préférant décorer sa version Ford Taunus ambulance d’une « cruz roja ». Parmi les modèles qui ont reçu cette décalque Falck Zonen, il y a la Mercedes 220 SE coupé avec gyrophare.

A ma connaissance, il n’y a jamais eu de Dalia exportée au Danemark. Si tel avait été le cas, j’en aurais rencontré lors de mes nombreux séjours.

Par contre, d’autres pays ayant peu de liens avec la culture ibérique ou la langue de ce pays en ont importé. Je pense à l’Italie, mais surtout au Japon qui a importé des Dalia dans les années 70. C’est ainsi que quelques correspondants japonais m’ont procuré au fil des ans de nombreux modèles, comme cette fameuse Citroën Ami 6 Falck Zonen !

Enfin, à propos de Dalia, il ne faut pas occulter une histoire qui concerne les consommateurs français. Les Dalia étant vendues moins cher que nos Solido, certaines boutiques françaises en ont importé. Le phénomène a d’abord touché les boutiques à proximité immédiate de la frontière espagnole, puis s’est étendu à toute la région Midi-Pyrénées. Solido a dû intervenir afin de faire cesser ces importations qui lui faisaient concurrence. Mais on sait que certaines boutiques se sont arrangées pour contourner cet obstacle. Le magasin Manou, au Mans, et le magasin Projet, à Paris, en ont vendu. Nous en avons acheté à l’époque. Ces boutiques avaient comme point commun d’être des pionniers, et de s’adresser déjà aux collectionneurs. La qualité de ces dernières Dalia, était il faut bien l’avouer, inférieure à celle des Solido équivalentes. A la fin de la production, Dalia a multiplié les versions et appliqué ses décalcomanies sans un grand souci de logique.

Pour information, la version de couleur Orange avec une décalcomanie est au couleur « Butano ». Les quatre autres versions sont de classiques break.

L’Ami français

La Citroën Ami 6 berline apparaît dans le catalogue Solido au milieu des bolides et des autos de sport. Si l’on excepte la Rolls-Royce, qui vient de la série Junior et qui n’est pas à proprement parler une série 100, c’est bien une première que Solido dévoile en 1962 en proposant cette berline française.

Ami 6 Solido variantes
Ami 6 Solido variantes

Ce fut un échec cuisant pour Solido. L’auto est fine, fidèle et constitue sans doute la plus belle des reproductions des Ami 6. Mais la clientèle de Solido, qui est jeune, a vocation à s’enflammer pour d’autres véhicules qu’une paisible berline, même si cette dernière est d’une esthétique innovante.

Il faudra attendre longtemps avant de voir une autre berline dans la gamme Solido : ce sera la Simca 1100 ! L’Ami 6 a intéressé tous les fabricants français : Dinky Toys, C-I-J, JRD, Norev, Minialuxe, Sésame, Clé…la version de Solido a peut être été la version de trop.

Jean de Vazeilles, dirigeant de Solido, ne s’avoua pas vaincu cependant. Il demanda à son bureau technique de modifier le moule et de créer une version break. Les premiers exemplaires de la Citroën Ami 6 break seront livrés avec la boîte de la version berline, surchargée d’un tampon « break ». Solido avait sans doute surestimé la production de sa version berline et semble s’être retrouvé avec un stock important d’étuis non utilisés. Il est également possible que la décision de créer une version break ait été précipitée, prenant de court l’imprimerie chargée de réaliser les boîtes.

Techniquement la reproduction est superbe. La version break est équipée d’un hayon ouvrant qui ne déforme en aucune manière la ligne de la reproduction. Il est habilement conçu : son ouverture n’occasionne pas d’éclats de peinture. Mais, on le sait bien, les versions breaks miniatures n’emportent jamais les suffrages au moment de l’achat. Cette version allait même à l’encontre des objectifs de la maison d’Oulins. Ce sera donc un second échec. Solido essaiera d’écouler les exemplaires dans des coffrets « loisirs » où elle tractera une remorque équipée d’un hors-bord. Le châssis est modifié, un téton en zamac est installé à son extrémité, permettant au crochet en acier, maintenu par le sertissage de rester dans l’axe de l’auto. Portant alors la référence 159, le modèle est un des plus difficiles à se procurer dans la série 100. Il faut avouer que jusqu‘au bout, la direction de Solido se sera fourvoyée. Les fabricants de jouets ont souvent eu recours à cet artifice, consistant à proposer des coffrets afin de placer quelques exemplaires supplémentaires de véhicules en fin de carrière comme l’Alfa Romeo Giulietta ou difficiles à vendre comme notre Ami 6 break. Le paradoxe de l’histoire, c’est que Solido a ainsi équipé sa Citroën d’une remorque hors-bord qui aurait si bien convenu au fringant cabriolet milanais. Celui-ci est condamné à tracter une paisible roulotte qui n’aurait pas déparée la version break de la Citroën

