Oxford Circus

C’est le nom d’une station de métro située à l’intersection d’Oxford Street et de Regent Street, incontournable pour les amateurs de shopping.

Mais Oxford, c’est avant tout une célèbre ville universitaire, berceau de la firme Morris, ce qui explique que la marque ait choisi ce nom pour sa petite berline.

Morris Oxford
Morris Oxford

De quoi donner à l’auto une renommée internationale. La voiture aura une carrière assez longue. Binns Road ne pouvait passer à côté d’un tel modèle, qui symbolise si bien l’automobile d’outre-Manche.

Nous vous présentons le prototype en bois qui servit aux dirigeants à situer cette auto dans la gamme de la série 40.

Le modèle est de taille légèrement supérieure au modèle définitif. Les deux teintes choisies pour son lancement, vert foncé et mastic, sont assez représentatives de l’Angleterre d’après guerre. C’est sobre. Cela manque un peu de gaieté. Le vert foncé s’éclaircira avec le temps. La version mastic est connue avec trois variantes de couleurs de jante. Ultérieurement, deux autres couleurs ont complété cette gamme : un bleu (nuance du fourgon Bedford Ovaltine) et un caramel. Issues d’une diffusion restreinte, ces versions ont peut être été créées afin de satisfaire une demande particulière. Ce sont les couleurs rares de la série.

Un dimanche au terrain d’aviation de Tegel

Chers amis français,

Avions Ernest Plank
Avions Ernest Plank

Afin d’oublier la pesante atmosphère de cet été 1914, nous avons emprunté le bus, en famille, pour rejoindre le terrain d’aviation de Tegel. Nous sommes restés admiratifs devant ces fous volants qui, dans leurs machines, défient les lois de la pesanteur. Les avions Blériot nous ont particulièrement laissés sans voix.
Comment font- ils pour défier les éléments ? Cela semble si facile pour eux. Ces as ont de plus toutes les audaces : ils n’hésitent pas à virevolter et à slalomer entre des mâts dressés sur le terrain. Quelle insouciance !
De retour à la maison, les enfants se prenaient pour des valeureux aviateurs, ils couraient à travers l’appartement en imitant le bruit de ces drôles de machines. Quel beau dimanche avons-nous passé !

Etes-vous déjà allés sur le terrain du Bourget ?

Donnez-nous vite de vos nouvelles.
Hansel und Gretel

les modèles présentés sont tous des productions Plank.

Un Metro chez les Amish

Lancaster, Pennsylvanie. A moins de deux heures de la mégalopole de New York, le contraste est saisissant. C’est la pleine campagne et nous sommes loin de l’agitation de la grande ville. Pour tout dire, nous sommes en pays Amish.

Pays Amish
Pays Amish

Cette communauté originaire de la ville alsacienne de Sainte-Marie-les-Mines qui continue de parler un dialecte allemand vit de façon simple, en retrait de la société de consommation. La vie de ses membres est basée sur la lecture et la mise en œuvre du Nouveau Testament.

Dans les années 1990, la communauté a connu une scission avec l’émergence du courant « new order amish » qui accepte quelques marques du progrès technique, comme l’électricité ou les autos à essence.

Le symbole du pays amish est bien sûr la carriole dite « Buggy ». Il y a quelques années, l’Etat de Pennsylvanie a dû intervenir afin d’obliger les propriétaires de ces Buggy à équiper ceux-ci d’un marquage de couleur rouge afin d’éviter des accidents nocturnes. De nombreux panneaux de signalisation balisent les routes et sensibilisent les usagers à la présence de ces carrioles qui circulent en nombre, surtout le dimanche.

Si la branche moderniste a accepté que les membres de la communauté s’équipent de véhicules à moteur, elle n’a rien cédé sur la couleur : ils sont uniformément de couleur noire. Les modèles, souvent très anciens, sont toujours en excellent état et témoignent du soin et du respect des propriétaires à l’égard de leurs machines. J’ai ainsi croisé dans cette région de superbes autos des années 70, en contraste total avec les critères de design des véhicules américains actuels.

