Monex: Une Jeep à Checkpoint Charlie

Monex: Une Jeep à Checkpoint Charlie

Nous l’avons vu précédemment avec Wiking, après la seconde guerre mondiale, les fabricants Allemands ont tous inscrit des véhicules américains à leur catalogue.

Quel véhicule, mieux que la Jeep pouvait symboliser aux yeux des clients l’Amérique ? Après la guerre, c’était vraiment l’auto à reproduire, symbolise de la liberté retrouvée.

Jeep Monex US Zone
Jeep Monex US Zone

Dinky Toys France ne fit pas exception, et, rue Rebeval, dans le 19ème arrondissement de Paris, la première nouveauté après Guerre fut une jeep aux couleurs de US Army.

En France, de très nombreux petits fabricants s’intéressèrent également à ce sympathique véhicule. Inca, Polichinelle, MV et d’autres petits fabricants restés inconnus se mirent à proposer des reproductions de Jeep. Il serait intéressant de savoir pourquoi, si, pour chaque fabricant, la première mouture de leurs production fut aux couleurs de l’US army, ils ont très vite fait évoluer leur gamme vers des versions sans lien avec l’armée américaine : ainsi Polichinelle proposa des versions « France libre » du Général Leclercq et une série tour de France et Dinky Toys France opta pour une version civile, avec maintien de l’étoile qui était gravée sur le coté gauche.

Pour un jouet, la Jeep de la firme Monex présentée est excessivement fidèle. Caractéristique peu fréquente pour une auto injectée en zamac, elle est entièrement démontable et accompagnée d’un petit livret explicatif. Une petite goupille au centre de l’arbre de transmission retient l’ensemble. Il est surprenant cependant de ne pas trouver sur ce jouet aussi détaillé la reproduction du moteur. Si le pare brise, rabattable, moulé en zamac manque de finesse, l’ensemble reste convaincant. Les modèles produits par cette petite firme sont rarissimes.

Sur la boîte de la Jeep figure une mention peu fréquente indiquant que l’entreprise est installée dans le « secteur américain » (Amerik sektor) : la firme Monex était bien sûr enclavée dans Berlin. Il est plus courant de voir apparaitre la mention « US Zone »..

Nous connaissons au moins deux autres véhicules de cet éphémère fabricant que nous vous présenterons plus tard.

Cette firme n’est pas mentionnée dans l’ouvrage de Paolo Rampini dont le listing est pourtant très complet, ce qui est un indice de la rareté de cet objet ! Enfin, on peut s’étonner du choix du fabricant de ne pas avoir décoré sa Jeep aux couleurs de l’US army. C’était sans doute se priver d’une vente importante auprès des GI présents sur place. Mais il est possible que pour cette firme Allemande, comme pour les firmes françaises d’ailleurs, passée l’heure de la libération, la présence des alliés soit ressentie comme pesante sur la vie de tous les jours.

Monex Christian A. Lassen KG Berlin metallwerk Neukölln n° 103

La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia Flaminia de chez Solido

La Lancia de Bertrand

La Lancia Flaminia de chez Solido était un des modèles favoris de Bertrand Azéma. Dans son ouvrage, il souligne l’affection qu’il porte à la dernière variante, celle équipée de jantes standard et de phares rapportés.

Solido lancia Flaminia coque brut
Solido lancia Flaminia coque brut

Pendant longtemps la Lancia Flaminia n’a été pour moi qu’une auto parmi les autres de la série 100. Et comme pour les autres références de cette série, nous avons essayé de rassembler les  différentes teintes. Bien souvent, le collectionneur commence ainsi. L’appétit vient en mangeant, il se met ensuite à collectionner les variantes de jantes, de moules, de couleur d’intérieur. Là, il s’arrête car sa maison est trop petite.

Nous avons commencé cette collection bien avant la sortie du premier livre. C’est d’ailleurs dans le cadre de ce livre que nous avons rencontré Bertrand Azéma. En effet, il avait entendu parler de mon père qui était collectionneur Solido et l’avait contacté en vue de la publication de son premier ouvrage.

Lors de sa sortie nous étions restés sur notre faim. Alors que nous recherchions les variantes de couleurs, les listes qui les répertoriaient nous semblaient confuses : en effet, Bertrand avait répertorié les couleurs au fur et à mesure, sans s’équiper d’un nuancier permettant une identification rigoureuse. Il faut reconnaître que la tâche était bien plus ardue qu’elle ne l’aurait été chez la plupart des autres fabricants.

