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Avez-vous la référence 160 de chez Solido ?

Avez-vous la référence 160 de chez Solido ?

J’entends parfois des collectionneurs me dire qu’ils ont enfin fini la série 100. Cela me fait toujours un peu sourire, car cette série peut se décliner à l’infini.

La série 100 comprend les modèles référencés du numéro 100 au numéro 199. Tous les numéros compris entre ces deux chiffres ont été programmés.

Mais certains projets n’ont jamais vu le jour. Le plus connu est  celui de  la Ferrari 500 Superfast référencé 155. Mais le numéro 160 vous dit-il quelque chose ? Il ne reste de ce projet daté de novembre 1966 qu’une esquisse faite par Jean Blanche pour illustrer le catalogue.

Cette référence est précédée de deux coffrets qui ont été intégrés à la série 100, à savoir le  numéro 158 (Alfa Romeo Giulietta spider avec caravane Nottin) et le 159 (Citroën Ami 6 break avec remorque et canot).

La référence 160 devait être celle d’une  Ford Thunderbird  coupé 1963 à laquelle était attelée  une caravane Tekno Sprite Musketeer. On sait que des accords commerciaux avaient rapproché Tekno et Solido depuis longtemps : des accords d’échange et de location de moules mais aussi de distribution. Sur le papier, le choix de cette association est excellent. Cependant j’émets quelques doutes.

Solido Ford Thunderbirds avec caravane Tekno et remorque avec canot
Solido Ford Thunderbirds avec caravane Tekno et remorque avec canot

Le premier est tout simple. Compte tenu de la largeur de la caravane, Solido aurait été contraint de réaliser un nouveau boîtage.  Le boîtage existant est commun à trois références : Aux deux attelages décrits plus haut mais aussi  à la référence  215, comprenant le Renault 4×4 bâché gendarmerie avec la moto BSA et les deux figurines. Pour la petite histoire, ce coffret en plastique composé d’un socle ajouré en plastique de couleur argent avec un couvercle transparent fut fabriqué à Monaco  chez Monovac. Il ne faut jamais oublier que pour un industriel le boîtage du produit et l’emballage pour les expéditions doivent être standardisés.

Un autre doute et non des moindres tient au système d’accrochage de la caravane Tekno. Une adaptation était certes envisageable.

Mais un point ne peut échapper aux amateurs de Solido. C’est la fragilité, le talon d’Achille pourrait-on dire de cette miniature, à savoir, sa suspension arrière. Or, la caravane scandinave fait un certain poids. Pas besoin d’accrocher  une caravane pour la rendre défectueuse. La forme conique du ressort est mal adaptée.

Ces deux points ont certainement joué en défaveur de ce projet dont il reste ce superbe et exceptionnel dessin de Jean Blanche que j’ai eu le plaisir de récupérer auprès de  Mme Azéma.

 

Ford et Solido: une longue complicité

Ford et Solido: une longue complicité

Avez-vous déjà compté le nombre de miniatures arborant le logo Ford dans la fameuse série 100 de chez Solido ? Il y en a huit, ce qui place le fabricant de Detroit au troisième rang des marques automobiles les plus représentées dans cette série. Ferrari détient le record avec 14 modèles. La seconde marche du podium est occupée par la firme allemande Porsche, avec neuf unités, juste devant Ford et ses huit modèles. Les trois marques représentent presque le tiers de la série 100. A travers ces chiffres, un constat s’impose. Celui de l’attachement et de la fidélité de Solido envers certaines firmes automobiles.

 

Pourquoi? M. De Vazeilles s’est exprimé sur le sujet en expliquant que certaines firmes comme Mercedes fournissaient les plans très facilement. D’autres entreprises comme Ferrari laissaient faire sans demander de contrepartie financière, comme c’est désormais le cas.
Il semble aussi qu’il y ait eu des affinités plus fortes avec certaines marques.

Ainsi, Ford a toujours bénéficié d’un traitement de faveur. Solido visait peut-être une ouverture sur le marché américain. On constate la volonté de proposer les déclinaisons et les évolutions d’un même modèle au fil des ans.

Par exemple, quand en 1956 Solido décide d’incorporer une version pick-up à sa gamme Junior, c’est une Ford qu’elle choisit. Près de quinze ans plus tard, dans sa série Major ressuscitée ce sera également une Ford, d’un millésime contemporain au coffret, qui remplira cette mission dans le coffret Major IV. Cette continuité montre bien les liens entre Solido et certaines firmes automobiles. Il aurait été intéressant que Bertrand Azéma questionne M. De Vazeilles sur ce sujet. Pouvait-il y avoir un contrat entre Ford et Solido ?

Dans la même logique, lorsque le cabriolet Ford Thunderbird a perdu son intérêt, il a été remplacé l’année de son éviction du catalogue, en 1963, par une autre version de la Thunderbird, plus moderne.

Solido ayant lancé en 1961 ses fameuses portes ouvrantes, elle choisit pour la nouvelle mouture de la Thunderbird la version coupé, avec portes ouvrantes bien entendu. Cela permettra au bureau d’étude de montrer l’étendue de son talent. Il est aussi très intéressant de constater que plus de vingt-cinq ans plus tard, quand Solido dans sa série Age d’or, se tourne vers les autos américaines de la période dite des « fifties » et des « sixties » très en vue dans les années quatre-vingt, c’est encore une Ford Thunderbird qu’elle propose. Ultime clin d’œil au passé, ce sera une version cabriolet du modèle 1961 ! Cette fois c’est le capot moteur qui est ouvrant.

Je me souviens très bien comment Bertrand Azéma m’a dévoilé la sortie prochaine de cette Age d’or avec des yeux gourmands. Nul doute qu’il avait conseillé le bureau d’étude dans ce choix.

