Chaque épisode météorologique un peu marqué s’accompagne désormais de réflexions nostalgiques en appelant aux beaux étés et aux vrais hivers d’antan : « il n’y a plus de saisons ! » Les médias nous accablent de chiffres et de statistiques pour nous convaincre du dérèglement climatique. L’hiver rigoureux de l’année 2013 fut bien là pour nous rappeler les caprices de la météo et ce que l’on peut encore attendre du mois de mars.
Après nous avoir alertés sur les caprices du temps, ces mêmes médias aiment nous rassurer par la régularité du calendrier et des événements incontournables qui le rythment. Dès le lendemain de Noël, nous avons droit à l’article sur les cadeaux échangés ou revendus sur l’internet. Le premier de l’an est consacré au nombre de voitures brûlées dans la nuit du réveillon. Le lundi de Pentecôte nous avons droit à un petit couplet sur la pagaille introduite depuis la création de la journée de solidarité. La technique du « copier-coller » évite toute fatigue excessive.
Afin de rompre cette monotonie, j’ai décidé de bouleverser le calendrier ! Alors que bien au chaud chez vous vous seriez en droit d’attendre un reportage sur le chassé-croisé des sports d’hiver, illustré par des témoignages en direct de l’aire de repos d’autoroute, je vais vous parler du Tour de France. Les photos des coffrets ayant pour thème la célèbre épreuve du mois de juillet devraient vous replonger dans l’atmosphère de l’été dernier, quand il faisait bon et que les nuits étaient courtes. Oublions la pluie et les congères qui bloquent les routes. J’envisage par ailleurs cet été, de vous proposer un dossier sur les chasse-neige…!
J’ai donc choisi de vous montrer un ensemble sur le Tour de France peu fréquent. Il est l’œuvre de Victor Salza. Si tous les modèles de ce coffret sont connus, il n’en reste pas moins que je n’ai jamais rencontré un deuxième coffret de ce type.
Il est pourtant d’origine. Les éléments sont fixés au socle avec des agrafes en acier, du même type que celles qu’utilisait Quiralu pour maintenir les sujets sur le socle de leur coffret. Nous avons acquis cet ensemble dans les années 80 auprès du regretté Jean-Marc Bougan. Le décor imprimé en fond de coffret démontre que nous sommes en présence d’un objet de série.
Le coffret présente l’intégralité des productions de Salza. On identifie ainsi la séquence ravitaillement, l’incontournable fin de peloton avec voiture- balai et ambulance, et, au centre, le reportage télévisé.
J’avance l’hypothèse,
selon laquelle ces coffrets étaient destinés aux marchands de jouets pour leur permettre de présenter en vitrine la gamme complète Salza. Je me rappelle fort bien qu’entre la fin du mois de juin et la mi-juillet, les vitrines des magasins de jouets de la ville où j’habitais, mettaient le Tour de France à l’honneur. C’était la période où le commerçant pouvait espérer tirer bénéfice du stock de coureurs cyclistes qu’il avait acquis pendant l’hiver. Pour ce faire, il se lançait parfois dans la réalisation de beaux décors avec les produits Salza auxquels il joignait quelquefois la dernière Dinky Toys, même si l’échelle de reproduction était différente ! Il est certain que d’autres magasins, moins investis dans l’opération pouvaient se contenter du petit diorama tout fait. Ce diorama est placé dans une boîte en carton souple au format du socle et se range facilement d’une année sur l’autre.
Je vous présente également une planche de Cofalu qui met en scène une belle Peugeot 203 aux couleurs de l’équipe France et un petit groupe de coureurs suivant le maillot jaune. Il est à noter que cette 203 est dépourvue de la bâche repliée au dessus du pare brise qui équipe d’autres modèles.
Présentons enfin un dernier petit ensemble non dénué de charme. Il met en scène une Willys porte vélos de chez Polichinelle et un groupe de coureurs. Le carton servant de support est très explicite. L’arrière-plan avec le groupe de retardataires met en valeur l’échappée qui se déroule sous nos yeux au premier plan ! Le ciel est bien bleu, la foule crie et encourage ses héros. C’est la fête. Le diorama produit son effet, on se sent spectateur de l’épreuve ! C’est bien là le rôle du jouet de vous transporter ailleurs. N’est-ce pas cela que nous recherchons à travers la collection ?