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L’arrivée du cirque en ville.

L’arrivée du cirque en ville.

On peut mesurer la réussite d’une exposition au sentiment de tristesse qu’on a lorsqu’on arrive à la dernière salle. Heureusement, ce sentiment s’estompe au profit d’un autre, plus agréable, celui d’avoir enrichi ses connaissances et de pouvoir en faire profiter les autres.

C’est donc en sortant d’une magnifique exposition organisée au musée Masséna de Nice, ayant pour sujet l’histoire du cirque et intitulée « Le cercle enchanté » que m’est venu le sujet du jour.

L’exposition abordait l’histoire du cirque à travers ses rapports avec la ville de Nice. On apprenait ainsi que la ville de Nice avait possédé une installation fixe, rue Pastorelli.

C’est l’extraordinaire collection du docteur Alain Frère qui a servi de support à cette féérique exposition. On découvre que le premier établissement fermé servant à recevoir un spectacle équestre est l’œuvre de Philip Astley en 1779 en Grande-Bretagne.

Les historiens avancent l’idée que cette structure fermée permettait de produire le spectacle sans se soucier de la météo que l’on sait parfois capricieuse outre-Manche.

La trace du premier chapiteau démontable, et donc mobile, apparaît en 1825 aux Etats-Unis.

Le cirque se déplaçait d’une ville à l’autre par convoi ferroviaire. On imagine bien, notamment aux Etats-Unis, les grandes distances pouvant séparer une ville d’une autre. Avant que n’apparaisse la traction automobile au début du 20 eme siècle, c’est la traction hippomobile qui servait à convoyer le matériel, mais aussi les cages et les éléments du chapiteau, de la gare à l’endroit choisi pour implanter le cirque.

Un panneau de l’exposition rapporte à quel point l’arrivée du cirque Barnum et Bailey à Nice en avril 1902, fut un évènement marquant : quatre trains spéciaux composés de 67 wagons chacun ! Le gigantisme à l’américaine.

Trois places de la ville furent investies par le cirque. 500 chevaux participèrent au spectacle et bien sûr au montage de ce véritable « Barnum » qui est devenu un terme désignant le gigantisme.

Bien sûr, tous les cirques n’avaient pas cette dimension exceptionnelle. Et dans les petits cirques, les chevaux avaient un dur labeur : après avoir tracté les ensembles ils devaient le soir assurer la représentation. De nombreux documents attestent de ce fait.

Voyez ces ensembles de chez Barclay. Les chevaux sont encore somptueusement décorés de plumets, et cependant ils sont au travail, tirant la cage contenant du lion.

Je n’ai pas pu résister au plaisir de glisser ce découpage offert par un fabriquant de pâtes alimentaire…Ses spaghettis servaient à figurer les barreaux derrière lesquels un terrible léopard attendait l’heure de la parade. Nul doute, le fabricant de pâtes a conçu d’autres cages afin que l’enfant puisse reconstituer une vraie caravane de cirque.

La firme anglaise de personnages miniatures Charbens a reproduit un exceptionnel ensemble dans lequel il revient à l’éléphant de tirer les deux cages et les animaux sauvages. On peut imaginer que ce type de convoi a réellement existé.

Ce jouet a eu en son temps un beau succès d’estime. Il est plein de poésie. Je l’apprécie tellement que j’ai cru bon en acquérir trois en raison des variantes de production.

Plus tard c’est la traction automobile qui remplacera l’animal.

Le fabricant allemand Siku a proposé deux merveilleux éléments qui peuvent être tractés par de nombreux véhicules de la gamme. Cependant, la firme a conçu un coffret composé d’un tracteur Fahr, de la roulotte d’habitation et d’une remorque cage.

Ces éléments ont cependant été le plus souvent vendus à la pièce, en étui individuel.

Siku est un fabricant qui sait faire vivre les jouets et développer l’imagination de l’enfant. Avec ses artistes placés sur la partie avant, la roulotte est d’un charme désarmant. On appréciera la petite cheminée qui donne de la vie au jouet. L’échelle de reproduction se situe au 1/60.

Minialuxe a utilisé un tracteur avec une cabine tôlée de dessin libre, d’origine anglaise, tirant deux cages transparentes. Nous sommes très loin de Siku. Le charme est différent.

La boîte est très plaisante. Minialuxe remplacera plus tard ce tracteur par un Berliet Gak à ridelles bâché. L’ensemble avec les deux cages sera alors vendu en boîte transparente.

Les fabricants de jouets, particulièrement ceux spécialisés dans les figurines, ont concentré leurs efforts sur la reproduction de personnages. L’échelle retenue étant le 1/32, le coût était trop élevé pour créer des véhicules et des remorques. Quiralu a reproduit des véhicules et des cages en bois, mais en s’affranchissant de cette échelle.

Dans les années soixante, Corgi Toys sera le premier grand fabricant de miniatures à offrir un superbe ensemble de véhicules. Cet ensemble a beaucoup contribué à la renommée de la firme, il a marqué un grand nombre d’entre nous.

Cela est une autre histoire.

 

PS: si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseillez le très beau livre paru pendant cette exposition et consacré à cette fantastique collection  du docteur Alain Frère (Editions Giletta).

Les affiches et autres  documents insérés dans cet article proviennent de la collection du docteur Frère. Les miniatures et les figurines de notre collection.