J’ai eu l’occasion de dormir à Lancaster, siège le l’ancienne usine Hubley lors de mon premier séjour en Pennsylvanie, à l’occasion de la bourse d’Allentown. Si j’avais avant mon départ programmé les deux premières journées et réservé les chambres d’hôtel en conséquence, ne sachant pas comment j’allais progresser dans mes visites de marchands et d’antiquaires, je n’avais rien prévu pour la troisième journée. Sinistre imprévision ! Le pays n’a rien de touristique, les hôtels sont rares et connaissent finalement un taux d’occupation élevé. C’est ainsi que j’ai dû, un soir, à Reading, me rabattre sur un hôtel de routiers. Dès 4 heures du matin, j’ai été réveillé par le départ des camions garés devant les chambres du motel. A Lancaster, l’hôtel était certes de meilleur standing, mais l’accueil fut très froid, bien différent de l’ambiance délirante de Las Vegas ! La mentalité amish se faisait sentir. La présence d’un étranger de surcroît ne finissait pas d’intriguer. Comment imaginer qu’on puisse traverser l’Atlantique dans le seul but de dénicher quelques miniatures automobiles !

J’aurais peut être dû entamer la conversation et parler de la grande entreprise que fut Hubley. Car Hubley est bien une des firmes majeures de l’industrie du jouet aux USA, au même titre qu’Arcade ou Tootsietoys.

En qualité de collectionneur français, j’ai ressenti de l’émotion en séjournant dans cette petite ville, berceau de la firme créée en 1894, par John E.Hubley. Elle est demeurée à Lancaster jusqu’en 1966, date à laquelle elle a été reprise par Gabriel Industries dont elle est devenue une des branches. En 1978, Gabriel Industries a cédé Hubley à « The Columbia Broadcasting System » CBS.

Les bâtiments situés à l’angle d’Elizabeth Avenue et de Plum Street existent toujours, malgré un incendie qui a sévi il y a quelques années. Sur ces derniers, aucune trace de la présence ancienne d’Hubley n’est visible. Les bâtiments sont désormais occupés par diverses sociétés. Seul subsiste, à quelques centaines de mètres, un bâtiment sur le fronton duquel on lit l’inscription « Hubley Social Club ». Cette association à caractère social et récréatif, créée en 1934 par les ouvriers de la firme, est toujours active aujourd’hui.

Swinging London – 2

Afin d’avoir, et sans rancune, une pensée pour le collectionneur dont je parle dans l’article précédent, je vous propose de découvrir la gamme des couleurs de l’Austin Devon proposée par Binns Road qu’il aurait tant aimé se procurer.

Austin Devon Dinky Toys pour la Suisse
Austin Devon Dinky Toys pour la Suisse

Les versions de couleur rouge et de couleur caramel sont peu fréquentes. Il en est de même de la version bleu-France. Enfin celle arborant une décalcomanie « PKZ » a pour origine la Suisse. La chaîne de magasin « PKZ », qui existe toujours, distribuait à ses clients des Dinky Toys, principalement d’origine anglaise. Ce sont des codes 2.

J’apprécie cette série publicitaire et je ne manque jamais quand l’occasion se présente d’en acquérir des exemples.

L’idée d’inconnu et par conséquent de découvertes potentielles me plaît beaucoup. En effet, s’il y en a eu assurément un grand nombre, personne ne sait exactement sur combien de véhicules ont été apposées ces décalcomanies.

Nous verrons prochainement avec l’étude d’autres miniatures de la série 40, que les surprises ne vont pas manquer !

Swinging London – 1

Swinging London : ça balance à Londres !

Ou les belles couleurs de l’Austin Devon Dinky Toys

A l’occasion d’un récent séjour dans la capitale anglaise, j’ai pu constater combien les clichés sur le mauvais goût vestimentaire des anglais étaient dépassés. Si la population de la « City », cœur économique du pays, arbore de stricts costumes aux couleurs conventionnelles, le reste de la population s’affiche dans des harmonies auxquelles nous ne sommes pas habitués.