Il aurait sans doute été judicieux de chercher dans les archives les teintes utilisées chaque année, de les répertorier, puis de croiser cela avec les modèles fabriqués durant ces mêmes années. On pouvait ainsi retracer l’évolution des couleurs disponibles pour chaque modèle. Prenons justement l’exemple de la Lancia Flaminia de couleur vert pâle. Cette teinte est rare sur ce modèle.

Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes
Solido Porsche F2 couleurs peu fréquentes

Elle est similaire à celle appliquée sur la Porsche Formule 2 qui, de cette couleur, est aussi beaucoup moins fréquente que dans la couleur argent. On comprend dans cet exemple comment Solido a profité de l’application de cette teinte sur la monoplace pour la tester sur la Lancia. Le résultat ne dut pas convaincre et Solido passa à une autre teinte. L’histoire des miniatures Solido est emplie de cas similaires.

C’est pourquoi la rédaction d’un ouvrage sur cette firme si attachante est des plus compliquée. Bertrand Azéma avait bien du courage de  s’attaquer à pareille tâche.

Pour rendre hommage à son travail je vais essayer de décrire mes Lancia Flaminia de manière chronologique. Je n’ai cependant pas été aussi loin que lui dans la recherche. Je pense d’ailleurs que les collectionneurs de Solido ne sont pas aussi intéressés que ceux de Dinky Toys par la subtilité des variantes. Cependant, le jour où j’ai pris conscience de l’importance de cette auto, j’ai étudié le sujet de manière plus approfondie.

On distingue quatre étapes majeures.

L’auto possède d’abord des phares moulés, des jantes en acier et un volant à trois branches. Pour les amateurs pointus, signalons que dans les premiers exemplaires le châssis ne comporte pas de mention concernant la licence des portes ouvrantes.

La version suivante est identique mais le volant passe à deux branches.

Les modifications de la troisième version sont plus conséquentes. Les phares deviennent rapportés. Cette variante ainsi équipée n’est pas la  plus fréquente.

Enfin, sur la quatrième, les jantes équipant le modèle sont du type « standard » (appellation brevetée Bertrand Azéma et acceptée par tous). Ce sont de belles jantes injectées en zamac brut. L’aspect visuel est des plus heureux. Elles annoncent un événement futur. Bientôt Solido se servira de cette technique maîtrisée pour proposer pour chaque nouveauté une reproduction fidèle des jantes. Ces jantes « standard » correspondent chez Solido à l’appellation « série luxe » lancée en 1965.

Si l’on ajoute les combinaisons de couleur d’intérieur, le collectionneur peut vite arriver à 30 exemplaires. C’est là qu’il envisage  de repousser les murs de sa maison.

A suivre.

(voir l’article sur la Lancia Flaminia Dalia Solido)

L’Amazon a Oslo : Mecline

L’Amazon a Oslo : Mecline

Il arrive que l’histoire de nos petites autos rattrape la grande histoire. La Norvège, pays à la gestion rigoureuse, décida après la seconde guerre, afin de rétablir sa balance commercial de limiter au maximum ses importations.

Mecline Volvo Amazon
Mecline Volvo Amazon

Des quotas et des priorités furent fixés. Ainsi chaque secteur économique se vit attribuer un quota.

En Norvège secteur du jouet n’étant pas une priorité, il fut donc décidé de fermer les frontières à toute importation de jouets. Cette mesure fut surtout dommageable aux fabricants Danois Lego et Tekno, jusqu’alors très implanté en Norvège.

Ces 2 firmes contournèrent la difficulté en s’associant sur place avec de petites firmes. Ainsi vit le jour, la firme Mecline. D’après mes renseignements, Tekno était lié avec Mecline, mais aussi Nikrom, par un partenariat technique, à qui il louait ses moyens de production. Les modéles sont identiques, a l’exception du chassis, ou le logo Tekno a disparu et des jantes ,en acier tourné monobloc. Les teintes retenues diffèrent également. (je connais aussi une rouge et jaune chez un ami à Stockholm). Je ne connais d’étuis individuels que sur le VW van (modèles que je présenterai plus tard)… mais il doit y avoir un boîtage. Il faut bien dire que ces autos, même auprès des Norvégiens, sont excessivement rares.

J’ai trouvé  cette Volvo Mecline de manière détournée, auprès d’un sympathique client Écossais, qui passait ses vacances de jeunesse en Norvège, et qui l’avait précieusement conservé.

(voir l’article avec la Mercedes 180 Mecline)