Non, je n’ai pas emprunté le titre de la chronique du jour au catalogue d’un constructeur automobile déclinant sa palette de couleurs !
Ces derniers ne sont pas avares de superlatifs pour vendre un rouge carmin ou un bleu France : les dénominations prétentieuses envahissent les catalogues. Alors, cette « émotion intense » je l’ai tout simplement ressentie à la réception d’un colis venant des Etats-Unis. Il s’agissait d’un lot acquis afin de compléter ma collection de Winross.
Passée l’excitation des premiers modèles déballés, j’ai été surpris de trouver une lettre, avec un timbre américain et un tampon portant la date du 1er septembre 1964. L’enveloppe aux couleurs de Winross ne laissait aucun doute quant à l’expéditeur. A l’intérieur de l’enveloppe il y avait une lettre adressée à Mr Donall Mc Call, Box 86 Scotia California 95565 par Mr Roger O. Austin, le créateur de la firme Winross. Il est assez émouvant de voir que ce dernier répondait personnellement aux courriers des premiers amateurs de ses produits. Nous avons vu précédemment que son épouse l’assistait dans ces opérations. Un détail cependant a retenu mon attention. La mention « toy » accolée au nom de Winross. Elle confirmait bien que, dans un premier temps, le créateur de la firme avait pour cible le marché du jouet. Très vite Mr Austin a compris que son salut passerait par la fabrication de modèles promotionnels.
Dans un encart publicitaire paru dans la revue éditée par la boutique Sinclair dans l’Ohio, l’équivalent de Modelisme aux USA, Winross se vantait de pouvoir produire des séries à partir de 500 exemplaires, ce qui est très peu pour un industriel et ce qui explique la rareté de certaines séries. Dans ce même magazine daté de 1967, une page est consacrée à la création d’un club Winross. On voit bien là le dynamisme du créateur. Figure enfin une liste de modèles, assortie des quantités produites. Mr Austin, créateur de la boutique Sinclair intervient pour expliquer que les modèles Winross ont un grand succès et qu’il faut les commander avant qu’il ne soit trop tard. A l’appui de son conseil, il révèle que quelques clients l’ont informé que des collectionneurs revendaient avec une marge substantielle lors de « toyshows » (bourses d’échange) des modèles qui étaient encore disponibles à prix public dans son magasin.
On constate à la lecture des quelques exemplaires, le ton très direct de la revue, comme celui de la revue Modelisme d’ailleurs. Nous sommes bien loin des mièvreries actuelles rencontrées dans les revues sur les miniatures !