Austin Devon
Austin Devon

Une différence majeure entre nos deux civilisations semble être le fait que les Anglaises sont totalement décomplexées. Si chez nous l’harmonie du bon goût s’étend du noir au taupe en passant par le gris, de l’autre côté du Channel, on laisse parler ses envies de couleurs. C’est parfois étrange, déroutant, mais c’est toujours innovant et souvent très joyeux ! C’est peut être cette capacité à s’habiller sans se soucier du regard des autres, à arborer des couleurs vives, des textures étranges et des accessoires surannés qui permet à nos amis anglais de garder le moral malgré les soucis qui ne manquent pas outre-Manche.

Peut être suffirait-il de prescrire en France le port des collants orange et de la chemise à pois vert pomme pour voir remonter le moral de la nation.

En voyant le spectacle coloré de la rue et rehaussé par l’éclat du soleil, je n’ai pu m’empêcher de faire un lien avec les fameuses autos bicolores de la série 40, produites par Dinky Toys Liverpool. Dans l’histoire de la production de jouets, il me semble qu’aucun fabricant n’est allé aussi loin dans l’audace des harmonies proposées. Je m’interroge encore : « Comment les gens du bureau d’étude de Binns Road ont-ils pu convaincre la direction d’adopter ce choix de couleurs ? Les Austin Devon fuchsia et vert « Harrod’s » ou orange et bleu France sont une petite provocation : nul n’a pu rester insensible devant ces modèles ; on aime ou on n’aime pas, mais en tout cas on réagit, ou on agit.

J’ai sur ce point une anecdote savoureuse en réserve. Il y a une vingtaine d’années, un monsieur originaire de Versailles me contacte afin de se séparer de la collection qu’il avait constituée alors qu’il était encore adolescent. Grâce à la profession de son père, il avait eu la chance de se rendre assez régulièrement en Grande-Bretagne. Il avait ainsi pu acquérir de nombreuses miniatures originaires de Liverpool. Dans les années 50-60, beaucoup de ses petits camarades ignoraient jusqu’à l’existence de cette production d’outre-Manche : il n’y avait pas d’importation pour ne pas nuire à l’unité de fabrication de Bobigny.

Ainsi, tout jeune homme, il avait déjà accumulé une belle série d’anglaises, qui faisaient à juste titre la fierté de sa collection. Il n’avait bien sûr pas manqué de m’en faire part avant mon déplacement.

Sur place, je pus constater les faits : de belles miniatures, précieusement conservées. Ainsi, outre les inévitables petits fourgons Trojan tellement représentatifs de la Grande-Bretagne, je trouvais des camions Guy et de superbes autos appartenant à la classique série 40, toutes conditionnées en étuis individuels et datant donc de la fin des années 50. En effet, Binns Road avait maintenu un peu plus longtemps que Bobigny, ses anciens modèles en conditionnement par 6, probablement pour des raisons de coût ou par commodité pour l’expédition. Les étuis individuels et la renumérotation indiquent de ce fait, une fin de carrière pour ce type de modèles.

Notre homme, soucieux d’harmonie et de bon goût avait opté pour les couleurs classiques. Ainsi la 40G Morris Oxford était vert anglais, l’Austin Sommerset d’un bleu clair tout simple.

Lorsque je vis le boîtage de l’Austin Devon, arborant les fameuses robes bicolores décrites un peu plus haut, mon cœur s’est mis à palpiter. En effet, ces finitions bicolores sont prisées par les collectionneurs, et pour le marchand que je suis, il est toujours plaisant d’en avoir une à proposer à la vente. Lorsque j’ouvris la boîte, ma déception fut immense. Notre homme m’expliqua qu’à l’époque il avait été dans l’impossibilité de trouver une finition acceptable. Il avait donc acheté la version décadente fuchsia et vert « Harrods », et pour remettre cette miniature dans le droit chemin, l’avait repeinte… en noir !

Certes le travail était de qualité, mais en fait de miniature aux couleurs pimpantes à proposer à mes clients il ne me restait qu’une boîte arborant la pastille bicolore.