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Des Ami(s) de toutes les couleurs !

Souhaitant faire profiter de notre passion de la série 100 Solido des Ami 6  et la faire partager au plus grand nombre, nous allons essayer de décrire au mieux les quelques variantes présentées.

Ami 6 Solido: nuances de bleu
Ami 6 Solido: nuances de bleu

Pour la version Berline, toujours équipée de jantes en acier, nous pouvons juste attirer l’attention des amateurs sur les trois nuances distinctes de bleu. La version bleu-pâle est assez courante, les deux autres versions beaucoup moins. Les versions breaks seront d’abord équipées de jantes en acier, puis de jantes moulées en zamac que Bertrand Azéma qualifie de « standard » dans son ouvrage.

Ce sont ces versions qui, équipées de châssis recevant une couche de peinture noire satinée, ont les variantes de couleur les plus difficiles à se procurer. La base est constituée de modèles finis dans des teintes bleu métallisé ou vert ou gris perle. Ces couleurs ont reçu des nuances assez prononcées en fonction de leur période de production. Les derniers modèles équipés de jantes standards ont des nuances tranchées. Ainsi le vert foncé du début a fait place à un vert cru. L’évolution est la même pour le bleu métallisé qui ira jusqu’à la nuance gris-bleu anthracite.

Comme vous pouvez également le constater, si au départ une certaine logique règne concernant la couleur des siéges moulés en plastique, la confusion semble dominer la fin de la production.

On peut citer à titre d’exemple la version verte avec l’intérieur de couleur rouge. Enfin, la version en coffret ne semble avoir existé qu’en deux couleurs.

Vanwall et paella

Avec la référence 104, la Vanwal Solido est la seconde monoplace de la série.

Vanwall Solido variantes de jantes
Vanwall Solido variantes de jantes

Monsieur de Vazeilles ne fut pas le seul à introduire cette auto à son catalogue : il faut dire qu’après plusieurs années de disette, le fait qu’une monoplace anglaise domine brillamment les grands prix durant la saison 1958 ne pouvait laisser indifférents des fabricants britanniques tels que Corgi Toys, Dinky Toys ou Crescent Toys.

Sans chauvinisme aucun, la Solido, sans être parfaite, est supérieure à ses concurrentes. A nos yeux, seule la Crescent Toys pourrait rivaliser.
Malheureusement pour les collectionneurs, la Vanwall de ce fabricant sera le dernier élément de cette jolie série de monoplaces. Elle est, de ce fait, difficile à se procurer.

Par comparaison avec des photographies d’époque, les deux principales caractéristiques de cette impressionnante monoplace sont biens rendues par Solido. Tout d’abord, le saute vent. De taille respectable, il est l’aboutissement de l’étude aérodynamique de Frank Costin et semble faire partie intégrante de la carrosserie. Solido et Gorgi Toys qui ont tous deux introduit les premiers vitrages sur les miniatures de leur gamme vont profiter de cette avance technologique en équipant leurs monoplaces de cet attribut. Sur la reproduction Dinky Toys, l’absence de cet élément est éliminatoire au regard de ceux qui désirent avant tout une reproduction fidèle. L’autre caractéristique de cette monoplace, est son aspect « ventru ». Là encore, la miniature française est fidèle, comme l’est également la Crescent Toys. Par contre, la Corgi Toys manque de volume, de galbe : elle est trop plate. Dans son ouvrage sur la marque Solido, Bertrand Azema explique comment la firme dut réaliser la suspension arrière à l’aide de deux ressorts latéraux pour tenir compte de la position du pilote, juste devant l’axe arrière.

Son ouvrage décrit également des versions avec des jantes rayons que nous n’avons jamais vues, même en Dalia. Il faut ici signaler que l’ultime version française recevra des jantes dites « standart » (moulées en zamac) et que cette version est très peu fréquente. Comme de nombreux moules, la Vanwall franchira les Pyrénées pour finir sa carrière chez Dalia ! Elle y portera la référence 3/104 et le châssis est expressément gravé « Dalia », ce qui permet une authentification facile. Elle aura une carrière assez longue, et sera vendue successivement dans deux boîtes différentes. Elle n’est pas très difficile à se procurer. La version, plus ancienne de couleur vert vif est un peu plus rare.

Il y a sûrement d’autres teintes que le vert vif, le vert foncé et le bleu ciel… à vous de les découvrir !… nous sommes preneurs !

Mac Laren M8B : la chevauchée fantastique

Cette Mac Laren M8B se situe dans le dernier quart de la série 100.

C’est la période où chaque nouveauté Solido force l’admiration des petits et des grands.

Mac Laren M8B Solido
Mac Laren M8B Solido

La firme D’Oulins s’appuie sur deux concepts pour asseoir sa position dominante sur le marché de la miniature : une exactitude des formes et une richesse de détails qui fit passer ces simples jouets au statut de maquette.

