Au bonheur des dames.
« Nous sommes en guerre ». Voilà comment le 16 mars 2020, le Président de la République a présenté la situation du pays face à la crise sanitaire . Il l’a répété à six reprises. Dans son dessin à la une du journal « Le Monde » du mercredi 18 mars, Plantu n’a pas hésité à le représenter avec le costume du Général De Gaulle, ses deux étoiles, et son micro. Ce sont bien les symboles de la résistance de notre pays en 1940 contre l’envahisseur.
Oui, mais voilà, cette fois l’ennemi est invisible.
Coïncidence étrange, tandis que les habitants de Paris fuyaient vers la province à la suite des mesures de confinement, les rues de la Capitale s’ornaient des affiches d’une exposition organisée par la mairie de Paris, toujours aussi inspirée, au musée de la libération : « 1940 les parisiens dans l’exode ».
Nous avons retenu de nos cours d’histoire comment l’Angleterre fut pendant des siècles notre ennemi héréditaire : que de batailles, de traités de paix bafoués, d’alliances malheureuses. Waterloo marqua le coup d’arrêt des querelles entre nos deux nations. L’heure était venue de l’industrialisation, en Grande-Bretagne d’abord, puis partout dans la vieille Europe et désormais, ce n’est plus sur les champs de bataille que se joue la suprématie mais dans les usines.
La paix est nécessaire au développement économique. La France bénéficiait d’un essor économique, quand la Prusse, habilement, piégea Napoléon III dans le but de créer un nouveau pays : l’Allemagne. La guerre était inévitable. De 1870 à 1944 c’est de la Prusse puis de l’Allemagne que sont venus les l’envahisseurs.
J’ai trouvé il y a quelques années cette figurine en plomb de fabrication française. On y voit une cage où est enfermé l’empereur Guillaume.
L’objet semble inspiré d’une image d’Epinal que je me souviens avoir vue dans un de mes premiers livres d’histoire. Elle représentait une des cages de bois où le roi Louis XI faisait enfermer ses prisonniers de haut rang. C’est Victor Hugo qui, dans son roman « Notre dame de Paris », a popularisé ces « tombeaux », l’appellation « fillettes du roy » étant par contre fantaisiste car le terme désignait non les cages mais les fers entravant les prisonniers.
L’empereur Guillaume II a l’air à l’étroit dans sa cage. Il a l’air furieux. Comme au zoo, une pancarte figure devant les grilles avec cette inscription « sauvage ». Une colombe, symbole de la paix, s’est posée sur le dessus de la cage.
Cet objet est rare, je ne l’ai rencontré qu’une fois. Je l’ai acquise, et l’ai placée au milieu de ma collection Plank.
Notre ennemi était donc clairement identifié durant ce conflit.
Durant le confinement, je suis allé travailler quasiment tous les jours pour assurer les envois à la boutique.
Pendant ces deux mois l’affichage publicitaire rencontré sur mon parcours en vélo est resté le même, le temps s’est arrêté, et par bonheur, il ne s’est pas figé sur des photos de hamburgers dégoulinants : l’affiche publicitaire qui a accompagné tous mes trajets faisait la promotion du musée de la grande guerre à Meaux.
Voilà encore une étrange coïncidence. Sur cette affiche, que j’ai eu le temps de détailler deux mois durant au gré des abribus de mon trajet, un personnage a fini par nettement se détacher. Il faut dire que le graphiste a rehaussé la croix qu’il arbore sur la manche droite : c’est bien sûr de l’infirmière dont je veux parler.
C’est après le conflit de 1914 que les historiens se sont intéressés au rôle primordial des femmes durant la guerre.
Celles qui ont fait tourner les usines ont eu droit aux honneurs de la presse pendant que les hommes se battaient au front.
Par contre, celles qui soignaient les blessés ont été passées sous silence. Il ne fallait pas démoraliser la population en montrant blessés et infirmières.
Les temps ont changé. Désormais, l’infirmière a le droit de figurer sur l’affiche du musée au même titre que le « poilu », le biplan Spad, le taxi de la Marne, le char Renault FT17 et les autres symboles de ce conflit.
Une fois de plus cela nous ramène à la situation actuelle. Avec la crise sanitaire, les gens semblent découvrir le mérite et le dévouement du personnel soignant. Comment a-t-on pu attendre une situation extreme pour s’en apercevoir ? Comment nos dirigeants ont-ils pu être à ce point aveugles ?
