Trompettes de la renommée.
Dans la vie quotidienne, d’infimes détails nous font comprendre que le temps a passé. On se rappelle l’époque où nos grand-mères profitaient de notre présence pour nous demander d’enfiler leur aiguille. Désormais, nous devons aussi chausser nos lunettes et faire appel à des plus jeunes pour nous aider. Le temps fait son œuvre.
L’évolution technologique de ces dernières années nous a donné un sérieux coup de vieux. Je parle bien sûr pour les gens de ma génération. Il faut s’accrocher vaille que vaille pour ne pas être dépassé. Il faut s’adapter, car les changements se font très vite. Ainsi lorsque nous avons refait le site accueillant le blog, Patrick, l’informaticien, m’a tenu les propos suivants. Nous sommes dans une société où il faut faire partager avec les autres « les petits riens du quotidien » : la photo d’un repas en Italie, le décor d’une chambre d’hôtel aux USA ou mon petit-déjeuner en Grande-Bretagne.
Bref, il faut moderniser mon image. J’avoue ne pas avoir encore compris l’intérêt de la chose.
Je pense à la chanson de Brassens « Les trompettes de la renommée » :
« Les gens de bon conseil ont su me fair’ comprendre
Qu’à l’homme de la ru’ j’avais des compt’s à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
J’ devais mettre au grand jour tous mes petits secrets. »
J’ai toujours apprécié ces mots de Georges Brassens. Ils m’accompagnent depuis mon adolescence et je leur trouve aujourd’hui une saveur particulière.(écouter la chanson de Georges Brassens »trompettes de la renommée ».)
Ainsi lors de la dernière manifestation de jouets anciens à Milan, en Italie, j’ai repensé aux propos de Patrick, l’informaticien. C’est vrai que la nourriture est bonne dans cette région d’Italie et mon assiette méritait sans doute quelques clichés. Pourtant, pour vous parler de mon dernier voyage en Italie, je préfère vous montrer quelques miniatures dénichées sur place.
Tout l’intérêt des déplacements que j’effectue est de trouver des objets qu’il est difficile de se procurer en France. Je vous montre donc quelques exemples qui confirment cette logique. Pourtant, et c’est aussi le plaisir de ces voyages, il arrive de trouver des objets qui n’ont aucun lien avec le pays visité.
Autocar Macchi Wiking
Le véhicule est reproduit au 1/87, ce n’est pas mon échelle de prédilection. Cependant il est vrai que j’ai toujours été attiré par les cars. Et comme je suis curieux, c’est la boîte qui a retenu mon attention. On comprend aisément qu’il s’agit d’un objet promotionnel. Les caractéristiques sont décrites en langue italienne ce qui est logique puisqu’il s’agit d’un Macchi 6000T de fabrication transalpine.
Comme l’indique la boîte, cette firme est implantée à Varese. Pourtant en ouvrant la boîte j’ai été surpris par le papier d’emballage que j’ai tout de suite reconnu. J’ai été encore plus surpris de découvrir le logo Büssing sur la notice. Et lorsque j’ai retourné le car je n’ai plus eu de doute : les lettres W positionnées l’une sur l’autre sont bien le logo de la firme Wiking.
Macchi, fabriquait sous licence des cars Büssing d’origine allemande.
Le service commercial de Büssing avait approché les dirigeants de Macchi et ceux de Wiking à Berlin
Dans le cas de Macchi, on appréciera les lettres en relief apposées sur les flancs du car. C’est une rareté.
Tramway milanais mécanique Zax
Familier de Milan, je suis naturellement attiré par les véhicules liés à cette ville, comme le sont les taxis, les bus, les engins de voirie et les tramways. Je n’avais jamais encore eu l’occasion de croiser ce tramway produit par Zax. Il est en plastique peint aux anciennes couleurs de la régie des transports milanais. J’avais déjà eu l’occasion, il y a fort longtemps d’acquérir un rare Rivarossi (voir le blog avec le tramway Rivarossi).
Le Zax est mécanique et équipé d’un moteur couché à remontage par clef. Il y a un contraste entre la fabrication plastique assez sommaire et la finition bicolore bien réalisée au pochoir et le mécanisme de qualité.
On notera la petite ficelle, fixée à l’avant et permettant , de mouvoir le tramway à en cas de panne.
Découpage américain
Voilà bien le genre de véhicule que j’affectionne. Mon ami Charles aurait été horrifié, lui qui ne jurait que par Dinky Toys. Il avait bien du mal à comprendre que je puisse trouver de l’intérêt à ce type de produit, sommaire et rustique.
J’ai d’abord pris cela pour un corbillard, puis interrogé le vendeur. Il s’agissait selon lui d’une « candy box », c’est à dire une boîte de bonbons ! J’ai compris alors qu’il était passé totalement à côté de ce cartonnage des plus intéressant.
Le texte imprimé et la petite fente sur le dessus nous éclairent sur sa fonction : il s’agit d’une tirelire destinée aux enfants, permettant de recueillir les dons de soutien à la Société Missionnaire Etrangère des Femmes de l’Eglise Méthodiste d’Amérique.
Comment ce fragile objet venu des Etats-Unis est-il arrivé à Milan ? Mystère… C’est un vrai plaisir, nous l’avons dit, que de trouver ces raretés sans aucun lien avec le pays visité. On se rend compte ainsi à quel point les objets circulent.
Camion benne Alfa Romeo PM
Le plus drôle est qu’en payant le vendeur, mon regard a été attiré par un autre objet, placé négligemment dans une cagette en bois. Là, par contre je connaissais, et le jouet avait bien un lien avec le pays visité. Il s’agissait d’un superbe camion Alfa Romeo de chez PM en version benne. Paolo Rampini a pour théorie qu’en fonction des phares il s’agit d’un OM ou d’un Alfa Romeo. Le véhicule était sale, mais en excellent état.
J’ai eu de la chance car sa durée d’exposition sur une table de bourse en Italie n’excède pas quelques minutes. De plus c’était la version que je n’avais pas en collection …tant pis pour le marchand que je suis, me privant d’un superbe produit à la vente mais tant mieux pour le collectionneur !
(voir l article sur la marque PM)
(voir le second article sur ces magnifiques jouets que sont les PM)
Voilà donc les quatre trouvailles que j’ai faites en septembre 2017 à Milan Novegro.
J’ai trouvé plus intéressant de vous parler de modèles réduits insolites que de poster sur Facebook une photo de l’embarquement chaotique sur le tarmac de l’aéroport de Linate ou du départ de l’hôtel à 6 heures du matin sous le déluge d’une pluie d’automne.