Cet échec conforta Jean de Vazeilles dans la pertinence de ses choix initiaux : la série 100 doit se limiter aux véhicules de sport et de grand tourisme.

Des Ami(s) de toutes les couleurs !

Souhaitant faire profiter de notre passion de la série 100 Solido des Ami 6  et la faire partager au plus grand nombre, nous allons essayer de décrire au mieux les quelques variantes présentées.

Ami 6 Solido: nuances de bleu
Ami 6 Solido: nuances de bleu

Pour la version Berline, toujours équipée de jantes en acier, nous pouvons juste attirer l’attention des amateurs sur les trois nuances distinctes de bleu. La version bleu-pâle est assez courante, les deux autres versions beaucoup moins. Les versions breaks seront d’abord équipées de jantes en acier, puis de jantes moulées en zamac que Bertrand Azéma qualifie de « standard » dans son ouvrage.

Ce sont ces versions qui, équipées de châssis recevant une couche de peinture noire satinée, ont les variantes de couleur les plus difficiles à se procurer. La base est constituée de modèles finis dans des teintes bleu métallisé ou vert ou gris perle. Ces couleurs ont reçu des nuances assez prononcées en fonction de leur période de production. Les derniers modèles équipés de jantes standards ont des nuances tranchées. Ainsi le vert foncé du début a fait place à un vert cru. L’évolution est la même pour le bleu métallisé qui ira jusqu’à la nuance gris-bleu anthracite.

Comme vous pouvez également le constater, si au départ une certaine logique règne concernant la couleur des siéges moulés en plastique, la confusion semble dominer la fin de la production.

On peut citer à titre d’exemple la version verte avec l’intérieur de couleur rouge. Enfin, la version en coffret ne semble avoir existé qu’en deux couleurs.

Vanwall et paella

Avec la référence 104, la Vanwal Solido est la seconde monoplace de la série.

Vanwall Solido variantes de jantes
Vanwall Solido variantes de jantes

Monsieur de Vazeilles ne fut pas le seul à introduire cette auto à son catalogue : il faut dire qu’après plusieurs années de disette, le fait qu’une monoplace anglaise domine brillamment les grands prix durant la saison 1958 ne pouvait laisser indifférents des fabricants britanniques tels que Corgi Toys, Dinky Toys ou Crescent Toys.

Sans chauvinisme aucun, la Solido, sans être parfaite, est supérieure à ses concurrentes. A nos yeux, seule la Crescent Toys pourrait rivaliser.
Malheureusement pour les collectionneurs, la Vanwall de ce fabricant sera le dernier élément de cette jolie série de monoplaces. Elle est, de ce fait, difficile à se procurer.

Par comparaison avec des photographies d’époque, les deux principales caractéristiques de cette impressionnante monoplace sont biens rendues par Solido. Tout d’abord, le saute vent. De taille respectable, il est l’aboutissement de l’étude aérodynamique de Frank Costin et semble faire partie intégrante de la carrosserie. Solido et Gorgi Toys qui ont tous deux introduit les premiers vitrages sur les miniatures de leur gamme vont profiter de cette avance technologique en équipant leurs monoplaces de cet attribut. Sur la reproduction Dinky Toys, l’absence de cet élément est éliminatoire au regard de ceux qui désirent avant tout une reproduction fidèle. L’autre caractéristique de cette monoplace, est son aspect « ventru ». Là encore, la miniature française est fidèle, comme l’est également la Crescent Toys. Par contre, la Corgi Toys manque de volume, de galbe : elle est trop plate. Dans son ouvrage sur la marque Solido, Bertrand Azema explique comment la firme dut réaliser la suspension arrière à l’aide de deux ressorts latéraux pour tenir compte de la position du pilote, juste devant l’axe arrière.

