Railton à Stockholm
Après le Bluebird de chez Eneret, voici une autre fabrication Suédoise. Elle est le fruit de la firme Kabo qui devait être spécialisée dans la fabrication d’objets divers, en plastique.
Nous pouvons comparer cette firme avec Vapé ou Bourbon en France, firmes polyvalentes dans l’industrie du plastique. Nous possédons un très beau Peugeot D3A fourgon « Normalms » conçu chez ce fabricant pour une chaine de magasins de Stockholm spécialisés dans les fruits et légumes.
Le commanditaire de ces autos de record est la société Mobil qui fut partenaire publicitaire de ce projet. L’auto avait battu le record du monde de vitesse avant la guerre. Juste après la guerre, au début des années 50, à Stockholm, au salon de l’auto, Mobil expose sur son stand l’impressionnante auto. Pour l’occasion, Mobil fait réaliser une reproduction à l’échelle du 1/50 (19,5cm de long).
Le châssis est gravé en Suédois « KopiaVärldens snabbaste bil 640km/tim ».. ce qui doit pouvoir se traduire par « reproduction de l’auto la plus rapide du monde avec une vitesse de 640 km/h ».
Les ultimes versions ne portent plus cette mention de même que le nom du fabricant. On peut facilement imaginer que la production de cette miniature s’est poursuivie après le salon. Les pneumatiques sont monobloc en plastique de couleur noire, et on peut y lire la mention Dunlop.
Les inscriptions sur la carrosserie sont en relief, surlignées en rouge. La pégase, logo de la firme Mobil apparait à l’arrière du véhicule, alors que dans la réalité, elle était placée de part et d’autre de la face avant du capot. La reproduction de la signature de John Cobb, le valeureux et intrépide pilote, est gravée derrière le cockpit. Le choix des couleurs retenues par Kabo est curieux et ne correspond pas à la couleur réelle de l’auto ! Un correspondant Suédois m’a affirmé qu’elle existait bien en argent..mais je ne l’ai jamais eu en main…est-elle d’origine ? ou un enfant soucieux d’avoir une reproduction fidèle ne l’a t’il pas repeinte ?
Nous possédons une version ivoire (la plus fréquente) mais aussi une verte, une jaune, et une bleue toutes improbables au regard de la réalité ! Nous sommes en droit de nous poser la question du choix des couleurs. Je ne vois qu’une réponse : nous sommes donc après le deuxième conflit mondial. Dans le public, l’image des voitures de course de couleur argent renvoie tout de suite aux flèches d’argent du régime nazi. Pour l’histoire, la couleur des autos de course représentant l’Allemagne était le blanc.
Au milieu des années 30 Mercedes lança sur les pistes des autos surpuissantes, mais lourdes. Sur le circuit du Nürburgring, lors d’essais, les ingénieurs s’aperçurent qu’en enlevant la peinture de la carrosserie, ils gagnaient de nombreux kilo. Les autos remportèrent de nombreux succès et furent surnommées « flèches d’argent » en raison de leur couleur aluminium. Même les Auto union troquèrent leur peinture blanche pour une robe argent. Dans l’imagerie populaire elles furent un des symboles de la puissance de l’Allemagne lors de cette période troublée et c’est sûrement pour cette raison que le fabricant de jouets ne voulut pas reprendre à son compte cette couleur.
Par contre, il est intéressant de constater que Mercedes garda la teinte aluminium lors de son retour en compétition en 1952, voulant perpétuer une couleur symbole de victoire.