Alors que les applaudissements de 20 heures se sont taris, le blog du jour est juste un témoignage de reconnaissance au personnel soignant.
J’ai réuni quelques-unes des ambulances miniatures les plus marquantes, les plus originales de mes vitrines.
Pour reproduire des miniatures d’ambulance, les fabricants ont eu plusieurs options.
La première, la plus aboutie, est de créer un moule spécifique. Cela demande des moyens. Les carrosseries très typées des ambulances empêchent bien souvent de pouvoir réutiliser le moule pour un autre usage. Il y a certes la possibilité de proposer une variante d’ambulance pompier. Cependant certains ont réussi ce tour de force, comme Tekno.
La firme danoise a choisi comme premier modèle, au 1/43, une reproduction d’ambulance Packard. Pour Bent Danielsen c’est la toute première Tekno en zamac. Elle reproduit une ambulance de la compagnie Zonen.
Les premiers exemplaires, sublimes, sont équipés de roues en tôle formées de deux parties.
Les premières carrosseries sont de couleur blanche, puis une version sera déclinée en rouge et noir, au moment de la réunification des compagnies Falck et Zonen.
Plus tard, Tekno réussira à réutiliser ce premier moule en déclinant une version postale. A l’occasion, elle se servira de l’emplacement conçu pour fixer le drapeau pour installer un petit mat de couleur rouge. C’est un exemple rare de réutilisation d’un moule d’ ambulance miniature en une autre version.
Certains ont fait l’inverse.
Savoye a décliné son moule du fourgon police en ambulance. Il a fallu revoir l’inscription latérale. Le policier juché sur le marchepied, typique des paniers à salade américains, est ici réincarné en brancardier intrépide.
On se demande s’il ne va pas falloir une autre ambulance pour venir le ramasser après un virage pris de manière trop rapide.
Une autre option, très commune, consiste pour le fabricant de jouets à utiliser le moule d’une camionnette tôlée ou vitrée de son catalogue, et à l’affubler d’un autocollant ambulance ou mieux d’une croix rouge. C’est souvent le cas chez les petits fabricants.
Charbens avec sa Morris ou ce fabricant danois, encore inconnu à ce jour, avec sa camionnette Dodge, ont pu décliner une ambulance à peu de frais.
RW Ziss et son Ford Transit ou Lima avec sa Fiat 500C ont eux aussi opté pour une transformation minimaliste avec l’adjonction d’un simple décalcomanie. On pourrait en citer encore beaucoup d’autres.
Avec quelques investissements supplémentaires, une sirène, un aérateur, un gyrophare, le fabricant pouvait donner l’illusion d’une vraie création.
Lego avec ses sirènes positionnées sur le pavillon a parfaitement réussi son coup, tout comme Buby et sa Buick Caballero.
Tekno avec son beau gyrophare a su habiller son Ford Taunus Transit fourgon. Le brancard confirme la fonction sanitaire du jouet.
Rico et Commando ont également réussi à transformer leurs classiques fourgons DKW en ambulances ibériques spécifiques. Le vitrage intérieur peint en blanc mat, la sirène et l’aérateur positionnés sur le pavillon du DKW métamorphosent ces simples fourgons.
Les espagnols ont toujours su utiliser les pochoirs avec une grande dextérité. C’est une tradition. Ce furent des maîtres dans cet exercice. La petite croix rouge sur la sirène est une pure merveille dont je ne me lasse pas.
Le Romeo de chez Politoys est dans la même veine, un cran en dessous. Politoys s’est contenté de positionner deux gyrophares et de peindre les baies vitrées.
La version mexicaine excite la curiosité. Le gyrophare est surdimensionné, les baies vitrées latérales transparentes et enfin, les jantes à rayons laissent à penser à une ambulance « sportive », conduite par le héros local de l’époque Pedro Rodriguez. C’est Mc Gregor qui se chargea au Mexique, de la réalisation de ce modèle avec l’outillage Politoys.
Les fabricants allemands ont joué la facilité. Märklin et Gama se sont contentés de mettre un gyrophare sur leur modèle minibus.
Certains fabricants ont pu, avec un peu d’ingéniosité, transformer à peu de frais un modèle existant et offrir un produit très différent par rapport à la production de base.
