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Petit bonheur

Petit bonheur

Le contraste est saisissant. Violent même. La lumière artificielle et surexposée des spots renforce cet effet. C’est presque aveuglant.

Vous avez passé non sans mal le contrôle de sécurité de l’aéroport et vous débarquez dans le royaume du « Duty free ». Tout y est luxueux, cela brille, l’or jette ses feux.

A ce moment vous vous demandez même si vous ne vous êtes pas trompé de chemin. Mais non, la route est imposée. Obligé de traverser ce pays de Cocagne pour rejoindre l’avion.

Comme Ulysse vous devez résister aux sirènes du monde du luxe. Elles sont toutes là, plus belles les unes que les autres, rivalisant d’ingéniosité afin de se démarquer des voisines.

Je résiste à la tentation de m’arrêter quand soudain j’entrevois comme une échappatoire, une faille, une ouverture… Une pancarte indique que l’entrée est libre : j’y vais.

Vous n’avez pas rêvé, des oeuvres d’art sont là. Offertes au regard des voyageurs, comme une récompense après les différentes épreuves que vous venez de traverser. Un vrai bol d’air. Je m’y engouffre avec délice.

Cette petite exposition est consacrée à Dina Vierny. Elle fut le modèle d’ Aristide Maillol puis de Bonnard, Matisse et Dufy.

C’est beau et c’est touchant de découvrir la même femme à travers le regard de plusieurs artistes. Chacun avec le style qui lui est propre. Plus tard cette femme ouvrira une galerie à Paris. Saluons donc cette heureuse initiative des aéroports de Paris. Cette exposition était visible dans le terminal 2E hall M.

Vous l’avez compris c’est ce hall que j’ai emprunté afin d’embarquer pour la bourse d’Allentown aux Etats-Unis comme chaque année à pareille époque.

La-bas j’ai eu aussi,  comme à l’aéroport mon lot de désagréments avant l’éclaircie.

Deux camions semi-remorque couchés sur la chaussée, dont un coupé en deux, bloquant le Highway. Plus de 3 heures d’embouteillage pour rejoindre mon hôtel en Pennsylvanie. Plus de connection avec mon téléphone. Puis plus tard une panne de secteur éléctrique : plus de lumière, plus d’ascenseur, d’internet ni de feux de  circulation ! Bref, il a fallu faire face.

Tout est déjà oublié quand la bourse débute ce vendredi. Beaucoup de tables sont encore vides, la bourse commence lentement. Soudain, un éclair. Un exposant que je n’ai jamais vu. La présence devant sa table d’un collectionneur américain de 1/43 de mes connaissances me fait comprendre que le marchand propose sûrement ce type de produits.

J’en ai la confirmation en m’approchant. Dans une vitrine plate sont placées des miniatures de qualité. Ce sont toutes des Corgi Toys. Au vu des prix demandés, le vendeur est un connaisseur.

Placé dans le coin inférieur de sa vitrine plate j’aperçois un intrigant tube en carton  gris. Je n’y aurais sûrement pas prêté attention, s’il  n’avait choisi de le placer avec ses modèles de premier choix. C’est ce détail qui m’a poussé à être curieux et à lui demander ce que contenait le tube.

Le cylindre de  carton est fermé par deux couvercles métalliques. Rien d’excitant. Un papier collé à en-tête commercial et le nom d’un destinataire me font comprendre qu’il s’agit d’un emballage d’expédition.

En l’ouvrant, la surprise est de taille. Le tube coulisse et à l’intérieur se trouvent une Corgi Toys, une petite boite ronde et surtout un ensemble de papiers, catalogues et documents enroulés autour de l’étui du modèle réduit. Une lettre accompagne l’ensemble.

Il s’agit du modèle que Corgi Toys envoyait en cadeau à tout nouveau membre de son club, section américaine. Un certificat numéroté officialisait l’entrée du nouveau membre dans la communauté Corgi Toys.

Sans oublier un catalogue (1969) afin que ce dernier ne se trompe pas de marque de miniatures lors de son prochain achat.

La petite boîte ronde contient le badge que l’heureux propriétaire pouvait arborer à l’école. Un petit livret explique, entre autres, le cheminement d’un modèle, du bureau d’étude à la production.

Venait enfin une petite lettre de bienvenue du secrétaire du club expliquant le choix de la Ford Mustang comme cadeau de bienvenue. Ce dernier rappelait à juste titre, les deux succès de l’auto en championnat Trans-Am (qu’il a rebaptisé Trans America) .

C’est la période d’or des « muscle cars ». Tous les constructeurs automobiles possédant ce type d’auto à leur catalogue  participeront à ce championnat qui intéressa un très large public.

C’est un superbe ensemble. Bien que n’étant pas un grand amateur de Corgi Toys, j’ai été sensible à ce produit, à son exceptionnel état de conservation et à surtout à sa fonction.

C’est un produit des plus originaux. Je ne le connaissais pas .

Il faut reconnaître que commercialement parlant, Corgi Toys était extrêmement habile. Le voyageur que je suis le confirme. C’est le seul fabricant de miniatures automobiles à avoir diffusé ses produits dans le monde entier. Il suffit de regarder les catalogues : la production pouvait s’adapter à tous les marchés. Le succès que rencontre la firme auprès des collectionneurs du monde entier en est la meilleure preuve.

J’en profite pour mettre en avant d’autres types de boîtage  originaux qui, comme ce tube en carton, donnent un intérêt supplémentaires à des modèles classiques.

Voici par exemple quelques variantes de boîtage concernant la série des Morris Mini Cooper Monte Carlo. j’apprécie aussi beaucoup ce boîtage promotionnel pour Dunlop  et cette boîte « temporaire » réalisée en attendant que le réassortiment n’arrive. C’est à ce genre de détails que l’on comprend le succès des Corgi Toys !