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Berlin, 29 Juin 1914

Berlin, 29 Juin 1914

Notre voyage dans la capitale prussienne tire à sa fin. Bien que le séjour fut agréable, nous sommes heureux de reprendre le chemin de notre chère capitale. La chaleur est étouffante, et notre retour en train s’annonce éprouvant. Ce matin, nous avons appris dans le Berliner Zeitung, qu’un attentat avait été commis sur la personne de l’archiduc François Ferdinand . Cela a fait grand bruit ici. Les gens ne parlent que de cela.

Cela ne nous empêche pas de profiter de nos dernières heures dans la capitale pour vous écrire cette carte postale.

Bien à vous.

Carte postale de Berlin

Carte postale de Berlin

Berlin ,12 Juin 1912

Petit bonjour de Berlin

Après un éprouvant voyage en train, nous sommes bien arrivés. Nous profitons bien de la capitale Prussienne. Nous sommes allés hier soir au cabaret.
Tous les articles de mode de Paris sont disponibles dans les somptueux magasins Kadewe.
La circulation est aussi épouvantable que dans notre capitale. (voir la carte postale)

Bientôt le retour
Amicales salutations
Isabelle et Vincent

Une nuit dans le Berlin des années 20

Berlin années 20. La guerre est finie. Berlin s’apprête à vivre des moments pénibles. L’instabilité politique et économique plombe le pays. Pourtant, il faut bien se distraire, essayer d’oublier la chape de plomb qui pèse sur la population.

Cabaret Wintergarten Berlin
Cabaret Wintergarten Berlin

C’est dans ce contexte que se développent les cabarets. À Paris ce sera le quartier de la coupole qui verra défiler artistes lyriques mais aussi peintres, poètes et écrivains. Berlin va connaître un phénomène similaire. Ainsi, l’auto que nous vous présentons aujourd’hui fait la promotion du cabaret Wintergarten à Berlin. Pour la petite histoire, en 2010, le Wintergarten existe toujours.

Nul doute que l’auto a sillonné les artères de Berlin pour promouvoir ce cabaret spectacle. Le carrossier à l’origine d’un tel véhicule avait dû garder son âme d’enfant : la voiture ne devait pas passer inaperçue dans les rues de Berlin et si Erzgebirge a choisi de la reproduire, c’est bien parce qu’elle faisait partie du paysage de la ville.

D’après la personne qui nous l’a cédé, cet objet n’était disponible qu’à Berlin, ce qui semble assez logique. Peut-être même n’était-il disponible que dans ce cabaret. Il est bien sûr réalisé en bois peint. Sa décoration est appliquée à l’aide d’un tampon. L’échelle de reproduction se situe autour du 1/60. Ces véhicules publicitaires constituent un thème de collection à part entière. Leurs concepteurs ont souvent usé de beaucoup de malice et d’imagination. D’ailleurs en poussant plus loin l’analyse, ce modèle marque la fin d’une période de modèles que je qualifierais de « poétiques ». Les modèles Erzgebirge et Plank dégagent beaucoup de charme.

Bientôt, avec l’évolution de la société et l’ambiance du Berlin des années 30, la poésie qui se dégage de ces jouets s’effacera au profit de modèles d’un réalisme froid à l’image des Märklin des années 30. Ce sont des reproductions très fidèles de véhicules que les enfants peuvent croiser tous les jours dans les rues et facilement identifier.

Ainsi une Horch ressemble à une Horch et la Mercedes de Caracciola est bien la même que celle qu’ils peuvent admirer en photo dans les magazines de propagande. Il est d’ailleurs significatif qu’Erzgebirge, avant de péricliter, s’essaiera à la reproduction fidèle de véhicules tels qu’une Hanomag ou une Opel. À l’image du monde qu’il reproduit, le jouet des années 30 oublie la poésie.