Cette référence 128 va connaitre une très longue carrière. Lorsque l’on a commencé à chercher les variantes de couleurs au milieu des années 70, sa cote était basse du fait qu’elle était encore disponible dans les coffrets Caravaning. Cette ultime version était disponible en vert pomme. Quelle drôle d’idée !

Désormais c’est une auto prisée. Les nombreuses variantes de teintes excitent la convoitise des collectionneurs. Il y a pourtant à mes yeux de fausses raretés. Les versions bicolores, spectaculaires, ne sont pas rares. J’en ai vu bien plus souvent que des versions de couleur jaune, bleu métallisé ou rouge métallisé.

L’auto sera d’abord produite avec des phares moulés, peints de couleur or. Le châssis est généralement peint de couleur grise. Il faut toujours se méfier avec une firme comme Solido, des versions intermédiaires ne sont jamais à exclure.

En 1965, Solido voudra donner un coup de fouet à sa gamme en lançant la série « luxe 65 ». Il lui faudra créer et mouler une plaque minéralogique sous le pare-chocs avant pour apposer l’immatriculation en papier fournie avec chaque auto. L’entreprise profitera de cette modification pour équiper son modèle de phares translucides.

Il est intéressant de constater que Solido continuera d’employer certaines teintes après avoir effectué cette modification, ce qui tend à prouver une certaine rigueur dans le choix de ces teintes et surtout la programmation de ces dernières dans le temps.

(voir l’article sur la Ford Thunderbird cabriolet 113B)

 

La Ford Thunderbird et le secret bien gardé

La Ford Thunderbird et le secret bien gardé

Le gamin à qui l’on a offert en 1957 un coffret Solido Junior avec la nouveauté de l’année, la Ford Thunderbird cabriolet portant la référence 195, ne se doutait pas que ce modèle réapparaitrait rapidement dans la série 100. Le fabricant d’Oulins venait tout juste de lancer cette série mythique qui allait supplanter la série Junior, en phase d’essoufflement.

1957 est bien l’année la plus importante pour Solido avec 1930, année de la création de la firme. La direction a pris conscience des attentes de sa jeune clientèle.

Il faut désormais proposer des autos reproduisant le plus fidèlement possible celles qui sillonnent les rues. Si les séries Mosquito, Baby et Junior sont ludiques, elles pêchent en fidélité de reproduction. La cause en est l’utilisation d’un châssis commun qui contraint Solido à s’arranger avec les volumes des autos reproduites. De plus, Solido doit prendre en considération l’option du mécanisme à remontage à clef et les ouvertures latérales pratiquées qui conduisent à modifier le volume intérieur des carrosseries.

La Ford Thunderbird cache bien son jeu. Contrairement à ce que dit Bertrand Azéma, elle est bien au 1/43. Je reste persuadé que celui qui a réalisé le prototype avait pour mission de réaliser une auto pouvant resservir dans la série 100 lancée la même année. Pour cela je m’appuie sur deux constatations.

La première, c’est qu’en raison de la taille réduite du modèle, Solido va devoir créer un demi châssis qui lui est propre. Il portera d’ailleurs l’inscription « Thunderbird » à l’intérieur . S’il n’avait pas choisi de réduire la dimension de l’auto, s’il l’avait gardée plus généreuse, Solido aurait évité cette lourde contrainte, qui va de plus à l’encontre de la logique des démontables Solido (uniformisation des châssis). La seconde est que la Thunderbird ainsi conçue dans sa version Junior ne peut recevoir le mécanisme à remontage à clef. Le bossage du capot est largement insuffisant. Je pense donc que Solido a volontairement réalisé cette auto pour une apparition rapide dans la série Junior et pour qu’elle intègre et étoffe la série 100 tout juste lancée.

Elle n’est pas arrivée par hasard dans la série 100 sous la référence 113 B, il y avait préméditation.

Un dernier mot sur ce modèle Junior. Il est évident que Solido avait en cette année 1957 au moins deux prototypistes. Je m’explique. Lorsque l’on analyse les modèles on distingue aisément deux écoles. Une que je qualifierais d’artistique. Je veux dire en cela que les modèles sont plus des interprétations que des reproductions parfaites. Cette Ford en fait partie. Cette personne, du bureau d’étude, avait une façon très particulière de traiter les ouvertures notamment les calandres (Jaguar type D, Ford Comète).

De plus elle avait tendance à exagérer la largeur. C’est le cas de cette Ford Thunderbird mais aussi de la Ferrari 250 GT 2+2)
En parallèle opérait au moins un autre graveur. Ce dernier avait le génie pour retranscrire fidèlement les plans d’usine. C’est peut être, toutes marques de miniatures confondues celui qui a su le mieux, à partir d’un plan, restituer une miniature parfaite, tant au niveau des formes que des volumes.

Voici donc ces Ford Thunderbird de la série 100. Elles ont le châssis serti au contraire des modèles Junior qui ont le châssis vissé. Dans la série 100, elles ont toujours été livrées en version cabriolet ouvert. Cela sous-entend que le hard top créé en série Junior n’a jamais été utilisé en série 100.

La couleur rose est celle que l’on rencontre le plus fréquemment. La version bleue et la turquoise sont avec cette version rose les teintes qui ont été utilisées en série démontable. Celle de couleur grise, peu spectaculaire est rare. Enfin la rose métallisée peu crédible, est très rare.

Une fois réunies toutes les teintes, vous pourrez vous amuser à rechercher les combinaisons de couleurs de carrosserie et d’aménagement intérieur. J’apprécie beaucoup la carrosserie de couleur jaune avec son intérieur de couleur verte. C’est une très rare combinaison.

(voir l’article sur la Ford Thunderbird coupé de 1963 référence 128)