Que sont ils devenus ?
Solido sera le seul fabricant français de miniatures en zamac à ne pas succomber aux charmes de la Simca 1000 lors de la sortie de la petite berline de Poissy.
Elle n’en offrira la reproduction que quarante ans plus tard, dans une gamme dédiée à la nostalgie des années soixante
Solido, qui avait déjà de quoi s’occuper avec son programme de sportives a sciemment laissé les reproductions de voitures de tourisme à Dinky Toys.
Cette dernière offrit une bonne reproduction même si les jantes flottent un peu dans les passages de roue. La Dinky Toys a connu un franc succès auprès du public.
Elle a été déclinée en version économique (Junior), et, fait unique, dans deux couleurs distinctes. La Simca 1000 de Bobigny eut l’honneur d’être produite en Espagne (Poch ) et même en Afrique du Sud (Harris).
Il existe des versions rares, connues en plusieurs exemplaires, qui combinent des carrosseries et des couleurs de modèle de la série Junior, mais avec des finitions (châssis, suspension et aménagement intérieur) de la série 500. On connaît aussi des modèles de la série Junior, donc économique, qui empruntent les couleurs bleu et rouge de la référence 519. Je les ai trouvés auprès de M. Malherbe du bureau d’étude. Ces modèles ont dû servir de test au service marketing pour expliquer aux commerçants ce qu’allait être cette série économique. Avant de créer des teintes spécifiques, la direction a utilisé les teintes existantes.
On observe le même phénomène avec la Panhard qui dans sa couleur de série, mauve, a été testée en série junior et distribuée lors du salon du jouet
Enfin, deux modèles de couleur argent ont été retrouvés par Jean-Michel Roulet rue du Maroc. Ces modèles devaient faire partie d’un ensemble de propositions faites à la direction. Il subsiste au moins ces deux exemplaires qui ont juste pour différence la couleur d’intérieur (noir et vert pomme) Les modèles sont finis comme des modèles de série avec des pochoirs identiques.
JRD a offert une miniature très correcte à une échelle légèrement supérieure au 1/43. Elle possède les capots et malles ouvrants, laissant découvrir un moteur sous-dimensionné… qui aurait inquiété les acheteurs de nos petits concessionnaires. Il est certain qu’un tel moteur devait être frugal.
C-I-J a aussi succombé au charme de la petite berline de Poissy. Le résultat est fort convaincant. Je la préfère à la Dinky Toys. Une série hors commerce limitée à 350 exemplaires sera produite. Elle se distingue par sa planche de bord noire et son marquage numéroté sur le chassis. Pour l’occasion la firme de Briare apposera une étiquette sur une face de la boîte.
Près de dix ans se sont écoulés. La Simca 1000 a subi quelques modifications, mais elle est toujours là. Seule Norev apportera des modifications à sa miniature suite aux changements esthétiques de 1969.
C’est à cette époque que Chrysler est devenu actionnaire majoritaire de la marque. Matra est arrivé dans le réseau Simca. Une campagne de publicité tente de relancer la marque qui, malgré de bons produits, commence à souffrir du vieillissement de sa gamme et de la concurrence des marques étrangères qui ne se faisait pas sentir durant les trente glorieuses.
En 1974, Simca bénéficie encore d’un capital sympathie auprès de la clientèle. C’est d’ailleurs cet aspect qui est mis en avant dans le texte d’un autocollant distribué dans les concessions Simca : » je suis Simca sympa je suis ! je suis sympa Simca je suis ». Mai 68 est passé par là ! les couleurs criardes semblent avoir été inspirées du courant psychédélique et aussi de celles des Matra-Simca qui se sont imposées trois fois de suite au Mans avec leurs couleurs : bleu et vert.
Le message semble un peu décalé par rapport à la gamme constituée plutôt de familiales. Seule la petite Simca 1000 correspond parfaitement à cette publicité, et plus particulièrement la version sportive Rallye 1 qui connaitra une descendance 2 et même 3.
Dinky Toys avait prévu une Rallye 2 qui figure même dans son catalogue de 1975 sous la référence 520, mais celle-ci ne dépassera pas le stade du prototype.
Et nos petits concessionnaires en herbe de 1961 que sont-ils devenus en cette année 1974 ? Travaillent-ils dans le secteur automobile qui connaît sa première crise énergétique ? Sont-ils devenus fonctionnaires ? Poètes ? Les deux à la fois peut-être.
lire le premier épisode « tu vendras des Simca comme papa ! »