Son ouvrage décrit également des versions avec des jantes rayons que nous n’avons jamais vues, même en Dalia. Il faut ici signaler que l’ultime version française recevra des jantes dites « standart » (moulées en zamac) et que cette version est très peu fréquente. Comme de nombreux moules, la Vanwall franchira les Pyrénées pour finir sa carrière chez Dalia ! Elle y portera la référence 3/104 et le châssis est expressément gravé « Dalia », ce qui permet une authentification facile. Elle aura une carrière assez longue, et sera vendue successivement dans deux boîtes différentes. Elle n’est pas très difficile à se procurer. La version, plus ancienne de couleur vert vif est un peu plus rare.

Il y a sûrement d’autres teintes que le vert vif, le vert foncé et le bleu ciel… à vous de les découvrir !… nous sommes preneurs !

Mac Laren M8B : la chevauchée fantastique

Cette Mac Laren M8B se situe dans le dernier quart de la série 100.

C’est la période où chaque nouveauté Solido force l’admiration des petits et des grands.

Mac Laren M8B Solido
Mac Laren M8B Solido

La firme D’Oulins s’appuie sur deux concepts pour asseoir sa position dominante sur le marché de la miniature : une exactitude des formes et une richesse de détails qui fit passer ces simples jouets au statut de maquette.

Les formes d’abord. Les concepteurs du modèle ont bien capté les formes en coin de l’auto. Tout semble bien proportionné et la comparaison avec des photos de ces autos confirme le réalisme du modèle Solido. Le traitement du capot arrière constitue un détail significatif du soin apporté par Solido à ses maquettes : le fabricant a fait l’effort d’ajourer cette partie comme sur le modèle réel. Cela n’attire pas l’œil au premier abord mais ce détail a exigé de la part de ses concepteurs d’avoir un moule parfait ainsi qu’une excellente injection afin d’éviter un ébarbage fastidieux. A titre de comparaison, observez la manière dont Dinky Toys Liverpool a reproduit le capot arrière de sa Mac Laren M7A. La différence est éloquente.

Les détails maintenant. La bulle en plastique teintée de couleur bleu est excellemment traitée. Notons que, curieusement, sur les versions brésiliennes, sans que l’on sache pourquoi, elle est toujours teintée de couleur vert. Les accessoires en plastique chromé finissent d’habiller la carrosserie : rétroviseurs, arceaux de sécurité et dessus du block (chevy) si caractéristique des autos de cette série.

Enfin, dernier élément mais non des moindres, les jantes. Elles sont en zamac brut et reprennent le dessin à quatre branches de l’original. Solido fut le premier à comprendre l’importance de la reproduction de cet accessoire. Chaque auto de course à partir du milieu des années soixante était reproduit avec ses jantes caractéristiques.

Un détail cocasse à ce sujet : les miniatures de fabrication délocalisée comme les Dalia en Espagne ou les Brosol au Brésil ne respectent que rarement la rigueur du constructeur d’Oulins. Ainsi, la Mac Laren produite en Espagne reçue des jantes rayon en zamac brut totalement irréalistes. La version brésilienne reçut elle les jantes de la Lola T70…Alors que la T70 brésilienne reçut celle de la Ford MK IV. C’est à ces détails que l’on peut souvent identifier ces productions étrangères.

Enfin, la décoration du modèle est fidèle à celle de l’originale. Depuis l’apparition des sponsors, Solido a compris tout l’intérêt de fournir une planche de décalques permettant de compléter soi-même son modèle.

Dans ce domaine, il fut également un pionnier. Disons enfin un mot sur la couleur ou plutôt sur les couleurs. Le jaune aurait été la première couleur. Très vite abandonnée, elle sera remplacée par la couleur orange conformément à la vraie voiture. Bertrand Azema affirme dans son livre qu’il n’y eu qu’un orange : les variantes signalée ne seraient que des modèles décolorés. Certes, ce phénomène existe on ne peut le nier. Mais nous pouvons tout de même affirmer qu’il y a bien eu à l’origine deux teintes d’orange très distinctes qui ont évolué parallèlement aux oranges utilisés pour la production de la Mercedes C111. La version Dalia ne nous est connue qu’en orange mais il existe sûrement d’autres teintes. Enfin, la Brosol reçoit pour l’occasion un décalque plastifié sous le châssis indiquant sa provenance. Nous la nous possédons en orange, en noir et en vert. Ces trois modèles étaient présentées dans un écrin particulier vissées sur un socle en plastique.

Solido produisit là une superbe miniature et surpassa tous ses concurrents du moment.