En France, Polichinelle a adapté une carrosserie spécifique à son châssis de Willys de série. Cette miniature semble avoir été inspirée par la réalisation d’un carrossier local. Le petit fabricant français a fait l’effort de ne pas positionner le siège passager. L’espace vacant est occupé par un brancard livré avec la miniature.
Enfin, certains fabricants de jouets ont créé un moule reproduisant une carrosserie ambulance qu’ils ne déclineront pas dans d’autres versions. Voici quelques exemples.
Ma préférée est celle de Pilot. Le fabricant danois a conçu un moule spécifique de toute beauté. Les lignes sont pures. Cette Ford est rare.
Restons en Scandinavie avec cette Minicar norvégienne. Elle représente une Chevrolet. La carrosserie est des plus typées. Un mélange de savoir-faire scandinave et américain. A mes yeux, c’est l’ ambulance la plus rare que je possède. J’en ai vu deux dans ma vie, je les ai acquises et j’en ai cédé une M. Dufour.
Atypique, c’est le qualificatif qu’on peut attribuer à cette ambulance du début du siècle dernier produite en Allemagne par Fisher pour le marché anglais. c’est une Oldsmobile. En voyant l’objet on comprend que les presses ne pouvaient resservir pour un autre modèle.
Le Tub Citroën, d’avant-guerre diffusé par Les jouets Citroën est une réussite. Il reproduit un modèle vu durant l’occupation allemande. Il est aux couleurs de la croix rouge.
Afin de collecter des fonds, l’organisation internationale n’a pas hésité à s’associer avec un fabricant de jouets, et ce de l’après-guerre jusqu’aux années soixante-dix. Une partie de la somme récoltée par le commerçant lors de la vente du jouet lui était reversée. C-I-J, avec son break Citroën, Polichinelle, et plus tard Majorette ont réalisé des séries pour l’organisation.
Le plus étrange est la création par une firme française qui demeure pour moi encore inconnue de ce fourgon Renault pour la croix rouge française. L’échelle est le 1/43. Ce fabricant ne semble pas familier avec la création de jouets. Le modèle a du charme, mais il y a une certaine approximation. La boîte est en plastique, transparente. On notera la fiche numérotée aux couleurs de la croix rouge .
La direction de Binns Road a toujours souhaité avoir une ambulance à son catalogue, et ce quasiment depuis les premières Dinky Toys. C’est une magnifique Bentley qui inaugure la série en 1935 sous la référence 30F. Les premières versions ont les vitres latérales découpées. Afin de simplifier la fabrication, ces baies seront occultées après.
Une Daimler lui succédera. Elle symbolise à elle seule le modèle « ambulance » chez Dinky Toys tant sa durée de vie sera longue. C’est à cause de ce modèle que Liverpool opposera son veto au projet de production de la Peugeot 203 ambulance à Bobigny.
La Daimler connaitra une copie au Japon réalisée par Marusan.
Les copies d’ambulances anglaises ont jalonné la production mondiale. Réduites, agrandies, ou de même taille, elles pourraient constituer un thème de collection. Cela a commencé très tôt, comme en témoigne cette Charbens, monobloc, très fortement inspirée de la Dinky Toys.
J’aime également beaucoup la Pontiac de chez Guisval directement inspirée de celle de Binns Road. Copier une ambulance américaine en Espagne, il fallait oser.
Ce n’est qu’un aperçu rapide. Le sujet mériterait un ouvrage à l’instar de celui réalisé par le Docteur Force, dans les années 90, relatif aux véhicules d’incendie. Je conseille cet ouvrage, il est de très bonne qualité.
Enfin, vous ne pourrez plus exposer vos ambulances en vitrine sans faire une petite place à quelques figurines d’infirmières. Elles mettront en valeur vos miniatures.
PS: J’ai fait ce blog au mois d’Avril 2020. Le 29 Mai 2020, j’ai fait une lourde chute à vélo. Prothèse de la hanche ! J’ai pu, pendant les 12 jours d’hospitalisation, mesurer le sens des propos ce blog. Que serait on sans la bienveillance du personnel hospitalier ? Les infirmières apportent au patient ce plus qui nous aide à remonter la pente. Leur gentillesse, leur dévouement nous font comprendre qu’il reste de belles choses ici bas. Merci mesdames les infirmières de la clinique Gaston Métivet à Saint-Maur-des-Fossés.