Les formes d’abord. Les concepteurs du modèle ont bien capté les formes en coin de l’auto. Tout semble bien proportionné et la comparaison avec des photos de ces autos confirme le réalisme du modèle Solido. Le traitement du capot arrière constitue un détail significatif du soin apporté par Solido à ses maquettes : le fabricant a fait l’effort d’ajourer cette partie comme sur le modèle réel. Cela n’attire pas l’œil au premier abord mais ce détail a exigé de la part de ses concepteurs d’avoir un moule parfait ainsi qu’une excellente injection afin d’éviter un ébarbage fastidieux. A titre de comparaison, observez la manière dont Dinky Toys Liverpool a reproduit le capot arrière de sa Mac Laren M7A. La différence est éloquente.

Les détails maintenant. La bulle en plastique teintée de couleur bleu est excellemment traitée. Notons que, curieusement, sur les versions brésiliennes, sans que l’on sache pourquoi, elle est toujours teintée de couleur vert. Les accessoires en plastique chromé finissent d’habiller la carrosserie : rétroviseurs, arceaux de sécurité et dessus du block (chevy) si caractéristique des autos de cette série.

Enfin, dernier élément mais non des moindres, les jantes. Elles sont en zamac brut et reprennent le dessin à quatre branches de l’original. Solido fut le premier à comprendre l’importance de la reproduction de cet accessoire. Chaque auto de course à partir du milieu des années soixante était reproduit avec ses jantes caractéristiques.

Un détail cocasse à ce sujet : les miniatures de fabrication délocalisée comme les Dalia en Espagne ou les Brosol au Brésil ne respectent que rarement la rigueur du constructeur d’Oulins. Ainsi, la Mac Laren produite en Espagne reçue des jantes rayon en zamac brut totalement irréalistes. La version brésilienne reçut elle les jantes de la Lola T70…Alors que la T70 brésilienne reçut celle de la Ford MK IV. C’est à ces détails que l’on peut souvent identifier ces productions étrangères.

Enfin, la décoration du modèle est fidèle à celle de l’originale. Depuis l’apparition des sponsors, Solido a compris tout l’intérêt de fournir une planche de décalques permettant de compléter soi-même son modèle.

Dans ce domaine, il fut également un pionnier. Disons enfin un mot sur la couleur ou plutôt sur les couleurs. Le jaune aurait été la première couleur. Très vite abandonnée, elle sera remplacée par la couleur orange conformément à la vraie voiture. Bertrand Azema affirme dans son livre qu’il n’y eu qu’un orange : les variantes signalée ne seraient que des modèles décolorés. Certes, ce phénomène existe on ne peut le nier. Mais nous pouvons tout de même affirmer qu’il y a bien eu à l’origine deux teintes d’orange très distinctes qui ont évolué parallèlement aux oranges utilisés pour la production de la Mercedes C111. La version Dalia ne nous est connue qu’en orange mais il existe sûrement d’autres teintes. Enfin, la Brosol reçoit pour l’occasion un décalque plastifié sous le châssis indiquant sa provenance. Nous la nous possédons en orange, en noir et en vert. Ces trois modèles étaient présentées dans un écrin particulier vissées sur un socle en plastique.

Solido produisit là une superbe miniature et surpassa tous ses concurrents du moment.

Quand le Willeme devint le camion Bernard …

Tous les collectionneurs de longue date ont souvent été confrontés à cette question : maintenant que vous avez tout, qu’est ce que vous pourriez encore chercher ? Le problème, c’est qu’un collectionneur qui ne cherche plus n’est plus tout à fait un collectionneur !

En fait, le collectionneur n’est jamais rassasié.

Camion Bernard Solido
Camion Bernard Solido

Quel que soit son domaine de prédilection, plus il avance dans sa collection et plus il comprend la complexité et l’étendue de ce domaine. Au final, le collectionneur est rassuré par le sentiment d’infini.

L’anecdote du camion Bernard illustre à merveille cette vérité. Lors du salon 2010 de l’auto ancienne de Reims qui est, soit dit en passant, un salon d’envergure internationale bien plus convivial que nos salons parisiens, au détour d’un stand, j’ai repéré ce camion dans une vitrine. Ma curiosité de collectionneur m’a poussé à l’examiner de plus près.

Ce modèle est normalement issu des coffrets de montage Sahara, PL2 ou PL4 ; ils résultent de l’assemblage par vis des composants : cabine, vitrage, châssis …

Ces coffrets permettaient à leurs propriétaires d’assembler à l’infini les cabines de Berliet, Bernard, Willeme et Unic. Le côté ludique lié au montage-démontage était prédominant.

Mais dans le cas du camion Bernard présenté ci-dessous, l’unité de couleur entre la cabine et la remorque, inhabituelle dans les coffrets, m’interpella. Après l’avoir pris en main ma surprise fut grande de m’apercevoir que le camion et la remorque étaient rivetés. Ce camion Bernard n’était donc pas un assemblage provenant d’un coffret, mais bien un modèle proposé tel quel par Solido. Pour des raisons que nous ignorons, il a remplacé, sur une période excessivement courte le Willeme. On peut imaginer par exemple que le moule de celui-ci était en maintenance. La rareté de ce modèle, qui n’est mentionnée dans aucun livre est évidente.

Preuve que même lorsqu’on ne cherche plus rien, on peut encore espérer trouver quelque chose : ce sont les heureuses surprises de la vie des collectionneurs.